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Saint Gohard, évêque de Nantes et ses compagnons martyrs.

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Nous n'avons rien de bien certain sur la vie de saint Gohard. S'il faut en croire les traditions recueillies par Albert de Morlaix, dans les Vies des Saints de Bretagne, saint Gohard fut enfant de choeur à la cathédrale d'Angers. Sa piété l'ayant fait remarquer, il fut élevé au sacerdoce et devint chanoine de cette église. Il était revêtu de cette dignité quand il fut élu évêque de Nantes. Ce qu'on ne peut révoquer en doute, c'est la vertu éminente de Gohard : il menait une vie angélique sur la terre, lisons-nous encore aujourd'hui dans une des antiennes de son office, afin d'arriver à partager les joies des Anges dans le Ciel. Ces antiennes, qui ont été probablement composées aussitôt la mort du saint évêque et qui remontent certainement à une haute antiquité, sont un monument de la vénération que la pureté de sa vie lui avait méritée. Mais ce qui a surtout rendu célèbre la mémoire de saint Gohard, c'est son martyre dans la cathédrale de Nantes, où il fut mis à mort avec une partie des prêtres et des fidèles dont il était le pasteur. On conserve encore aujourd'hui le récit de cet événement, écrit à l'époque même où il s'accomplit dans nos murs. Ce récit forme, pour ainsi parler, les actes du martyre de saint Gohard. Nous ne croyons pouvoir mieux faire que d'en donner ici la traduction :

« L'an du Seigneur 843, Renaud, comte de Nantes, livra un combat aux Bretons, près du fleuve de la Vilaine, dans le lieu appelé Muzillac. Il éprouva un grand échec, le traître Lambert, qui ambitionnait le comté de Nantes, étant venu en aide aux Bretons. Mais Lambert ne tarda pas à être chassé de la ville et du pays. Trente-trois jours après ces événements, au mois de juin, le peuple barbare des Normands pénétra dans la Loire, avec une flotte nombreuse. Guidés par l'impie Lambert, qui avait souvent exploré l'accès de la cité, ils profitent d'un vent favorable, et à force de voiles et de rames se dirigent sur Nantes. Bientôt, descendant de leurs navires, ils entourent la ville qui n'était pas défendue, et à l'instant même, s'en emparent et la livrent au pillage. Les uns escaladent les murailles avec des échelles, les autres brisent violemment les portes et pénètrent dans l'enceinte.

L'évêque de la ville, nommé Gohard, homme d'une vie pure et d'une piété admirable, tout le clergé, les moines du monastère d'Aindre, qui s'étaient réfugiés à Nantes, emportant avec eux le trésor de leur église, une multitude de peuple que la peur de l'ennemi, ou la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste avait amenée non seulement des pays d'alentour, mais encore des villes éloignées, voyant les Barbares dans l'enceinte des murailles, courent à la cathédrale des saints apôtres Pierre et Paul, pour chercher dans le secours divin la délivrance qu'ils ne pouvaient attendre de leurs propres forces. Alors les païens, brisant les portes et les fenêtres de l'édifice sacré, entrent dans le temple, comme des bêtes féroces altérées de sang humain, frappent les fidèles occupés à la prière, n'épargnent ni l'âge ni le sexe, et se portent à un tel excès de cruauté envers le troupeau de Jésus-Christ, qu'ils n'hésitent pas à massacrer le ministre même du Seigneur, le pontife Gohard, qui célébrait la sainte Messe, au moment où il prononçait les paroles : Sursum corda, élevons nos coeurs. Ils immolent comme des victimes plusieurs moines, les uns hors de l'église, les autres dans l'église même, et la plupart sur la pierre de l'autel. Ils saisissent les fidèles qui restaient, et, à l'entrée de la nuit, les emmènent avec eux prisonniers sur leurs vaisseaux. Ah ! qui pourra jamais raconter les douleurs de cette journée ? Qui pourra, en les racontant, ne pas verser des torrents de larmes, quand on a vu les enfants, suspendus au cou de leurs mères égorgées, n'avoir que du sang à sucer au lieu de lait ; quand on a vu le pavé du temple souillé du sang des saints que le fer ennemi répandait à flots ; les autels dégouttants du sang innocent ! Après le carnage, les Barbares ravagent toute la ville, puis, ayant enlevé toutes les richesses des habitants et mis le feu à l'église, ils regagnent leurs vaisseaux avec des troupes de captifs de tout rang et de tout âge ».

On sent, en lisant le récit que nous venons de traduire, l'impression profonde de douleur que causa, dans la population nantaise, la mort du saint évêque Gohard et d'un si grand nombre de religieux et de fidèles immolés arec lui par la fureur des Barbares. Mais une pensée de foi consola et fortifia nos pères dans cette calamité publique. Ceux qu'ils pleuraient étaient morts en rendant témoignage à Jésus-Christ, que les païens poursuivaient, avec une haine ignorante et sauvage, dans la personne des fidèles. Dieu leur avait donné la couronne du Ciel, en récompense de la mort soufferte dans son amour. La consolation que les espérances de la foi répandirent dans les âmes est admirablement exprimée dans une antienne qui remonte à ces temps reculés, et que nous chantons encore aujourd'hui aux vêpres de nos saints martyrs : « 0 cité de Nantes, que tu es heureuse d'ètre revêtue de la pourpre royale dont t'a ornée le sang de tant de martyrs ! Immolés avec leur Pontife par le glaive des païens, ils ont acquis la récompense de la vie éternelle ».

Le corps de saint Gohard fut transféré à Angers. On en fit la reconnaissance juridique au commencement du seizième siècle, et on trouva, dans la châsse qui renfermait les saintes reliques, deux lames de plomb sur lesquelles étaient gravées ces simples paroles : « L'humble Gohard, Père des Nantais et martyr ». « Humilis Gohardus, Nannetensium Pater et martyr ». On conserva longtemps, dans le trésor de la cathédrale de Nantes, la chasuble dont saint Gohard était revêtu au moment de son martyre, et le calice avec lequel il célébrait son dernier sacrifice, qu'il alla consommer au Ciel. (extrait d'un ouvrage de Mgr. Richard, 1898).

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