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Du doyenné de Porhoët et à collation libre, cette petite paroisse de Saint-Gonnery, située sur les confins des diocèses de Vannes, de Cornouaille et de Saint-Brieuc, doit son origine au saint dont elle porte le nom. Au VIème siècle, saint Goneri, prêtre et originaire de la Grande-Bretagne, traversa la mer et vint se fixer, pour y mener la vie solitaire, dans une forêt du diocèse de Vannes, nommée Branguilly, entre Pontivy et Rohan, et dont on voie encore les derniers restes dans la paroisse actuelle de Gueltas. Le lieu où il s'établit et où il se construisit un petit oratoire appartenait alors à un chef ou riche païen, nommé Alvandus et dont le château s'élevait sur le territoire qui a formé depuis la paroisse de Noyal-Pontivy. Avec sa grâce ordinaire, Albert de Morlaix nous raconte comment le saint convertit ce chef, son nombreux personnel et le peuple des environs [Note : Dans la vie manuscrite du saint, au fonds des Blanc-Manteaux, XXXVIII, on lit : Beato Gonerio prædicante semen verbi Dei in Alvandum et famulos ejus seminante, docenteque populum super articulis fedei, quos quasi omnes ignorabant.]. Mais les grands miracles qu'il opérait lui ayant fait perdre les bienfaits de la solitude, il abandonna ce quartier et se retira sur la côte de Tréguier, à Plougrescant, où il mourut et fut inhumé. Le même Albert de Morlaix ajoute que l'oratoire de la forêt de Branguilly avait été, avant l'époque où il écrivait, remplacé par la belle église paroissiale de Saint-Gonnery.

Le recteur de Saint-Gonnery, seul gros décimateur, percevait la dîme à la 33ème gerbe sur toute l'étendue de son territoire. En 1618, le titulaire, qui était simultanément secrétaire de l'évêque et demeurait ordinairement à Vannes, tirait de la ferme de ses dîmes 58 perrées de seigle et une perrée d'avoine. Une note consignée à la fin du registre paroissial de 1692, nous apprend qu'il ne devait aucun droit de visite à l'archidiacre, mais seulement à l'évêque, et encore que cette redevance ne dépassait pas 4 sous et 4 deniers. On ignore ce qu'il pouvait payer au doyen de Porhoët.

Nous ne connaissons qu'un seul bénéfice secondaire fondé sur cette paroisse. C'était une chapellenie, à vocable inconnu, qui se desservait, au commencement du siècle dernier, à l'église paroissiale, dans la chapelle du château de Carcado. 

Recteurs de Saint-Gonnery.

1463. R. Thomas Guillemot.
1463.... N. Boucquin, recteur aussi de Buléon et Saint-Allouestre qu'il résigna en 1472.
1468-1498. Jean Poulain, dont on trouve une résignation à la date de 1478, et qui, à son décès, est cependant encore titulaire du bénéfice.
1529. R. Jean Daniélo, chanoine et archidiacre de Vannes.
1529-1534. François Landel, aussi chanoine de Vannes et vicaire perpétuel de Locoal, mourut, dans la cité épiscopale, le 17 novembre 1534.
1534-1537. François Le Roussec, Sur sa mort, la ferme des annates fut prise par le prêtre Jean Blévec qui peut-être lui succéda.
1554. Yves Dréano, recteur aussi de la paroisse de Renac. A son décès, la ferme des annates fut prise par Bertrand de Marillac, alors vicaire général de Vannes et peu après évêque de Rennes.
1576-1581. R. Pierre Guillaumé donne, le 15 avril 1581, procuration pour résigner entre les mains de l'évêque en faveur du suivant.
1581-1616. Maurice Trobel, originaire de cette paroisse et prêtre seulement depuis le 21 mars 1576, pourvu par l'Ordinaire, le 21 juillet 1581, prit possession le 23. Il mourut, après un long rectorat, dans le courant du mois de février 1616.
1616-1619. R. Claude Riallen, né a Langon, pourvu par l'Ordinaire, le 26 mars 1616, prit possession le 17 avril, et permuta, en 1619, avec le suivant contre le rectorat de Saint-Jacut, où il mourut.
1619.... Yves Chenault, chanoine de Vannes, résigna au bout de peu de temps et fut ensuite recteur de plusieurs autres paroisses.
1621. R. François Chevalier, aumônier de l'évêque et recteur de Berric, donna, le 17 octobre 1621, procuration pour résigner entre les mains du Pape en faveur du suivant, et permuter avec lui contre la paroisse de Plumelec.
1621-1622. Olivier Morvan, originaire de Plumelec, pourvu en Cour de Rome, prit possession le 9 janvier 1622, n'étant encore que diacre.
1627. R. Jacques Le Méther, chanoine de Vannes, permute avec le suivant contre la paroisse de Plougoumelen.
1627-1632. R. Jean Boëdan résigne entre les mains du Pape, le 17 décembre 1632.
1632-1642. Maurille Quillere, prêtre du diocèse et curé de Noyal-Pontivy, pourvu en Cour de Rome, le jour même de la résignation du précédent, prit possession le 2 avril 1631. On ne sait quand ni comments finit son rectorat.
1669-1672. R. François Le Toux, probablement originaire de Noyal-Pontivy.
1672.... Mathurin Farcy prit possession, le 5 mai 1672, et résigna peu de temps après, pour devenir recteur de Pluméliau.
1681-1696. Joseph Penon fut enterré, le 26 janvier 1696, dans le cimetière de cette paroisse.
1696.... Jacques Le Lay, prêtre du diocèse de Tréguier et âgé de 33 ans, pourvu en Cour de Rome, le 12 avril 1696, prit possession le 5 juin suivant.
1708. R. Jean Le Bouëdec résigna entre les mains du Pape, le 25 mai 1708, pour permuter avec le suivant contre la paroisse de Coadout, dans le diocèse de Dol.
1708-1717. Roland Follet, prêtre du diocèse de Tréguier, pourvu en Cour de Rome, le 25 mai 1708, prit possession le 22 du même mois de l'année suivante. Décédé, à l'âge de 58 ans, le 25 janvier 1717, il fut inhumé, le 27, dans le cimetière et auprès du reliquaire.
1717-1720. Bernard Keranguyader, prêtre du diocèse de Cornouaille, pourvu par le Souverain-Pontife, le 6 avril 1717, ne put prendre possession canonique que le 16 novembre 1719, l'Ordinaire ayant refusé à ses provisions le visa qu'il fallut demander au Métropolitain. Ces difficultés lui suscitèrent deux compétiteurs dans les personnes de Quintin Sauvé, prêtre d'Avranches, et de Jean-Baptiste-Claude de la Rue, originaire du diocèse de Rennes. Ayant réussi à débouter ces deux concurrents successifs, il mourut, paisible possesseur, à l'âge de 40 ans, le 22 septembre 1720, et fut inhumé, le 23, auprès du même reliquaire.
1720-1741. Pierre-Joseph Guillochin, prêtre du diocèse de Rennes ; pourvu par l'évêque, le 2 décembre 1720, prit possession le 16 janvier de l'année suivante. Décédé, à l'âge de 60 ans, le 2 août 1741, il fut enterré, le 3, dans le cimetière, auprès de ses prédécesseurs.
1741-1745. Alain Bourdonnay, originaire de Pontivy, pourvu par l'Ordinaire, le 25 août 1741, prit possession le 30 du même mois. Il mourut, mais non à Saint-Gonnery, entre le 25 novembre et le 3 décembre 1745.
1746-1751. Guillaume Le Roy, sieur du Parc et prêtre du diocèse de Saint-Pol-de-Léon, pourvu par l'Ordinaire, le 17 mars 1746, mourut, à l'âge de 35 ans, le 31 août 1751, et fut inhumé, le 2 septembre, dans le cimetière de sa paroisse.
1751-1781. Charles Racouët, originaire de Malansac et prêtre depuis le 18 septembre 1728, pourvu par l'évêque, le 14 septembre 1751, prit possession le 19. Décédé, à l'âge de 78 ans, le 22 septembre 1781, il fut enterré, le 23, dans le cimetière, auprès du reliquaire et de ses prédécesseurs.
1782-1802. Jean Baron, originaire du diocèse et ordonné prêtre à Vannes le 21 septembre 1771, pourvu par le Souverain-Pontife, le 7 janvier 1782, prit possession le 26 février. On ignore ce qu'il devint pendant la tourmente révolutionnaire, mais on sait qu'il fut maintenu à la tête de cette paroisse, après le Concordat, et que, à titre de recteur de Saint-Gonnery, il prêta, le 22 octobre 1802, serment entre les mains du Préfet du Morbihan.

(Abbé Luco).

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