Retour page d'accueil       Retour page "Saints Guérisseurs de Bretagne"  

L'Eglise ne reconnaît pas ce saint dont la spécialité est la guérison de la fièvre ; ce serait un ermite du XVIIème siècle que les paysans ont canonisé sous le nom de saint Couturier, parce qu'il dabonnait ses hardes, accroupichonné devant sa grotte, dans un frais vallon d'Augan, au pays gallo ; il était, dit-on, de noble race et avait été ligueur ; il couchait par mortification sur une berne trempée dans l'eau du ruisseau, et grelottait la nuit d'un froid fébrile.

Les jeunes filles en quête d'époux enfoncent des épingles dans les fentes des parois de la grotte ; le marquis de Bellevue raconte qu'en 1837 sa tante piqua trois épingles dans ce rocher, une longue, une courte, et une qui se tordit ; cette tante fut demandée, dans l'année, en mariage par trois prétendants, un grand, un nabot et un bossu.

Au commencement du siècle dernier, il y avait au dessus de l'entrée de la grotte une grossière statue de l'ermite, en bois peinturluré, de soixante centimêtres de hauteur, « faite, dit l'abbé Marot, par un homme qui ne révérait pas les autres saints ». Comme elle était l'objet d'un culte idolâtrique, le clergé la fit disparaître vers 1830.

Un autre moyen de se guérir de la fièvre et peut être de diverses maladies, c'est d'aller au tombeau d'une personne morte en odeur de sainteté, de gratter la terre entourant la sépulture, et d'en remplir un sachet qu'on porte sur soi jusqu'à guérison et qu'on place ensuite sur la tombe en ex-voto ; nombreux sont les ex-voto de ce genre sur le tombeau de Mgr de Ségur, à Pluneret.

(André Viaud-Grand-Marais).