Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

NOTES (TERRES ET PROPRIETAIRES) SUR SAINT-MARS-DE-COUTAIS

  Retour page d'accueil       Retour "Ville de Saint-Mars-de-Coutais"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

D'après Ct de Cornulier dans son Dictionnaire des Terres et Juridictions de l’ancien comté Nantais, St Mars de Coutais était une Seigneurie avec haute Justice à 4 piliers et relevait, comme subdélégation, de Nantes et de Machecoul. Elle a appartenu, de 1152 à 1159, à Daniel de St Mars — en 1214, à Guillaume de St Mars — de 1278 à 1288, à Aimery de St Mars — en 1408, à Olive de la Salle — en 1549, elle fut abandonnée par l'Amiral d'Annebaud à Jeanne Foucher pour partie de ses droits dans la baronnie de Retz — en 1578, à Guy de la Chapelle — en 1598, à Jeanne Foucher, femme de Ponce Micaël — en 1679, à Guillaume Fauchet. En 1707, dit l'abbé Guillotin de Corson (Bulletin de notre Société Archéologique, année 1899, f° 110), on voit la famille Boux, propriétaire de la Châtellenie de St Mars de Coutais qu'elle conserva jusqu'à l'extinction de la féodalité. En effet, René Boux, Sgr de St Mars de Coutais et Conseiller au Parlement de Bretagne épousait à Nantes le 13 mars de cette année Marie Euphrasie de Cornulier. Il était fils de Julien Boux et de Marie Baudouin Sgr et dame du Plessis de Casson. Martin Boux de Casson, également Conseiller au Parlement de Bretagne, succéda à son père, René Boux, dans la Seigneurie de St Mars. Il épousa, le 29 avril 1738, dans la Chapelle du manoir de l'Essongère, en Cordemais, Marie Richard du Pontreau. Cette dame mourut à l'Essongère et son corps fut transporté à Casson. A cette famille Boux, fort ancienne en Bas Poitou appartenait un Maire de Nantes de 1648 à 1650, Mathurin Boux Sr du Theil et de la Varenne qui, dans un moment de disette afin de venir en aide à ses concitoyens affamés, fit importer 500 Tx de froment dont la moitié avait été délivrée, mise en grenier et payée de ses deniers et sans intérêts. (Travers. Histoire de Nantes. Vol. 3, f° 337).

Le nom de St Mars de Coutais que portait cette seigneurie, de même que celui des Couëtis porté par une propriété voisine actuellement appelée Basse-Cour, semblent des dérivés du mot breton Coët (bois). Le territoire de St Mars de Coutais devait, en effet, avoir été primitivement compris dans la vaste forêt de Machecoul qui, en côtoyant le lac de Grandlieu, s'étendait jusqu'à Bouguenais, aux portes de Nantes. Il a la forme d'un triangle dont le sommet très ouvert est à l'ouest. Le bas de ce triangle qui, partant du Nord-Est va au Sud, a au moins 14 kilomètres de longueur. Il est assez boisé et presque plat. Le bourg est situé sur une petite éminence, au bord de la rivière du Tenu que l'on traversait sur un bac avant la construction du pont actuel. (Manuscrit Verger. Bibliothèque de Nantes).

Les principales propriétés de cette commune, d'après E. de Cornulier, sont :

1° Le Bois Jouhaut, terre. En 1443, à Jean Gallery.

2° Le Château qui, après avoir pendant de longues années, appartenu à la famille de Monti de Rezé, est passé, par suite d'alliances, dans la famille de Lorgeril. Placé au bord du cours d'eau, entre l'Eglise et un bouquet de grands arbres, il offre, en même temps que le bourg, pris de l'autre côté du Tenu, un point de vue fort joli avec ses fenêtres à pignons aigus et ses couronnements de croisées moulurés et ornés de feuillages. Du côté de la cour, la partie ancienne ne possède que deux larges fenêtres séparées par un pavillon hexagonal en saillie sur lequel existe un écusson incliné, chargé d'attributs méconnaissables par suite d'effritement ou de mutilations. Cette partie semble du XVème siècle. A la suite du principal corps de bâtiment s'en voit un autre plus moderne percé de trois ouvertures. (Manuscrit Verger).

3° Les Couëtis, possédés en 1440 par Joachin des Couëtis — en 1518, par Julien Arnau — en 1548/1550, par N... le Poitevin — en 1560, par écuyer François Orty — en 1578, par François Heaume — en 1678, par Guillaume Fauchet — en 1712, par Gratienne Chauvin — en 1723, par René Boux, Conseiller au Parlement de Bretagne et en 1764 par Martin Boux. A la fin du XVIIIème siècle, le château dont on peut reconnaître encore les fondations au ras du sol, devant un vaste jardin encore cernoyé de ses vieux murs et à l'extrémité duquel se trouve une ancienne chapelle bien conservée près d'une belle futaie, fut entièrement détruit par un incendie. Quelques années plus tard, en 1779, M. Martin Boux, Sgr de St. Mars de Coutais, vendit le domaine des Couëtis à M. Pierre Lucas de la Championnière, Conseiller à la Chambre des Comptes de Bretagne. Il appartient encore vers 1904 à ses descendants, [Le Dr Just Lucas Championnière, Chirurgien à l'Hôtel-Dieu, Membre de l'Académie de Médecine, Officier de la Légion d'honneur et à M. le Dr Paul Championnière, son frère, tous deux habitant Paris]. Leur famille, du 10 mars au 1er octobre 1793, se réfugia sur cette terre dont les fermiers lui étaient dévoués. Le jour, à l'aide d'un bateau, bravant les intempéries elle se retirait parmi les hautes herbes et les roseaux dont sont recouverts les îlots du lac. Le soir venu, elle regagnait la vieille chapelle qui l'abritait pendant la nuit. Au mois d'octobre, elle quitta sa retraite devenue peu sûre pour rejoindre la grande armée vendéenne et disparut toute entière dans la déroute du Mans. (Voir Mémoires sur la guerre de Vendée, par P. Lucas de la Championnière, f° VII).

4° Le Drouillay. Terre — en 1679, à Gilles de Champeaux.

5° La Forêt, terre — 1549, abandonnée par l'amiral d'Annebaud à Jean Foucher pour partie de ses droits à la baronnie de Retz — en ..., à Louis Hervouet — en 1679, à Jean Bidé.

6° Lenfernière. Terre — en 1441, à Olivier Noeau — en 1480/1501, à Médard Noeau — en 1510, à François Noeau — en 1514, à écuyer Robert Noeau ; puis à H. P. et N. Médard — en 1519, à Jacques Noeau, puis à Jean Borgnet à cause de sa femme. Réunie à la baronnie de Retz et abandonnée, en 1549, par l'amiral d'Annebaud à Jean Foucher pour partie de ses droits à la dite baronnie — en 1579, à Jean Foucher — en 1598, à Jeanne Foucher, femme de Ponce Micaël — en 1610, à Françoise Foucher, femme de Raphaël Baudouin — en 1679, à Guillaume Fauchet — en 1694, acquise par N. Boux — en 1762, à Martin Boux.

7° La Mellonnais. Terre — en 1681, à Jean Chauvin.

8° La Sauzaie. Terre.

En 1309, Nicolas de Guémené, alors curé de St Mars, fut choisi par le clergé de Bretagne, avec Daniel, Evêque de Nantes, pour aller près du pape Clément V régler des difficultés qui s'étaient élevées au sujet du droit de tierçage appelé aussi "Jugement des Morts" qui accordait au clergé le tiers des meubles des défunts. Ce droit fut, d'abord, réduit au neuvième, puis au vingt-septième. (Manuscrit Verger).

Le duc de Mercœur envoya, sous la Ligue, des troupes attaquer le château de St Mars de Coutais qui fut pris sans résistance.

Dans la chapelle de la Cour-de-la-Forêt et dans celle des Couëtis, on disait la messe sans autorisation. Dans la chapellenie de Ste Anne de Coutais, M. Boux était présentateur ; noble et discret messire Pichelin de la Chapelle, prestre, compte de St Jean de Latran, demeurant dans sa maison du bourg de la Touche, était titulaire (Manuscrit Verger).

A la suite de l'édit de reformation de 1678, une enquête fut ordonnée dans le but de contrôler le droit de prééminence que prétendaient avoir certains Seigneurs dans les églises du domaine royal dont faisait partie la vicomté de Loyaux [Note : Vicomté de Loyau. V. Grandes Seigneuries de la Haute Bretagne, par l'abbé Guillotin de Corson, f° 202] sise à Fresnay. A cet effet, le 7 avril 1680, Guillaume Henry, escuyer, Seigneur de Bellêtre, conseiller du Roi, maitre honoraire en sa Chambre des Comptes de Bretagne, commissaire député par lettres patentes de Sa Majesté pour la confection du papier terrier de ce domaine, accompagné de Maître André Boussineau, escuyer, Sr de la Patissière, conseiller du Roi, son procureur au siège présidial de Nantes, de Maître Jacques Menant, Sr du Port Moreau, Maître Simon Vacher, greffier et Pierre Fagondo, huissier aux Comptes, partis de Nantes à cheval, se dirigèrent vers le Port-St-Père d'où, le lendemain, 8 avril, ils se rendirent à St Mars de Coutais où ils dressèrent le procès-verbal suivant :

« Arrivez dans la dite paroisse, sommes entrez dans l'église et remarqué, savoir : au cœur d'icelle un banc aveq son accoudoir clos et fermé, armoyé, que l'on nous a dit estre au Seigneur à présent possesseur de la Seigneurie de St Mars scis du costé de l'Epitre joignant une chapelle au costé du cœur, non séparée, au vitraille de laquelle est un écusson qui porte "d'argent avec une croix de sable en bande chargée de cinq croisilles d'or" que l'on nous a dit être les armes des anciens possesseurs de la Seigneurie de St Mars [Note : Les anciens Sgrs portant le nom de St Mars se sont éteints au XIIIème siècle], lesquelles armes aurions aussi remarqué en un endroit de l'escalier du logis proche la dite église et est en relief ayant pour soutenans deux sauvages et pour cimier un casque, le dit écusson posé en bannière.

Et ensuite serions descendus dans les rivages et bordes du lac de Grandlieu et de la rivière du Tenu pour voir la situation des lieux sujets aux dites rentes de retraicz, la plupart desquels avons remarqué estre proches et couverts des eaux du lac et rivière sittuez en lieu bas et peu éloignés des maisons dont ils sont dépendants.

Après quoy, nous nous sommes retirez et retourné au bourg du Port-St-Père oû nous aurions couché » (Bulletin de la Société archéologique de Nantes, 2ème semestre 1903).

Voici quelques noms relevés sur les registres paroissiaux :

1639 — Ecuyer Giles de Champeaux, Sr de l'Hospiteau.

1641 — Haut et puissant Gazet, Sr de la Tour.

1672 — Charles Gabard, chevalier, Sgr de Tharon, épouse damoiselle Marguerite de Champeaux.

1708 — 26 novembre — Sépulture à St Mars de Coutais de dame Claude Jeanne Lucas du Pé, épouse de Guy Biré, Sgr de Malnoë (en St Aignan) (n° 3330 de l'inventaire des archives départementales par M. Léon Maître). Elle était petite fille de Jean Lucas du Pé et de Jane Gazet du Chatelier, aïeux des Lucas de la Championnière. Née à Couëron en 1660, elle s'y était mariée, le 7 décembre 1682, à Guy Biré, ancien capitaine au régiment de Guébriant (Dubois de la Patellière. Recherches sur le canton de St Etienne de Montluc). Les de Biré appartenaient à une très honorable famille de l'ancien comté nantais. [Dans les notes sur le Pellerin par B. de Veillechèze, f° 21, on voit qu'] Anceline, fille de Robert Bastard, Sgr du Pellerin, épousa, en 1241. Antoine Biré Sgr de Couëron. C'est probablement de leurs deux fils, Jehan et Rolland, que descendent les de Biré que l'on retrouve dans la suite à Couëron à St Aignan, à St Mars, à Bouaye et autres localités voisines.

1713 — Richard, Sr des Ormaux. François Brochard de la Souchais.

1715 — Daniel de Martel. Ecuyer Jean de St Aubin. Boux de la Noue.

1735 — N. H. Guyot, Sr du Butay.

1768 — François Lemoine, écuyer, Sr du Bas Verger.

1770 — 17 Septembre. — Mariage à St Mars de Coutais de Toussaint Marie de Pontual, chevalier, Sgr de Villerenaut avec Augustine, fille de Martin Boux, chevalier, Sgr de St Mars de Coutais et de Marie Richard de Ponthuau (Inventaire Léon Maître, n° 3.333).

1793 — St Mars de Coutais prend part à l'insurrection vendéenne. Le château de la Cour-de-la-Forest fut incendié ainsi que quelques maisons de fermiers.

A différentes époques de 1793 et 1794, les colonnes républicaines arrêtèrent et emmenèrent à Nantes des habitants de tout âge et de tout sexe. Un détachement composé de troupe de ligne et de gendarmerie eût un engagement sérieux avec 2 chefs vendéens, de Bruc et de Jasson. Ces derniers y perdirent la vie ainsi que le lieutenant de gendarmerie Legall qui fut tué après avoir mis à mort M. de Jasson (Manuscrit Verger, d'après les archives départementales).

1795 — Il se passa sur le territoire de St Mars un fait d'une haute importance dans l'histoire de la guerre de la Vendée. C'est la tentative de pacification entreprise par Bureau de la Bastardière. Il était proscrit comme émigré et errait, déguisé sur les bords de l’Erdre. Connaissant les dispositions pacifiques du Représentant Ruelle, il vint le trouver à Nantes et lui soumit ses projets et ses moyens d'exécution. Ruelle lui fit bon accueil et l'assura de son concours. Bureau s'adjoignit la jeune sœur de Charette, Mlle Marie Anne, qui était cachée à Nantes, Mme Gasnier-Chambon, femme aussi intelligente que dévouée, qui avait perdu la plus grande partie de sa fortune dans l'insurrection de St Domingue et le jeune capitaine Bertrand qui devint plus tard maire de Nantes.

Après avoir vainement tenté de gagner, en messagers de paix, la retraite de Charette par Villeneuve, près les Sorinières, ils se dirigèrent sur Bouaye pour de là se rendre à St Mars de Coutais par le lac de Grandlieu. Ce n'était pas sans danger que l'on pouvait aborder en cet endroit gardé, par un poste d'insurgés. Personne ne se souciait de les y conduire. Enfin, Bureau s'aventura seul avec un homme de bonne volonté. Mais, son, conducteur n'osant toucher terre, il se jeta à la nage. Il est arrêté et interrogé. Il affirme qu'il a laissé Mlle de Charette à Bouaye et demande à être conduit devant le Général. Au poste qui suit, bien que reconnu par un soldat vendéen, on délibère si l'on ne doit pas le fusilier comme espion. Il peut finalement être mis en présence de Charette. Toutes ces difficultés avaient accumulé les retards et quand il fut autorisé à retourner à Bouaye et à rejoindre ses compagnons, ceux-ci n'espéraient plus le revoir. Ils repassèrent le lac ensemble, gagnèrent le château de la Roche-l'Épine d'où Bureau correspondit avec le chef vendéen (Man. Verger).

La suspension d'armes, signée en février 1795 à la Jaunais [Note : La terre de la Jaunais, située en Basse-Goulaine et en St Sébastien près de Nantes, fut acquise en 1714 par Claude de Monti (E. de Cornulier)], fut rompue le 24 juillet suivant. La reprise des hostilités ne prit fin que 8 mois plus tard, en même temps que l'arrestation de Charette, le 23 mars 1796.

Il nous a été donné de lire une lettre adressée de Belleville à Bureau par le Général le 17 mai 1795. Tout en lui exprimant le désir de rendre à la Vendée la tranquillité dont elle a si grand besoin, il laisse percer une médiocre confiance dans l'issue de cette tentative. Bien que cette lettre, destinée, dans un avenir prochain, à être livrée à la publicité, porte sa signature, le libellé n'en semble par écrit de sa main.

(A. de Veillechèze).

© Copyright - Tous droits réservés.