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Les Rohannais de Rohan sous la Royauté, l'Empire et la République.

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Après la Révolution les Rohannais acclament successivement la Royauté, l'Empire et la République. — Liste des maires.
(Extrait des archives municipales de Rohan).

 

Jusqu'à la Révolution, le duché de Rohan faisait partie de la sénéchaussée de Ploërmel, subdivision de Pontivy [Note : A Pontivy était la maîtrise des eaux, bois et forêts du duché de Rohan]. En 1790 Rohan devient commune du canton de Bréhan-Loudéac district de Josselin, l'an 2 au plus tard, chef-lieu de cantonnement militaire.

Suppression des districts en 1800, et formation à leur place des arrondissements. Rohan fut compris dans l'arrondissement de Ploërmel [Note : En 1856 (séance du 8 août) les municipaux de Rohan à l'unanimité demandent vainement que leur canton soit attaché à l'arrondissement de Pontivy pour faciliter leurs relations commerciales, litigieuses, fiscales...].

1801, 1802 remaniement des cantons ; revision des paroisses, cures, doyennés, archiprêtrés et diocèses, à l'occasion du Concordat publié le 18 avril 1802. A cette époque, Rohan est érigé en chef-lieu de canton et doyenné. Il eut dans sa circonscription les communes et paroisses de Lantillac, Radenac, Réguiny, Pleugriffet, Bréhan-Loudéac, Crédin, Saint-Samson, Saint-Gouvry. Cette dernière fut de nouveau, en tant que paroisse, unie à celle de Rohan.

Dans toute la France le Concordat amène la fin à peu près générale des discordes civiles et religieuses, à Rohan un revirement subit dans les esprits.

Le nouveau curé M. Berruyer ancien constitutionnel, pouvait dire à ses ouailles : « J'ai été autant et plus que vous attaché à la Révolution. Malgré mon abjuration, je reste prêtre catholique. Vous ne me ferez pas grief d'avoir suivi une ligne de conduite parallèle à la vôtre ».

Au maire Pierre-Jean Pégorier la Révolution avait fourni l'occasion d'acquérir le château de Talhoët et ses dépendances, le manoir de la Villemoisan, une maison bourgeoise avec jardin dans notre cité... la main d'une fille noble de la lignée des Rohan...

Pierre Herpe avait repris ses anciennes fonctions de notaire, ainsi que Julien-Marie Gambert, après avoir été tous les deux marchands d'étoffe sous la Révolution.

Avec eux les petits bourgeois de Rohan enrichis des biens de la nation, désireux de faire oublier leur passé révolutionnaire, les le Malliaud, les Rolland-Desaunays, les Jouet, les Fuméliau, les le Texier, les Audrin, les parents des anciens révolutionnaires dont Françoise-Victoire Morel fille Charles, et femme René-Augustin le Vacon, se rangent autour du nouveau pasteur, et brûlent avec lui ce qu'ils avaient adoré. Les pires ennemis de l'ancien recteur M. le Bot deviennent les amis de son successeur. Et c'est ainsi qu'on voit Jean Raulet et Joseph Jouet, Mathurin le Malliaud fils Marc, trésoriers de la fabrique.

Denis-Mathurin Rolland-Desaunays dont le père avait été enchérisseur de la chapelle Saint-Martin pour sa démolition, fut le principal artisan de sa restauration. Les paroissiens offrirent la cloche du nouveau sancthaire (1813). Parmi les donataires figuraient Marc le Malliaud l'ancien acquéreur et démolisseur de la chapelle, ses concurrents aux enchères : Joseph Jouet, Joseph Audrin, Julien Gambert !...

Constatation similaire pour une autre cloche donnée par les habitants, à l'église paroissiale en 1822.

D'autre part, sous la forme de legs pieux faits à la fabrique de Rohan certaines familles restituent en partie les biens acquis nationalement : Mathurin Fuméliau et sa femme donnent à l'église le pré de la Fontaine, 1808, M. et Mme René le Vacon la prairie de Talhoët (1817). Ces deux donations faites avec charge, ont été volées par l'Etat après la loi de séparation (1905).

Bref les anciens révolutionnaires, leurs enfants et parents se montrent dans la cité, les défenseurs de l'autel et les bienfaiteurs de l'Eglise. Les circonstances ne font-elle pas souvent les hommes ?

La Restauration !... Volte face à droite des Rohannais. Leur curé missire Julien le Pioufle venait de recevoir l'ordre de chanter un « Te Deum », le lendemain 15 mai 1814, en actipn de grâces de l'heureuse, arrivée de S. M. Louis XVIII en France, et de son entrée dans sa capitale.

A peine connue et à lui transmise la nouvelle, le maire Denis-Mathurin Rolland-Desaunays convoque en toute hâte son conseil municipal. On arrête un programme pour la fête ; deux conseillers sont chargés de le mettre à exécution : Marie Georgelin et singulière ironie des choses, l'ardent révolutionnaire de jadis Marc le Malliaud.

A 5 heures du matin le 15, la fête était annoncée par des décharges de mousqueterie et par le carillon des cloches de la ville. A 10 heures les autorités civiles et employés des droits réunis, s'assemblent à la mairie. Accompagné de la garde nationale sédentaire et de la brigade de gendarmerie, le cortège se rend à l'église paroissiale. A l'issue de la messe, chant du Te Deum pendant lequel la garde fait plusieurs décharges de fusils. Le cortège sorti de l'église, gagne la Grande Place. Là en présence d'un grand nombre de spectateurs, le maire donne lecture de la lette du commissaire provisoire de la police générale, et dans laquelle se trouve la déclaration du roi, datée de Saint-Ouen, le 2 mai présent mois. Il lit ensuite les proclamations du comte de Ferrières commissaire de Louis XVIII. Puis le maire prononce le discours suivant :
« Chers Concitoyens, C'est avec la plus vive satisfaction, que je vous annonce que les longs malheurs qui ont pesé sur notre patrie, sont enfin arrivés à leur terme. L'avènement de Louis XVIII au trône de France termine une guerre désastreuse et nous garantit une paix durable. Vos enfants ne vous seront plus enlevés, et la liberté du commerce réparera bientôt les pertes que nous avons éprouvées.
Jurons donc obéissance et fidélité à Louis XVIII frère de notre bon roi Louis XVI, et réjouissons-nous d'un événement qui arrête l'effusion du sang, nous donne la paix et sauve notre patrie.
Je le jure, vive le roi, vive Louis XVIII, vivent les Bourbons ! ».

— Et la foule de crier à plusieurs reprises : « Nous le jurons, vive le roi, vive Louis XVIII, vivent les Bourbons ! ».

Alors le cortège est rentré à la mairie. Reformé à la fin des vêpres, il se dirige sur l'esplanade du château, pour y allumer le feu de joie. Le maire après avoir présenté une bougie à M. Hanry du Quengo juge de paix du canton, et une autre au commandant de la garde nationale, met le feu avec ces messieurs au bûcher.

Au même instant, les gardes et les gendarmes font des feux de file et de peloton au cri de : « Vive le roi ! » Et les sonneurs jouaient aussitôt l'air chéri des français : « Vive Henri quatre ! » Quelque temps après, le maire et autres fonctionnaires publics ouvrent la danse à laquelle prend part une foule nombreuse qui crie à chaque instant : « Vive le roi, vive le roi Louis XVIII ! » Il fut distribué du cidre au public, jusqu'à 8 heures du soir. A 9 heures toute la ville était illuminée, et des danses s'engageaient dans toutes les rues, au cri de : « Vive le roi, vive le roi Louis XVIII ! ».

« Cette fête, concluait le procès-verbal de la municipalité, a procuré aux habitants la joie la plus parfaite et s'est terminée sans aucun désordre, à la satisfaction des autorités constituées » (Voir archives municipales, registre des délibérations, 1814).

Si la Révolution de 1830 laissa indifférents les Rohannais, ils accueillirent avec enthousiasme le second Empire, la naissance du prince impérial, les succès de Napoléon III en Italie.

« Sire, disaient-ils dans l'adresse qu'ils envoyaient à cette dernière occasion, à l'Empereur le 13 août 1859, Sire, la France il y a deux mois à peine, acclamait votre départ pour l'Italie où vous appelait la plus sainte des causes.
Une suite d'éclatants triomphes dont aucune histoire n'offre d'exemple, a couronné les efforts de nos héroïques soldats conduits par Votre Majesté. Leur sang généreusement versé, va régénérer cette terre qui reprend désormais son rang parmi les nations.
La paix conclue par Votre Majesté est plus glorieuse encore pour notre patrie, que les victoires qui l'ont préparée. Le monde entier rend hommage à la modération et au désintéressement de Votre Majesté. La France a grandi aux yeux de l'Europe. ... Daignez permettre, Sire, au corps municipal de la ville de Rohan de porter au pied du trône, l’hommage de son dévouement et de sa fidélité à votre dynastie. Nous sommes avec le plus profond respect, Sire,... »
.

Sous forme de conclusion à ce chapitre, nous alions nous poser cette question : « Les Rohannais ont-ils des idées politiques bien arrêtées ? — Non ». Toujours attachés au gouvernement de fait, ils disent avec le sage du fabuliste, selon les temps et un peu les gens : « Vive le duc, vive le roi, vive la Ligue, vive l'Empire, vive la République ! ».

Maires de Rohan.

Lorant Nicolas-Etienne, ancien procureur fiscal de la juridiction de Rohan et notaire, 1790-1796.

Audrin, Joseph, médecin, 1796-1800.

Audrain, Jean, boulanger et marchand, 1800.

Pégorier, Pierre-Jean, ancien officier ? 1800-1805.

Herpe, Pierre, notaire, 1805-5 janvier 1806.

Gambert, Julien-Marie, notaire, 1806-1811.

Rolland-Desaunays, Denis-Mathurin, rentier, 1811- 1821.

Le Beau, Gobrien-Jean-Louis, né à Redon le 9 mars 1778, notaire, 1821-1839.

Rolland-Desaunays, Pierre-René-Mathurin, marchand de vin, 1839-1842.

Renaud, Julien, commerçant, maire provisoire, 1842, 1843, 1844.

Cordier, Yves-Marie, propriétaire, 1844-1855.

Rouault de la Vigne, Louis-Félix, propriétaire, 1855-1878.

Le Moine, Joseph, né à Mohon, le 27 octobre 1809, instituteur en retraite, 1878-1881.

Jouannic, Jean-Marie, commerçant, 1881-1882.

Rouault de la Vigne, Louis-Félix, maire pour la seconde fois, 1882-1887.

Olivo, Félix, notaire, 1887-1891.

de Lantivy, Adolphe, propriétaire, 1891-1894.

Valin, Mathurin, boucher, 1894-1897.

Jouannic, Léopold, commerçant, 1897-1904.

Perrien, Félix, docteur-médecin, 1904...

(P. Martin).

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