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Coup d'oeil sur Saint-Gouvry. Les pasteurs de Rohan et de Rohan-Saint-Gouvry.

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Coup d'oeil sur Saint-Gouvry. Les pasteurs de Rohan et de Rohan-Saint-Gouvry.

 

Nous allons jeter un coup d'œil sur le passé de Saint-Gouvry, la paroisse-mère de Rohan.

 

A. — Il convient de dire un mot de son histoire civile : c'est ce que nous ferons tout d'abord.

I. — Château de Talhoët, ses Seigneurs.
De temps à autre les rois de France faisaient la réformation de leurs domaines, pour voir si certains n'étaient pas injustement classés parmi les terres nobles, et exemptes d'impôts.

A la date du 11 décembre 1513, il n'y avait à Saint-Gouvry ni manoir ni noble. La preuve en est dans l'extrait suivant [Note : Extrait de « La Noblesse Bretonne au XVème et XVIème siècle », Réformation et montres par le Comte de Laigue, t. p. 700] :

Rapporteurs : Alain le Meur, Guillaume Robin, Jean Hervé.

« Ni manoir ni noble ». Donc la maison de Talhoët n'existait pas à cette époque.

« Guillaume le Sousfacher filz autre Guillaume, veut exempter le lieu appelé le Bot, parce qu'on a passé quelque temps sans l'égailler, en considération des services qu'il avait rendus à la paroesse, en qualité de recepveur de la vicomte de Rohan, par plusieurs courtoisies gratieuses et avantageuses ; et certifient les tesmoings que Guillaume le Sousfacher père décebdé, père des aultres le Sousfacher, estoit filz de feu Thomas le Sousfacher qui estoit roturier, et que du dit Thomas furent entre aultres enfants le dit Guillaume premier décebdé, et deffunct Jehan le Sousfacher, lesquels et leurs consorts départirent également et teste à teste les héritages de la succession de feu Thomas le Sousfacher.
Signé : le Sousfacher et Kerhors, recteur de Saint-Gouvry »
.

En 1649 Talhoët appartient aux Perrin, en 1650 aux Le Moyne qui le garderont jusqu'à la Révolution.

Pierre IV le Moyne fils de Laurent, marié une première fois à Anne Painchaux, t en 1651, en secondes noces à Françoise le Métayer.

Julien le Moyne, frère de Pierre IV : inhumé le 7 septembre 1654, à Notre-Dame du Roncier à Josselin. Son corps fut transporté à Naizin, le 10 septembre suivant. Il avait eu pour première femme Gilette le Dors, la seconde fut Anne Hervieux.

Laurent le Moyne fils du précédent, sr. de Talhoët et le Bot en Saint-Gouvry et Trévédé en Lanouée, mort entre 1666 et 1669, marié en 1659 à Julienne Roland de la Ville aux Camus, dont :

Maurice J.-Baptiste le Moyne chevalier, t 1722. Il épousa Claude du Boisbily. Il eut pour frères Bonaventure, Athanase prêtre, et écuyer Claude sr. du Bot. Son cousin issu de germain Laurent-Vincent le Moyne de Talhoët, arrêté comme complice dans la conjuration de Pontcallec, fut exécuté à Nantes en 1720 (26 mars).

François-Jean-Yacinthe Chevalier seigneur de Talhoët, se maria en 1726, à Rostrenen, avec Perrine-Thérèse le Galic de Kerizoué. Son cousin François-Marie le Moyne de Talhoët bâtit le château du Couëdic en Crédin (1747).

Florimond-Jean, t 1786. Sa femme Marie-Victoire Grignart de Champsavoy vivait en 1788, dont :
Pierre Le Moyne émigré.
La famille le Moyne de Talhoët est éteinte : la dernière Marie-Anne est morte à Josselin, le 27 septembre 1831.  Elle s'était mariée le 20 août 1799, à Armand de la Noë de Coëtpeur.

De cette union descendent les Briot de la Crochais et les Briot de Loyat (Archiv. de M. de Lignières, propriétaire du Couëdic).

Comme tout manoir celui de Talhoët comprenait tourelle, cour avec grille, jardin et verger, bois de décor et taillis, étangs, moulin. La maison et la propriété furent vendues comme biens nationaux, le 23 brumaire an V, et achetées par Pierre-Jean-Alexandre Pégorier pour la somme de 47.574 fr. 55 [Note : Archiv. départem. du Morbihan : Registre vente des biens nationaux de première origine, p. 194. N° du registre 36].

Le manoir de Talhoët a fait place à une maison de ferme. Dans le mur de la façade une vieille pierre provenant de l'antique demeure des le Moyne, porte leurs armes : d'argent à 3 merlettes de sable au chef de gueules à 3 besants d'or, unies à celles des Boisbili : 5 merlettes d'or 3. 2. Devise des le Moyne : « Mon plaisir ».

II. — Maires de Saint-Gouvry.
En 1790 Saint-Gouvry est érigée en commune du canton de Bréhan-Loudéac et du district de Josselin. Voici la liste des magistrats qui ont administré cette petite commune :
1. — Julien Lucas de l'an IX - 1813.
2. — Yves Robin 1813 - juillet 1816.
3. — Mathurin le Métheyer, 15 juillet 1816 - 28 avril 1824.
4. — Jean Jéhanno, 28 avril 1824 - 20 avril 1841.
5. — Pierre-Marie Glais, 20 avril 1841 - 6 août 1848.
6. — Mathurin Geffray, 6 août 1848 - 1871.
7. — Jean Thomas, 1871 - 15 mars 1874.
8. — Pierre Glais, 15 mars 1874 - 20 mai 1900.
9. — Eugène Cobigo, 20 mai 1900 - 7 décembre 1919.
10. — Ambroise Glais, 7 décembre 1919, et maire encore en 1926.

 

B. — Saint-Gouvri, paroisse.

De 1610 à 1792 Rohan et Saint-Gouvri furent unies sous la houlette d'un même pasteur.

Au Concordat (1802), Saint-Gouvri est absorbé par Rohan qui devient chef-lieu de canton et doyenné.

Rétablissement de la paroisse de Saint-Gouvry par ordonnance royale du 2 août 1843.

Liste des recteurs de Saint-Gouvry depuis cette érection :
1. — Joseph Lagueux de Crédin nommé le 30 août 1843, t 7 septembre 1845.
2. — Mathurin Eon de Mauron, donne sa démission en 1878,
et mourut le 21 décembre 1879.
3. — François-Marie Prêteseille de Lanouée 1878 - 1892.
4. — Jean-François-Aimé Boulé, de Ploërmel, 30 juillet 1892 - 1894.
5. — Mathurin Monmissard, de Bréhan-Loudéac, 1894 - 1901.
6. — François le Breton, de Lanouée, 1901 - 1916.

L'église est du commencement du XVIème siècle. Cette date nous est indiquée par une grande et belle fleur de lis en granit, formée par les meneaux de la verrière du chœur. C'est, en effet, à l'époque où la Bretagne commença à se donner à la France, par le mariage de la duchesse Anne avec Charles VIII, qu'on employa la fleur royale aux fenêtres ogivales. De l'antique vitrail il reste les personnages de la crucifixion, les armoiries de Bretagne, des Rohan (de gueules à 9 macles d'or 3. 3. 3.), parti de Rohan et de Bretagne (écusson de Jean II vicomte de Rohan, époux de Marie de Bretagne), des le Moyne de Talhoët (d'argent à 3 merlettes de sable au chef de gueules, chargé de 3 besants d'argent), des Bréhant (de gueules au lion passant d'argent), parti de Rohan et de Clisson, d'Arradon (de sable à 7 macles d'argent)... Les personnages ont la finesse des traits, les couleurs riches et veloutées des vitraux archaïques. L'église restaurée en ces dernières années est très proprette. Tout près du sanctuaire : le Calvaire.

Deux fontaines dans le bourg de Saint-Gouvry : l'une au nord, celle de Saint-Euthrope, l'autre à l'est, dédiée au saint patron, fournissent aux habitants une eau claire et limpide.

Deux statuettes en bois représentant nos saints, reposent en leur niche de granit, au-dessus de leur fontaine respective.

En 1903 la piété des deux frères Eugène et Michel Cobigo, offrit à la paroisse deux grandes statues de 1m65 en fonte de fer bronzé. On les plaça sur deux blocs massifs de puddingues amenés de Thymadeuc. Démolis plus tard, les statues de saint Gouvry et de saint Eutrope se dressent aujourd'hui sur les murs à droite et à gauche des deux fontaines.

Nos deux saints jouissent d'un grand honneur dans le pays. Par des neuvaines, quelquefois même par des processions, les fidèles de Saint-Gouvry et leurs voisins, implorent ces deux puissants protecteurs, pour obtenir par leur intercession, la pluie ou la guérison d'un malade.

Nous allons maintenant donner la liste des chefs religieux de Rohan.

I. — RECTEURS DE ROHAN AVANT SON UNION A SAINT-GOUVRY :

Pierre Nicolas, 1542.
Jean Mendo, t 1560.
Guillaume Craho, 1560.
Jean Caradec, 1566.
Jean Men, 1573, t 1583, Ancien maître de la psalette et choristes de la cathédrale de Vannes, titulaire du prieuré de Saint-Martin.
Pierre Jéhannot, t 1605, précédemment prêtre à Pluneret.
Marc Légal, 1605 - 1610. On ignore s'il résigna son bénéfice en faveur des deux paroisses, ou s'il mourut titulaire de Rohan. Eu 1605 il desservait la chapellenie des Jéhannots dans l'église paroissiale de Saint-Martin. Etait-il alors vicaire ? Plus probablement recteur, car la famille aurait accordé de préférence au recteur, le service de la fondation.
Maurice Daniel, 1610-1628.

II. — RECTEURS DE ROHAN-SAINT-GOUVRY :

Maurice Daniel, 1620-1628. Originaire de Noyal-Pontivy ; pourvu en cour de Rome [Note : La cure de Rohan St-Gouvry étaità l'alternative, c'est-à-dire que la nomination du recteur revenait au pape ou à l'évêque, à chacun son mois alternativement], le 4 mai 1592, de la paroisse de Saint-Gouvry, il en prit possession le 8 février suivant. Peu satisfait de son bénéfice, il se fit conférer en 1608, La paroisse de Saint-Gildas d'Auray dont il fut débouté. Deux ans plus tard, la situation se modifia par l'union de Rohan à Saint-Gouvry sous son unique rectorat. En 1627 il exerçait encore comme pasteur des deux paroisses.

Le 22 décembre 1627, Mgr Sébastien de Rosmadec lui accorda « Mauritio Daniel parochialis ecclesiœ Ronan et Sancti Gobritii rectori », le pouvoir d'absoudre de tous les cas réservés à Sa Grandeur, et à Elle concédés par un privilège perpétuel, à raison de sadignité épiscopale : censures, interdits en forme de droit ecclésiastique (Archiv. municipal. Liasse vieux titres).

Jean Buisson, 1648 - t 1679, prêtre du diocèse de Saint-Brieuc. Le 18 juin 1671, M. Buisson est parrain (demoiselle Julienne Roland dame de Talhoët la marraine) dans l'église de Saint-Gouvry, de Julien Robin, né le 2 mai précédent, fils de Pierre et de Mathurine Billaud son épouse laboureurs. Il s'agit, sans doute, d'un supplément de cérémonies du baptême, à cause du grand intervalle entre la naissance et la cérémonie. Le 6 octobre de la même année, le Pasteur tient encore sous les fonts du baptême avec Honorable femme Françoise le Rouzic, Françoise le Maître fille de Me Pierre le Maître, chirurgien, et de Marie Lorand. Enfin le 25 janvier 1673, nous trouvons M. Buisson parrain de Robin Olivier, enfant de laboureurs à Saint-Gouvry. A un âge très avancé, il fit son testament, le 24 février 1679. Il mourut le 11 mars suivant, et fut inhumé dans l'église de Saint-Gouvry.

Guillaume Loyer, 1679 - t 11 mars 1704.
Il agrandit l'église de Saint-Gobrien et fit construire la tour.
Loin de partager les erreurs de trop nombreux prêtres jansénistes de l'époque, M. Loyer administrait les sacrements de pénitence et d'Eucharistie avant la première communion solennelle. Il accorda « le bénéfice de l'absolution » à Marc Robin de Saint-Gouvry, âgé de 8 ans. Jean-Pierre Dugué, de la même paroisse, n'a pas 10 ans quand il reçoit les sacrements de pénitence, d'Eucharistie et d'Extrême-onction.

Son vicaire, M. Guillaume Sablé, partageait les vues de son recteur relativement à l'administration des sacrements. Au fils du procureur fiscal, Jean-Louis Amprou, âgé de 9 ans, il conférait les sacrements de pénitence, d'Eucharistie et d'Extrême-Onction (décembre 1705).

Les registres paroissiaux signalent en ces termes le décès de M. Loyer :

« L'an de grâce mil sept cent quatre et l'onzième jour du mois de mars, est décédé en la maison presbytérale du bourg de Saint-Gouvry, vénérable et discret missire Guillaume Loyer, recteur des paroisses de Rohan et Saint-Gouvry, âgé d'environ cinquante et neuf ans, après avoir reçu les sacrements de pénitence et dit la messe, le dimanche précèdent, et reçu son extrême-onction, le même jour par moy missire Guillaume Sablé, prêtre de la dite paroisse. Son corps a été inhumé en l'église du dit Saint-Gouvry, proche l'autel, du côté de l'Evangile, le jour suivant, et la cérémonie a été faite par vénérable et discret missire Michel Robin, prieur recteur de Saint-Samson, évêché de Saint-Brieuc. Et ont été présents : missires Yves Gautier et plusieurs autres ecclésiastiques qui ont signé. Fidèlement collationné en l'original par moy Guillaume Sablé, prêtre. ».

François le Bigot, 1704-1706.
Prêtre du diocèse de Cornouailles, pourvu par le Pape, le 10 juin 1704, dut prendre possession civile, le 6 mars 1705, en vertu d'une sentence du Présidial du 3, parce que l'Ordinaire n'accorda le visa à ses provisions que le 15 mai de cette année. Le 23 du même mois, il prit possession canonique, et le 18 juillet de l'année suivante, il donna procuration pour résigner entre les mains du Souverain Pontife en faveur de M. le Belliguet. Durant son court passage à Rohan, M. le Bigot avait laissé à son vicaire la charge principale du ministère.

Alexis-Joseph le Belliguet, 1706-1708.
Egalement du diocèse de Cornouailles, pourvu en cour de Rome, le 5 septembre 1706, il prit possession le 18 décembre. Au mois de janvier 1708, il permuta avec Raoul Olivier Charles contre la paroisse de Caudan où il mourut en odeur de sainteté, le 24 avril 1719.

R. Olivier Charles, 1708 - t 13 juin 1709.
Pourvu par l'Ordinaire, le 22 février 1708, il prit possession le lendemain.

Depuis quelque temps, le clergé Rohannais ne surveillait pas d'assez près la tenue — généralement si bonne — des registres paroissiaux. Ainsi ils ne signalent plus la profession des parents, le nom des assistants ; l'écriture et l'encre sont mauvaises ; plusieurs actes de Rohan sont mêlés à ceux de Saint-Gouvry... Une telle négligence ne devait pas tarder à recevoir un blâme de l'autorité ecclésiastique. Le Vicaire Général le formula en ces termes contre M. Charles sur le registre de paroisse :

« Veu dans le cours de la visite épiscopale tenue à Rohan, le vingt et uniesme jour d'avril mil sept cent neuf ; et sur ce que examinant le présent registre de baptême, mariages et sépultures de l'église paroissiale de Saint-Gouvry, nous avons trouvé qu'il n'était pas conforme aux ordonnances et statuts synodaux du diocèse, nous ordonnons au sieur recteur de s'y conformer et de nous représenter, à la première visite épiscopale, le présent registre avec celui de la prochaine année, dans lequel nous lui faisons injonction d'observer plus exactement les formes prescrites par les dits statuts synodaux. Fait à la visite épiscopale tenue à Rohan, le dit jour et an que dessus. Pierre DE CHALONS, Vicaire Général ».

Le rectorat de M. Charles devait être éphémère. Atteint d'une maladie mortelle, il donna procuration, le 13 novembre de la même année, pour résigner entre les mains du Pape, en faveur de son parent Jean Charles, prêtre à Pleugriffet, avec réserve d'une pension annuelle de 250 livres. Cet acte, sans qu'on en sache la raison, n'obtint pas son effet. Vers le milieu de l'année suivante, M. Charles résigna purement et simplement entre les mains de l'évêque. Il mourut, le 14 juin 1709, au presbytère de Saint-Gouvry, à l'âge de 41 ans, et fut inhumé le lendemain dans le cimetière de Rohan.

Guillaume Cobigo, 1709 - t 24 juillet 1728.
Prêtre du diocèse de Vannes (de Pleugriffet), pourvu par l'évêque, le 10 juin 1709, il prit possession le 11. Il venait de Pleugriffet et avait prêché cette même année, la station de carême à Rohan.

M. Cobigo aimait à être parrain dans sa paroisse, surtout chez les riches.
L'année 1709 avec son terrible hiver, fut marquée par un grand nombre de morts à Saint-Gouvry (eu égard au chiffre de la population, 200 habitants) : 23 décès principalement des enfants et des jeunes personnes.

Sous son rectorat — cas extrêmement rare à l'époque — il y eut une naissance illégitime à Rohan en 1724.

M. Cobigo décéda le 24 juillet 1728. Deux jours après, son corps fut inhumé par Missire Michel Robin, recteur de Saint-Samson, dans l'église de Rohan.

Jacques Plénier, 1728 - t octobre 1744.
Originaire du diocèse, pourvu par le Pape, le 10 novembre 1728, prit possession le 20 février 1729. Dix ans plus tard, le clergé de Rohan recevait de l'autorité religieuse une mauvaise note relative aux registres paroissiaux. Elle s'y trouve inscrite. La voici :

« Vu et approuvé au cours de la visite épiscopale tenue à Réguiny, le dix juillet mil sept cent trente-neuf ; ordonnons qu'à l'avenir on laissera au moins un travers de doigt de papier blanc au haut et au bas de ce registre, et que le mariage rapporté à la seconde page de ce registre, sans que le mutuel consentement des parties y soit exprimé, sera rapporté de nouveau et dans la forme, à la suite de notre précédente ordonnance ». LE CORRE, Vic. gén.

M. Plénier mourut en octobre 1744.

Jean-Julien Danilo, 1744 - t1754.
Né à Plumelin, curé de Carentoir, pourvu par l'Ordinaire, le 6 novembre 1744, prit possession le 8. Inhumé le 8 avril 1754, dans le cimetière de Saint-Gouvry.

Faute de soins et surtout d'hygiène, la mortalité infantile, comme d'ailleurs les naissances, était beaucoup plus élevée autrefois que de nos jours. Une épidémie s'abattit sur les petits Rohannais à la fin de l'année 1748. Onze enfants moururent dans le mois de novembre, dont quatre frères et sœurs en bas âge : Julienne, Alain, Matthieu et Mathurine Eoche. Ils rendirent leurs âmes innocentes à Dieu les 13, 14, 15 et 20 novembre. Leurs actes de décès se suivent dans le registre. En 1749 meurent 8 enfants, en 1750, 10 sur 15 morts, en 1755, 13 sur 20, en 1756. 35 enterrements dont 22 d'enfants (14 baptêmes) chiffres surprenants pour une population qui ne comptait pas 500 habitants.

Jean-Julien le Garlantezec, 1754 - t 25 octobre 1757.
Originaire du diocèse de Rennes et recteur de Saint-Laurent de Grée-Neuve, pourvu par l'Ordinaire le 17 septembre 1754, prit possession le 9 octobre. Il mourut le 25 octobre 1757 et fut inhumé le lendemain, dans le chœur de l'église de Rohan, à l'âge d'environ 53 ans.

Joseph Bernard, 1757 - t 25 février 1764.
Né à Plumelec, pourvu le 9 décembre 1757, fut enterré, le 27 février 1764, dans le cimetière de Saint-Gouvry.

Jean-Joachim Michel, 1764-1781.
Né à Carentoir, aumônier du roi à la citadelle du Palais à Belle-Isle, pourvu par l'évêque, le 7 juillet 1764, prit possession le 23, mourut le 19 mars 1781, inhumé le lendemain dans le cimetière de Saint-Gouvry.

R.-Joseph-Guillaume le Puil, 1781-1782.
Originaire de Séglien, diocèse de Vannes, curé de Plouay, pourvu en cour de Rome, le 4 juillet 1781, prit possession le 28 août. Il l'avait emporté sur ses compétiteurs au concours du 31 mai précédent. Déjà recteur de Plélauff, il résigna Rohan et Saint-Gouvry, entre les mains de l'évêque, au mois de février 1782, prit part au concours du 29 novembre de la même année, et obtint la paroisse d'Arzano.

Jean le Bot, 1782-1792.
Originaire et curé d'Arzal, pourvu par l'évêque, le 7 février 1782, prit possession le 20 du même mois, prêta le serment restrictif à la Constitution civile du clergé, avant le 1er octobre 1791, puis le rétracta. Le 16 novembre 1791, il était poursuivi par le tribunal du district de Josselin, pour avoir rétracté son serment prescrit par la susdite constitution. Sans passeport, vers la fin de 1792, il s'exila en Espagne où il mourut l'année suivante.

Alain le Coz, 30 novembre 1791 - 8 germinal an II, 21 mars 1794, curé constitutionnel signe vicaire.

Nous croyons que M. Gabriel Deshayes, futur curé d'Auray, nommé à Rohan, n'y alla pas.

Toussaint Berruyer, 16 octobre 1802 - t 7 avril 1804, premier curé de Rohan-Saint-Gouvry.

Né à Ploermel, le 26 janvier 1760, prêtre le 24 septembre 1785. Dans sa ville natale il fut successivement vicaire sacriste et chapelain de l'hôpital, conseiller municipal (1790), jureur (1791), commissaire de police (1791), curé constitutionnel élu le 28 novembre 1792, installé le 2 décembre suivant, remet ses lettres de prêtrise au District, au commencement de 1794, renonce à son métier de prêtre, receveur de l'impôt foncier et mobilier en l'an II et l'an III, acquéreur de biens nationaux [Note : Le 15 fructidor au VI il achetait 3.091 fr. 75 la métairie de Trégadoret, en Loyat, apppartenant à M. de la Motte-Fablet (Arch. du Horbihan, Vente des biens nationaux. Registre N° 35, folio 10], célèbre la messe aux Ursulines en germinal III, demande à la dire, prairial V, dans l'église paroissiale. La population indignée refuse en masse sa requête. Il rétracte son serment au Concordat, de nouveau exerce le ministère à Ploermel, jusqu'à sa nomination à la cure de Rohan par Mgr de Pancemont. Ce prélat voulait tuer l'Eglise Constitutionnelle par sa bonté et une grande bienveillance à l'égard des schismatiques. La santé de M. Berruyer était ébranlée à la suite des mille et une épreuves qu'il avait endurées, et dont il avait été la cause. Son frère Yacinthe Berruyer, ancien vicaire de la trêve de Gourhel, — insermenté — avec M. le Pioufle le collaborateur dans le ministère, du nouveau curé de Rohan, fut le consolateur de M. Toussaint Berruyer dans les longues souffrances qu'il endura avec une résignation vraiment chrétienne, pour l'expiation de ses péchés.

Jean Baron, 21 germinal XII (11 avril 1804), démissionne le 15 messidor XII (4 juillet 1804), et retourne à Saint-Gonneri d'où il était venu, comme recteur, en la même qualité.

Henri-Pierre Eon, 18 thermidor XII (6 août 1804), chanoine titulaire, le 27 vendémiaire XIV (19 novembre 1805), vicaire général.

Julien le Pioufle 13 nivôse XIV (3 janvier 1806) - t janvier 1816.
Né à Saint-Samson, nommé vicaire à Rohan germinal an XII. A la mort de son curé, M. Eon, il resta administrateur de la paroisse jusqu'à sa nomination à la cure de Rohan. Il fut inhumé dans le cimetière de cette ville, le 5 janvier 1816.

François-Marie le Breton (1816-1820). En cette dernière année il fut élu à la cure de Pontivy. Il était vicaire de cette paroisse, quand il passa à la cure de Rohan.

Sébastien Marcour, 22 mars 1820 - t 10 février 1827.
Né à Saint-Nicolas de Josselin, le 15 septembre 1756, fils de Mathurin et de Catherine Eon ; vicaire à Saint-Martin de Josselin sa paroisse natale, au moment de la Révolution, recteur de Taupont, curé de Rohan où il meurt à l'âge de 70 ans et 5 mois.

Jean-Marie Minier, 16 mars 1828 - t 17 février 1869.
Originaire de Limerzel, recteur de Réminiac d'où il fut appelé à Rohan.

Sous son rectorat le culte est rétabli dans la paroisse de Saint-Gouvry (1843) [Note : Pour cette notice sur les pasteurs de Rohan, voir Archives de l'Evêché de Vannes, Arch. municip. de Rohan, de Ploërmel, « Pouillé du diocèse de Vannes », par l'abbé Luco].

III. — CURÉS DE ROHAN APRÈS LA SCISSION :

Jean-Marie Minier le précédent, 1843 - t 17 février 1869. Chanoine honoraire, inhumé dans le cimetière de Saint-Martin.

Jean-Marie le Comte, 16 juin 1869 - 1887 ; professeur au petit séminaire de Sainte-Anne, recteur de Mohon, curé de Rohan, chanoine honoraire, retiré à Pleugriffet où il mourut.

Julien Noury, 30 octobre 1887 — 1er octobre 1908. Professeur au collège Saint-Stanislas à Ploërmel, aumônier des Frères dans la même ville, vicaire à Augan, recteur de Saint-Maurice, curé de Rohan, chanoine honoraire, mort en 1908 à Saint-Jean des Marais son pays natal.

M. Noury était un prêtre pieux, austère, ennemi des belles manières. Quand il recevait ses confrères pour leur offrir un repas frugal, entré dans la salle à manger, il récitait seul et tout bas son Benedicite. Puis, sans plus de cérémonie, il s'asseyait et se couvrait de son vieux chapeau mou à poil. Les convives se plaçaient à leur guise.

Timide il fuyait le monde. Pour cette raison les bourgeois de Rohan l'avaient anobli, et l'appelaient parfois en riant : Monsieur Julien des Brousses.

Sous son rectorat furent bâtis, M. Léopold Jouannic étant maire, l'église, le presbytère en 1900, l'école chrétienne des filles [Note : M. Elain, vicaire, prit une part active à la construction de cette école].

Le devis du nouveau presbytère avec les honoraires de l'architecte départemental, M. Charrier, s'élevait à 14.028 fr. 65. Pour en payer la construction en vendit l'ancien presbytère, le terrain de l'église Saint-Gobrien et du cimetière contigu. Par acte notarié du 13 mai 1898, Mme Veuve de Lantivy avait donné à la commune, pour l'érection du presbytère, un jardin à Morhéry estimé à 3.000 francs.

M. Noury eut pour collaborateur dans le ministère M. Julien-François-Marie Malen. Il prit possession, le 25 novembre 1852, du vicariat de Rohan qu'il devait occuper l'espace de 45 ans.

Petit de taille, figure d'ascète, rides profondes, jaune et presque diaphane comme un vieux marbre de carrare, ses lunettes sur le bout du nez, un col de toile rabattu, un tricorne de feutre tout râpé, généralement en sabots, tel nous avons connu M. Malen septuagénaire. Son geste vif, une parole saccadée, l'expression rude de son visage cachaient un coeur d'or, qui l'eut porté à donner au pauvre sa dernière chemise.

Un ouvrier de Rohan, paresseux et ivrogne, l'abordait-il pour lui demander l'aumône ? On entendait le dialogue suivant : « Fainéant, tu mourras misérable sur la paille ! » — Oh ! je veux désormais « travailler, Monsieur Malen. »« Sérieusement ? »« Je vous le promets. »« Pourquoi dépenser ton salaire à boire ? Tu ne mérites pas un sou. »« Peut-être bien, mais la femme et les enfants... Il n'y a plus de pain ni d'argent à la maison ! ». Alors le bon prêtre cherchait une pièce blanche qu'il déposait dans la main de l'ouvrier.

Une maladie d'estomac avait condamné M. Malen, un demi-siècle durant, au régime lacté exclusif. Un jour notre vicaire se rend dans un presbytère voisin en compagnie de deux confrères. L'heure du repas venu, la cuisinière constate perplexe la présence de M. Malen et l'absence de lait doux en ses pots. Vite elle dépêche la pastourelle à la prairie où paissent les vaches, pour chercher un peu du précieux liquide. Cet essai de traite insolite jeta l'effroi parmi les bêtes. Pourquoi les troubler dans leur pâturage ? Les voilà de gambader, de courir. Doucement la fille les appelle par leur nom, afin de calmer les folâtres. Impossible de traire l'une ou l'autre !... M. Malen dut se résoudre à manger du ragoût qui le fit ensuite bien souffrir.

Auguste le Franc, 10 octobre 1908 - 21 septembre 1919.
Originaire de Ruffiac. Licencié ès-lettres, professeur au petit séminaire de Ploërmel, vicaire à Rochefort-en-Terre, à Josselin, aumônier de la Retraite à Lorient, recteur de Pluherlin où il bâtit une école chrétienne de filles, curé de Rohan. Il y a construit en 1911, l'école chrétienne des garçons avec une salle de patronage. Chanoine honoraire (1912).

Ecrivain remarquable M. le Franc a publié : Poésies bibliques, une tragédie en vers de du Guesclin, La Vie du connétable Olivier de Clisson, Marie de Magdala, De l'Univers à Dieu (poésies), L'Evénement de Pontmain (l'apparition).

M. le chanoine Le Franc est le président de l'Association des Anciens Elèves du Petit Séminaire de Ploërmel.

Joseph-Marie Lanco, 21 septembre 1919 - 15 août 1920.
Né à le Palais, 1873, prêtre 1896, docteur en théologie, vicaire à Ploërmel, professeur au Grand Séminaire d'Angoulême, vicaire à la Cathédrale de Vannes, curé de Rohan, curé-doyen de Josselin, 1920, chanoine honoraire.

Joseph-Marie Havart, 15 août 1920 - mars 1924.
Né à Caro, 1871, prêtre 1896, vicaire à Muzillac, à Josselin, aumônier à Kergonan, recteur de la Gacilly, curé de Rohan, démissionnaire (1924), aumônier de l'école Saint-Hervé, à Hennebont.

Mathurin-Jean-Baptiste Lohier, 2 avril 1924...
Né à Mohon, 1879, prêtre, 1903, vicaire instituteur à Porcaro, vicaire à Questembert, puis à Saint-Louis de Lorient, curé de Rohan.

En lisant les noms des chefs religieux de leurs paroisses (nous avons omis ceux des vicaires pour éviter des longueurs) [Note : Si nous avons parlé de M. Malen c'est à cause de son vicariat exceptionnellement long. M. Malen avait refusé le rectorat], les chrétiens de Rohan et de Saint-Gouvry aimeront à méditer ces paroles de nos saints livres : « Souvenez-vous de vos premiers apôtres qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Considérant la fin de leur vie, imitez leur foi » (Saint Paul aux Hébreux, XIII, 7).

(P. Martin).

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