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Les seigneurs et ducs de Rohan.

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Liste des Seigneurs de Rohan.— Notes sur les ducs de Rohan depuis la Révolution.
(Pour établir cette liste nous avons consulté la généalogie des Rohan par dom Morice, dom Lobineau, du Halgouët : la Vicomté et le Duché de Rohan, etc..).

 

Nous ne consacrerons qu'une brève notice aux seigneurs de Rohan, parce qu'ils appartiennent à l'histoire de la Bretagne, et même de la France.

Alain Ier, .... + 1128. — Alain de Porhoët, troisième fils d'Eudon Ier, comte de Porhoët, reçut en partage (1104) tout l'ouest du Porhoët. Possesseur d'un château-fort à Castelnoëc, il en bâtit un autre à Rohan où il établit sa résidence (vers 1104). L'année précédente, il fondait le prieuré de Saint-Martin du Clos à Rohan, en faveur des moines de Saint-Martin de Josselin, dépendant de Marmoutier. Il avait épousé Villane. La chronique de Rhuys fixe sa mort en 1128.

Alain II, 1128-1170, son fils, lui succéda, et fit confirmer par l'évêque de Vannes, Morvan (1128), la donation paternelle du prieuré de Rohan. Les Templiers établis en Bretagne en 1141, bénéficièrent de la munificence de ce seigneur.

Alain III, 1170-1195, épousa Constance de Bretagne, sœur du duc Conan IV. Il fonda dans la paroisse de Laniscat (1184), l'abbaye de Bon-Repos où ses restes furent inhumés (1195).

Alain IV, 1195-1205, fils du précédent, contracta mariage avec Mabille de Fougères, et trépassa l'an 1205.

Geoffroy, 1205-1221, eut pour femmes : 1° Marguerite de Bretagne, fille de Guy de Thouars et de la duchesse Constance ; 2° Gervaise de Dinan. Il décéda (1221) sans enfant. Ses deux frères qui suivent, Olivier et Alain lui succèdent dans la vicomté.

Ollivier Ier, 1221-1228, prit la croix en 1226, et mourut deux ans après (1228), sans alliance.

Alain V, 1228-1232, frère du précédent, épousa Aliénor, deuxième fille d'Eudon III, comte de Porhoët, et mourut en 1232.

Alain VI, 1232-1304, son fils, prit en mariage : 1° Isabeau de Léon, dame de Correc ; 2° Thomasse de la Roche-Bernard. Dans le but d'agrandir sa vicomté, il passa à peu près toute sa vie en guerres, en procès, en mille difficultés. De Geoffroy de Lanvaux il obtient la terre de Branguily, et un héritage au pont de Pontivy pour un faible revenu — que du reste il refusa de payer au bout de quelque temps.

C'est, sans doute, pour se protéger des empiétements et des vexations de son suzerain le duc de Bretagne Jean II, que ce vicomte de Rohan fait prendre au prieur de Rohan, le moine Nicolas, des engagements tout particuliers. « Nous sommes tenus et devons, dit ce moine, garantir et défendre à nos coûts et dépens, noble homme Alain, vicomte de Rohan chevalier, ses alloués, les fermiers de toutes les dîmes de Rohan et de Porhoët » (Aveu du 17 novembre 1792. B. N.ms. fr. 22337, f. 287, cité par H. du Halgouët : Vicomté de Rohan, p. 33).

En 1294 il reconnaît devoir au duc de Bretagne 9 chevaliers et demi dont 5 pour la vicomté de Rohan, 1 pour le fief de Guémené, 3 pour ses terres de Porhoët et un demi pour le fief de Gomené.

Josselin, 1305-1306, son fils, hérita de la vicomté, et mourut sans alliance. Il fit renoncer Olivier, son puîné, au célibat ecclésiastique, en l'assurant qu'il jouirait de 200 livres pour sa part héritelle sur la vicomté, s'il avait « her de son corps de femme épouse ». Cet accord fut conclu le samedi précédant le dimanche Reminiscere (1305) (Dom Morice, Preuves, I-1201) devant la cour de Ploërmel.

Olivier II, 1306-1326, renonça à l'état ecclésiastique pour le mariage, l'honneur et l'argent. Il recueillit la succession de ses frères : Alain époux d'Agnès d'Avaugour, Geoffroi d'abord chanoine de Saint-Brieuc, ensuite marié à Catherine de Clisson et mort sans hoirs (1303), Josselin dont nous venons de parler.

Olivier II avait contracté mariage avec Alice de, Rochefort, fille de Thibaud, vicomte de Donges (1307) ; puis avec Jeanne de Léon, fille d'Hervé, seigneur de Châteauneuf. Il mourut en 1326. Deux de ses fils devinrent évêques : Geoffroy, d'abord évêque de Vannes, ensuite de Saint-Brieuc, Josselin, évêque de Saint-Malo.

Alain VII, 1326-1352, fils du précédent. Marié à Jeanne de Rostrenen, il prit le parti de Charles de Blois contre Jean de Montfort et les Anglais. Ceux-ci sous la conduite du due de Northampton, ruinèrent ses châteaux de Pontivy et de Rohan (1342). Quant à Alain VII, il fut tué à la bataille de Mauron, le 14 août 1352, avec la fleur de la noblesse bretonne.

Jean Ier, 1352-1396, son fils, prit pour femme Jeanne de Léon, sœur aînée d'Hervé, dernier vicomte de Léon, mort en 1356 sans postérité. Fait prisonnier à la bataille d'Auray (1364), compagnon d'armes de du Guesclin en Normandie, Poitou et autres provinces, il contracta un second mariage (1377) avec Jeanne, fille de Philippe III, roi de Navarre. Il fit rebâtir sa ville de Rohan détruite par les Anglais, fonda, en faveur des moines de Lantenac, le prieuré du Clos en Saint-Samson, participa à la restauration du duc Jean IV, prit part à la campagne de Flandre (1382). Sa sœur Marguerite de Rohan avait épousé en secondes noces le connétable Olivier de Clisson. Jean Ier, après avoir fait tous ses efforts pour réconcilier son beau-frère le connétable avec le duc de Bretagne décéda en 1396.

Alain VIII, 1396-1429, marié (1396) à Béatrix de Clisson, comtesse de Porhoët, fille du connétable ; par ce mariage il ajouta à sa vicomté de Rohan les domaines de Porhoët, de Blain, de Pontchâteau qu'il recueillit en 1407. Alain VIII mena avec vigueur la campagne qui aboutit à la capitulation de Chantoceaux, et à la délivrance du duc Jean V (1420). Il refusa de ratifier le traité de Troyes, qui reconnaissait le roi d'Angleterre comme roi de France. Sa mort survint en 1429.

Alain IX, 1429-1452, fils du précédent, se maria trois fois : (1407) à Marguerite de Bretagne, fille du duc Jean IV. Il parut à l'entrevue de Chantocé (1431), et au siège de Pouancé (1432). Alain IX s'unit en secondes noces à Marie de Lorraine, fille du comte de Vaudemont. Ce seigneur de Rohan contesta (1451) au comte de Laval, le premier rang aux Etats. En troisième noces il convola (1455) avec Perrine, fille de Hardouin, seigneur de Maillé. Sa piété l'avait poussé à bâtir Kernascléden, la reine des chapelles bretonnes, et à donner l'emplacement de son château des Salles de Pontivy aux frères mineurs. Il trépassa à la Chèze, le 20 mars 1452, et fut inhumé à Bon-Repos « Le Saint-Denis » des Rohan. Depuis Alain III et Constance de Bretagne, tous les vicomtes, les protestants exceptés, voulurent dormir leur dernier sommeil dans l'église de la célèbre abbaye.

Jean II, 1452-1516, fils d'Alain IX, épousa en 1468 Marie de Bretagne, deuxième fille du due François Ier, belle-soeur du duc François II. Par son mariage le vicomte de Rohan émit des prétentions à la couronne ducale. Dans l'ombre, sans se compromettre, il trama, un complot (1492). Le but de cette conjuration bretonne était de donner la couronne de Bretagne à Jean II, avec le concours de l'Angleterre. Celle-ci devait venir en aide aux révoltés avec une flotte et une armée de 6.000 hommes. Pour prix de ses services, elle recevrait des conjurés Brest et Morlaix, Le roi de France Charles VIII prévenu à temps, empêcha la mise à exécution de ce projet.

Dans la guerre de 1487-1488, Jean II sert la France contre la Bretagne ; quatre ans plus tard (1492), on le trouve au service de l'Angleterre contre la France. Triste caractère que celui de ce grand seigneur remuant, artiste, guerrier, ambitieux. En habile diplomate, Anne de Bretagne, devenue reine de France, sut oublier les torts de son oncle Jean II. Lui et ses successeurs passeront désormais la majeure partie de leur temps à chercher honneurs à la Cour ou gloire sur les champs de bataille de l'Europe.

Sa passion de la guerre n'empêcha pas cet illustre vicomte de Rohan, de montrer le goût le plus exquis dans l'architecture et la sculpture. Il construisit les châteaux de Corlai et de Pontivy (1485), réédifia la chapelle de Notre-Dame de Bonne-Encontre (1510), et fut, selon toute vraisemblance, le restaurateur de la façade nord du château de Josselin.

Après son départ, le désordre s'introduit dans les finances du vicomte, les forêts sont livrées au pillage, la justice est désorganisée ; en 1556 on ne rend plus la justice à Rohan. La vicomté n'est plus administrée directement par ses seigneurs, mais mise en ferme (H. du Halgouët ; la Vicomté de Rohan, p. 178), et négligée.

A la mort de Jean II, finit vraiment la lignée des Rohan, puisque ses enfants Claude « l'incapable » est nommé évêque de Cornouailles, et Jacques le fantasque meurt sans postérité.

Jacques, 1516-1527, fils de Jean II, épousa : 1° sa cousine Françoise de Rohan, fille de Louis, sire de Guémené ; 2° Françoise de Daillon. Deux fois il combat volontairement pour la conquête du Milanais : il est à Milan en 1500, à Gênes en 1507.

Il meurt subitement à Corlay (1527), sans enfant. L'héritage des vicomtes de Rohan tombait en quenouille, pour passer aux Rohan-Gié. Le neveu de Jacques, René Ier lui succéda.

René Ier, 1527-1552, fils de Pierre de Rohan-Gié, baron de Parthenay, tué en se battant vaillamment en Pavie, et d'Anne de Rohan, fut élevé à la cour de Navarre gagnée au protestantisme, sous la tutelle de la reine. C'est là que les Rohan-Gié, à l'exemple d'une grande partie de la haute noblesse de l'époque, puisèrent les idées de la Réforme, tandis que les Rohan-Guémené restèrent catholiques. En 1534, René Ier épousa Isabeau, fille de Jean d'Albret, roi de Navarre. A l'occasion de son mariage, il prit le titre de vicomte de Rohan.

Avec l'élite de la noblesse bretonne, il combat pour la conquête du Roussillon dirigée par le Dauphin, puis en Picardie avec le roi, en Bretagne contre les Anglais. Il fut tué en guerroyant en Allemagne, à l'âge de 36 ans (1552), et inhumé à Nancy.

Henri Ier, 1552-1575, fils du précédent. Placé sous la tutelle du roi de Navarre Antoine de Bourbon et du cardinal de Lorraine, il grandit à la Cour de Navarre, en compagnie de ses deux frères Jean et René. Ce dernier était appelé à devenir plus tard vicomte de Rohan. Avec le consentement de leur mère, tous les trois embrassèrent le protestantisme. Voilà comment par leur éducation et leurs alliances les Rohan devinrent protestants. Les trois frères se montrèrent d'ardents calvinistes, et soutinrent par l'épée leur hérésie avec acharnement. Ce fut Henri Ier qui fonda les églises réformées de Josselin, Blain et Pontivy. Nous n'avons pas trouvé trace de protestantisme à Rohan.

Henri Ier mourut au château de Blain le 25 juin 1575, et fut inhumé dans le temple de cette ville. De son alliance avec Françoise Tournemine, dame d'Arton, était née seulement une fille Judith qui décéda quelques mois après son père.

Le défunt vicomte de Rohan avait eu pour frères : Jean, baron de Fontenay, époux de Diane de Barbançon, lequel ne laissa pas d'enfant ; Louis de Rohan, baron de Gié, mort sans alliance ; Françoise, qui de son mariage avec Jacques de Savoie, duc de Nemours, eut un fils nommé le prince génevois, enfin René II qui suit.

René II, 1575-1586, succéda à ses frères morts sans enfants, également calviniste. Il épousa Catherine de Parthenay-Soubise, fille unique de Jean Larchevêque, seigneur de Parthenay, et mourut à la Rochelle en 1586, à 36 ans. Inhumé en cette ville qui était la bastille du protestantisme, ses restes furent transportés après les troubles de la Ligue, dans le temple de Blain.

Les Etats de Bretagne avaient décidé en 1579, que dans leurs tenues la présidence de l'ordre de la noblesse appartiendrait alternativement à Messieurs de Rohan, barons de Léon, et à Messieurs de la Trémouille, barons de Vitré, comme héritiers des Laval, et qu'au cas où la présidence serait vacante par l'absence des barons, la noblesse élirait son président à la pluralité des voix et par scrutin. Depuis le commencement des dissensions entre les Etats et la Cour, les Rohan se soucièrent peu de présider les Etats, de peur de mécontenter le roi ou les bretons. Ils ne parurent même pas aux Etats de 1769-1789.

Henri II, 1586-1638, fils de René II, petit-fils d'Isabeau d'Albret, cousin germain de Henri IV, combattait à seize ans, sous les yeux de ce dernier qui n'ayant point d'enfant de la reine Marguerite, le destinait pour son héritier au trône de Navarre. Il lui fit épouser en 1605, Marguerite de Béthune, fille de Maximilien, duc de Sully. Ses liens de parenté et ses bonnes relations avec le roi de France, lui valurent d'être créé duc et pair de Rohan, par lettres patentes de Henri IV, le 11 avril 1603, à son retour d'un voyage de visites aux principales cours d'Europe. Ce titre lui donnait droit d'assister le roi aux séances du Parlement de Paris et aux lits de justice.

On annexa au nouveau duché de Rohan, afin que la seigneurie fût vraiment digne de son titre, la châtellenie de la Chèze avec ses 21 paroisses distraites du comté de Porhoët.

Chef et généralissime des protestants en France, depuis l'avènement de Louis XIII en 1610 jusqu'à la Paix de 1629, qui rétablit l'Edit de Nantes, Henri II se révolta à plusieurs reprises contre son souverain. Tour à tour soldat, diplomate, écrivain, orateur, il entretint la guerre civile sur les champs de bataille de France, de Suisse et d'Allemagne. Tué au siège de Rhinfeld, en combattant dans l'armée du duc de Weimar, le 13 avril 1638, Genève, la Rome protestante, reçut sa dépouille mortelle.

Aujourd'hui que la Suisse abrite dans leur palais de Genève, les délégués de la Société des Nations pour la paix du monde, une lettre écrite de Coire le 23 août 1632, aux villes et cantons de Lucerne, Zoug, Uri, Schwytz et Unterwald, par le duc de Rohan Henri II, montre combien ce diplomate était clairvoyant. Cette lettre est d'une actualité saisissante :

« Magnifiques seigneurs, leur dit-il, ... si vous continuez à demeurer unis ensemble, outre que vous êtes l'asile à tant de pauvres peuples qui, de part et d'autre se retirent dans vos Etats, vous pouvez devenir un jour l'arbitre et le moyenneur d'une bonne paix dans la chrétienté... Je prie Dieu, pour la fin, magnifiques seigneurs, qu'il vous donne les résolutions les plus utiles à votre bien et honneur... » (Histoire Militaire de la Suisse, 6ème cahier, cité par le Journal de Genève, janvier 1917).

Marguerite, 1638-1648, épouse de Henri, duc de Rohan-Chabot, 1646-1657. Henri II avait eu plusieurs enfants. Seule Marguerite survécut. Elle contracta mariage avec Henri Chabot, seigneur de Saint-Aulaire, le 6 juin 1645. Une des clauses du contrat portait la substitution du nom de Rohan aux enfants à naître de cette union. La duché-pairie de Rohan étant tombée en quenouille depuis la mort de Henri II — les femmes ne pouvaient transmettre le titre — elle fut renouvelée par lettres patentes du roi (décembre 1648), en faveur de Henri Chabot. Il prit le titre de duc de Rohan-Chabot [Note : Armes des Rohan-Chabot : écartelées au 1er et au 4ème de Rohan ; au 2ème et au 3ème de Chabot, c'est-à-dire d'or à 8 chabots de gueules 2. 1.], qu'il a transmis avec les armes de sa famille par alliance à ses descendants.

La duchesse Marguerite de Rohan mourut le 9 août 1684, et fut inhumée à Blain. Elle est le dernier membre de sa famille attachée au protestantisme. Il avait, en effet, été stipulé dans son contrat de mariage, que les enfants qui naîtraient de son union avec Henri Chabot, seraient élevés dans la religion catholique.

Le duc Henri de Rohan-Chabot décéda le 27 février 1657.

Louis Ier de Rohan-Chabot, 1657-1727. Né en 1652, il eut pour femme Elisabeth du Bec-Crespin de Grimaldy. Louis XIV confirma ses titres et qualités de duc de Rohan-Chabot, comte de Porhoët, pair de France... (1706). Il signa en 1708, une donation de ses biens de Bretagne à son fils, avec substitution perpétuelle.

Sa sœur Anne-Louise épousa François de Rohan, de la tige de Guémené, fait prince de Soubise et duc de Montbazon, souche des Rohan-Rohan.

Louis-Bretagne-Alain, 1679-1738, épousa Françoise de Roquelaure, gouverneur de Lectoure.

Louis-Marie-Bretagne-Dominique, 1738-1791. Colonel de Vermandois-Infanterie, puis de Rohan-Infanterie, brigadier des armées (1743) ; contracta une double alliance : 1° avec Rosalie de Châtillon, t 1753 ; 2° avec Emilie du Crussol d'Uzès, t 1791. Lui mourut à Nice, le 28 novembre (1791). Il n'avait eu que deux enfants Gabrielle-Sophie et Louis-Bretagne-Charles qui trépassèrent la même année (1757).

Le frère du duc Louis-Marie-Bretagne-Dominique, Louis-François, vicomte de Rohan, colonel de Rohan-cavalerie, gouverneur de Lectoure, eut trois enfants : Louis-Auguste, abbé de Léon, chanoine de Strasbourg, Marie-Louise et Charlotte-Félicité, demoiselle de Léon. Celle-ci épousa le comte de Fernan-Nunez. Leur fils Charles, par acte du 22 mars 1792, renonce à ses titres et droits sur la succession patrimoniale de son oncle, en faveur de Louis-Antoine-Auguste.

Louis-Antoine-Auguste, 1731-1807, comte de Chabot qui, créé duc de Chabot (brevet de 1775), devient duc de Rohan par le fait de la substitution dont nous venons de parler (1791), Sa femme était Elisabeth-Louise de la Rochefoucauld. Nous avons vu qu'il vendit tous ses biens en 1802.

Alexandre-Louis-Auguste, 1761-1816, fils du précédent, prince de Léon, ensuite duc de Rohan ; marié à Elisabeth de Montmorency, fille du duc de Montmorency ; émigra dès le début de la Révolution, avec le comte d'Artois. Rentré en France en 1800, il fut incarcéré pendant quelque temps, par le Directoire. Devenu duc de Rohan (1807), il fut nommé premier gentilhomme de la Chambre (1814), et mourut en 1816, à 55 ans [Note : Renseignements sommaires sur les ducs de Rohan depuis la Révolution, fournis par Madame la duchesse de Rohan].

Louis-François-Auguste, 1788-1833, son fils aîné, naquit à Paris, le 29 février 1788. Prince de Léon (1807), duc de Rohan (1816). Il avait épousé, le 8 mai 1808, Armandine-Marie-Georgina, fille du comte de Sérent et de la comtesse née Choiseul, qui mourut brûlée vive, le 9 janvier 1815.

Après avoir servi sous l'Empire, Auguste de Rohan-Chabot fut nommé sous-lieutenant de chevau-légers avec le grade de lieutenant-colonel à la Restauration.

Désespéré de la mort de sa femme, il entra à Saint-Sulpice, le 20 mai 1819. Le 13 mars 1828, il fut nommé archevêque d'Auch, et aussitôt après de Besançon où il mourut (1833).

Anne-Louis-Fernand, 1789-1869, son frère cadet, lui succéda. Né en 1789, sous-lieutenant de cuirassiers (1809), depuis cette époque fit toutes les campagnes de l'Empire. Percé de plusieurs coups de lance à la bataille de la Moskowa, l'Empereur le décora de sa main à Moscou. Dans la suite premier aide de camp du duc de Berry, puis premier écuyer du duc de Bordeaux, colonel des hussards de la garde royale, maréchal de camp en 1829. Après la révolution de 1830, il quitte l'armée, et meurt le 11 septembre 1869. Il avait épousé Mademoiselle de Gontaut-Biron.

Josselin (Charles-Louis), 1819-1893, son fils aîné, lui succéda en 1869. Marié à Octavie de Boissy, fut maire de Josselin, conseiller général en 1869, et décéda, le 6 août 1893, en son château de Josselin dont il avait commencé la restauration.

Charles-Louis-Alain, 1844-1914, porte d'abord du vivant de son grand-père le duc Fernand, le titre de comte de Porhoët, puis celui de prince de Léon sous lequel il fit la campagne de 1870, comme capitaine des mobiles du Morbihan. Il avait épousé en 1872, Herminie de la Brousse de Verteillac, t avril 1926. Il trépassa en son hôtel, à Paris, le 6 janvier 1914 dans sa 70ème année, après avoir été maire de Josselin, conseiller général, député de Ploërmel pendant de longues années. C'est lui qui avec un goût véritablement artistique, restaura le château de Josselin. Il contribua à la restauration de la basilique, fit don à la commune de Josselin d'une mairie neuve, à la paroisse d'un patronage et d'une école libre. Bref ce duc de Rohan fut le bienfaiteur insigne de la cité Josselinaise.

Il est inhumé à Josselin, comme son père.

Josselin, 1879-1916 son fils, né à Paris, le 4 août 1879, succéda à son père comme maire de Josselin, conseiller général de ce canton, député de Ploërmel. Marié en 1906 à Marguerite de Rohan-Chabot sa cousine, porte-fanion du général Voiron en Chine, lors de l'expédition contre les Boxers (1898), lieutenant de dragons à la déclaration de guerre (1914), capitaine en 1915, passe sur sa demande, au 4ème bataillon de chasseurs à pied, blessé aux premières attaques de Verdun, février 1916, retourne au feu, à peine guéri, tué le 13 juillet 1916 à Hardecourt-aux-Bois (tranchée de Roloméa, depuis tranchée de Rohan). Dans la nuit du 13 au 14 juillet 1916, le duc avec le calme d'un gentilhomme qui fait une promenade nocturne sur ses terres, la pipe à la bouche, suivi de son ordonnance, se livrait à une reconnaissance, à proximité des lignes ennemies. Le feu de la pipe trahit-il la présence de l'officier ?... Une mitrailleuse allemande crépite, le duc de Rohan est tué ; il avait reçu six balles : une dans l'œil, cinq dans le ventre. L'ordonnance n'était que blessé. Il se traîna jusqu'à un boyau pour prévenir. Le corps restait entre les deux tranchées. Au premier jour un soldat en rampant alla le chercher.

Le 18 juillet suivant, M. Deschanel, président de la Chambre des députés, prononçait l'oraison funèbre du député tombé à l'ennemi.

« Mes chers Collègues, disait-il, le grand nom de Rohan resplendit d'une gloire nouvelle. Sur la cime les plus éclatants souvenirs de l'ancienne France, se mêlent à l'infinie beauté de la France moderne... Voici qu'une mort admirable vient couronner tant de bravoure... Son père... eut tressailli d'orgueil en même temps que de douleur.
En pensant à lui nous offrons à la mère, aux enfants, aux aïeux, à cette famille illustre, toute de charité et toute de courage, dont les annales séculaires se confondent avec celles de la Bretagne et de la France, notre unanime fierté »
(Vifs applaudissements).

Six mois après sa mort, une quatrième et superbe citation à l'ordre de l'armée, ravivait le souvenir du glorieux officier :

« Soldat merveilleux, aimé de tous, pour son profond mépris du danger, son audace chevaleresque, ses belles qualités d'entraîneur d'hommes. Officier de cavalerie, passé sur sa demande, au 4ème bataillon de chasseurs à pied, décoré de la Légion d'honneur pour sa magnifique conduite, lors des premières attaques de Verdun, où il fut blessé : revenu au front à peine guéri, a été frappé mortellement le 13 juillet, à quelques mètres des tranchées allemandes, alors qu'il effectuait une reconnaissance très périlleuse, en vue d'une opération qu'il était appelé à conduire ».

Le Conseil général du Morbihan dans la salle de ses séances, lui a érigé un buste face à celui de M. Roth, ancien préfet du Morbihan, comme le duc de Rohan tué à l'ennemi, pendant la guerre mondiale.

Le duc Josselin laisse deux enfants dont un fils Alain.

En jetant un regard sur les ducs de Rohan depuis la Révolution, c'est-à-dire depuis la suppression de leur fief, nous avons voulu répondre à une question qui vient naturellement à l'esprit de nos lecteurs : « Que sont devenus, à partir de 1789, les descendants des seigneurs qui pendant sept siècles, furent les maîtres temporels de notre cité rohannaise, après l'avoir fondée ? ».

La famille de Rohan, la plus célèbre de la Bretagne, depuis la disparition des rois et ducs ses anciens souverains, compte aussi parmi les plus illustres de France.

Des liens de parenté très proche l'unissent aux Bourbons, puisque Henri II, premier duc de Rohan, était le cousin-germain de Henri IV, roi de France. Les Rohan ont été mis au rang des princes du sang de la maison de France. Ils sont unis aux Bonaparte par le mariage du prince Lucien Murat avec une fille du duc Charles-Louis-Alain de Rohan.

Que dis-je ? Les Rohan ont brillé dans le monde entier. Loin de moi la pensée d'adresser ici une basse flatterie indigne de l'historien, de nier les défaillances morales, l'ambition, les fautes de plusieurs membres de cette famille. Libre à chacun d'avoir ses préférences politiques, d'être pour un roi, un Bonaparte, ou la République. L'Eglise d'ailleurs n'est inféodée à aucun régime. Mais à la lumière de l'histoire, on est forcé de voir que les Rohan ont projeté les rayons d'une gloire immortelle dans l'art de bâtir chapelles et châteaux au pays de Bretagne, dans le gouvernement de nos provinces, dans l'armée et le haut clergé. Leur charité le long des siècles, forma un des beaux fleurons de leur couronne ducale, et leur valut au Porhoët ce dicton populaire :

« Tant que Rohan Rohanneront (auront des enfants)
Pour les pauvres, moulins moudront »
.

(P. Martin).

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