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MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE DE ROUGÉ en 1897

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Il s'agit de la commune de Rougé, chef-lieu de canton de la Loire-Inférieure, située à l'extrémité nord de ce département et entourée par celui d'Ille-et-Vilaine.

Elle possède en 1897 un bureau de poste et de télégraphe, et est desservie par une gare de chemin de fer de l'Ouest.

Ville de Rougé.

Sa population est de 2.785 habitants, et sa superficie s'élève à 5.632 hectares, qui se décomposent comme il suit : terres labourables 3.746 hectares, prairies 924 hectares, bois taillis 480 ; étangs et mares 30, chemins 330, constructions 31 hectares.

Cette commune est très ancienne, puisque dès l'an mille, cette chàtellenie appartenait à Tudual, ensuite vinrent les Hervé, les Olivier de Rougé. En 1275, la seigneurie de Rougé se fondit en celle de Derval. La famille de Rougé est une des plus anciennes et des plus illustres de la province, elle existe toujours, mais depuis de longues années elle ne possède plus rien à Rougé ; elle a été qualifiée des titres de comtes et marquis à la fin du dix-huitième siècle.

Plusieurs châteaux existaient sur son territoire. Je vais en dire quelques mots. Au chef-lieu de la commune se trouvait un château fort qui commandait le cours de la petite rivière la Brutz. Il était situé sur un rocher qui en rendait l'abord difficile. La vieille forteresse dut succomber au quatorzième siècle, comme beaucoup d'autres du pays, sous les coups des Anglais.

Il est de tradition qu'un roi de France a visité cette demeure, et ce fait est raconté ainsi :

François Ier se rendant à Châteaubriant, venant de Vannes, passait par Rougé ; Françoise de Rougé vint au-devant de lui, avec ses compagnes, et présenta au roi une couronne de roses. Le monarque abandonna les rênes de son cheval pour lui serrer la main, le cheval s'emporta et renversa la jeune fille. Le médecin du roi ne put répondre de la gravité de la blessure ; alors le souverain se décida à passer la nuit au château. L'endroit où cette scène eut lieu, porte toujours le nom de la cour au roi.

Plusieurs historiens ont signalé l'importance de la commune de Rougé par suite de son immense gisement de minerai de fer, dont la richesse s'élève jusqu'à 75 pour 100, et ses très nombreux et anciens fourneaux, pour la cuisson. Hélas ! tout cela n'existe plus qu'à l'état de souvenir. Les cinq grandes forges, qui s'alimentaient avec le minerai de Rougé, n'ont pu résister à la législation de 1860 et ont sombré devant les fers anglais. Les autres fourneaux que j'ai signalés datent de l'époque de l'invasion romaine ; ils sont disséminés sur tous les alentours du minerai, au milieu des bois, qui fournissaient le combustible, et où se trouvaient des sources, l'eau étant indispensable. Le minerai à celle époque était extrait en galeries souterraines, travail très difficile, au milieu d'un rocher compact. Dans ces galeries, considérées dans le pays comme souterrains, ont été trouvées plusieurs pièces de monnaies romaines, entre autres une, en or, très bien conservée, d'une valeur de 25 francs, de l'empereur Trajan. Le tout est déposé au musée de Nantes, avec un soc de charrue d'une force prodigieuse, qui ferait supposer que le soc seul composait la charrue.

Sur le minerai existait le château dit des Minières, château immense protégé par ses douves et par quatre tours crénelées avec meurtrières, dont trois ont été démolies, la quatrième a été conservée comme souvenir et réparée. C'était une seigneurie à haute justice possédée à la fin du XIIIème siècle par la famille Durand : un des membres de cette famille fut évêque de Nantes (1279-1292) et un autre abbé de Villeneuve (1407). Ce château, qui possédait une chapelle, a dû être détruit, au temps de la ligue, au XVIème siècle. Quatre sceaux des seigneurs ont été trouvés dans une grande salle souterraine de 12 mètres de largeur sur 15 mètres de longueur, à laquelle aboutissaient plusieurs voies également souterraines, les sceaux sont également au musée de Nantes, avec des entrées en fonte d'anciens fourneaux.

L'exploitation récente du minerai avait lieu à ciel ouvert, et se prolongeait sur une étendue d'environ 20 hectares, elle occupait 150 à 200 ouvriers.

Ville de Rougé.

Deux autres châteaux existaient encore dans la commune de Rougé, celui du Rouvre, en grande partie démoli, et celui de Chamballan, dont un des seigneurs, Gesril de Papeu, a été tué à Quiberon, victime du devoir et de l'honneur. Ce Régulus des temps modernes, comme l'appelle Châteaubriant, repose dans le monument funèbre de la Chartreuse d'Auray.

L'importance ancienne du chef-lieu de la commune de Rougé se reconnaît aussi par les tombeaux gallo-romains, en pierres ardoisières, qu'on trouve dans ses alentours : on n'y a découvert aucun ossement. Il existait aussi une léproserie dédiée à saint Siméon.

Dans un bois taillis, dit de la Houssay, au lieu appelé les Follets de la Houssay, au milieu des pierres druidiques, dans un site enchanteur, a été élevé, avec les rocs de l'ancien monument celtique, un immense rocher, sur lequel a été placée une statue de saint Joseph qui domine tout le pays. C'est un lieu de pèlerinage très suivi, et de nombreux visiteurs viennent admirer le point de vue. Ce monument a été élevé en actions de grâces après 1870. Dans un autre bois taillis existe un très beau tombeau monolithe, remontant à une époque bien éloignée. Une voie romaine traverse enfin la commune dans une grande longueur.

Pendant la période révolutionnaire, un prêtre de Rougé fut tué dans le bourg même par des hordes étrangères. Le curé constitutionnel, qui vint ensuite, est resté très peu de temps, il tomba sous les plaintes courageuses des habitants et sous une enquête dont les détails sont loin d'être édifiants.

Je termine, ayant sans doute, Messieurs, abusé de votre patience, et je me borne à vous signaler les travaux exécutés depuis 1870.

Les autorités administratives, maire, conseiller général et conseiller d'arrondissement, sont les mêmes depuis cette époque.

Le conseil municipal composé de 21 membres a eu à s'occuper de la création de nombreux chemins vicinaux, de la construction d'une très belle église qui domine tout le pays, de celle d'une mairie, d'une justice de paix et maison d'école de garçons, d'une brigade de gendarmerie, dont le département paie la location. Je ne parle pas de l'école communale des filles, elle est dirigée par les religieuses de la communauté de Saint-Gildas, auxquelles appartient le local.

Le conseil a pris plusieurs délibérations opposées à la construction d'écoles de hameaux et de filles, il a émis beaucoup de voeux agricoles, entre autres la suppression de l'impôt foncier.

La situation financière de la commune de Rougé se décompose comme il suit : Elle doit la somme de 59.298 francs, qui s'amortit tous les ans ; pour faire face à ses divers emprunts, elle est imposée de 24 centimes extraordinaires, dont l'échéance est échelonnée. La valeur du centime est de 101 fr. 82 c. Les recettes ordinaires sont de 9.491 francs et les dépenses de 8.267 francs.

La commune a droit à de larges subventions départementales par suite des grands sacrifices qu'elle a faits pour les chemins vicinaux, qui sont pour l'agriculture une source précieuse de richesse.

Histoire démographique.

D'après le relevé des cinq dernières années, 1891, 1892, 1893, 1894 et 1895, 352 naissances légitimes, 10 naturelles, dont plusieurs des mêmes mères, 103 mariages et 324 décès.

La population tend à diminuer par suite de la cessation de l'extraction du minerai et de la non exploitation des carrières d'ardoises, qui occupaient environ cinquante ouvriers. La population actuelle est entièrement agricole. L'amélioration de la culture, qui est très avancée à Rougé, comme le prouvent les nombreuses récompenses de toutes sortes obtenues par les habitants dans tous les concours, contribue encore à la dépopulation, par ce motif que plusieurs petits corps de ferme ont été réunis dans une même exploitation. Je connais un hameau qui comptait quatre ménages, et qui n'en compte plus qu'un. Les premiers prix Destrais, en 1887, ont été obtenus, pour la Loire-Inférieure, par deux cultivateurs de Rougé.

Malgré les motifs sus-énumérés, la population diminue dans de très faibles proportions, environ 20 personnes, par recensement quinquennal. Ce sont les ouvriers qui émigrent, et quelques jeunes filles qui, hélas, vont se placer dans les grandes villes. L'immigration se fait surtout sentir pour les domestiques, dont beaucoup viennent d'Ille-et-Vilaine. En dehors de la population agricole existent divers corps d'ouvriers, bouchers, aubergistes, charpentiers, maçons, bourreliers, charcutiers, épiciers, maréchaux, marchands d'étoffes, environ cent personnes, plus les ministres du culte, les gendarmes, le Juge et le greffier de paix, un huissier, deux notaires, un agent-voyer, des employés de la gare, vingt personnes, au total 120.

Histoire économique.

680 maisons et 704 ménages, 10.114 morceaux de terre cadastrés, 76 exploitants de 1 à 6 hectares, 289 de 6 à 40 hectares, 4 de 40 hectares et au-dessus, total 369. Sur ces 369 exploitants il y en a 115 à colonie partiaire ou métayage, 217 par location à prix d'argent, 12 propriétaires cultivant avec leurs bras, 25 avec des domestiques. Toutes les terres sont défrichées et ne sont pas laissées en jachères. L'assolement, très régulier dans un temps, est devenu irrégulier par suite du grand élevage. Dès qu'une pièce de terre est débarrassée de sa récolte, elle est aussitôt labourée pour recevoir une autre récolte. Une grande quantité de fourrages est indispensable, nos animaux ne sortant pas de l'étable quand les prés sont paturés. Les froments se sèment sur betteraves, carottes, maïs, pommes de terre, vesce et vesceau, moha, trèfle incarnat et blé noir. Les avoines d'hiver se sèment sur les froments. L'orge est semée avec du trèfle violet.

Ce sont les vers blancs qui nous causent le plus de dommages, quoiqu'un comité pour le hannetonnage et la destruclion du ver blanc fonctionne régulièrement dans la commune de Rougé.

L'antonome nuit aussi au produit de nos pommiers, qui peuvent être évalués à près de soixante mille, et les variétés des pommes sont de bonne qualité.

Les terres labourables, qui ont tendance à baisser, se vendent, selon leur qualité, de 1800 et 1350 francs, les prairies de 2.000 à 1.800 francs, les bois taillis de 500 à 450, le tout à l'hectare.

La terre se loue en corps de ferme de 80 à 70 francs l'hectare.

Les denrées se vendent à Châteaubriant, lieu très important par ses transactions. Les blés à raison de 16 francs, le blé noir 10 fr. 25, les avoines 15 francs les 100 kilos ; les veaux pour la boucherie de 90 centimes à 1 franc, ceux pour l'élevage 1 fr. 25 le kilo. Les boeufs et les vaches ne se vendent pas au kilo, il est fort heureux qu'ils soient chers, c'est, avec les chevaux, la seule ressource de nos agriculteurs. Les jeunes poulains de l'année se vendent de 280 à 350 francs. Les porcs 90 centimes le kilo, les porcelets de 18 à 20 fr. l'un.

A Nantes existe un syndicat agricole très important, qui a une succursale à Châteaubriant; presque tous nos agriculteurs en font partie.

Ville de Rougé.

Histoire sociale.

Les habitations, pour la grande majorité, sont aérées et dans de bonnes conditions d'hygiène. Il y a dans presque toutes les fermes une maison d'habitation servant de cuisine, une autre maison y attenant dite la chambre, très propre, dans laquelle couche le ménage, une maison de décharge dans laquelle se trouvent la buanderie et le fourneau servant à cuire les racines pour les animaux. Les étables et écuries pour la plupart sont bien tenues et nettoyées tous les jours. Les porcheries se sont bien améliorées et agrandies, depuis que ces animaux se vendent.

Les vêtements sont sains et chauds sans luxe.

Le porc entre, pour une large part, dans la nourriture, le pain est très bon, on boit du cidre, en général la nourriture est bonne.

Les moeurs se sont relâchées, depuis quelques années, par suite de la loi militaire, le défaut d'éducation religieuse et la mauvaise presse si répandue : cependant les crimes sont excessivement rares.

Les fermiers sont en général économes, mais l'alcoolisme gagne, par suite des eaux-de-vie de cidre que chaque ménage fait distiller. Ils ont pour la plupart un certain fonds de réserve.

L'indigence provient, le plus souvent, de la mauvaise conduite de l'ouvrier et surtout de la jeune fille.

Rougé possède un bureau de bienfaisance qui fonctionne bien.

 

SITUATION ACTUELLE DE LA COMMUNE.


1. — Description physique.

La commune de Rougé, dans ses différentes parties, diffère essentiellement par son aspect et par son climat. La partie du nord au sud, remarquable par son site, est très accidentée, quoique fertile. Le climat est sain. Les prairies n'ont pas la fertilité des terres arables, elles demandent du soin et de l'entretien. La partie ouest diffère des autres parties de la commune par son sol mouillé et la densité de la terre, mais en travaillant cette terre de bonne heure, et par un temps sec, les récoltes sont abondantes. La partie est, en très bon terrain, est fertile, mais un peu morcelée. En résumé, nos terres labourables ont plus de qualité que nos prairies, dont 769 hectares sont irrigués sur 924 hectares.

L'eau fait défaut, la commune n'a qu'une petite rivière et quelques ruisseaux, trois étangs, d'une bien faible étendue, alimentent, plus ou moins, trois moulins, dont deux ont une machine à vapeur.

56 kilomètres de chemins vicinaux et 10 kilomètres d'une route nationale traversent en tous sens la commune, qui se trouve bien desservie ; de plus, beaucoup de chemins ruraux parfaitement entretenus, se trouvent sur presque toutes les propriétés ; les habitants ne craignent pas d'en faire les frais. Pour l'entretien de nos chemins vicinaux nous avons les prestations dont le chiffre s'élève à 5.400, un impôt de 10 centimes et de larges subventions départementales. Nous avons en plus, pour débouché, une ligne ferrée.

Ville de Rougé.

2. — La population.

La population se compose de 1.394 hommes et 1.391 femmes qui se répartissent comme il suit :

 Ville de Rougé.

Sur ces 2.785 habitants de la commune de Rougé, il faut déduire seulement 120 personnes ne s'occupant pas d'agriculture spécialement, 27 cabaretiers, 8 épiciers, 1 bourrelier, 7 maréchaux, 25 charpentiers, 18 maçons, 14 menuisiers, plus 20 personnes, ministres du culte, juge de paix, greffier de paix, huissier, gendarmes, facteur des postes et employés de la gare, agent voyer.

3. — L'émigration et l'immigration.

L'émigration est insignifiante, quelques jeunes gens se placent dans les compagnies de chemins de fer, les autres pour la plupart reviennent. L'immigration a lieu malheureusement pour des jeunes filles et est détestable pour elles, et pour la commune, car le plus souvent, les naissances illégitimes en proviennent et il faut attribuer la majorité des dix que j'ai signalées en cinq années à ce motif. Quelques ouvriers toutefois sont trompés, par l'idée de trouver ailleurs un salaire plus rémunérateur, mais leur erreur se fait bientôt voir. L'immigration est régulière, et les immigrants, qui nous viennent le plus souvent d'Ille-et-Vilaine, se fixent dans la commune.

4. — Division de la propriété.

La propriété ne tend pas à se diviser, au contraire, on vise beaucoup à joindre à des morceaux de terre importants des petites parcelles. Aussi quand un héritage est peu considérable, il est souvent vendu au lieu de le partager. La propriété tend à se mobiliser, quelques ventes cependant ont lieu, par suite de décès ou changement de propriétaires. Les saisies sont fort rares. Tous les biens communaux ont été vendus.

5. — Les modes d'exploitation.

Le mode d'exploitation a surtout lieu par la famille, et très peu par patronage. Le métayage, à mon avis, surtout avec les besoins actuels de la société, est le meilleur mode d'affermage. Les rapports entre les fermiers et le propriétaire, qui se trouve obligé de se fixer dans le pays, se resserrent et l'influence du propriétaire y gagne. Les populations se désintéressent du propriétaire qui ne vient, qu'à de très longs intervalles, souvent uniquement pour toucher les fermages. L'agriculture aussi est plus prospère avec ce mode de culture, qui se fait par association. Reste encore l'exploitation du domaine, par domestiques et ouvriers, dont le propriétaire devient le soutien. C'est sans contredit le meilleur mode de culture, mais peu de personnes peuvent s'en servir.

6. — Cultures.

Je tiens à signaler tout d'abord l'élevage très important qui se fait dans la commune de Rougé.
Chevaux entiers servant d'étalons 9, chevaux hongres 60, juments poulinières 465, poulains d'un an 281, poulains audessous d'un an 122. Taureaux pour la reproduction 41. Boeufs de travail 890, vaches 1.401. Elèves bouvillons 683, génisses 472, élèves de 6 mois à un an 390, veaux au-dessous de 6 mois 430. Verrats 8, truies 804, porcs 472, porcelets 1.820. Brebis 88, moutons 110, agneaux 160. Poules 20.300. La culture se décompose comme il suit : froment 984 hectares, orge 381, avoine 482, blé noir 164. Pommes de terre 430, carottes 51, choux 280, trèfle 440, plus vesce, vesceau, maïs, moha, et autres plantes.

7. — Histoire agricole.

L'enseignement agricole est donné dans les écoles publiques, et l'instituteur prépare des élèves pour divers concours agricoles, mais aucun champ d'expérience n'existe.

8. — Industries rurales.

Les industries n'existent pas à Rougé.

9. — Salaire et main d'oeuvre.

La main-d'oeuvre est abondante, depuis l'avilissement du prix des céréales, qui nuit beaucoup à l'agriculture. Le salaire de la journée des hommes s'élève à 1 franc et celui de la femme à 60 centimes, avec nourriture, et 2 francs et 1 fr. 25 c. sans nourriture, ce sont les prix en temps ordinaire. Au moment des moissons, les prix sont plus élevés, mais à ce moment beaucoup de marchandages ont lieu.

10. — Conditions du personnel agricole.

Les habitations, en général, sont saines, surtout pour les propriétaires, fermiers et métayers, quelques-unes de celles des ouvriers laisseraient à désirer. La nourriture consiste en viande de porc, beurre, et oeufs ; mais l'ouvrier, surtout dans les nombreuses familles, est moins bien partagé, toutefois le pain est bon, et l'ouvrier a souvent du cidre. Les ménages se décomposent comme il suit : 707 familles, 113 sans enfants ou isolés, 137 avec 1 enfant, 146 avec 2 enfants, 101 avec 3, 80 avec 4, 58 avec 5, 29 avec 6 et 43 avec 7 enfants et au-dessus. Il y a 131 hameaux, 617 maisons n'ayant qu'un rez-de-chaussée, 75 avec étages, 13 locaux servant d'ateliers ou boutiques. Dans la population de 2.785, 1.741 personnes sont nées dans la commune, 762 dans une autre commune de la Loire-Inférieure, 228 dans l'Ille-et-Vilaine, 20 dans le Maine-et-Loire, 13 dans la Mayenne, 8 dans le Morbihan, 5 dans la Vendée, ce ne sont que des unités pour les autres départements.

11. — Résultats économiques.

Le prix de revient de 100 kilos de froment est de 21 à 21 fr. 25 c. en moyenne, et ils ne rendent que 16 francs à 16 fr. 25 c. La proportion est la même pour l'orge et le blé noir. Le produit seulement de l'avoine est rémunérateur, mais il ne faut pas abuser de cette récolte qui nuit à la qualité des terres. Pour les pays d'élevage comme celui de Rougé, la crise est moins sensible par suite du bon prix des animaux.

12. — Syndicat agricole.

Tous, du moins la grande majorité de nos agriculteurs, sont syndiqués.

13. — Prévoyance.

Presque tous les habitants sont assurés contre les incendies et la foudre.

14. — Assistance.

Depuis un grand nombre d'années, l'assistance médicale existe. La commune traite à forfait, pour un prix déterminé et annuel, avec un médecin et la sage-femme.

(E. GAHIER).

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