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HISTOIRE DE L'EGLISE DE LA ROCHE-MAURICE

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La Roche-Maurice est une ancienne « trève » de Ploudiry. L'église avait, pour patrons les Rohan, vicomtes de Léon, dont les armes, de gueules à trois macles d'or, figurent sur la maîtresse-vitre.

Nous trouvons en divers endroits de cette église plusieurs dates : la plus ancienne est celle de 1529, au bas du vitrail de la grande fenêtre. On lit sur une sablière de la nef et sur une sablière d'un bas-côté la date de 1559, et nous avons déchiffré celle de 1561 sur la sablière du bas-côté nord entre deux séries de noms. Enfin, la date de 1589 est gravée sur le porche qui s'ouvre à la base du clocher.

Il est probable que l'église de La Roche devait être achevée vers 1529. Elle aura été sans doute bâtie d'un seul jet, sauf le clocher, postérieur d'une vingtaine d'années.

Eglise de La Roche-Maurice (Bretagne).

Le plan est d'un type très répandu dans les paroisses rurales de Bretagne : la nef, non éclairée et couverte, comme les bas-côtés, d'un lambris, comprend cinq travées : les moulures de ses grandes arcades moulurées pénètrent dans des piliers ronds. Entre la troisième et la quatrième travée, des massifs, dont l'un, celui du sud, renferme un escalier qui donne accès au jubé, remplacent les piliers.

Sur la sablière sud de la nef, on voit répété indéfiniment le même motif de sculpture : un personnage grotesque assis, les jambes écartées et le buste tassé pour pouvoir tenir dans la longueur de la poutre. Sur la sablière nord, des anges tiennent, chacun une banderole, sur laquelle on lit : Mon Dieu.

Les sablières des collatéraux sont du même genre que celles de Pencran et de La Martyre. On y voit sculptées des scènes que l'artiste a logées comme il a pu dans la longueur de la poutre, au moyen d'expédients assez amusants : ainsi, dans la scène du labourage, le paysan qui pousse la charrue est représenté fortement penché en avant, celui qui tire l'attelage n'est figuré qu'à mi-corps et les chevaux sont minuscules en proportion des conducteurs. Vers l'extrémité orientale de cette sablière, nous avons pu déchiffrer — écrite sur une seule ligne — une inscription ainsi conçue : Pourles : Sarpaniel : Ja [n] le Boell * G + a[n] lan mil V LXI : Alaer Menn.

ll est probable que le G entre une fleur et une petite plante est la marque de l'artiste, les noms écrits en toutes lettres de part et d'autre étant des noms de donateurs ou d'administrateurs de l'église.

Le jubé, en bois sculpté, est une œuvre très importante. La plate-forme, ornée en dessous d'un plafond à caissons et soutenue par un assemblage de pièces de bois sculptées, est bordée de chaque côté d'un parapet plein. Sur l'un des parapets sont sculptés en haut-relief des figurines d'apôtres et de docteurs ; sur l'autre, en bas-relief, saint Paul de Léon, saint Tugdual, sainte Marie-Madeleine, un Christ de Résurrection, sainte Catherine, sainte Barbe et sainte Marguerite.

Eglise de La Roche-Maurice (Bretagne) : Jubé.

Le vitrail de la grande fenêtre comprend la scène du Calvaire, encadrée par de petits panneaux qui représentent les scènes de la Passion depuis l'entrée à Jérusalem jusqu'à la Résurrection.

Au sommet, on voit les armes des Rohan et de leurs alliances.

L'inscription qui date le vitrail se trouve dans le bas à droite : Cest vitre fut fecte en l'an MVccXXIX et estoet de fabricque por lors Allen Joce + L. S.

On observera que le vitrail de La Roche est fait d'après le même carton qui a servi aussi pour le vitrail de Saint-Mathieu de Quimper, avec adjonction des soldats se partageant les vêtements. En restaurant, il y a quelques années, le vitrail de Saint-Mathieu, on a eu tort d'emprunter, pour remplacer une scène manquante, la scène correspondante du vitrail d'Ergué-Gabéric. Celui-ci, daté de 1516, est fait d'après un carton qui a servi également à Plogonnec.

Eglise de La Roche-Maurice (Bretagne) : vitrail.

Nous noterons enfin, dans le bas-côté sud, au revers du trumeau de la porte, un bénitier en granit à pans coupés portant l'inscription en lettres gothiques A : MEN qui représente certainement le nom du donateur. Celui-ci est peut-être le même que Alaër Menn. — Alaer ou Alar est le nom d'un saint breton que l'on a fini par confondre avec saint Éloi — dont nous avons vu le nom figurer sur la sablière du bas-côté nord.

Le portail méridional n'est pas précédé d'un porche comme à Pencran et à La Martyre. Il comprend deux baies en anse de panier bordées d'une guirlande de feuillages. Contre le trumeau, on voit un bénitier surmonté d'un dais orné de quatre têtes en relief. Le portail est encadré par deux, voussures parallèles en tiers-point qui délimitent le tympan. La gorge intérieure est garnie de feuilles qui encadrent quelques figurines fantaisistes. La gorge extérieure contient, dans la partie verticale, les statuettes des douze apôtres et ensuite des statuettes d'anges. Sur le tympan se détache la statue d'un saint breton, saint Maudé, abbé.

Le porche, qui porte l'empreinte du style de la Renaissance, est surmonté d'un fronton ; on y voit, dans des niches, les trois statues de saint Pascal Baylon, reconnaissable à son calice, de saint Vincent Ferrier et de saint Antoine de Padoue.

Le clocher occidental, dont la silhouette est très originale, est caractérisé, comme beaucoup d'autres tours du Finistère, par ses deux plates-formes bordées de balustres et par ses baies jumelles à linteau. Une flèche octogone garnie de crochets sur ses arêtes s'élève sur le dernier étage.

Le trésor renferme un reliquaire d'argent dit « de saint Yves » qui a la forme d'une petite église ajourée par des fenêtres à remplage flamboyant et surmontée d'une flèche. C'est une œuvre du commencement du XVIème siècle.

Ossuaire. — L’ossuaire, placé en face du porche, porte les dates de 1639 et de 1640 gravées sur le fronton de la porte et sur le pignon sud. On y retrouve les mêmes dispositions qu'à l’ossuaire de Pencran, mais avec plus d'élégance.

Au-dessus de la porte centrale de la façade est inscrite une sentence latine. A gauche se trouve, sous une niche en accolade, un bénitier orné d'un buste de la Mort que tient, non pas la faux classique, ruais l'aiguillon élue lui prête l'iconographie du moyen âge. Le phylactère qui contourne l'accolade de la niche porte ces mots : Je vous tue tous.

Sur la partie inférieure de la façade, un cartouche, du côté droit, porte une tête de mort, un autre des ossements, un autre des entrelacs. Sur tous les autres cartouches se détachent des personnages à mi-corps : un paysan la bêche sur l'épaule ; une jeune fille tenant une fleur ; un homme dé loi un rouleau à la main ; un mendiant, un prêtre, un bourgeois. Cette série d'images des diverses conditions humaines rappelle les danses macabres. On trouve une série analogue à l'ossuaire de Ploudiry.

Il faut remarquer encore, près de l'église de La Roche-Maurice, un calvaire dont les trois croix sont placées sur la clôture du cimetière. Les larrons portent des hauts-de-chausses à crevés.

Enfin, on aperçoit, au sommet de l'éminence que domine l'église, les restes presee informes du château.

(Par M. Lucien LÉCUREUX).

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