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SAINT-JEAN-SUR-COUESNON |
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La commune de Saint-Jean-sur-Couesnon ( Sant-Yann-ar-C'houenon) fait partie du canton de Saint-Aubin-du-Cormier. Saint-Jean-sur-Couesnon dépend de l'arrondissement de Fougères, du département d'Ille-et-Vilaine (Bretagne). |
ETYMOLOGIE et HISTOIRE de SAINT-JEAN-SUR-COUESNON
Saint-Jean-sur-Couesnon vient de saint Jean Baptiste et le la rivière Couesnon.
La paroisse de Saint-Jean-sur-Couesnon (ou Saint-Jean-sur-Couasnon) existe dès le XIème siècle, date à laquelle l'église Saint-Jean-Baptiste est donnée à l'abbaye de Saint-Florent d'Anjou qui y établit un prieuré (Pouillé de Rennes). Le prieuré se trouvait, vraisemblablement, près de l'église, sur l'emplacement des terres dites l'Abbaye. La paroisse de Saint-Jean-sur-Couesnon dépendait autrefois de l'ancien évêché de Rennes.
Dès l'année 1138 Hamelin, évêque de Rennes, reconnut à l'abbé de Saint-Florent de Saumur le droit de lui présenter le recteur de Saint-Jean-sur-Couesnon (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, XLV). Les dîmes de Saint-Jean étaient partagées entre plusieurs ecclésiastiques, aussi le recteur avait-il pour revenu la jouissance d'une partie de ces dîmes et une portion congrue que lui payaient ses codécimateurs.
Saint-Jean-sur-Couesnon, qui est un démembrement de la baronnie de Vitré, était une châtellenie d'ancienneté et possédait jadis un droit de haute justice. On y trouvait l'auditoire et la prison de la seigneurie de La Dobiaye.
Un combat de Chouannerie est livré en 1796 entre le bourg de Saint-Jean-sur-Couesnon et Romagné. Les Chouans renversèrent un peu plus tard dans le bourg un Arbre de la Liberté (un district breton pendant les guerres de la Chouannerie, par Th. Lemas, p. 233 et 313).
On rencontre l'appellation suivante : Ecclesia Sancti Johannis super Coysnon (en 1122).
Note 1 : Jean Corbin, recteur de Saint-Jean, fonda une école charitable dans sa paroisse par acte testamentaire du 20 juin 1743. Il légua à cet effet une grande maison et des terres au maître d'école, qui dut être un prêtre, autant que possible originaire de la paroisse, mais non pas curé ; celui-ci devait instruire gratuitement les enfants pauvres et montrer aussi gratis le latin à deux garçons de la paroisse, de manière à les rendre capables d'entrer en quatrième au collège de Rennes. Le recteur et le général de Saint-Jean étaient chargés de surveiller cette école et d'en nommer le maître. En 1786, Joseph Le Page, prêtre, fut pourvu de cette charge (Pouillé de Rennes).
Note 2 : liste non exhaustive des recteurs de la paroisse de Saint-Jean-sur-Couesnon : Pierre Biret (au XVème siècle). Pierre Lambert (il fut en 1499 l'un des exécuteurs testamentaires du chanoine Guillaume Lambert, son frère ; il résigna peu de temps après et fit lui-même son testament le 2 avril 1502. Il choisit sa sépulture en l'église de Saint-Jean, « près le monument où repose dom Pierre Biret, son parent, en son temps recteur de ladicte paroisse », et voulut qu'on célébrât trois cents messes à son intention en cette même église). Gilles de Beaucé (il possédait en 1513 le manoir du Bas-Montfourcher). Mathurin Patry (licencié ès lois, prieur-recteur de Bréal-sous-Vitré, il fonda le 26 avril 1538 une messe chaque dimanche et un obit dans l'église collégiale de Vitré). N... Gérard (en 1589). Gilles Chanterel (en 1619). Pierre Duhil (en 1640 et 1651). N... Lucas (en 1674). Jean Ermenier (prêtre de la paroisse, il fut pourvu vers 1680 ; décédé le 16 mai 1708). Alain Desprez (prêtre de Nantes, pourvu le 5 juin 1708, il se démit aussitôt). Jean Corbin (sieur de la Mâchepas, pourvu le 26 juin 1708, il devint en 1728 recteur de Saint-Aubin-du-Cormier). Guy Anger (pourvu en 1728, il permuta deux ans après avec le suivant). Jean Corbin (précédemment recteur de Saint-Aubin-du-Cormier, il revint à Saint-Jean-sur-Couesnon, dont il fut pourvu de nouveau en 1730 ; décédé le 10 décembre 1751). Yves-Pierre Du Breil Le Breton (prêtre du diocèse, pourvu le 30 décembre 1751, il résigna l'année suivante). Gilles Lecomte (prêtre du diocèse, pourvu le 6 janvier 1753, il résigna en 1769 ; décédé le 18 mars 1770). Julien-Guy Lucas (pourvu le 26 octobre 1769, il gouverna jusqu'à la Révolution. Exilé à Jersey en 1793 avec son curé M. Lepage, il fut réinstallé en 1803 ; décédé le 3 septembre 1815). Mathurin Gendrot (1815-1827). Jean-Julien Legenvre (1827-1836). François Gesgon (1836-1845). Julien Guérault (1845, décédé en 1870). Augustin Beauchef (1870-1873). Jean-Marie Mary (à partir de 1873), ......
Voir " Origines de la paroisse de Saint-Jean-sur-Couesnon ".
PATRIMOINE de SAINT-JEAN-SUR-COUESNON
l'église Saint-Jean-Baptiste (XVIII-XIXème siècle), restaurée et réaménagée au XIXème siècle par des architectes Crespel et Jourdin. L'église primitive, mentionnée au XIème siècle, est réaménagée aux XVème et XVIème siècles. Dédiée à saint Jean-Baptiste, cette église était encore naguère un édifice roman presque complet. Il se composait de trois nefs que séparaient des arcades en plein cintre formant quatre travées ; rehaussées d'arcs doubleaux, ces arcades reposaient sur d'énormes piliers cylindriques formés de moellons et dépourvus d'ornementation. Un grand arc en plein cintre donnait accès dans le transept au-dessus duquel devait s'élever le clocher primitif ; mais l'arc triomphal était ogival. Quant à l'abside, elle conservait extérieurement sa forme du XIème siècle et l'on y voyait même des meurtrières romanes, mais à l'intérieur un immense retable la défigurait complètement. Cette église a été désorientée en 1859 ; on a détruit l'abside pour mettre à l'Est l'entrée principale, qui consiste dans une ancienne porte en ogive placée jadis à l'Ouest, et l'on a fait un nouveau choeur avec un chevet droit. Au XVIIème siècle, les prééminences d'église appartenaient à Saint-Jean-sur-Couesnon au seigneur de la Dobiais. On y voyait, en effet, les armes des Gédouin, marquis de la Dobiais, « d'argent au corbeau de sable », peintes dans les vitraux et sur une litre enveloppant tout l'édifice, et paraissant encore naguère. Il y avait, en outre, alors dans le chanceau un banc à queue et « un grand tombeau de marbre élevé de deux pieds et demy », appartenant l'un et l'autre au seigneur de la Dobiais. D'importantes fondations avaient été faites dans l'église de Saint-Jean. Par testament daté du 4 mai 1499, Guillaume Lambert, chanoine de la cathédrale de Nantes, doyen de Fougères et licencié en droit, y fonda deux chapellenies, l'une de trois messes par semaine assise sur la maison de Montchevron, en Saint-Aubin-du-Cormier, — l'autre de deux messes hebdomadaires dotée de la terre du Haut-Mousset, en la Chapelle-Saint-Aubert. En 1575, les trésoriers présentèrent ces deux chapellenies réunies à Raoul Chesnevière , prêtre de Saint-Jean-sur-Couesnon. En 1790, M. Bruneau les desservait également toutes deux ; il en fit la déclaration suivante : Ferme de Montchevron, 72 livres ; — le Haut-Mousset, 220 livres ; — une maison à Saint-Aubin-du-Cormier, 24 livres , — et trois fiefs en Chesné, 50 livres. Total du revenu, 366 livres. Le service en était encore de cinq messes par semaine, de sorte que les charges du chapelain atteignaient 291 livres (M. Frain, Les Familles bretonnes, II, 15 - Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 1 V, 29). Le 18 juin 1515, Jean Guibé, seigneur de Saint-Jean-sur-Couesnon et de Montfourcher (nota : il semble qu'à cette époque la seigneurie de Saint-Jean était attachée à la terre de Montfourcher. Ce manoir appartenait en 1429 à Alain de la Gravelle, en 1513 à Jean Guibé, et en 1516 à Jean Bellonneau, archidiacre et chanoine de Rennes. Le seigneur de la Dobiais acquit plus tard tous les droits des Guibé à Saint-Jean et à Rennes, où ils avaient fondé une chapelle dans la cathédrale), gouverneur de Fougères, etc., se trouvant en son manoir de Montfourcher, fonda par testament, en l'église de Saint-Jean-sur-Couesnon, une chapellenie d'une messe tous les dimanches dite « en sa chapelle de ladicte église, nommée la chapelle de Montfourcher ». Il présenta Jean Moguet pour desservir cette fondation, qu'il dota de 6 livres de rente, dont le chapelain recevrait 100 sols et le recteur de Saint-Jean-sur-Couesnon 20 sols, à cause des prières qu'il ferait pour le fondateur. Le 5 août suivant, le même seigneur fonda en la même église une autre messe pour tous les mardis, et nomma Gilles de Beaucé pour la desservir, lui assurant également 100 sols de rente (Archives de Notre-Dame de Vitré). Le 20 décembre 1739, Jean Le Gouverneur, prêtre de Saint-Jean-sur-Couesnon, fonda aussi une chapellenie de 50 livres de rente en cette église pour tous les prêtres défunts de la paroisse. Notons encore que le testament du recteur Pierre Lambert, en 1502, mentionne en l'église de Saint-Jean-sur-Couesnon l'existence des autels de Notre-Dame, Saint-Jean et Saint-Michel ; de plus, le testateur légua un de ses livres pour « estre mis et attaché avec une chaîne de fer en ladite église, à cette fin que les chapelains ou aultres y puissent estudier ». Il laissa aussi 24 sols tournois « aux provôts de la frairie instituée en l'honneur de Nostre-Dame de Sainct-Jean » (M. Frain, Les Familles bretonnes, II ; Pouillé de Rennes). L'église primitive comprenait une nef et deux collatéraux de l'époque romane. Dans l'église de Saint-Jean-sur-Couesnon les prééminences appartenaient au marquis de la Dobiaye (ou Dobiais) qui en était seigneur supérieur et fondateur "il y avait ses armoiries : d'argent au corbeau de sable, qui est Gédouin, peintes en lisière à l'intérieur comme à l'extérieur , de plus, en 1682, il y jouissait, à côté d'un banc à queue, « d'un grand tombeau de marbre élevé de deux pieds et demy dans le chanceau »". Une des chapelles dépendait autrefois de la seigneurie de Montfourcher. En 1682, le chœur abrite encore le tombeau des seigneurs de La Dobiaye ou Dobiays (ou Dobiais). Les armes de la famille Gédouin, marquis de la Dobiaye (ou Dobiais) du milieu du XVème siècle au milieu du XVIIème siècle ornaient jadis les vitraux et une litre extérieure et intérieure de l'église. L'église est restaurée et remaniée au XVIIIème siècle et en 1859 (par l'architecte Jourdin) : son abside a été réduite ;
l'ancien prieuré Saint-Jean-sur-Couesnon, aujourd'hui disparu, et jadis membre de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur. Nous ignorons la fondation de ce prieuré, dont l'Ancien Pouillé de Saint-Florent parle en ces termes : « In prioratu Sancti Johannis super Coisnon cum capella Sancti Albini habemus unum monachum ». Nous savons seulement que ces deux églises furent données, vers le XIème siècle, à l'abbaye de Saint-Florent, car les moines de ce monastère furent confirmés en leur possession, « ecclesiam Sancti Johannis super Coysnon cum capella Sancti Albini », dès 1122 par le pape Calixte II, et plus tard par les papes Innocent II en 1142, et Urbain III en 1186 (Archives départementales de Maine-et-Loire). Mais qu'était cette chapelle de Saint-Aubin? Dans son Dictionnaire de Bretagne, Ogée s'exprime ainsi : « La cure de Saint-Jean-sur-Couasnon est un prieuré qui a longtemps dépendu de l'abbaye de Saint-Florent de Saumur. Ce monastère possédait aussi la chapelle de Saint-Aubin, située dans ce prieuré, qui était encore desservie par des moines en 1636 ». Malheureusement, dans ces quelques lignes il y a presque autant d'erreurs que de mots : la cure de Saint-Jean-sur-Couasnon n'a jamais été un prieuré, mais il y avait en cette paroisse deux bénéfices parfaitement distincts, l'un et l'autre à la présentation de l'abbé de Saint-Florent jusqu'en 1789, savoir la cure et le prieuré. Quant à la chapelle de Saint-Aubin, elle n'était point desservie par des moines en 1636, par la bonne raison qu'elle avait donné, au XIIIème siècle, naissance à la ville de Saint-Aubin-du-Cormier, où l'on ne retrouve nulle trace du prétendu séjour de ces religieux. Il existe, en effet, une liste des églises du diocèse de Rennes présentées par l'abbé de Saint-Florent, liste dressée en 1480 pour être soumise à l'approbation de l'évêque Jacques d'Espinay ; or, voici ce qu'on lit dans cette curieuse nomenclature : « Ecclesia Sancti Johannis super Coaisnon cum ecclesia Sancti Albini quœ est in villa Sancti Albini de Cormerio » (Archives départementales de Maine-et-Loire). Voilà donc bien la chapelle Saint-Aubin mentionnée dès 1122 ; comme depuis elle était devenue paroisse, l'abbé de Saint-Florent déclare qu'il a droit de présenter son recteur, ou plutôt l'un de ses recteurs, car nous verrons qu'il y avait, au XVème siècle, trois recteurs dans l'église de Saint-Aubin-du-Cormier. Vers l'an 1490, Louis du Bellay, abbé de Saint-Florent, visita son prieuré de Saint-Jean-sur-Couesnon ; il y constata que le prieur et le recteur prenaient en l'église paroissiale toutes les oblations, moitié par moitié ; que l'abbé de Clermont, le prieur de Notre-Dame de Vitré, le prieur et le recteur de Saint-Jean-sur-Couesnon se partageaient les grosses dîmes de la paroisse ; que le prieur de Saint-Jean prenait sur les deux moulins appartenant au seigneur de Saint-Jean la dixième partie des moutures, sans être tenu pour cela de contribuer aux réparations de ces moulins. De plus, le prieur de Saint-Jean-sur-Couesnon déclara à l'abbé qu'il avait un droit sur les pêcheries et quelques dîmes en la paroisse de Saint-Martin (nota : probablement Saint-Martin de Vendel, paroisse où les moines de Saint-Florent avaient des rentes. A moins qu'il ne s'agisse ici non d'une paroisse, mais simplement d'une église ou chapelle Saint-Martin ; car alors ce serait vraisemblablement celle qui existait jadis au bord du Couasnon et au village de Saint-Martin, entre Saint-Jean et Saint-Marc-sur-Couesnon) ; diverses possessions en celle de Chasné, où il devait deux messes par semaine ; et, enfin, quelques droits à Saint-Germain-sur-Ille, dont il partageait les dîmes par moitié avec le recteur du lieu (D. Huynes, Histoire ms. de Saint-Florent). Toutefois, le prieuré de Saint-Jean-sur-Couesnon ne fut jamais bien important, puisque nous venons de voir qu'il ne renfermait qu'un seul religieux au XVème siècle, « habemus unum monachum ». Encore ce prieur régulier dut-il céder de bonne heure la place à un commendataire séculier. D'après une prise de possession en 1663 et un aveu de 1681, nous voyons qu'au XVIIème siècle le prieuré de Saint-Jean-sur-Couesnon se composait : de l'église tout à la fois paroissiale et priorale de Saint-Jean, — d'une grange dimeresse voisine de cette église, — d'un verger et d'un pourpris contenant environ 24 journaux de terre, — de la sixième partie des dîmes grosses et menues de Saint-Jean-sur-Couesnon et du dîmereau de la Lande-Bergère, situé dans la même paroisse, — et des deux tiers des dîmes se levant en la paroisse de Chasné (Archives Nationales, P. 1708). Il ne reste plus aucun souvenir des Bénédictins de Saint-Florent au bourg de Saint-Jean-sur-Couesnon. Toutefois, un jardin et quelques pièces de terre, le tout voisin de l'église paroissiale, portent encore le nom de jardin et terres de l'Abbaye ; c'est évidemment là que se trouvait jadis le prieuré, et ce sont bien les mêmes « verger et pourpris » que nous venons de voir signalés en 1663. Il est donc hors de doute que le prieuré de Saint-Jean avoisinait l'église et qu'il était détruit dès le milieu du XVIIème siècle. Liste des prieurs : — Dom Pierre de Vankuse, Bénédictin, donna en 1504 procuration pour élire un abbé de Saint-Florent. — Arthur de Boisbaudry (1513). — Jean Belloneau, chanoine et archidiacre de Rennes, prieur commendataire (1516). — François Fourreau, prêtre, résigna vers 1662. — Vincent Cornuau, clerc tonsuré de Laval, fils de François Cornuau, sieur des Planches, prit possession le 21 janvier 1663. — Louis Toustée rendit aveu au roi le 27 juin 1681. — Jean-Baptiste de Morel d'Aubigny, clerc, résigna en 1702. — René Chanhuon, prêtre du Mans, fut pourvu en juin 1702 ; décédé en 1721. — Christophe Turpin de Crissé de Sanzay, évêque de Rennes, fut pourvu à Rome et prit possession le 25 septembre 1721, malgré les moines de Saint-Florent, qui avaient nommé dom Joachim Hugonier, Bénédictin. — Jacques-Saturnin Delpy, chanoine de Meaux et y demeurant (1732). — Jacques Savoumin, prêtre de Toulouse, décédé en 1740. — Placide Soldini, clerc de Paris, fut pourvu par le Pape et prit possession le 24 mai 1741, quoique l'abbé de Saint-Florent eût nommé Joseph-François de Pontevès, clerc d'Aix. Placide Soldini devint prêtre, chanoine de Saint-Malo, prieur de Saint-Michel de Machecoul, prédicateur et confesseur de la maison du roi. Il résidait à la cour de Versailles en 1770 et possédait encore alors le prieuré de Saint-Jean-sur-Couesnon (abbé Guillotin de Corson) ;
la croix (1656) située au cimetière ;
le manoir de La Dobiaye (XVI-XVIIème siècle). C'était la maison seigneuriale de la paroisse. Il s'agit d'une construction du XVIème siècle avec un pavillon du XVIIème siècle. Il possédait jadis une fuie et des douves. La porte principale porte les armes de la famille Gédouin et de leurs alliances soutenues par deux lions. On voyait dans la cour une chapelle du XVIIème siècle. La chapelle de la Dobiais ou Dobiaye, bâtie près du manoir de ce nom, est signalée en 1618. René Gédouin, marquis de la Dobiais, y fonda le 16 janvier 1659 deux messes par semaine pour tous les dimanches et fêtes, et dota cette chapellenie de sa métairie de la Bussonnais, en Chesné. L'ordinaire approuva cette fondation le 20 janvier 1659 (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 82). Jean Corbin (1751), — François Debrais (1752) — et Julien Lucas (1782) desservirent la chapelle de la Dobiaye. Cet édifice, construit au XVIIème siècle, a aujourd'hui disparu ; il avoisinait l'ancien manoir, dont il reste de beaux vestiges, notamment un portail monumental et de belles salles ornées de boiseries sculptées (Pouillé de Rennes). Ce manoir relevait au XVème siècle de la châtellenie de Saint-Jean et exerçait au bourg un droit de haute justice. Il est érigé en marquisat en 1645. Propriété successive des familles d'Iffer (au milieu du XIVème siècle), Gédouin (en 1370 et en 1414), Bonnier seigneurs de la Coquerie (en 1672), de Larlan seigneurs de Kercadio (en 1699), Hay marquis des Nétumières (avant 1765), de la Belinaye (en 1765) ;
les maisons (1558 – XVIème siècle) ;
la maison (1657), située au lieu-dit La Menardais ;
le lavoir (XVIIème siècle). Restauré au XXème siècle ;
les moulins à eau de St Jean, du Général, de la Pâquerais ;
A signaler aussi :
l'ancien manoir du Grand-Montfourcher, situé route de Saint-Georges-de-Chesné. Propriété successive des familles de la Gravelle (en 1429 et en 1472), de Talye, le Veneur seigneurs de la Gravelle (avant 1513), Guibé seigneurs de Saint-Jean (en 1513). Il reste entre les mains des seigneurs de Saint-Jean jusqu'en 1789 ;
l'ancien manoir du Petit-Montfourcher, situé route de Saint-Georges-de-Chesné. Propriété des seigneurs de Montfourcher en 1112, puis des familles de Beaucé (en 1513) et de la Belinaye marquis de la Dobiaye (en 1789) ;
l'ancien manoir de la Marchais, situé route de Saint-Georges-de-Chesné. Propriété de la famille de Champeaux seigneurs du Moulin-Blot en 1513 ;
l'ancien manoir de Cornillé ou de Montchevron, situé route de Saint-Aubin-du-Cormier. Propriété des seigneurs de Cornillé en 1453 et de la famille le Provost seigneurs de Saint-Marc en 1478 et en 1513 ;
l'ancien manoir de la Meule, situé route de Saint-Aubin-du-Cormier. Propriété de la famille Guibé seigneurs de Montfourcher en 1513, puis de la famille Bonnier seigneurs de la Dobiaye en 1682 ;
l'ancien manoir de la Célinaye, situé route de Saint-Aubin-du-Cormier. Propriété de la famille du Bé seigneurs de la Morlaye en 1506 et au début du XVIIème siècle, puis de la famille Tripier en 1706 ;
ANCIENNE NOBLESSE de SAINT-JEAN-SUR-COUESNON
Le marquisat de la Dobiaye : Le manoir seigneurial de la Dobiaye, en Saint-Jean-sur-Couesnon (Saint-Jean-sur-Couasnon), n'avait au XVème siècle qu'une médiocre importance ; il relevait alors de la châtellenie de Saint-Jean qui était un démembrement de la baronnie de Vitré. Jean Gédouin, époux de Catherine du Hallay, possédait la Dobiaye en 1414 ; il eut pour fils Roland Gédouin, seigneur de la Dobiaye, mari de Jeanne Le Séneschal, et pour petit-fils Olivier Gédouin, aussi seigneur de la Dobiaye, qui épousa Ambroise Lallemant (Procès-verbaux de la Réformation de Bretagne en 1668). Le fils de ces derniers, Guillaume Gédouin, sénéchal de Rennes en 1490, s'unit en 1498 à Jeanne du Boisbaudry, fille du seigneur de Trans. Il transmit la Dobiaye à son fils François Gédouin. Celui-ci se présenta à la montre de 1541 « bien monté et armé en estat d'homme d'armes et accompagné d'un archer bien monté et armé d'un page à cheval bien en ordre » ; il déclara posséder 710 livres de rentes nobles (Ms. De Missirien - Bibliothèque de Rennes). Déjà à cette époque la Dobiaye avait augmenté d'importance, et en 1546 ce même François Gédouin et Marie Baud, sa femme, rendirent aveu au roi pour plusieurs fiefs qu'ils possédaient en Gosné, Thorigné, Melesse et Saint-Hélier. Cette Marie Baud était fille de Mathurin Baud, seigneur de Mouligné, et elle avait épousé le seigneur de la Dobiaye en juin 1525. Le fils de ces derniers, Mathurin Gédouin, seigneur de la Dobiaye, se maria en février 1558 à Jeanne de la Moussaye. Il en eut Claude Gédouin, seigneur de Bazouge et de la Dobiaye, qui épousa Marguerite du Bellay. De cette union sortit Julien Gédouin (1585-1630), seigneur de la Dobiaye, d'abord conseiller au Parlement de Bretagne en 1609, puis président aux Enquêtes et enfin président à mortier en 1618. Il épousa, le 23 octobre 1613, Françoise Frotet, fille de Nicolas Frotet, seigneur de la Landelle, et en eut à Rennes plusieurs enfants baptisés à Saint-Etienne ; le dernier d'entre eux, Julien, naquit en juin 1630, après la mort de son père décédé au mois de mars précédent et inhumé à Bonne-Nouvelle. Françoise Frotet fit, l'année suivante, une fondation en cette église et y assura à sa famille la possession d'un enfeu prohibitif. René Gédouin, né des précédents en 1628 et baptisé le 24 octobre à Saint-Etienne de Rennes, fut le premier marquis de la Dobiaye ; il épousa vers 1654 Marie-Magdeleine de Monteclair, qui ne lui donna qu'un fils, Urbain-René, né à la Dobiaye le 26 juillet 1657 et solennellement nommé à Rennes le 26 février 1665. Ce dernier, reçu page du roi en 1677, devint gouverneur de Morlaix et mourut sans avoir contracté d'alliance en 1702 ; avec lui s'éteignit le nom des Gédouin. Quant au premier marquis de la Dobiaye il était mort avant 1670, et deux ans plus tard la terre et le marquisat de la Dobiaye, saisis sur sa veuve, tutrice du jeune Urbain, furent vendus judiciairement le 28 février 1672. L'acquéreur fut Pierre Bonnier [Note : Pierre III Bonnier de la Coquerie (1630-1687] seigneur de la Coquerie en Saint-Aubin-des-Châteaux ; il était fils d'autre Pierre Bonnier [Note : Pierre II Bonnier de la Coquerie (1592-1666)] et d'Anne Foucault (1602-1678, mariée en 1618), seigneur et dame de la Coquerie, et avait été baptisé à Saint-Germain de Rennes le 16 mars 1630 ; il épousa en la même église, le 20 août 1651, Louise Marot des Alleux (1635-1690), fille de Guillaume Marot des Alleux (1599-1667), vicomte de la Garaye, et de Catherine Godard (1607-1690). Reçu en 1656 président à mortier au Parlement de Bretagne, il mourut à Rennes en son hôtel, rue de Corbin, le 25 mars 1687, et fut inhumé le surlendemain à Bonne-Nouvelle. Le fils de ce dernier seigneur, Jean-François Bonnier (1662-1699), marquis de la Dobiaye comme son père, fut d'abord conseiller au Parlement de Bretagne, puis reçu en 1696 président à mortier. Il avait épousé, par contrat du 22 avril 1686 [Note : marié le 31 décembre 1686], Jeanne-Laurence Ernault (décédée avant 1723), dont il ne laissa qu'une fille nommée Marie-Thérèse Françoise Bonnier (1698-1730). Le président de la Dobiaye périt d'une façon tragique en 1699 tué dans son propre château par un gentilhomme du voisinage. Sa fille épousa en 1711 François-Julien de Larlan (1692-1722) [Note : fils de Jean-Baptiste de Larlan de Kercadio (1659-1717) et de Marie-Madeleine Courtin (1664-1698)], seigneur de Kercadio et de Rochefort, reçu en 1717 président à mortier au Parlement de Bretagne, qui devint par son mariage marquis de la Dobiaye (nota : devenue veuve, Marie-Thérèse Bonnier se remaria en 1726 à Jean-Baptiste de Francheville (1689-1755), seigneur de Truscat) ; il mourut en novembre 1722. Jean-Anne-Vincent de Larlan de Kercadio, fils des précédents, prit aussi le titre de marquis de la Dobiaye et de comte de Rochefort ; il épousa le 13 mars 1736 Marie-Thérèse de Brancas (1716-1782). De ce mariage naquit Marie-Françoise-Rose de Larlan (nota : d'après les tableaux généalogiques publiés par M. Frain [III, 59], Marie-Françoise Rose de Larlan (1719-1785), dame des Nétumières, eut été non la fille mais la soeur de Jean Anne Vincent de Larlan (1717-1771), comte de Rochefort) qui épousa Charles Paul Hay, marquis des Nétumières (1712-1762). Cette dame eut la propriété du marquisat de la Dobiaye ; mais, devenue veuve, elle le vendit, par contrat du 31 août 1765, à Charles-René de la Belinaye (1735-1821) [Note : fils de Armand Madeleine de la Belinaye (1696-1777) et de Marie-Thérèse Frain de la Villegontier (1704-1768)], vicomte dudit lieu, pour la somme de 134 000 livres (Archives d'Ille-et-Vilaine). Charles-René de la Belinaye, dernier marquis de la Dobiaye, avait épousé vers 1760 Anne-Jacquette de Miniac, née vers 1742 et décédée le 3 juin 1765 [Note : Fille de Charles-Thomas de Miniac et d'Anne Fournier de Varennes]. Père de trois garçons, il émigra au moment de la Révolution et son château de la Dobiaye fut vendu par la nation le 11 thermidor an IV ; lui-même mourut à Chantilly le 14 février 1821.
L'importance de la seigneurie de la Dobiaye naquit de l'adjonction qu'y firent ses possesseurs de la seigneurie de Montfourcher et surtout de la châtellenie de Saint-Jean-sur-Couesnon. Le tout fut érigé en marquisat relevant directement du roi par lettres patentes de Louis XIV, datées du mois de mai 1645 et données en faveur de René Gédouin. En 1682 le domaine proche du marquisat de la Dobiaye comprenait : le manoir de la Dobiaye avec son portail et sa chapelle, ses douves et son colombier, ses rabines et ses bois ; — l'ancien manoir du Grand-Montfourcher avec « cour, portail, colombier et remise à carosses » — les métairies de la Porte de la Dobiaye, de la Bohonnaye, de la Gaudonnaye, du Petit-Montfourcher et de la Meulle, les moulins du bourg de Saint-Jean-sur-Couesnon, du Bréhault et du Général (Archives de Loire-Inférieure, voir Saint-Jean-sur-Couesnon). Les assez nombreux bailliages du marquisat de la Dobiaye s'étendaient en Saint-Jean-sur-Couesnon, Chesné, Vendel, Billé, Javené, Luitré, la Celle-en-Luitré et autres paroisses circonvoisines. Tous ces fiefs formaient une haute justice (nota : à l'origine, la Dobiaye n'avait qu'une moyenne justice) qui s'exerçait au bourg de Saint-Jean-sur-Couesnon où se trouvaient l'auditoire et la prison de la seigneurie. Le marquis de la Dobiaye avait, en outre, le droit de « tenir ses plaids généraux sur une grosse roche joignant les douves de la ville de Saint-Aubin-du-Cormier, et proche laquelle il y a cep et collier armoyés de ses armes » (Archives de Loire-Inférieure, voir Saint-Jean-sur-Couesnon). Dans l'église de Saint-Jean-sur-Couesnon les prééminences appartenaient au marquis de la Dobiaye qui en était seigneur supérieur et fondateur ; il y avait ses armoiries : d'argent au corbeau de sable, qui est Gédouin, peintes en lisière à l'intérieur comme à l'extérieur, de plus, en 1682, il y jouissait, à côté d'un banc à queue, « d'un grand tombeau de marbre élevé de deux pieds et demy dans le chanceau ». Le marquis de la Dobiaye, en sa qualité de seigneur de Saint-Jean-sur-Couesnon, avait une chapelle prohibitive dans la cathédrale de Rennes : c'était celle de Saint-Armel ou de l'Annonciation. Elle avait été bâtie, vers l'an 1500, par l'évêque de Rennes, Michel Guibé, dont la famille possédait alors la seigneurie de Saint-Jean, et donnée par lui à ses frères. On y voyait les tombeaux et les statues non seulement du fondateur, mais encore du cardinal Guibé et de Jacques Guibé ses frères ; aussi appelait-on vulgairement ce sanctuaire la chapelle des Guibé. Lorsqu'on démolit la cathédrale eu 1756, Paul Hay des Nétumières, marquis de la Dobiaye, eut bien soin de prouver ses droits de patron et présentateur de cette chapellenie. Enfin, le 16 janvier 1659, René Gédouin, marquis de la Dobiaye, avait fondé de deux messes hebdomadaires la chapelle qu'il possédait dans la cour de son manoir ; il donna pour cela à son chapelain la jouissance de sa métairie noble de la Bussonnaye en Chesné ; ses successeurs continuèrent d'avoir le droit de présenter à ce bénéfice. A la fin du XIXème siècle, le vieux manoir de la Dobiaye, abandonné par ses nouveaux propriétaires, n'est plus guère qu'une maison de ferme. Néanmoins dans son délabrement il présente encore des vestiges intéressants de son importance aux siècles derniers. C'est d'abord un très beau portail de granit, présentant une vaste ouverture cintrée avec une petite porte à côté, le tout ornementé de sculptures aussi nombreuses que variées dans le style de la Renaissance ; au sommet est un grand écusson soutenu par deux lions. Puis apparaît la chapelle en forme de pavillon du XVIIème siècle, mais actuellement sécularisée. Enfin voici le manoir, vraie maison seigneuriale du XVIème siècle, avec ses portes sculptées en accolade, ses croisées garnies de colonnettes et ses lucarnes ouvertes dans des frontons aigus hérissés de crochets et couronnés de panaches. L'intérieur vaut également la peine d'être visité : dans les salles sont de belles cheminées à colonnes, et une chambre est particulièrement curieuse à cause de ses sculptures en bois du XVIIème siècle : il y a là une magnifique cheminée, dont l'entablement soutenu par des termes est couvert de figurines et de guirlandes, de fleurs et de fruits ; l'alcove — véritable ruelle du temps — n'est pas sculptée avec moins de richesse et il faut en dire autant du plafond de cette chambre et du cabinet de toilette qui l'accompagne. Peut-être était-ce la chambre de cette malheureuse marquise de la Dobiaye dont la légèreté causa l'assassinat de son mari ? Toujours est-il qu'on ne parcourt pas sans éprouver quelque tristesse ces appartements si beaux jadis et aujourd'hui si délabrés, et l'imagination voyage facilement dans l'ancien manoir de la Dobiaye (abbé Guillotin de Corson).
Voir " Seigneuries, domaines seigneuriaux et mouvances de Saint-Jean-sur-Couesnon ".
(à compléter)
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