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Les dignités de l'église de Saint-Malo

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évêché de Saint-Malo

Le Doyenné, — l'Archidiaconat de Dinan, — l'Archidiaconat de Porhoët, — la Chantrerie.

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évêché de Bretagne : évêché de Saint-Malo

 

LES DIGNITES DE L'EGLISE DE SAINT-MALO

évêché de Saint-Malo

L'Eglise de Saint-Malo avait après l'évêque quatre dignitaires faisant partie du Chapitre ; tous les quatre furent autorisés, au XVIème siècle, à porter la soutane rouge au choeur de la cathédrale. Le premier d'entre eux prit d'abord le titre de prieur, tant que le Chapitre fut composé de chanoines réguliers ; mais après la sécularisation de ce vénérable corps, son chef adopta le nom de doyen, qu'il conserva jusqu'à la Révolution. 

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DOYENNE

Lorsque le Chapitre fut sécularisé, en 1319, le Pape et l'évêque réglèrent que le doyen serait toujours choisi parmi les chanoines de Saint-Malo, comme l'était le prieur son prédécesseur, et que son élection se ferait tout à la fois par le Chapitre et par l'évêque, considéré seulement comme chanoine. Il fut également établi que le doyen recevrait annuellement, outre sa prébende de chanoine, une pension de 160 livres, et qu'il jouirait de l'ancienne maison priorale, qui prit le nom de doyenné (Bulle de sécularisation – Archives départementales). Ce manoir est décrit dans les termes suivants en 1677 : « Les maisons, jardins, appartenances et dépendances du doyenné, joignant par endroit les jardins du manoir du sieur évesque et par autres endroits à certaines maisons prébendales, et par le devant au pavé et rue qui conduit du marché Martroy à l'église cathédrale, sur lesquelles maisons et jardins est deub, chacun an, de rente à la recepte ordinaire de ladite église, cent sols monnoye » (Déclaration du Chapitre – Archives départementales). Ce doyenné, « grande et belle maison », disent les Mémoires du temps, venait d'être rebâti de 1770 à 1789 par les deux derniers doyens lorsque éclata la Révolution ; il fut vendu nationalement le 11 mars 1791. En y comprenant cet hôtel, M. Goret de Villepépin, dernier doyen de Saint-Malo, jouissait en 1790 de 4.117 livres pour son doyenné et de 1.742 livres pour sa prébende ; mais comme il fallait déduire les charges attachées à ces bénéfices, son revenu net n'était que de 5.507 livres 2 sols 9 deniers (Archives départementales, 1 V, 29). 

Les droits et privilèges du doyen de Saint-Malo, dit l'abbé Manet, étaient : de faire sonner la cloche pour convoquer les assemblées capitulaires ; — de tenir dans ces assemblées le premier rang, à moins que par politesse il ne cédât son fauteuil à l'évêque assistant comme chanoine ; — de mettre son nom avant tous les autres chanoines dans les lettres qu'ils expédiaient en commun, et de prendre la parole avant eux dans leurs réunions ; — d'avoir, après l'évêque, la préséance et les honneurs au chœur ; — d'administrer les sacrements aux chanoines et aux chapelains malades ; — d'exercer les corrections et réprimandes sur ces derniers et sur les simples clercs de la cathédrale ; — de faire les sépultures des divers suppôts du choeur, etc. (Archives municipales de Saint-Malo). 

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PRIEURS REGULIERS DU CHAPITRE

(Dom Morice, Preuves de l'histoire de Bretagne, I, 709, 731, 855. — De Barthélemy, Anciens Evêchés de Bretagne, IV, 361, 363, 409. — Cartulaire de l'abbaye Saint-Georges, 201. — Histoire de l'Hôtel-Dieu de Saint-Malo, 20. — Archives municipales  de Saint-Malo). 

— Albert, premier prieur des chanoines réguliers introduits à Saint-Malo par saint Jean-de-la-Grille, en 1152, devint évêque de Saint-Malo en 1163. 

— Enisan le remplaça (1163). 

— Pierre, prieur et archidiacre (1185). 

— Jean (1187 et 1188). 

— P... figure dans les chartes de Saint-Aubin-des-Bois et de Saint-Georges de Rennes en 1198, 1199 et 1202. 

— G... de Plomaudan (1225). 

— Guillaume prit part à la fondation de l'hôpital Saint-Thomas à Saint-Malo en 1252 et 1253. 

— Rolland de Dinan, dernier prieur régulier, était à la tête du Chapitre lorsque celui-ci fut sécularisé en 1319. 

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DOYENS DU CHAPITRE

(Nous possédons deux Catalogues ms. des doyens de Saint-Malo, et nous en tirerons à peu près presque tout ce qui suit ; l'un, oeuvre du P. Le Large, est déposé à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, à Paris ; l'autre, oeuvre de l'abbé Manet, se trouve à l'Hôtel-de-Ville de Saint-Malo).

— Philippe, originaire de Rennes, premier doyen séculier du Chapitre, entra en fonctions vers 1322 ; il fonda en 1329 la chapellenie de Notre-Dame dans la cathédrale de Saint-Malo. On ignore l'époque de sa mort, mais il vivait encore en 1340. 

— Olivier des Chastelets (Olivarius de Castellis, alias de Castellariis) fut nommé exécuteur testamentaire de Jean , sire de Maure, en 1347. En l'absence de Guillaume Poulart, il leva, en 1362, l'interdit que cet évêque avait jeté sur les bourgeois de Saint-Malo. 

— Olivier du Chastellier (Olivarius de Castellario, alias de Castéllione), regardé par plusieurs comme étant le même personnage que le précédent, fut nommé en 1371 capitaine et gouverneur de Saint-Malo, tout en étant doyen du Chapitre ; il avait encore cette charge en 1384, car il assista en cette qualité au traité fait entre le duc Jean IV et la ville de Saint-Malo. 

— Amaury de la Motte, cité en 1406 dans le testament du connétable de Clisson et dans une bulle de Benoît XIII, fut élu doyen au commencement de cette année-là ; il devint d'abord évêque de Vannes en 1409, puis fut transféré à Saint-Malo en 1432. Le P. Le Large croit que ce doyen s'appelait Olivier de la Motte et que, parent de l'évêque de Saint-Malo, il ne fut pas cependant évêque lui-même. 

— Guillaume de Malestroit, doyen en 1433, fut nommé successivement évêque de Saint-Brieuc et du Mans, mais il ne prit point possession et il demeura à Saint-Malo jusqu'en 1442, qu'il devint abbé de Vezelay et évêque de Nantes. Il mourut archevêque de Thessalonique et abbé de la Couture en 1465, et fut inhumé dans l'église Saint-Nicolas du Mans, sous un tombeau élevé dans le choeur. 

— Pierre Pichon, chantre de Saint-Malo, succéda au précédent en 1443. Le Gallois de Rougé, capitaine de Saint-Malo, prêta serment entre ses mains en 1452. 

— Jean Hollier, nommé en 1458, figure dans un concordat passé entre l'évêque et le Chapitre de Saint-Malo en 1460. Etant en même temps chanoine de Rennes, il fut inhumé dans la cathédrale de cette ville, dans la chapelle des Brillet, sous une pierre tombale portant cette inscription en lettres gothiques : Cy gist le corps de vénérable maistre Jehan Hollier en son temps doyen de Sainct-Mallo et chanoine de Rennes, qui décéda le 18 de may 1486 (Inventaire de la Cathédrale de Rennes en 1755). 

— Antoine de Grassis, évêque de Tivoli (alias de Thuile), l'un des référendaires du Pape et précédemment abbé de Saint-Mathieu, prit possession du doyenné de Saint-Malo avec l'agrément du Pape et du duc de Bretagne, après la mort de Jean Rollier. Le Chapitre, voyant cette nomination faite en dehors de ses statuts, ne voulut point la ratifier et en appela à Rome ; mais le Souverain-Pontife se contenta de nommer un nouveau doyen de Saint-Malo ; ce fut le fameux cardinal de la Ballue, qui prit à son tour possession par procureur. Antoine de Grassis ne renonça pas pour cela à son titre ; enfin, après bien des procédures, les deux compétiteurs durent céder l'un et l'autre leurs droits au suivant. 

— Gilles de Québriac, nommé par le Pape doyen en 1490, devint en 1497 abbé de Saint-Jacques de Montfort et mourut le 16 décembre 1508 ; il fut inhumé dans le choeur de son église abbatiale. 

— Antoine Le Riche fut nommé doyen en 1508 par le cardinal Briçonnet, évêque de Saint-Malo, ce qui était une nouvelle infraction à la bulle de sécularisation. 

— François de Champgirault, élu doyen en 1518, devint vicaire général de Saint-Malo et abbé commendataire  d'Epernay ; il reconstruisit la maison de son doyenné et mourut dans son abbaye en 1538 ; son corps fut inhumé dans le sanctuaire de l'église abbatiale d'Epernay, sous une tombe de marbre portant cette inscription : Cy gist noble homme maistre Franczoys de Champgirault, prestre licencié es loix, natif de Germonville en Beauce, seigneur dudit lieu, en son vivant abbé commendataire de céans, doyen et vicaire général de Saint-Malo et chanoine de l'église de Rheims, qui trespassa en 1538, le 28e jour d'aoust.

— Charles de Champgirault, neveu et coadjuteur du précédent doyen, lui succéda en 1538, fut en même temps recteur de Paramé et résigna le 7 mai 1567. 

— Servan May, sieur de la Rairie, d'une ancienne famille de Saint-Malo, fut élu doyen le 16 mai 1567. Il devint également recteur de Paramé et fut créé vicaire général de Saint-Malo successivement par trois évêques. Mort en 1592, il fut inhumé dans la cathédrale, et en 1606 on lui éleva un monument où son éloge se trouvait gravé sur une table de marbre noir attachée, du côté de la nef, au pilier de l'autel Saint-Clément ; voici ce qu'on y lisait : D. O. M. Ne prohibeas mortuo gloriam. Servatio May, sacerdoti integerrimo ; clarissimi hujus collegii decano vigilantissimo ; pastori fidelissimo ; pacis et concordiœ inter cives auctori et conservatori felicissimo ; in rebus gerendis versatissimo ; egenum, viduarum et pupillorum defensori studiosissimo ; ter trium sibi succedentium pontificum vicario ; de republica et Ecclesia Dei bene merito ; qui, suis quœsitis, ex testamento, Ecclesiœ pauperibusque legatis, 15° kalend. decembris, hora octava a meridie, anno post Christum natum MDLXXXXII, magno cum civium luctu, diem ultimum clausit ; Guillelmus Le Gouverneur, ex fratre uterino nepos, avitarum virtutum œmulus, et decanatus successor, tum illi, tum Joanni Le Gouverneur, domino temporali de Saint-Etienne, patri clarissimo, viro civique optimo, una hic jacenti, commune hoc monumentum, pius, pientissimis parentibus de suo posuit, illorumque memoriœ dicavit, et de collegarum licentia, Anna M DC VI, erexit. Pace fruantur œterna ! 

— Guillaume Le Gouverneur. Après la mort de Servan  May, le Chapitre élut doyen, le 18 novembre 1592, Jacques Le Charpentier ; mais Guillaume Le Gouverneur, fils de Jean Le Gouverneur, sieur de Saint-Etienne, et neveu du précédent doyen, pourvu d'une résignation de son oncle faite en sa faveur et muni de provisions en Cour de Rome, l'emporta sur l'élu du Chapitre et sur un certain Antoine, évêque de Tiburte, qui se mettait aussi sur les rangs pour devenir doyen. Guillaume Le Gouverneur prit possession du doyenné, d'abord par procureur le 18 décembre 1592, puis en personne le 4 mai 1593 ; il devint recteur de Paramé en 1598, puis évêque de Saint-Malo en 1610.

— Guillaume Blanchart, sieur de Saint-Etienne, fils de Bertrand Blanchart, sieur de Launay-Trochard, et de Servanne Le Gouverneur, n'étant âgé que de vingt-quatre ans, prit possession du doyenné le 18 mars 1611, sur la résignation du précédent doyen, dont il était neveu ; décédé en août 1660. 

— Guillaume Jocet, sieur de Saint-Etienne, cousin germain du précédent, et depuis plusieurs années archidiacre de Porhoët, fut pourvu du doyenné au mois d'août 1660 ; il ne conserva ce bénéfice que six ans, étant mort en 1666. 

— Jean Jocet Ier, sieur de la Barbottais, parent du précédent, également archidiacre de Porhoët, obtint le doyenné le 10 juin 1666 et mourut en 1696. 

— Jean Jocet II, sieur de la Barbottais, docteur en Sorbonne, neveu du précédent, fut d'abord nommé son coadjuteur en 1688, mais diverses oppositions formées par l'évêque et par le Chapitre l'empêchèrent de prendre possession du doyenné du vivant de son oncle ; il ne put le faire que le 18 février 1696 ; il résigna le doyenné en 1737. 

— Joseph-Alexandre Goret, sieur de Villepépin, docteur en Sorbonne, devint doyen le 12 décembre 1737 et prit possession le 10 février 1738. Il fut vicaire général de Saint-Malo sous le gouvernement de quatre évêques et mourut, après avoir résigné, le 11 novembre 1788, âgé de quatre-vingt-huit ans. 

— Camille-Pierre Goret, sieur de Villepépin, docteur en théologie, neveu du précédent, fut pourvu sur sa résignation du doyenné, dont il prit possession le 15 décembre 1788. Chassé par la Révolution, il vivait encore en 1811, curé d'une paroisse voisine de Paris. 

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LES ARCHIDIACONATS

Nous savons peu de choses des archidiacres de l'Eglise d'Aleth ; l'on dit bien que saint Colafin, saint Maëlmon, Bily et Ratuili furent archidiacres avant d'être élus évêques d'Aleth, mais nous ne connaissons rien de plus sur leur compte. Toutefois, dès le XIème siècle, nous voyons apparaître deux archidiacres à Aleth, l'archidiacre de Dinan et l'archidiacre de Porhoët. 

Ces archidiacres avaient originairement le droit et l'usage de percevoir sur les recteurs et prieurs de leur ressort, qu'ils visitaient chaque année, certaines redevances appelées « droits de tournée, de cène et de gît » ; elles dégénérèrent, par la suite des temps, en quelques menues sommes d'argent, variant depuis 3 livres 12 sols jusqu'à 36 sols seulement, que les recteurs et prieurs payaient ordinairement pendant la tenue du synode diocésain. Mais à partir de 1727 les archidiacres ne furent plus tenus à visiter leurs archidiaconés que tous les deux ans ; à leur retour, ils devaient remettre au secrétariat de l'évêché les procès-verbaux de leurs visites (nota : L'abbé Manet, Grandes recherches ms. - « Nons enjoignons à nos archidiacres, dit Mgr Le Gouverneur, de Nous rapporter et déclarer par procès-verbal signé d'eux et de leur greffier, tout ce qu'en visitant ils auront trouvé digne d'animadversion, et même exhiber les dépositions des témoins sur les peines de droit et autres au cas appartenantes » - Statuts synodaux de 1618, p. 104). 

Lorsque saint Jean-de-la-Grille forma, en 1152, le Chapitre de Saint-Malo, composé de chanoines réguliers, il régla que les deux archidiacres seraient choisis parmi les membres du Chapitre ; quand ce vénérable corps fut sécularisé, en 1319, cette règle fut confirmée par l'évêque Alain Gonthier, qui se réserva toutefois, ainsi qu'à ses successeurs, la nomination de ces deux dignitaires. 

évêché de Saint-Malo

I. — L'archidiacre de Dinan

Le premier des archidiacres était celui de Dinan, « archidiaconus de Dinanno », appelé aussi archidiacre du Poudouvre, « archidiaconus Podovrie » (nota : Anciens Evêchés de Bretagne, III, 72, 149. — Le Poudouvre était le pays situé à l'Ouest de Saint-Malo, entre la Rance et la mer ; il formait au moyen-âge une vicomté et un doyenné, et selon Dom Morice, tirait son nom de sa position topographique, Poudour, pagus aquarum), ou simplement archidiacre d'Aleth et archidiacre de Saint-Malo. Il jouissait d'une juridiction particulière,  s'exerçant dans la ville de Dinan, « ayant son official, procureur, greffier et scelleur qui tiennent la court et font justice aux parties, denoncent lettres monitoriales, jugent des abus testamentaires, ont la connaissance des causes de mariage, punissent les ecclésiastiques délinquants ainsi que le cas y eschet, tout ainsi que pourraient faire les officiers de la juridiction du seigneur évesque, et en sont en juste et immémoriale possession fondée sur les constitutions de l'Eglise » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 4 G, 57). 

La puissance des archidiacres porta toujours ombrage aux évêques ; aussi, à la requête des prélats, le Parlement de Bretagne défendit-il, par arrêt du 30 mars 1613, « à tous les archidiacres de juger désormais des choses spirituelles et d'absoudre sans permission de l'évêque, quelque fondés qu'ils crussent être en droit commun à en agir autrement ». Malgré cette décision, Jean Taillefer, archidiacre de Dinan, n'en continua pas moins d'empiéter sur la juridiction épiscopale de Mgr de Harlay, ce qui fit sortir contre lui un nouvel arrêt répressif le 18 août 1637 (L'abbé Manet, Grandes recherches ms.). 

En 1280, Simon de Cliçon, évêque de Saint-Malo, avait uni l'église de Plouër à l'archidiaconat de Dinan, mais il ne sembla pas que cette donation ait eu de longues suites (Hauréau, Gallia Christiana, XIV, 1006). A l'époque de la sécularisation (1319), l'archidiaconat de Dinan rapportait à son titulaire 181 livres de rente. Comme cette somme dépassait de 61 livres le chiffre du traitement archidiaconal fixé par le Pape, il fut décidé que sur ce revenu de 181 livres il rentrerait 60 livres à la mense capitulaire de Saint-Malo, à la mort ou à la démission de l'archidiacre alors en charge. 

Plus tard, l'archidiacre de Dinan n'eut plus qu'une modique pension fournie en partie par les dîmes de Caulnes et de Saint-Pern. En 1730, il déclara n'avoir que 355 livres de rente, avec 78 livres 9 sols de charges, ce qui portait son revenu net à 276 livres 11 sols. — En 1790, il jouissait seulement de 697 livres 17 sols (Archives départementales, I V, 29. — Les revenus du dernier archidiacre de Dinan, M. Meslé de Grandclos, montaient bien alors à 9.330 livres 12 sols 9 deniers, mais c'était parce que ce dignitaire jouissait de plusieurs autres bénéfices étrangers à l'archidiaconat). 

ARCHIDIACRES DE DINAN

— Gingared vivait en 1099. 

— Simon parait en 1108 et 1121. 

— Guerric reçut en 1133, d'Odon, abbé de Marmoutiers, la jouissance à sa vie durant du quart des revenus de l'église paroissiale de Saint-Malo de Dinan (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 564).

— Aubert (1148), 

— Geoffroy (1163 et 1178) 

Nota : ces deux derniers personnages sont appelés dans les chartes simplement archidiacres, sans qu'on sache s'ils l'étaient de Dinan ou de Porhoët. 

— Etienne vivait en 1187, du temps de Raoul, archidiacre de Porhoët. 

— P . . . était en même temps prieur du Chapitre en 1198 et 1203. 

— Pierre, mentionné en 1204, est probablement le même que le précédent. 

— François vivait en 1224. 

— Geffroy se qualifie, en 1231, archidiacre de Poudouvre, et en 1232, 1242 et 1269, archidiacre de Saint-Malo ; il devait être archidiacre de Dinan, ainsi que le suivant. 

— Raoul, archidiacre en 1277 et 1282, nous a laissé son sceau attaché à une charte du couvent de Léhon : ce sceau représente un moine tenant un livre des deux mains et placé sous un dais ; la légende porte ces mots : S. RAD. ARCHIDIACONI. MACLOVIENS. (nota : tous les noms qui précèdent sont tirés de diverses chartes publiées par les Bénédictins dans les Preuves de l'Histoire de Bretagne, ou par les auteurs des Anciens Evêchés de Bretagne. Nous extrayons au contraire, en partie, ceux qui suivent d'un Catalogue des archidiacres de Dinan, composé par l'abbé Manet. - Ms. des Archives municipales de Saint-Malo).

— Rolland de Saint-Brian fut, selon Du Paz, exécuteur testamentaire du vicomte de la Bellière, en 1329.

— Guillaume de Montfort devint évêque de Saint-Malo en 1423 ; décédé cardinal. 

— Pierre de la Chapelle de Molac (1431 et 1441). 

— Jacques Ruffier (1463). 

— Josselin Ruffier (1464). 

— Jacques de Pavie, cardinal de Saint-Chrisogone, reçu le 10 juillet 1479. 

— Robert Guibé, pourvu en 1480, devint évêque de Tréguier, Rennes et Nantes ; décédé cardinal. 

— Charles de Hautbois, reçu en 1494, devint conseiller-clerc aux Grands-Jours de Bretagne en 1495, puis évêque de Tournay en 1510, et premier président de la Cour des Aides de Paris en 1513. 

— Jean, archevêque de Tarse et abbé commendataire de Saint-Jacut (1498). 

— Prégent Jégou (1506). 

— Bertrand Le Clerc (1520). 

— Jean Le Clerc — alias des Clercs (Johannes de Clericis), — évêque de Macerata, trésorier de Rennes et auditeur de rote, fut pourvu en 1538. 

— Olivier de la Paumerais (1540). 

— Jean d'Argentré, fils de Pierre d'Argentré et, de Jeanne Hagomatz de la Guichardière, archidiacre dès 1545 et 1563, prieur de La Dauphinaye et de Saint-Etienne et Saint-Nicolas de Vitré, ne fut reçu chanoine que le 27 juin 1565 ; décédé en juillet 1583. 

— Guillaume Guillard prit possession le 25 avril 1584. 

— Gilles d'Argentré, neveu de Jean et fils de Bertrand d'Argentré, seigneur de Gosne et de la Guichardière, sénéchal de Rennes, et de Jacqueline de Listré, fut reçu archidiacre le 22 septembre 1587, sur la résignation du précédent. L'archidiaconat lui fut contesté par Charles Le Fer, qui prit possession le 18 mai 1588, et par Yves du Vineau, qui se fit installer le 18 août 1592 ; mais Gilles d'Argentré parvint à supplanter ses rivaux et se fit confirmer dans sa dignité le 10 octobre 1596. Il fut aussi chanoine et official de Rennes. 

— Pierre Chevalier, pourvu le 29 juillet 1616. 

— Paul Le Duc, reçu sur la résignation du précédent le 6 décembre 1624, habitait Dinan en 1627. 

— Jean Taillefer succéda au précédent le 19 juin 1635, et prit possession le 22. Il eut de sérieux démêlés avec Mgr de Harlay, qui le fit citer devant le Conseil du roi en 1637, pour y rendre compte de l'exercice de sa juridiction. Cet archidiacre était en même temps recteur-prieur de Saint-Suliac ; décédé en 1646. 

— Louis de Morainvilliers d'Orgeville, prêtre de l'Oratoire, docteur en théologie, abbé des Chastelliers, dans l'île de Rhé, devint archidiacre en 1646, malgré les prétentions de François Hallier et de Jacques Frotet ; il ne conserva pas toutefois son archidiaconat longtemps, car il résigna dès l'année suivante ; il était aussi vicaire général. 

— François Hallier, fils de Jean Hallier et de Marie de Thunays, né à Chartres, nommé le 12 août 1647, fut  député par la province de Tours à l'assemblée du clergé en 1655. Docteur en Sorbonne, théologal de Chartres, syndic de la Faculté de théologie de Paris, il devint évêque de Cavaillon, fut désigné pour recevoir le chapeau de cardinal, et publia plusieurs ouvrages importants de théologie. Il résigna l'archidiaconat en 1656. 

— Guillaume Aubry fut pourvu le 1er août 1656, mais il se démit de sa place sans en avoir pris possession, et l'évêque la donna à Claude Denyau. S'étant ensuite ravisé, il se fit de nouveau pourvoir en Cour de Rome et reçut son second visa le 18 avril 1657, Il résigna pour toujours en 1663. 

— Jacques Symon, nommé le 3 mai 1663, prit possession le 8, et assista la même année aux Etats de Nantes ; il fut vicaire général de deux évêques de Saint-Malo ; décédé en octobre 1698. 

— Pierre Eon, sieur de la Mettrie, fut pourvu en 1694 sur la résignation du précédent, mais il ne fut bien affermi qu'après sa mort. 

— Julien Magon, sieur de Trégueury, chanoine-théologal, sur la résignation de Pierre Eon, fut nommé le 8 mars 1709 ; décédé en mars 1742. 

— Nicolas-Charles-Joseph Trublet, sieur de la Flourie, fils de Charles-Joseph Trublet et de Françoise Le Breton, né à Saint-Malo le 4 décembre 1697, fut d'abord pourvu de l'archidiaconat de Dinan le 4 juin 1742 et de la trésorerie de l'Eglise de Nantes ; mais il n'obtint son visa pour l'archidiaconat qu'en septembre 1744, époque à laquelle il fut reçu chanoine de Saint-Malo ; il prit possession le 24 juillet 1745. Il devint membre de l'Académie Française et de celle de Berlin, prieur de Montreuil-sur-Brêche, au diocèse de Beauvais, etc. ; décédé à Saint-Malo le 14 mars 1770, et inhumé le 16 dans la cathédrale par Mgr des Laurents lui-même. 

— Jacques-Julien Meslé, sieur de Grandclos, chanoine en 1760, puis théologal, devint archidiacre le 20 juin 1770 ; il fut nommé en 1782 abbé de Notre-Dame de la Chaume, et reçut une pension de 2.800 livres sur l'évêché de Grenoble. Ce digne ecclésiastique, qui clôt la liste des archidiacres de Dinan, abandonnait aux pauvres tous les revenus de ses bénéfices ; vicaire général de Mgr de Pressigny, il rendit de grands services aux prêtres émigrés en Angleterre pendant la Révolution et revint ensuite à Saint-Malo ; décédé vicaire général et chanoine honoraire de Rennes en 1812. 

 

évêché de Saint-Malo

II. — L'archidiacre de Porhoët

Le troisième dignitaire du Chapitre de Saint-Malo était l'archidiacre de Porhoët, « archidiaconus de Pourehoit », appelé aussi parfois archidiacre de Lohéac, « archidiaconus de Lochiaco » (Blancs-Manteaux, Mémoire de Bretagne, 22322, p. 609). Le Porhoët était l'ancien Poutrecoet (pagus trans silvam), ainsi nommé à cause de la forêt de Brocéliande qui occupait le centre de la Bretagne. Ce territoire renfermait, au moyen-âge, trois circonscriptions de même nom : le comté de Porhoët, — l'archidiaconé de Porhoët en l'évêché de Saint-Malo, — et le doyenné de Porhoët dans le diocèse de Vannes.

L'archidiaconé de Porhoët occupait toute la partie méridionale du diocèse de Saint-Malo, et la juridiction de son titulaire était semblable à celle de l'archidiacre de Dinan. Elle s'exerçait à Ploërmel (nota : Par suite d'un traité passé le 3 janvier 1612 entre l'évêque Guillaume Le Gouverneur et l'archidiacre Pierre Le Gobien, la juridiction de ce dernier s'exerça pendant quelque temps à Saint-Malo-de-Beignon avec l'officialité épiscopale, mais cet état de choses ne dura que peu d'années) et avait des officiers propres qui outrepassèrent parfois leurs droits ; il y eut, en effet, un procès entre l'évêque Jean du Bec et Julien Charretier, archidiacre de Porhoët, au sujet de cette juridiction ; le 10 mars 1608, il fut réglé entre eux « que ledit archidiacre demeurerait en possession, comme par le passé, de décerner monitoires, suspenses, censures, etc., par lui et ses officiers ; mais que néanmoins, afin qu'il restât une marque de supériorité à l'évêque et à ses officiers de Saint-Malo-de-Beignon sur ceux du sieur Charretier, en cas qu'aux causes ecclésiastiques qui seraient pendantes à l'officialité du lieu précité il convînt obtenir monitoires, ledit archidiacre ni ses officiers ne le pourraient délivrer » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 4 G, 57).

L'église d'Augan était unie à l'archidiaconat de Porhoët, dont le titulaire était recteur-né de la paroisse d'Augan, où il habitait parfois. 

Lorsque le Chapitre fut sécularisé en 1319, l'archidiaconat de Porhoët rapportait avec l'église d'Augan, son annexe, 200 livres. 

Le chiffre du traitement archidiaconal avait été fixé par la bulle pontificale à 120 livres seulement, mais on laissa 145 livres à l'archidiacre de Porhoët, à la charge de faire desservir l'église d'Augan à ses frais ; le reste du revenu, c'est-à-dire 55 livres, fut réuni à la mense capitulaire. 

En 1730, l'archidiacre de Porhoët déclara que les revenus de son bénéfice montaient à 945 livres 11 sols, et ses charges à 675 livres, de sorte qu'il ne lui restait net que 270 livres 11 sols. Quand vint la Révolution, cet archidiacre n'avait qu'un re­venu de 562 livres (Pouillé ms. de Saint-Malo – Archives départementales, 1 V, 29). 

ARCHIDIACRES DE PORHOET

— Rivallon, appelé indifféremment archidiacre de Lohéac, de Porhoët et d'Aleth, figure dans plusieurs chartes en 1062, 1099, 1101, 1108, etc., et devint évêque d'Aleth en 1112 ; décédé vers 1120. Quelques-uns croient qu'il y eut successivement deux archidiacres de Porhoët portant le nom de Rivallon, et que le second seul parvint à l'épiscopat. 

— David vivait en 1122 et 1131. 

— Raoul, recteur de Guer en 1180, jouissait alors du prieuré de Saint-Michel de Guer, que lui affermaient les moines de Saint-Melaine ; il devint évêque de Saint-Malo en 1218. 

— Pierre est mentionné en 1256.

— Guillaume Guiho, archidiacre de Porhoët en 1412, fonda en 1435 quelques obits dans la cathédrale, après avoir résigné depuis plusieurs années en faveur du suivant. 

— Alain Larchiver fut pourvu en 1419. 

— René Bannière le fut en 1454. 

— Bertrand de Coëtlogon, reçu en 1455, était aussi chanoine de Rennes ; il fonda dans cette dernière ville une chapelle en l'honneur de saint Martin, dans la cathédrale, en 1470, et y fut inhumé sous un tombeau-arcade orné de son effigie et de ses armoiries : de gueules à trois écus d'hermines

— Guy de Lermet apparaît en 1487. 

— Jacques de Beaune, fils de Jacques de Beaune, seigneur de Semblançay, et de Jeanne Ruzé, d'abord archidiacre de Porhoët en 1502 et trésorier de l'Eglise de Vannes, devint deux ans plus tard évêque de Vannes ; décédé en 1511. 

— N... Eberard. On ne sait pas au juste quel fut le successeur de Jacques de Beaune, mais si l'on en croit une tradition perpétuée dans la famille Eberard et recueillie par l'abbé Manet, ce fut un archidiacre de Saint-Malo, portant ce nom, qui se chargea de faire connaître à Henri VIII, roi d'Angleterre, la sentence d'excommunication lancée contre ce prince par Paul III, en 1535. Cet Eberard remplirait, d'après cela, la lacune qui existe à cette époque dans la liste des archidiacres de Porhoët ; or, il se trouve un Guillaume Eberard parmi les chanoines de Saint-Malo en 1556 ; il se pourrait que ce fût l'archidiacre en question, ayant alors résigné sa dignité. 

— Claude Briçonnet apparaît en 1538 ; il résigna en faveur du suivant. 

— René Bonnérier, clerc du diocèse d'Angers, prit possession le 3 décembre 1554 ; il permuta avec le suivant et devint recteur de Bréal. 

— François Chauveau, recteur de Bréal et chanoine, devint archidiacre le 24 décembre 1565 ; il résigna l'année suivante et devint chapelain de la Magdeleine de Broons. 

— Léonard Durand, reçu le 10 mai 1566, fut obligé de résigner son archidiaconat pour cause d'incompatibilité de bénéfices (il parait qu'il en avait plusieurs), et il le fit en faveur d'Alain Costard ; il parvint toutefois à aplanir cette difficulté et redevint archidiacre peu après, car il résigna une seconde fois en 1572 en faveur du suivant. 

— François Durand prit possession le 3 juin 1572 ; il rétrocéda, la même année, l'archidiaconat à l'inconstant Léonard Durand, qui fut une troisième fois reçu archidiacre le 22 décembre 1572. 

— Jean Trotereau, prêtre du diocèse de Tours, pourvu le 2 mai 1578, sur la résignation de Léonard Durand, prit possession le 26 du même mois. 

— Etienne Texier fut reçu, sur la résignation du précédent, le 26 février 1590. Mais Jean Peschant et François Gaultier lui disputèrent l'archidiaconat, et il fut obligé de céder devant ce dernier. 

— François Gaultier, pourvu le 20 août 1591, prit possession le 23 du même mois et réitéra cette formalité en 1593 ; cependant Jean Peschant prenait encore le titre d'archidiacre de Porhoët en 1595. 

— Louis de Caradeuc, nommé en 1599, décédé peu après. 

— Julien Charretier, chanoine et vicaire général, fut reçu le 23 juillet 1601, après avoir pris quelques arrangements avec François Suzanne, qui prétendait à l'archidiaconat. Il résigna vers 1611 ; décédé peu après. 

— Pierre Le Gobien, sieur de Launay-Quinart, fut installé le 10 décembre 1611, malgré Thomas de la Fosse, nommé archidiacre par le roi. Resté enfin paisible possesseur, Pierre Le Gobien mourut le 2 novembre 1627, après avoir résigné son bénéfice. 

— Guillaume Jocet, sieur de Saint-Etienne, prêtre licencié  ès droits, chanoine, prieur de Saint-Jacques de Josselin, chapelain de la Magdeleine, en Saint-Méloir, prit possession de l'archidiaconat le 7 novembre 1627. Il résigna ce dernier bénéfice en 1660 pour devenir doyen du Chapitre. 

— Jean Jocet, sieur de la Barbottais, nommé le 27 octobre 1661, fut installé le 28 novembre ; il résigna en 1666 pour succéder à son parent dans le doyenné. 

— Charles Frotet devint archidiacre le 24 août 1667 ; il fut aussi chanoine de Dol et recteur-prieur de Saint-Suliac. 

— Pierre Pépin, sieur du Pré, sur la résignation da précédent, fut pourvu le 22 novembre 1667. 

— Jean Gaultier, sieur de Saint-Lunaire, occupa l'archidiaconat le 17 juin 1678, et le résigna en faveur de Gilles Le Glaunec, qui fut pourvu le 5 mai 1683 ; il reprit ensuite cette dignité sur la démission de ce dernier, le 22 juin 1683. Jean Gaultier avait fait décider, par arrêt du Parlement, — malgré la bulle de sécularisation, — qu'il pouvait posséder l'archidiaconat sans être chanoine ; il n'accepta un canonicat à Saint-Malo qu'en 1691, devint pénitencier en 1698 et mourut l'année suivante. 

— Jean-Louis Mellet de Mivoys, nommé chanoine en 1694, devint archidiacre le 24 janvier 1699 ; décédé le 11 mars 1737. 

— Henry-Antoine d'Aulnay, du diocèse de Troyes, fait chanoine et archidiacre le 13 juillet 1737 ; décédé le 31 août 1769. 

— Georges Trublet de Villejégu, semi-prébendé, nommé archidiacre le 17 septembre 1769, reçu chanoine le 26 novembre 1771 ; décédé en 1774. 

— Jean-Hyacinthe Collin de la Biochaye, docteur en Sorbonne, abbé de Notre-Dame du Tronchet, chantre, vicaire général et official de Dol, nommé chanoine et archidiacre de Porhoët le 31 octobre 1774, fut reçu en cette qualité le 13 novembre ; il résigna l'année suivante. 

— Marie-Marc-Antoine de Monnaye de Meaux, chanoine en 1754, devint archidiacre le 16 novembre 1775 ; décédé en 1783. 

— Etienne-Jérôme Croupier de Keraudran, chanoine, nommé le 2 juin 1783, fut mis le lendemain en possession de l'archidiaconat ; décédé le 16 janvier 1787, âgé de soixante-dix-huit ans. 

— François-Thomas du Fresne des Saudrais, chanoine et grand-curé de Saint-Malo, reçut dispense de  l'incompatibilité existant entre les dignités du Chapitre et le vicariat perpétuel de Saint-Malo ; il fut installé archidiacre le 14 juillet 1787 ; décédé l'année suivante. 

— Gilles-Nicolas Durand de la Furonnière, chanoine et dernier archidiacre de Porhoët, prit possession le 20 décembre 1788 et souffrit la persécution et l'exil ; décédé le 19 janvier 1811 chanoine honoraire et vicaire général de Rennes. 

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LA CHANTRERIE

Le grand-chantre ou précenteur, quatrième et dernier dignitaire de l'Eglise de Saint-Malo, y remplissait les mêmes fonctions que les chantres de Rennes et de Dol chez eux ; mais tandis que ces derniers avaient rang avant les archidiacres, le chantre de Saint-Malo ne marchait qu'à leur suite. 

Il est fait mention du chantre dans le Chapitre régulier fondé par saint Jean-de-la-Grille en 1152 et dans la bulle de sécularisation de ce même Chapitre en 1319. A cette dernière époque, le Souverain-Pontife décida que le chantre de Saint-Malo serait nommé par l'évêque du lieu et toujours choisi parmi les chanoines, et qu'il recevrait, comme les archidiacres, 120 livres seulement de pension, outre sa prébende canoniale. En 1790, le chantre de Saint-Malo avait 1.789 livres 10 sols de rente. Il jouissait, en outre, des « maisons, celliers, cours, appartenances et dépendances de la chantrerie, joignant vers le Nord à l'église cathédrale, et vers le Couchant à la rue qui conduit du marché du Martroy à ladite église... sur lesquelles maisons est deub chacun an à la recepte ordinaire de ladite église six livres monnoie »

Cet hôtel du grand-chantre était estimé, en 1790, valoir 1.242 livres 16 sols de rente (Déclaration de 1677 – Archives départementales, 1 V, 29). 

GRANDS-CHANTRES DE SAINT-MALO

(Les anciennes chartes ne nous ont conservé aucun nom de chantres de Saint-Malo ; la liste de ces dignitaires ne remonte donc qu'a la fin du XIVème siècle et provient en grande partie des notes de l'abbé Manet). 

— Jean Pilard vivait en 1382. 

— Jean Mesnier figure dans l'accord fait le 3 octobre 1384 entre le duc Jean IV et les bourgeois de Saint-Malo.

— Robert de la Cardouère paraît en 1415. 

— Hugues Lamy vivait en 1417. 

— Pierre Pichon (1431) devint doyen en 1443. 

— Olivier Troussier, issu des seigneurs de la Gaptière, en Saint-Brieuc de Mauron, pourvu en 1450, fonda en 1470 la chapellenie de Saint-Julien dans la cathédrale. 

— Jean Troussier, neveu du précédent, le remplaça en 1475. Il fut aussi grand-aumônier du duc François II et son ambassadeur en Angleterre en 1486. 

— Jacques du Boisriou succéda au précédent en 1513. 

— Bertrand Le Clerc (1517). 

— Guillaume Le Clerc (1520). 

— Jean Ferron (1531). 

— Jean Gasnier prit possession en 1543, fonda dans la cathédrale un obit en 1550, et y choisit sa sépulture derrière le choeur, devant le vieil autel Saint-Jean. 

— Jean des Champs, pourvu en 1550, était vicaire général en même temps que chantre et chanoine ; décédé en 1556. 

— Pierre Feydau, reçu le 9 octobre 1556, résigna peu après. 

— Thomas Bohier, pourvu en novembre 1556, résigna deux ans plus tard. 

— Gabriel Feydeau, recteur de Guer et vicaire général, fut reçu une première fois le 20 juin 1558, résigna à Pierre Feydeau, — qui prit de nouveau possession le 5 septembre 1558 et se démit à son tour, — et fut une seconde fois installé chanoine et chantre le 14 décembre de la même année 1558. 

— Jean d'Estample, sur la résignation du précédent, fut reçu le 4 octobre 1560, et résigna deux ans plus tard ; alors Thomas Bohier redevint chantre le 27 mai 1562, mais il résigna quelques jours après, et Gabriel Feydeau prit encore possession de la chantrerie le 12 août 1562, puis résigna lui-même de nouveau. 

— Jean Chauveau, déjà chanoine, fut reçu le 11 janvier 1563 ; mais François Chauveau se fit pourvoir en Cour de Rome, Denis Feydeau se mit aussi sur les rangs, et une véritable anarchie régna parmi tous ces compétiteurs à la chantrerie. Gabriel Feydeau mit fin à ce désordre en prenant pour la quatrième fois possession de ce bénéfice le 19 décembre 1565. 

— Charles Feydeau, sur la résignation de Gabriel Feydeau, son parent, prit possession le 3 septembre 1582 ; décédé vers 1596. 

— François Hélyas, nommé le 8 juin 1596, reçu le 28, assista aux Etats de Nantes en 1609 et résigna en 1612. 

— François Turmeau, installé le 20 septembre 1612, se démit en 1623. 

— Olivier Frotet de la Motte-Jan fut pourvu au mois de mai 1624 ; il força à se retirer de nombreux prétendants à la chantrerie, tels que Augustin Dupuy, Robert Boullain, André Crosnier, nommés par le roi ; Laurent Picot, Guillaume Jocet, Louis Le Moine, etc. ; il resta chantre et chanoine jusqu'au 5 mars 1661, qu'il résigna quatre jours avant de mourir ; il était aussi abbé de N.-D. de Boquen. 

— François-Thomas Porée, sieur de la Gouesnière, pourvu le 6 mars 1661 et installé le lendemain, se démit peu après. 

— René-Joachim Porée, sieur du Parc, pourvu le 21 avril 1662, prit possession le 29 mai et fonda les Saluts de l'octave de Noël dans la cathédrale. 

— Joseph-Joachim Porée, sieur du Parc, sur la résignation de son oncle, fut pourvu le 22 septembre 1714, et prit possession le 24 ; décédé le 12 décembre 1741. 

— Pierre-Henri Nouail, fils de Jacques Nouail et de N... Lefebvre, chanoine dès 1734, nommé chantre le 14 novembre 1741, fut reçu le 16 décembre ; il devint vicaire général, prieur de Saint-Malo de Dinan et official ; décédé vers 1782. 

— Joseph-Guillaume Morin, pourvu le 2 mai 1782, prit possession le lendemain ; décédé dans le cours de la Révolution, après avoir été incarcéré au Mont Saint-Michel pour la défense de sa foi.

(extrait du Pouillé de Rennes)

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