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Saint Amand, évêque et confesseur.

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Saint Amand naquit en 594, dans le pays d'Herbauges. On donnait ce nom aux contrées qui avoisinent le lac de Grand-Lieu. Il y avait peu d'années que saint Martin de Vertou, comme nous aurons l'occasion de le raconter dans sa vie, était venu prêcher l'Evangile aux peuples de cette région qui demeuraient opiniâtrement attachés à l'idolâtrie. Ils avaient repoussé la prédication du saint, et une antique tradition, conservée jusqu'à nos jours, raconte que la ville d'Herbauges, en punition de son infidélité, fut engloutie dans les eaux qui forment maintenant le lac de Grand-Lieu. Mais la semence jetée par le saint missionnaire, stérile d'abord, devait porter ses fruits. Trente années plus tard, le pays d'Herbauges, devenu chrétien, donnait à l'Eglise saint Amand, une des gloires du diocèse de Nantes.

Son père, à qui les anciens monuments attribuent le titre de comte du pays d'Herbauges, s'appelait Serenus ou Serène ; sa mère se nommait Amantia ou Amance. Le jeune Amand se sentit dès son enfance attiré à Notre-Seigneur par un ardent amour ; et il parvenait à peine à l'adolescence que, quittant son pays et sa famille, il entra dans le monastère de l'île d'Yeu. Sa première éducation, dans la maison paternelle, avait été toute chrétienne : il avait, dit son ancien biographe, appris de bonne heure à connaître les saintes Lettres. Il venait dans le monastère pour achever de se perfectionner dans la science et la piété.

On raconte, de son séjour dans l'île d'Yeu, un trait qui peint la simplicité de la foi du pieux enfant. Un jour, les frères du monastère l'avaient chargé d'une mission à remplir dans l'île. Il se rendait au lieu qu'on lui avait indiqué, lorsqu'un serpent d'une grandeur effrayante se présenta sur son chemin. L'enfant, terrifié à la vue de la bête redoutable, se trouble d'abord ; puis, se jetant à genoux, adresse à Dieu une courte et fervente prière ; et faisant le signe de la croix, il ordonne au serpent de fuir dans sa retraite. Le monstre disparut à l'instant. Les historiens de saint Amand ont aimé à conserver le souvenir de ce fait, comme l'indice des merveilles que la foi de l'homme de Dieu devait opérer plus tard.

Cependant, il avançait dans les années de l'adolescence, et son père songeait à le rappeler dans le monde. Mais le jeune saint voulait se consacrer tout entier au service du divin Maître. Les espérances séduisantes que le comte d'Herbauges faisait briller à ses yeux ne purent le détourner de sa résolution. Le père s'irrita et le menaça de le priver de l'héritage paternel, s'il ne sortait immédiatement du monastère. « Je n'ai pas de plus sûre possession, répondit Amand avec une générosité qui rappelle celle de saint François d'Assise, je n'ai pas de plus sûre possession que mon engagement au service de Jésus Christ ; il est ma part de prédilection et mon héritage. Je ne désire rien des biens paternels. Laissez-moi, ô mon père, laissez-moi devenir le soldat du Christ ».

Amand comprit qu'il devait assurer sa résolution généreuse, en s'éloignant pour toujours des siens et de sa patrie. Il partit et se dirigea vers Tours, pour aller implorer le secours de Dieu au tombeau de saint Martin, si vénéré de la France entière, et où les pèlerins se rendaient en foule. Là, prosterné et priant avec une grande abondance de larmes, il conjura saint Martin de lui obtenir de Dieu la grâce de ne jamais revoir le sol natal, et de passer toute sa vie dans des régions étrangères. Puis il se hâta de recevoir la tonsure et de se faire admettre dans les rangs du clergé.

Avec les secours de l'abbé et des religieux du monastère de Saint-Martin, il se rendit à Bourges. Le siége épiscopal de cette ville était alors occupé par saint Austrégisile, qui eut pour archidiacre saint Sulpice-le-Pieux, depuis son successeur. Austrégisile avait dans sa jeunesse occupé des charges importantes à la cour de saint Gontran, roi de Bourgogne. Appelé par une vision mystérieuse au sacerdoce, il avait été d'abord abbé de Saint-Nizier à Lyon, puis était devenu évêque du diocèse de Bourges, qu'il gouverna pendant douze ans, de 611 à 623. Saint Sulpice, comme saint Austrégisile, avait d'abord servi à la cour des rois francs. Sa jeunesse dans le monde fut merveilleusement chaste. Il aimait à instruire les ignorants des vérités de la foi ; il se faisait le serviteur dévoué des pauvres et, autant qu'il était en lui, cachait toutes ses vertus sous le voile de l'humilité. On raconte un trait touchant de sa piété que nous mêlerons volontiers à notre récit. Il y avait, près de l'habitation des parents de Sulpice, une église presque ruinée pendant la guerre, que le clergé et le peuple avaient abandonnée. Sulpice, attentif à fuir la vaine gloire et cherchant un lieu tranquille pour s'y entretenir avec Dieu, se rendait durant la nuit dans cette église déserte, revêtu de l'habit des pénitents. Il y prolongeait sa prière jusqu'au jour, et après avoir passé la nuit dans le labeur saint et doux de l'oraison, le matin, il reparaissait au milieu des siens, avec toutes les marques extérieures qui convenaient à son rang. Le roi Thierry avait consenti, à la prière de saint Austrégisile, à le laisser entrer dans le clergé. Austrégisile l'attacha à son église, en qualité d'archidiacre. Sulpice remplit aussi les fonctions de grand aumônier dans les armées du roi Clotaire II. A la mort d'Austrégisile, ses vertus le firent élever à son tour sur le siége épiscopal de Bourges.

Tels étaient les maîtres éminents dans la science des saints que Dieu avait préparés au bienheureux Amand. Il avait dix-huit ans quand il vint se présenter à eux. Austrégisile et Sulpice accueillirent avec bonté le pieux jeune homme, et approuvant ses desseins de vie solitaire, ils lui firent bâtir près de la cathédrale, sur le haut du mur de la cité, une petite cellule. Saint Amand, épris du désir de la vie éternelle, s'y renferma pour se livrer à tous les exercices de la perfection évangélique. Couvert d'un cilice, couchant sur la cendre, pratiquant de longs jeûnes, il se contentait d'un peu de pain d'orge pour nourriture, ne buvait que de l'eau, et s'abstenait rigoureusement de vin et de bière. Il vécut ainsi pendant quinze ans.

Le serviteur de Dieu avait atteint sa trente-troisième année, lorsqu'il sentit un vif désir de faire le pèlerinage de Rome et de visiter les tombeaux des saints Apôtres Pierre et Paul. Il partit avec un seul compagnon de voyage. La route était longue et difficile à cette époque ; mais aucun obstacle n'arrêta le saint. Arrivé à Rome, et parvenu enfin au comble de ses voeux, il baisa avec amour le seuil des basiliques consacrées aux saints Apôtres. Il employait la journée à visiter les églises de la Ville éternelle ; le soir, il revenait toujours à la basilique de Saint-Pierre.

Un jour, après le coucher du soleil, les gardiens de l'église se disposaient à fermer les portes, suivant l'usage. Tous les pèlerins, obéissant au signal donné, quittaient la Basilique. L'homme de Dieu seul, à qui sa dévotion faisait désirer d'y passer la nuit en prière, ne pouvait se résoudre à sortir. Un des gardiens le rencontre, le traite durement et le chasse de l'église. Saint Amand s'assied sur les marches du portique et, ravi en extase, il voit saint Pierre venir à lui. L'Apôtre lui adresse des paroles pleines de douceur, et lui ordonne de retourner dans les Gaules, pour y exercer le ministère de la prédication. Rempli de joie par cette vision, et ayant reçu la bénédiction de saint Pierre avec l'assurance de sa protection, le serviteur de Dieu revint heureusement en France. Le souvenir de cette faveur céleste semble l'avoir accompagné durant sa vie tout entière. Il dédia en l'honneur du Prince des Apôtres presque toutes les églises qu'il construisit, et montra le dévouement le plus entier au Saint-Siége. C'est un des traits les plus remarquables de la mission apostolique exercée par saint Amand.

A son retour, la renommée de sa sainteté commença à se répandre dans les Gaules ; elle attira sur lui l'attention du roi Clotaire et de son fils Dagobert qui lui succéda en 628. Saint Ouen, qui fut depuis évêque de Rouen, et saint Eloi, qui devint plus tard évêque de Noyon, comprirent le bien que saint Amand pouvait opérer. Ils occupaient alors les premières places dans la cour des rois francs ; et ils usèrent de tout leur pouvoir pour obtenir que le serviteur de Dieu fût élevé à la dignité épiscopale. La consécration du saint eut lieu le 26 octobre, probablement cette même année 628. Mais il ne fut point attaché à un siége particulier, et il reçut la mission d'aller annoncer la foi chrétienne aux nombreuses peuplades encore infidèles qui se trouvaient disséminées soit à l'intérieur, soit aux frontières du royaume des Francs.

A peine revêtu du caractère épiscopal, saint Amand commença à remplir les fonctions de missionnaire qui lui avaient été confiées. Son ancien historien a résumé en quelques paroles le caractère du nouvel apôtre :

« Le serviteur de Dieu, dit-il, était plein de mansuétude et de bonté. Son visage était serein ; il faisait de larges aumônes ; il observait une tempérance rigoureuse et une parfaite pureté de moeurs. Il savait se tenir à égale distance entre les riches et les pauvres ; de telle sorte que les pauvres aimaient à le considérer comme l'un d'entre eux ; et que les riches néanmoins reconnaissaient sa supériorité. Il était très adonné aux veilles et à l'oraison et très discret dans ses paroles ».

Une des oeuvres auxquelles saint Amand parait avoir attaché le plus d'intérêt pendant son ministère apostolique, est le rachat des jeunes captifs. A cette époque l'esclavage existait encore dans les diverses contrées de l'Europe ; et il n'était pas rare de voir en particulier des Anglo-Saxons, amenés des pays d'outre-mer pour être vendus comme esclaves. On se rappelle comment le pape saint Grégoire-le-Grand, ému à la vue des jeunes captifs de cette nation qu'il avait rencontrés à Rome, prit de là occasion d'envoyer les prédicateurs de l'Evangile en Angleterre. Saint Amand achetait, en aussi grand nombre qu'il le pouvait, les enfants et les jeunes gens que la Providence plaçait sur sa route, durant ses voyages de missionnaire, il les instruisait, leur donnait le saint baptême, et, les mettant en liberté, les distribuait dans diverses églises, pour y recevoir l'éducation et la connaissance des lettres. Plusieurs d'entre eux furent dans la suite élevés au sacerdoce, devinrent abbés ou même évêques. Nous croyons qu'il y a peu de traits dans la vie des saints plus intéressants que cette charité intelligente du serviteur de Dieu qui savait tirer parti même des violences de ces temps barbares, pour recueillir dans le sein de l'Eglise des âmes d'élite, en former des apôtres et étendre ainsi le règne de Jésus-Christ au milieu des sociétés naissantes de l'Europe moderne.

Mais saint Amand avait à peine essayé son nouveau ministère qu'il résolut de retourner à Rome. Il voulait recevoir sa mission du Vicaire de Jésus-Christ, qui seul pouvait lui conférer l'autorité nécessaire pour annoncer l'Evangile parmi les infidèles. Honorius I occupait alors le siége de saint Pierre. Le serviteur de Dieu exposa ses projets au Souverain-Pontife ; et fortifié par la bénédiction du Pasteur suprême, il se hata de revenir dans les Gaules. Le navire qui le portait fut assailli par une violente tempête dans la traversée de Civita-Vecchia aux rives de la France. Les matelots effrayés eurent recours au serviteur de Dieu, en le conjurant de détourner par ses prières le péril imminent qui les menaçait. Saint Amand les encouragea, en les exhortant à mettre leur confiance dans la miséricorde divine. Et bientôt, pendant qu'il prenait un peu de repos à l'arrière du navire, saint Pierre lui apparut, et l'éveillant avec des paroles pleines de bonté : « Ne craignez rien, Amand, lui dit-il, vous ne périrez pas, ni aucun de ceux qui sont avec vous ». La tempête s'apaisa à la voix du Prince des Apôtres ; et le matin même, tous les passagers du navire débarquaient sains et saufs avec l'homme de Dieu.

Bientôt s'offrit à saint Amand un champ digne de son zèle apostolique. Le pays de Gand, sur les rives de l'Escaut, était encore adonné à l'idolâtrie. Le sol était stérile, les habitants, de moeurs barbares. Les prêtres qui avaient essayé d'y annoncer la foi chrétienne s'étaient retirés, découragés par l'inutilité de leurs efforts. Personne n'osait plus tenter de pénétrer dans ces contrées infidèles. Ces difficultés ne firent qu'exciter le zèle de saint Amand. Le malheur de ces pauvres peuples le touchait plus que le danger où il allait s'exposer de perdre la vie. Toujours attentif à observer les règles de la prudence et à respecter les droits de l'autorité ecclésiastique, il s'adressa à l'évêque de Noyon dont la juridiction s'étendait sur le pays de Gand ; puis il recourut au roi Dagobert, le priant de soutenir par son autorité la prédication de l'Evangile. Muni de la permission de l'évêque et de la sanction royale, saint Amand entreprit résolument son oeuvre.

C'est à peine, dit son vieil historien, si l'on peut raconter tout ce qu'il eut d'injures à souffrir pour le nom de Jésus-Christ. Souvent il fut accablé de coups, chassé honteusement par les femmes et les paysans, jeté même dans le fleuve Les compagnons de son apostolat, lassés des fatigues de cette mission ingrate, l'abandonnèrent. Saint Amand demeura seul. Rien ne put le décourager ; il continua avec intrépidité à prêcher l'Evangile, pendant qu'il travaillait de ses propres mains pour se procurer les aliments nécessaires à la vie. Fidèle à la pratique de cette charité intelligente et féconde que nous avons déjà fait remarquer, il rachetait de nombreux captifs, les baptisait et préparait ainsi une nouvelle population chrétienne. Le Seigneur récompensa enfin cette héroïque persévérance. Un mort dut la vie à ses prières. Ce miracle triompha des efforts du démon. Les habitants accoururent en foule pour embrasser le christianisme. Avec cet admirable génie de fondation que Dieu lui avait donné, il se hâtait de remplacer, par des églises et des monastères, les temples des idoles qui disparaissaient. La munificence du roi, les dons généreux des hommes de bien et des pieuses femmes qu'animait à la vertu l'influence de sa sainteté, lui fournissaient les ressources nécessaires à ces grandes oeuvres.

Lorsqu'il eut enfin réussi à établir le christianisme sur les ruines de l'idolâtrie, dans le pays de Gand, saint Amand ne tarda pas à tourner ses regards vers d'autres régions encore privées de la lumière de l'Evangile. Voulait-il, en s'éloignant, se dérober aux applaudissements du triomphe, comme le firent si souvent les saints ? Dans son ardent amour pour Notre-Seigneur, avait-il hâte d'aller faire connaître son nom à d'autres peuples ? Toujours est-il que, missionnaire infatigable, saint Amand traversa une partie de l'Europe et se dirigea, en 633, des bords du Rhin et de l'Escaut vers les rives du Danube, pour prêcher la foi aux Esclavons. Dieu, qui tantôt console ses serviteurs par les succès qu'il donne à leur ministère, et tantôt exerce leur patience, en permettant que leurs efforts restent infructueux, n'accorda pas au zèle de saint Amand la conversion de ces nouvelles contrées. Il ne put triompher de l'opiniâtreté des Esclavons, et dut reprendre le chemin des Gaules.

Le roi Dagobert occupait toujours le trône des Francs. Le désordre de ses moeurs était le scandale du royaume. L'homme de Dieu était plein de douceur et de déférence pour la majesté royale. Mais aucune considération ne pouvait enchaîner la liberté de sa parole apostolique. Il adressa au roi, avec une fermeté intrépide, les avertissements que méritait une conduite opposée à la sainteté du mariage chrétien. Dagobert s'irrita et chassa saint Amand de son royaume. Le saint prit le chemin de l'exil. Il y chercha moins le repos que l'occasion de nouveaux travaux à entreprendre pour la gloire de Dieu. Accueilli dans l'Aquitaine, alors soumise en partie à Charibert, frère du roi Dagobert, il se fit le missionnaire des habitants de la Gascogne et de la Navarre.

Cependant, Dagobert ne tarda pas à se repentir de la conduite qu'il avait tenue envers saint Amand. La naissance de son fils Sigebert, en 635, le ramena ii des sentiments meilleurs. Il désira ardemment mettre cet enfant sous la protection du saint évêque, et le conjura de vouloir bien en devenir le père spirituel par le baptême. Les envoyés du roi allèrent chercher saint Amand dans le lieu de son exil et le ramenèrent à la cour. Dagobert, à la vue du grand pontife, saisi tout à la fois de joie et de repentir, se jeta à ses pieds et le supplia d'accéder à son désir. Saint Amand s'empressa de relever le roi, et, comme il était très doux, dit son historien, il oublia volontiers les injures qu'il avait reçues ; mais il ne pouvait consentir à conférer le baptême au jeune prince, craignant de se trouver engagé par là dans les embarras de la cour, et voulant conserver la liberté de son ministère évangélique. Il fallut que saint Ouen et saint Eloi, ses deux amis, encore attachés aux fonctions du palais, fissent instance pour le déterminer. Il consentit enfin à la demande du roi et baptisa solennellement l'enfant qui devint plus tard roi de l'Austrasie ou France orientale, fut admirable par ses vertus et enlevé jeune par la mort, parce qu'il était mûr pour le Ciel, est honoré d'un culte public, sous le nom de saint Sigebert.

Après avoir recouvré la faveur du roi, saint Amand paraît avoir employé huit ou dix ans à consolider les fondations religieuses qui avaient été le fruit de son premier apostolat dans la Belgique. Dagobert mourut en 644 ; ses deux fils lui succédèrent : Clovis II, dans la Neustrie, ou France occidentale, et la Bourgogne ; Sigebert, dans l'Austrasie. Cependant, l'évêque de Maëstricht étant décédé en 646, Sigebert, âgé alors de onze ou douze ans, et gouverné par les sages conseils de saint Chunibert, évêque de Cologne, souhaita que ce siége épiscopal fût donné à son père spirituel. Saint Amand se jugeait indigne d'être appelé au gouvernement de ce vaste diocèse ; il opposa une vive résistance, Mais il fut contraint de céder aux sollicitations de saint Chunibert, de saint Modoald, évêque de Trèves, de saint Autbert, évêque de Cambrai, aux voeux du clergé et du peuple.

Il se montra à Maëstricht ce qu'il avait été dans sa carrière apostolique, déjà longue. Son historien ne nous donne presque aucun détail ; toutefois, le peu qu'il nous dit de l'épiscopat du serviteur de Dieu nous fait reconnaître l'ouvrier infatigable de l'Evangile, parcourant sans relâche les villes et les hameaux de son diocèse, annonçant partout la parole sainte et luttant courageusement contre les abus et les vices de ce siècle.

Saint Amand avait, en effet, trouvé à Maëstricht un peuple peu chrétien ; et, ce qui était plus déplorable encore, un clergé négligeant l'accomplissement des devoirs du sacerdoce. Le saint évêque lutta pendant trois ans contre tous ces obstacles. Ses efforts n'eurent pas de succès. Dans sa douleur de voir périr le peuple confié à ses soins, les prêtres et les clercs eux-mêmes donner l'exemple de l'oubli des lois de Dieu, il se tourna vers le Souverain-Pontife, pour lui exposer ses tristesses, lui demander des conseils et obtenir la permission de déposer un fardeau qu'il estimait au-dessus de ses forces.

La chaire de saint Pierre était alors occupée par saint Martin. Ce grand pape qui, pendant les six années de son pontificat, fut continuellement occupé à combattre les entreprises des empereurs monothélites de Constantinople et mourut cinq ans après dans l'exil, martyr de son indomptable dévouement pour la défense de la foi catholique, accueillit avec bonté les envoyés de saint Amand. Nous avons encore la lettre qu'il lui adressa pour le consoler et l'encourager dans les labeurs de son pénible apostolat. On aime à voir le Vicaire de Jésus-Christ, au milieu des sollicitudes qui l'assiègent, en butte aux persécutions qui devaient être couronnées pour lui par le martyre, envoyer le témoignage de sa paternelle tendresse au saint évêque qui luttait, aux extrémités de la Gaule, contre les vices qui envahissaient le peuple chrétien :

« Nous avons appris, écrivait saint Martin à l'évêque de Maëstricht, par la lettre de votre Fraternité et la relation de votre envoyé, les laborieux combats que vous soutenez. C'est ainsi qu'au milieu des humiliations et des douleurs, vous montez vers le Ciel et que vous acquérez le droit aux récompenses et aux joies futures ». Puis, rappelant ce que saint Amand lui avait écrit des désordres du clergé, du désir qu'il avait de donner sa démission, il ajoutait : « Mon très cher Frère, que l'amertume de vos afflictions n'aille pas jusqu'à vous faire abandonner votre sainte entreprise. Considérez combien notre Créateur et Seigneur a souffert pour notre rachat et notre salut ; et quels outrages il a endurés pour nous délivrer de la servitude du démon ». Il lui recommandait ensuite de maintenir la sainte sévérité de la discipline ecclésiastique et de procurer par cette sévérité même le salut éternel des coupables. Et, encourageant de nouveau le serviteur de Dieu : « On n'exigera de nous, ajoutait-il, que ce qu'il était possible de faire dans l'accomplissement de notre ministère ».

Après avoir traité ce qui concernait en particulier, le diocèse de Maëstricht, saint Martin confiait au zèle de saint Amand les intérêts de l'Eglise catholique, dans cette partie du royaume des Francs. Il résumait brièvement les luttes que le saint-siége avaient soutenues contre les patriarches et les empereurs hérétiques de Constantinople. Il faisait connaître au saint qu'il venait de réunir à Rome une assemblée générale des évêques : « En leur présence, poursuivait-il, nous avons examiné les pernicieux écrits de tous ces hérétiques ; nous en avons découvert la perfidie ; et avec l'autorité du glaive apostolique, et les définitions des saints Pères, tous d'une même bouche et d'un même esprit, nous les avons condamnés, afin que les fidèles de l'univers, reconnaissant l'erreur contenue dans ces écrits, ne soient pas atteints de leur contagion funeste ».

Il annonçait alors à saint Amand qu'il lui envoyait les actes du Concile avec sa Lettre encyclique. Il le chargeait de les faire connaître, de procurer les réunions des évêques pour accepter les décisions du Saint-Siége et de lui transmettre leur adhésion. Il lui recommandait de s'entendre avec le roi Sigebert pour que ce prince envoyât à Rome des prélats chargés de recevoir les ordres et les instructions du Siége apostolique et de lui rapporter les décrets du Concile.

La lettre du pape saint Martin montre quelle place saint Amand occupait à cette époque parmi les évêques des Gaules. Le serviteur de Dieu accomplit la mission qui lui avait été confiée par le souverain pontife. Encouragé par ses exhortations, il continua encore pendant quelque temps à gouverner l'église de Maëstricht ; mais la vue des désordres auxquels il ne pouvait remédier jeta de plus en plus son âme dans une profonde tristesse. Il se rendit a Rome pour la troisième fois et obtint enfin la permission de déposer le fardeau de la sollicitude pastorale. Saint Amand semble avoir demeuré quelque temps à Rome, soit afin de s'y procurer les ouvrages qu'il faisait copier pour ses monastères, soit afin de mettre sous la protection de saint Pierre les dernières années de sa vie, comme il lui avait consacré les prémices de son apostolat. C'est la pensée qu'exprime un de ses pieux biographes.

Autant qu'on peut suivre l'ordre des événements dans le récit des historiens, le serviteur de Dieu, après avoir quitté Maëstricht, se retira, avec quelques-uns de ses religieux, dans une île de l'Escaut nommée Calloo. Il venait pour s'y livrer aux exercices de la prière et de la pénitence et pleurer les péchés du peuple qu'il aurait voulu sauver. Le Seigneur ne permit pas que cette grande lumière restât longtemps cachée sous le boisseau. Saint Amand avait cinquante-sept ans. Ses vingt années de vie apostolique n'avaient point épuisé ses forces, et la réputation de sa sainteté s'était répandue au loin. Tous le tenaient pour grand dans les choses de Dieu, selon l'expression d'une des chroniques de ce temps.

En lisant la vie du saint évêque, on voit en effet qu'il eut des relations avec la plupart des personnages éminents en vertu qui furent ses contemporains. Nous en avons déjà nommé plusieurs ; mais c'est surtout à l'époque où nous sommes arrivés, que l'influence de saint Amand sur le mouvement religieux de son siècle se révèle davantage. Il était encore évêque de Maëstricht, lorsque la Providence l'appela à diriger dans les voies de la perfection la famille la plus illustre du royaume des Francs, celle de Pepin, maire du palais des rois d'Austrasie. L'autorité royale commençait à s'affaiblir entre les mains des princes de la race de Clovis. Leur puissance allait, dans l'espace d'un siècle, passer aux grands dignitaires de la couronne, connus sous le nom de maires du palais. Pepin dont nous parlons était l'aïeul de Charles-Martel, si célèbre dans notre histoire par sa victoire sur les Arabes qui sauva la France du joug des Musulmans. Il fut la tige de cette grande race qui devait, dans la personne de Pepin-le-Bref et de Charlemagne, remplacer sur le trône les rois Mérovingiens. Pepin mourut en 656, l'année même où saint Amand monta sur le siége épiscopal de Maëstrich, et il est honoré comme saint. La bienheureuse Itta, sa femme, dans la douleur de son veuvage, se demandait comment elle pourrait servir le Seigneur. Le serviteur de Dieu vint la consoler, et sous sa direction, elle se décida à embrasser la vie religieuse, avec sa fille, sainte Gertrude, pour laquelle elle fonda le monastère de Nivelle, dans le Brabant. Sainte Gertrude, avant d'embrasser la vie monastique, fut une angélique enfant à la cour du roi Dagobert, où elle avait généreusement repoussé une alliance illustre qui lui était offerte. Elle réunit dans son monastère de Nivelle un grand nombre de reliques des saints et elle envoya chercher et copier au loin les ouvrages utiles pour la consolation et l'instruction des religieuses. Elle mourut à l'âge de trente-trois ans. Sa soeur Begga, après la mort du duc Anségise, qu'elle avait épousé, embrassa la vie monastique, à l'exemple et sous la direction de la bienheureuse Gertrude, fonda le monastère des Sept-Eglises, près de Namur, et fut elle aussi mise au nombre des saints.

Il ne faut pas croire que ces glorieuses conquêtes sur le monde se fissent sans difficulté. Itta et Gertrude eurent à souffrir de longues persécutions avant de pouvoir suivre la voie de la perfection évangélique où saint Amand les dirigeait.

Ce fut encore durant son épiscopat de Maëstricht que l'homme de Dieu eut le bonheur de faire entrer dans le chemin de la sainteté Bavon, riche et puissant seigneur du pays de Liège. Après. avoir reçu la tonsure cléricale des mains de saint Amand, il le suivit quelque temps dans ses courses apostoliques, pour profiter des instructions qu'il adressait aux peuples, puis il se retira dans le monastère de Gand, où il vécut dans une étroite réclusion et dans une austère pénitence jusqu'à sa mort. Une circonstance touchante, que nous raconte l'ancien biographe de saint Bavon, prouve l'empire que la foi exerçait pour adoucir et civiliser les mœurs barbares de cette époque. Le saint rencontra, après sa conversion, un homme qu'il avait autrefois fait saisir et réduire en esclavage. Pour expier cet abus de pouvoir, il exigea que dans le monastère on le traitât lui-même en serviteur et en captif. C'est à ce degré de vertu héroïque que saint Amand savait conduire ses disciples. Saint Bavon est honoré comme patron par la ville de Gand.

Saint Amand entretint, pendant un grand nombre d'années, une pieuse amitié avec le fondateur du monastère de la Celle, saint Guislin, que la Providence avait conduit de la Grèce, son pays natal, jusqu'en Belgique.

C'est aux exhortations du serviteur de Dieu que Maldegaire, comte du Hainaut, dut sa conversion. Il abandonna le monde, du consentement de sa femme, sainte Waltrude, et se fit religieux à Haumont, près de Maubeuge ; il est honoré d'un culte public sous le nom de saint Vincent. Waltrude embrassa, de son côté, la vie religieuse et fonda un couvent à Mons. Elle était de la race des rois francs. Sa jeune soeur, sainte Aldegonde, consacra à Dieu sa virginité dans le monastère de Maubeuge, guidée elle aussi par les conseils de saint Amand.

Les historiens du saint évêque nomment la bienheureuse Rictrude, veuve de saint Adalbaud, un des principaux seigneurs de la cour de Clovis II, avec ses trois filles, sainte Eusébie, sainte Adalsende et sainte Clotsende, parmi les personnes illustres que l'homme de Dieu aida par ses prières, dirigea par ses conseils et conduisit dans la voie de la perfection religieuse. Le fils de la bienheureuse Rictrude, saint Mauronce, fut pareillement admis à la tonsure par saint Amand, et devint plus tard abbé de Breuil, en Flandre.

Nous ne pouvons pas multiplier ces détails ; mais le simple aperçu que nous venons de donner des relations spirituelles que le serviteur de Dieu entretint durant sa carrière apostolique suffit à montrer qu'il fut un grand directeur des âmes. Celles surtout que l'appel de la grâce inclinait à la pratique des conseils évangéliques trouvaient en lui un guide sûr qui éclairait et soutenait leur bonne volonté et les faisait marcher généreusement dans le chemin du sacrifice et du renoncement.

Le saint évêque reprit le cours de ses missions et se mit à visiter de nouveau les pays qu'il avait autrefois parcourus, encourageant les religieux et les prêtres qu'il y avait laissés pour continuer ses oeuvres. Il alla ainsi jusque dans la Gascogne, qu'il avait évangélisée une première fois, lorsqu'il avait été exilé par le roi Dagobert. Son passage dans ces contrées fut marqué par de nombreux miracles. Nous n'en citerons qu'un seul.

Saint Amand prêchait dans une ville dont on ne nous a pas conservé le nom. L'évêque de cette ville accueillit avec vénération le serviteur de Dieu : il voulut lui-même donner à laver à son hôte, et dans le sentiment de respect que lui inspirait la sainteté du grand évêque missionnaire, il ordonna qu'on gardât dans la sacristie l'eau versée sur les mains de saint Amand. Un mendiant aveugle était assis à la porte de l'église, où il avait coutume de se tenir depuis longtemps. Le pieux évêque s'approche de lui : « Mon fils, lui dit-il, si vous avez la foi, prenez confiance, lavez-vous les yeux avec l'eau versée sur les mains de l'homme de Dieu ; vous recouvrerez la vue et vous serez délivré du malheur de votre cécité ». L'aveugle, encouragé par ces paroles, suit le conseil de l'évêque, et à peine a-t-il lavé ses paupières avec l'eau qu'on lui présentait, que ses yeux s'ouvrent à la lumière. C'est ainsi, ajoute le biographe, que le Seigneur se plaisait à montrer qu'il vivait dans son serviteur saint Amand.

Après avoir employé dix ou douze ans dans cette seconde partie de sa vie apostolique, le saint évêque, parvenu à sa soixante-dixième année, prit la route du monastère d'Elnon, près de Tournay. Il venait chercher le repos après ses longs travaux, la paix et le calme dans la solitude, la demeure où il devait achever de se sanctifier en se préparant à l'éternité.

Le monastère d'Elnon, situé au confluent de la Scarpe et de l'Escaut, semble avoir été l'objet de la prédilection de saint Amand. Il en avait commencé la fondation dès l'époque de ses premières prédications dans le pays de Gand, et une charte du roi Dagobert, datée de l'an 638, lui avait concédé tout le terrain nécessaire à l'établissement du monastère. Durant les vicissitudes de sa vie de missionnaire, il n'avait point perdu de vue l'oeuvre dont il avait posé les bases, et il avait obtenu, en 651, une bulle du Pape, saint Martin, qui accordait à Elnon le privilége de l'exemption canonique avec diverses facultés pour la libre élection de l'abbé, l'ordination des moines et le bon gouvernement de la communauté.

Quand saint Amand revint à Elnon, la fondation du monastère n'était encore qu'ébauchée. Il consacra le reste de sa vie à achever cette grande oeuvre. Il entreprit, avec le courage que les moines apportaient à ces entreprises, le défrichement des forêts qui couvraient le sol, prépara le terrain convenable, et, dit son historien, bâtit un monastère qui n'offrait point aux regards les recherches d'un luxe inutile, et qui néanmoins n'avait pas les inconvénients d'une pauvreté trop étroite. Ce qui paraît surtout avoir attiré les soins du serviteur de Dieu, ce fut l'édification de l'église d'Elnon, qu'il dédia sous le nom du prince des apôtres. Il aimait, dit encore son biographe, à reconnaître saint Pierre comme le premier inspirateur de ses missions, le chef de ses entreprises apostoliques et le consolateur de ses épreuves. Il voulait, à la fin de sa vie, ériger un monument perpétuel de sa reconnaissance et de sa dévotion pour le Prince des Apôtres. Saint Amand construisit plus tard, dans son monastère, une seconde église qu'il consacra à l'apôtre saint André.

Une famille religieuse, nombreuse et fervente, se réunit à Elnon, autour du saint évêque. Il partagea son temps entre le recueillement de l'oraison, et les sollicitudes de la charité pour les personnes et les affaires qui lui venaient du dehors.

Le serviteur de Dieu passa ainsi les vingt dernières années de sa vie. Epuisé, par la vieillesse et la fatigue de ses longs travaux, il comprit que son dernier jour approchait, et il appela du monastère de Barisy le bienheureux André, son disciple, pour lui remettre le gouvernement de la communauté d'Elnon. Il se ménagea par là le moyen de vaquer à Dieu seul, avec plus de liberté et de recueillement.

Deux ans avant sa mort, il écrivit son testament que nous voulons transcrire ici en partie. Il y a un charme particulier à retrouver la dernière expression des sentiments d'un saint.

« Au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, moi Amand, misérable et pécheur. Nous croyons que la bonté divine nous dirige en toutes les circonstances de notre vie et veut miséricordieusement nous sauver. On n'ignore pas comment nous avons voyagé au loin dans toutes les provinces et chez toutes les nations, pour l'amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ, annonçant la parole de Dieu et administrant le baptême. La bonté divine nous a arraché de beaucoup de périls, et nous a conduit jusqu'au jour présent. Maintenant, avec un corps épuisé par de longs travaux et de longues fatigues, arrivé à une extrême vieillesse, n'ayant plus qu'un reste de vie, nous espérons que notre départ de ce monde est proche. Puisque Dieu a daigné nous amener dans cette humble demeure qu'on appelle Elnon et qu'à l'aide de la munificence royale nous avons pu construire avec notre propre travail, nous demandons et nous conjurons, en présence du Fils de Dieu, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qu'aucun évêque, abbé, ou seigneur laïque ne s'oppose, si Dieu a décidé que je quitte le monde ici-même, à ce que mon chétif corps repose dans ce monastère parmi les frères à qui nous avons déjà recommandé le soin de notre corps et de notre âme. Et s'il arrive que la mort me surprenne en voyage ou en quelque autre lieu que ce soit, que l'abbé et les frères d'Elnon aient le droit de réclamer et de rapporter mon chétif corps leur monastère ».

Nous ajouterons volontiers, avec le biographe de saint Amand, que le serviteur de Dieu, en prenant cette disposition pour sa sépulture, imita le Sauveur, qui, ayant aimé les siens, les aima jusqu'à la fin. Le saint évêque aurait cru porter atteinte à la charité qui l'unissait à ses frères, en consentant à être séparé d'eux, même après la mort.

Saint Amand vécut encore deux années après avoir fait son testament : il avait atteint l'âge de quatre-vingt-dix ans. Le moment de sa mort étant venu, il fut transporté dans l'église de Saint-André, où, après avoir terminé sa prière, et reçu les sacrements de l'église, il rendit son âme à Dieu, entre les mains de ses disciples, le 6 février 684. Sa course en ce monde était achevée ; et on nota cette circonstance touchante de sa bienheureuse mort, qu'il avait expiré au pied de l'autel de la très sainte Vierge Marie, à laquelle il s'était souvent recommandé avec une ardente dévotion et dont il s'était efforcé de suivre les traces.

La bienheureuse Aldegonde, l'une de ses filles spirituelles, veillant et priant dans le monastère de Maubeuge, au moment de la mort du saint, eut une vision dans laquelle il lui apparut montant au Ciel, précédé et suivi d'une multitude d'élus qu'il avait conduits dans les voies du salut éternel.

Les funérailles du saint évêque eurent lieu quatre jours après sa mort, au milieu d'un immense concours du clergé, des religieux et du peuple. C'étaient les fils de sa charité, selon la touchante expression d'un vieil historien, qui venaient rendre les derniers devoirs à leur père. Le corps fut enseveli dans la basilique de Saint-Pierre, qu'il avait lui-même bâtie, et Dieu fit éclater la gloire de son serviteur, par les miracles qui s'opérèrent à son tombeau (Les Bollandistes, au 6 février). (extrait d'un ouvrage de Mgr. Richard, 1898).

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