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- La Révolution -

LE DIRECTOIRE

Le gouvernement des "Patriotes Exclusifs"

(Avril 1798 au 9 novembre 1799)

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Une nouvelle installation des agents et adjoints aura lieu le 1er Floréal an 6 (20 avril 1798). La situation au niveau du canton de Saint-Michel-en-Grève est alors la suivante :

Le citoyen Yves LE BEAU est nommé président de la municipalité du canton.

Le citoyen  Pierre BOLO est commissaire provisoire au pouvoir exécutif.

St Michel : agent François LE GUERN / adjoint Michel CARRE.

Ploumilliau : agent Guillaume RIOU / adjoint Louis GEOFFROY.

Ploulech : agent François LE DANTEC / adjoint Jacques LE BARZIC puis Guillaume DONVAL.

Trédrez : agent Yves QUESSEVEUR (*) / adjoint Jacques LE LEVRIER.

A noter que le citoyen Savidan est le juge de paix du canton de Saint-Michel-en-Grève et le citoyen Jean Le Bourva est le greffier.

(*) on trouve plusieurs appellation : Quenven, Guenven, Guenveur, Quesseveur.  

Le 1er floréal an 6 (20 avril 1798)

« Séance publique et extraordinaire de l’administration municipale du canton de St Michel-en-Grève, tenue par les citoyens Le Beau président, Le Guern, Bolo et Bergot agents municipaux.

Absent le commissaire du directoire exécutif.

Vu la loi du 9 germinal an 5 qui fixe l’installation des administrations municipales au 1er floréal de chaque année, vu aussi les procès verbaux des communes de St Michel-en-Gève, Tredres et Ploulech en date du 10 germinal dernier dont lecture nous a été faite par le secrétaire :

1°) de celui de St Michel-en-Grève portant nomination du citoyen François Le Guern pour agent municipal de la dite commune et du citoyen Michel Carré pour adjoint.

2°) de celui de Ploulech portant nomination du citoyen Le Dantec pour agent municipal et du citoyen Louis Jacques Le Barzic pour adjoint de la dite commune de Ploulech.

3°) celui de Tredres portant nomination du citoyen Yves Quenven pour agent et du citoyen Jacques Le Levier pour adjoint de la dite commune de Tredres

Cette lecture terminé, le citoyen Le Beau président a requis les citoyens François Le Guern, Yves Quenven, François Le Dantec et Louis Jacques Le Barzic présents de prêter le serment dont la tenue suit : Je jure haine à la Royauté et à l’anarchie, je jure attachement et fidélité à la République et à la constitution de l’an trois. Lesquels ont individuellement prêté le serment ci-dessus référé et ont été instalés par le citoyen Le Beau, réservant d’instaler l’agent de Ploumilliau et son adjoint ainsi que les adjoint de St Michel et Tredres absents à la prochaine séance (le 9 floréal an 6) ».

 

Les élections nationales donnent cette fois çi une majorité jacobine (et non royaliste), le Directoire décide d’annuler au niveau national 98 élections et 45 candidats gouvernementaux sont déclarés élus, quoique ayant eu moins de voix que leurs concurrents ; les autres sièges restent vacants. C’est le coup d'Etat du 22 floréal an VI (4 mai 1798). Ces mesures arbitraires sont en fait la négation de la légalité républicaine et il semble que la Constitution de l'An III n’est plus qu’une fiction.

 

Le 2 prairial an 6 (21 mai 1798)

« Séance de l’administration municipale du canton de Saint-Michel-en-Grève, tenue par les citoyens Le Beau président, Le Guern, Le Dantec, Riou et Quenven agents municipaux.

Absent le commissaire du directoire exécutif.

Un membre ayant observé que le citoyen Louis Jacques Le Barzic adjoint municipal de la commune de Ploulech n’a pas l’âge requis au terme de la constitution pour exercer les fonctions attachées à la place d’adjoint. L’administration après avoir entendu le citoyen Le Guern pour commissaire du directoire exécutif, arrête de nommer un autre adjoint municipal de la commune de Ploulech au lieu et place du citoyen Le Barzic et procédant à la dite nomination, sur quatre suffrages, le citoyen Guillaume Donval a réuni trois suffrages. En conséquence, il a été proclamé par le président, adjoint municipal de la commune de Ploulech lequel a prêté le serment qui suit : Je jure haine à la Royauté et à l’anarchie, je jure attachement et fidélité à la République et à la Constitution de l’an trois, et a été installé dans les dites fonctions par le président entre les mains duquel il a prêté le serment.

Considérant que la place de trésorier de l’administration devenue vacante par la démission du citoyen Yves Riou du Gollot, l’administration nomme en son lieu et place le citoyen Yves Le Beau son président entre les mains duquel seront passées toutes les sommes dues à notre administration. En l’endroit, le citoyen Bolo, encien agent a déposé la somme de deux cent quatre vingt deux livres dix sols restant des comptes rendus par le citoyen Yves Riou du Gollot, encien trésorier laquelle somme de deux cent quatre vingt deux livres dix sols a été déposée entre les mains du citoyen Le Beau trésorier actuel. Vu les comptes rendus par les enciens administrateurs qui ont été membres de l’administration municipale nomme pour commissaires pour vérifier le dit compte les citoyens Le Dantec agent de Ploulech et le citoyen Geffroy adjoint de Ploumilliau ».

 

Le 13 prairial an 6 (1 juin 1798)

« Vu les roles de la contribution foncière, personnelle, mobiliaire et somptuaire de la commune de Ploumilliau pour l’an 4 ensemble la pétition des citoyens Nicolas Droniou pour lui et frère au pieds d’icelle ( ?). Le suit communiqué du département des Côtes du Nord ainsi que l’extrait des registres de recette du préposé du receveur général du départ des Côtes du Nord au quatrième arrondissement le tout murement considéré. L’administration après avoir entendu le citoyen Quenven pour le commissaire du directoire exécutif est d’avis que le citoyen Le Moyne préposé du receveur général à Lannion soit autorisé à recevoir des enfans de Droniou caution la dite somme de deux mille cent quarante huit françs quarante huit centimes numéraire métallique restant du sur les contributions foncières, personnelles, mobiliaires et somptuaires de la commune de Ploumilliau pour l’an 4, suivant l’echelle de proportion de notre département seulement ».

 

Le 15 prairial an 6 (3 juin 1798)

Un courrier envoyé par le commissaire du pouvoir exécutif près du tribunal correctionnel de l’arrondissement de Lannion et daté du 15 prairial an 6 parvient à l’administration municipale de St Michel-en-Grève : « Citoyen, informé qu’une lettre adressée à votre administration par le directeur du jury de cette arrondissement il y a deux décades ou plus, ne vous est pas parvenu, je m’empresse de réitérer la demande qu’il vous a faite, et la voici. Le nommé le Dicarcher de la commune de Ploumilliau est prévenu d’une tentative d’assassinat sur la personne du citoyen Tassel (Guillaume) agent de la commune de Ploubezre avant les dernières élections ; il nous est parvenu que ce Dicarcher est militaire, on le dit marin soit de l’âge de la réquisition ou entrant. Si ce fait est constant il ne serait pas justiciable des tribunaux ordinaires ; mais serait soumis à des lois particulières tant pour l’instruction que le jugement du délit dont il est prévenu aux termes de l’acte constitutionnel rappellé par la loi du 3 Brumaire an 4. Je vous prie en conséquence, citoyens administrateurs de prendre les renseignements nécessaires pour nous mettre en état d’assurer notre compétence ou de nous mettre à lieu de prononcer le renvoi de la procédure commencée devant un autre tribunal compétant et de nous délivrer en conséquence votre certificat. Salut et fraternité. Le Beaudour ».

 

Le 22 prairial an 6 (10 juin 1798)

« Séance publique tenue par les citoyens Le Beau président, Le Guern, Riou, Le Dantec et Quenven agents municipaux.

L’administration considérant que la mort vient de lui enlever le citoyen Jean François Le Méleder, commissaire du directoire exécutif près d’elle le 19 du courant après avoir entendu le citoyen Quenven faisant les fonctions du commissaire du directoire exécutif arrête d’écrire aux administrateurs du département des Côtes du Nord pour les informer de cet événement facheux et leur témoigner ses regrets ».

 

Le 30 prairial an 6 (18 juin 1798)

« Séance extraordinaire tenue par les citoyens François le Guern, agent municipal, faisant les fonctions de président en l’absence du citoyen Le Beau, Le Dantec, Guenven agents municipaux et Geffroy adjoint et Le Levier adjoints.

L’administration considérant que le citoyen Gabriel Jorand, locataire du presbitaire de Ploulech a contrevenu à presque toutes les clauses portées dans son adjudication, arrête de procéder à une nouvelle adjudication du dit presbitaire conformément à la publication faite hier par le citoyen Le Dantec agent municipal de la commune de Ploulech et procédant à la réception des enchéres le citoyen Le Bourva a fait valoir treize livres, le citoyen Le Neuder quatorze et le citoyen Pirre Grall vingt quatre livres et attendu que personne n’a fait enchère ci-après avoir su procéder une heure, l’administration après avoir entendu le citoyen Le Levier pour le commissaire du directoire exécutif l’a adjugé au citoyen Pierre Grall à la charge de se conformer dans son adjudication à celle du 2ème jour complémentaire an 5 concernant l’adjudication des presbitaires de Tredres et Ploulech. La dite adjudication portant ferme pour trois années. Le dit Grall a déclaré ne savoir signer ».

 

Un courrier envoyé par le bureau de police de Port-Brieuc et daté du 27 messidor an 6 parvient à l’administration municipale de St Michel-en-Grève et au commissaire du Directoire exécutif près de la dite administration : « Nous vous l’avons annoncé, citoyens, dans notre proclamation du 18 de ce mois. La volonté du gouvernement est de maintenir la tranquillité politique sur la vaste étendue du territoire de la GRANDE NATION, et d’employer tous les moyens de force et de puissance que les lois mettent à sa disposition. Le Corps législatif vient, citoyens, de manifester les mêmes intentions, en donnant au Directoire exécutif, par la loi du 18 de ce mois, la faculté de faire faire des visites domiciliaires, dont le but est de rechercher et arrêter les émigrés, les agents de l'Angleterre, les prêtres déportés rentrés, et ceux sujets à la déportation ; les égorgeurs, les brigands, les chefs chouans non soumis ou qui ont repris les armes. Cette mesure est importante, citoyens, elle est salutaire, elle mérite toute votre attention, vous devez l’exécuter avec zèle, et vous dépouiller de toute considération personnelle ; si quelqu’un de vous en était investi, ce serait, sous ce rapport, un sacrifice que vous devez à votre patrie pour assurer cette tranquillité politique qui est l’objet de tous nos vœux.

Nous vous déléguons donc le pouvoir, citoyens, qui nous est accordé par l’arrêté du Directoire exécutif du 19 messidor compris dans le bulletin des lois numéro 211, rendu pour l’exécution de la loi du 18 ; et pour que vous remplissiez mieux nos vues, nous vous requerons de vous assembler, au reçu de cette lettre ; vous tiendrez une séance secrette, et prendrez une délibération, sans désemparer, sur l’objet des visites domiciliaires : celles que vous déterminerez seront faites sur le champ. Vous nous adresserez des expéditions de votre arrêté et du procès-verbal des visites domiciliaires ; le commissaire du pouvoir exécutif, auquel cette circulaire est également et séparément adressée, rendra aussi compte de l’exécution. Les personnes que vous aurez fait arrêter, citoyens, seront déposées et écrouées dans les maisons d’arrêt les plus voisines, et vous nous adresserez toutes les pièces à la charge de ces prévenus.

Nous attendons de vous, dans ces circonstances, citoyens, un témoignage de votre patriotisme : nous saurons apprécier le dévouement des administrations qui s’empresseront de remplir les ordres du gouvernement. Nous vous prévenons, à cet égard, que son intention est que cette mesure soit exécutée avec la dignité qui convient à des fonctionnaires républicains. Qu’on ne prenne pas de-là occasion d’inquietter ou molester ceux qui, sincèrement attachés à la République, ne font des vœux que pour sa prospérité, ou ceux qui, paisibles et indifférens, s’ils n’ont pas le courage de la servir, sont au moins incapables de rien tenter contre sa gloire et sa sûreté. Salut et fraternité. Signé Denoual, Le Mée,…».

 

Le 30 messidor an 6 (18 juillet 1798)

« Séance publique tenue par les citoyens Le Beau président, Le Guern, Riou, Le Dantec et Quenven agents municipaux.

L’administration considérant qu’il est plus qu’urgent de terminer les comptes tant des charges locales que des percepteurs après avoir vû les comptes des citoyens Pierre Callegan, Le Neuder et Le Bricquir, arrête que la somme de quatre vingt deux livres quatorze sols sera payé au dit Callegan pour ses remises comme percepteur des contributions de la commune de Tredres pour les années 3 et 4 le déclarant aussi quite des charges locales de l’an quatre celle de cent quatre vingt livres pour les remises en qualité de percepteur des 3e et 4e , 5e  des contributions de l’an 5 de la commune de Ploumilliau au citoyen Le Bricquir.

Vu l’exposé du citoyen Yves Jacques Savidan, juge de paix de ce canton tendant à faire envoyer une expédition des deux procès verbaux des assemblèes primaires de ce canton à la legislature afin de prononcer sur la validité de l’une ou de l’autre assemblée. Après avoir entendu le citoyen Quenven, pour commissaire du directoire exécutif, arrête que l’on fera droit à la réouverture du dit Savidan se reservant à moins de consulter sur cet envoi demande dans six jours pour tout délais après quoi les expéditions seront faites à la diligence du greffier et envoyées à la legislature ».

 

Le 4 Thermidor an 6 (22 juillet 1798)

« Séance extraordinaire de l’administration municipale du canton de St Michel-en-Grève, tenue par les citoyens Le Beau président, Le Guern, Riou, Le Dantec et Quesseveur agents municipaux et le citoyen Geoffroy adjoint. Présent le citoyen Quesseveur faisant les fonctions de commissaire. Vu la loi du 18 messidor et l’arrêté du directoire exécutif du 19 du dit - vu pareillement l’arrêté du département des Côtes-du-Nord, concernant les visites domiciliaires pour la recherche et l’arrestation des émigrés, les agents de l’Angleterre, les prêtres déportés et rentrés - L’administration après avoir entendu le citoyen Quesseveur pour le commissaire du directoire exécutif - Arrête que chaque agent et adjoint sont chargés de la stricte exécution de la loi et des arrêtés précités chaqu’uns dans leur commune respective».

 

Dans une liste des citoyens qui « se sont enrollés dans la garde nationale de Lannion, postérieurement au départ de la 1ère compagnie pour St Brieuc le premier août 1798 », on retrouve parmi seize personnes citées le nom de François Le Bihan, 10 ans de Ploumilliau (Archives Côtes d'Armor 1L676).

 

Le 26 Thermidor an 6 (13 août 1798), le commissaire Grimault (nommé le 20 thermidor an 6 après le décès de Jean François Le Méléder le 19 Prairial an 6) du directoire exécutif du canton de Saint-Michel-en-Grève s’adresse au commissaire près de l’administration centrale des Côtes-du-Nord : « Citoyen, cy-joint l’extrait du procès verbal de mon installation avec six tableaux contenant les signataires des membres composants l’administration conformément aux ordre du ministre de l’intérieur. Je vous prie d’en adresser au Directoire exécutif et aux ministres de l’intérieur, de la justice, de la police générale, de la guerre et des finances, j’ai commencé à faire des … pour faire payer ce qui reste dû pour patente, pour l’an 5 et l’an 6.

La faiblesse et la complaisance du déffunt commissaire ont été telles qu’il n’a jamais fait à l’administration célébré la décade, ni établir des assemblées périodiques, ni annonces par le son de cloche, ni autrement, les jours et heures où on s’assemblait pour délibérer, de manière que les lois ne se publiaient pas et que le secrétaire ne pouvait rien expédier au bureau municipal qu’en faisant troter continuellement le commissaire de chez l’un agent chez l’autre. Le citoyen commissaire presque continuellement indisposé ou occupé comme percepteur de contribution dont ses héritiers doivent encore le versement chez le receveur de l’arrondissement ne paraissait que rarement à l’administration. Je vous observe de plus citoyen qu’actuellement les présidents, agents et adjoints, tous cultivateurs sont incapables, même de rien copier. J’ai l’avantage d’être aimé et estimé, de ces bons cultivateurs qui ne manquent pas de bonne volonté, ce qui me fait espérer que dans peu, je parviendrai à faire l’ouvrage arriéré à l’aide du secrétaire, le seul capable de m’aider. Salut et fraternité. Votre citoyen. Grimault ».  

 

Le 30 Thermidor an 6 (17 août 1798)

« L’administration considérant qu’elle n’a pas encore pu se procurer les instructions nécessaires pour remplir les états demandés par les départements des personnes non domiciliées dans ce canton mais qui y possèdent des propriétés et absentes du territoire de la République pour la formation de l’état général de tous les militaires susceptibles de la ...., ni relativement à la part qui comporte à la nation dans les fonctions matérielles ( ?)  échues et à échoir aux émigrés au Fructidor prochain pour répondre aux sus dits objets ».

 

Le 2 fructidor an 6 (19 août 1798), le citoyen Grimault, commissaire du directoire exécutif du canton de Saint-Michel-en-Grève, s’adresse au président et au commissaire du directoire exécutif de l’administration centrale du département des Côtes du Nord : « Citoyen, vous avez dû recevoir pour l’avant dernier courrier, extrait du procès verbal de mon installation du 20 thermidor avec 6 tableaux contenant les signatures des membres composants l’administration, avec invitation d’en adresser aux ministres de l’intérieur, de la police générale, de la guerre, de la justice et des finances.

En réponse à la lettre de l’administration centrale du 18 thermidor dernier, je m’empresse de vous apprendre que je n’ai pû parvenir que d’hier, à obtenir de la municipalité, la liste des citoyens assujettis au droit de patentes et qui n’ont pas encore payés pour l’an 5, où pour l’an 6, que les agents m’ont suppliés de tarder d’assigner les débiteurs jusqu’au 4 au soir, dans l’espoir de les voir tous aller payer, sous cette époque sans frais. Effectivement, plusieurs sont venus aujourd’hui m’inviter d’aller avec eux, chez l'enregistrateur, pour qu’il les ont expédié de suite. L’administration en égard à leurs réclamations verbales, en à exempté la plupart des amandes, pour cause d’indigence. Dès le 5, j’assignerai tous ceux qui n’auront pas encore payés. Je vais également vérifier l’état des recouvrements et versements faits par les percepteurs des contributions foncières personnelles du canton.

Les héritiers du deffunt commissaire ne m’ont encore remis, ni piéces, ni loix, ni circulaires relatives au commissariat. Le Morvan, juge de paix du canton de Prat, beau-frère de deffunt Le Méléder, continu la perception des contributions de Ploulech, commencée par ce dernier et doit encore au receveur de l’arrondissement où au percepteur actuel des contributions de l’an 5 et de l’an 6 à Ploumilliau, une somme de 460 et quelques francs, qu’avait également perçû Le Méléder à valoir aux contributions des deux sus dites années au dit Ploumilliau, il y à  8 mois, dans la fole prétention qu’il pouvait sans autorisation de la municipalité percevoir les contributions de telle commune qu’il eut voulu, même de toutes celles du canton, comme agent des contributions, dans le tems que ce sont des fonctions incompatibles.

Encore vu mois, et sous ce tems, j’aurai fait verser au trésor public toute espéce d’arriéré. Votre justice ne vous permettra pas de me refuser ce délai. Vous n’acquérerez jamais le droit de me traiter de négligeant ; je vous adresserai incessamment tous les états qu’à demandé l’administration centrale antérieurement à mon installation;  je fais aux agents quoi qu’occupés de leurs récoltes, s’assembler deux fois par décade, quoi qu’accoutumés à ne se rendre au bureau municipal, qu’une fois pour 15 jours afin de satisfaire à vos demandes.

Le son de la cloche annonce actuellement la célébration de la décade, la lecture des loix et les séances de l’administration.

Il ne nous est jusqu’ici venû presque personne, tout on est occupé de la récolte ; depuis mon installation, il n’est même venû personne demander des passe-ports ; j’espère que dès Vendemiaire, on viendra, les jours de décade, au moins entendre la lecture des loix et que nous fêterons d’une manière solennelle le 1er de l’an 7. Salut et fraternité. Grimault, commissaire du directoire exécutif ».

Les passeports sont distribués au compte goutte dans le canton de Saint-Michel-en-Grève (par le commissaire Le Meleder) et pour des périodes courtes (Archives des Côtes d'Armor 1L574) :

-        du 1er octobre au 11 octobre 98 :

. Queffelou Jean Marie (15 ans, cultivateur) de Tredres pour aller à Port Brieuc ;

. Morellec Jean (20 ans, cultivateur) de Saint-Michel-en-Grève pour aller à Port Malo ;

. Le Boubennec Pierre (66 ans, cultivateur) de Tredrez pour aller à Brest ;

. Jezequel François (57ans, cultivateur) de Ploumilliau pour aller à Brest ;

. Le Calvez guillaume (60ans, cultivateur) de Ploumilliau pour aller à Brest ;

. Doval Yves (48 ans, cultivateur) de Ploulech pour aller à St Pol de Léon.

-        du 31 octobre au 10 novembre 98 :

. Ropars Jean (19 ans, passager) de Ploulech pour aller à Tréguier ;

. Droniou Jean (31 ans, cultivateur) de Ploumilliau pour aller à St Malo ;

. Le Goff Guillaume (63 ans, cultivateur) de Ploumilliau pour aller à St Brieuc.

-        du 6 septembre au 23 septembre 98 :

. Calvez François (43 ans, meunier) pour aller à Guingamp ;

. Derrien Yves (56 ans, cultivateur) pour aller à Guingamp ;

. Perrot Yves (50 ans, cultivateur) pour aller à Guingamp ;

. Bihan Yves (22 ans, cultivateur) pour aller à St Brieuc ;

. Le Rumeur Mathurin (40 ans, marchand) pour aller à Guingamp ;

. Le Henaf Yves (50 ans, couvreur) pour aller à Landivisiau.

   

Le 20 thermidor an 6 (6 septembre 1798), le citoyen Yves-Marie Grimault sera nommé commissaire du pouvoir exécutif en remplacement de Yves Quesseveur, suppléant « L’administration après avoir entendu le citoyen Quesseveur suppléant du commissaire arrête que le citoyen Yves Marie Grimault sera reconnu dans sa sus dite qualité.... ».

 

Le 25 Thermidor an 6 (11 septembre 1798)

«L’administration et le commissaire Grimault commissaire du directoire exécutif, dans ses conclusions considèrent qu’elle ne doit négliger aucun moyen pour attirer les administrés à venir entendre la lecture des lois au chef-lieu du canton, à chaque décade et pour assister à ses assemblées périodiques et à  celles extraordinaires, à la célébration de chaque fête Nationale ainsi qu’à la lecture des ordres émanés des autorités constituées, tendants à l’exécution des lois - considèrent que le gouvernement n’a laissé à chaque commune une cloche que pour l’utilité publique - considèrent qu’il est utile aux administrés de savoir positivement quand s’assemblent les magistrats pour donner lecture des lois, et pour délibérer, pour qu’ils puissent s’instruire et faire, à temps des représentations qu’ils croiront utiles pour leurs intérêts - considèrent que l’administration départementale n’accorde qu’un très court délai aux concitoyens pour faire payer tout ce qui reste dû pour droit de patentes pour l’an 5 et l’an 6 - considèrent qu’il est instant d’examiner l’état de recouvrement des contributions des années 5 et 6.

Arrête : 1er que la cloche annoncera désormais la lecture des lois et autres objets, à chaque décade, pour dix heures du matin, au chef lieu du canton, en commençant à sonner demie heure avant, et que tous les administrés s’y rendront.

              2ème que chaque fête Nationale sera annoncée de même pour être également célébrée au chef-lieu ainsi que les assemblées périodiques fixées provisoirement à chaque jour de décade, et celles extraordinaires, comme également la lecture des ordres émanés des autorités constituées qu’aura besoin de faire chaque agent, aux habitants de la commune, dans l’intervalle d’une décade à l’autre, avec défense expresse de sonner aucune cloche pour annoncer l’exercice d’aucun culte, ni par conséquent de choisir exprès les fêtes de l’ancien calendrier, pour faire ces lectures, sous peines portées par les lois et que le dit arrêté sera publié dans chaque commune, dans le plus bref délai possible, pour avoir son exécution suivant la forme et teneur et qu’il sera en outre affiché dans la salle des séances de cette administration.

            3ème arrête que chaque agent rendra en ce bureau à la décade prochaine la liste des citoyens de la commune assujettis aux droits de patentes, pour les différentes listes être de suite remises au commissaire du Directoire.

            4ème arrête  également que les percepteurs des contributions des années 5 et 6 seront avertis de se rendre à la délibération de la prochaine décade trente du courant.

            5ème l’administration autorise et invite son commissaire de retirer du bureau de poste tous les paquets et toutes les lettres à son adresse et d’en faire de suite l’ouverture.

La dite séance extraordinaire tenue par les citoyens Le Beau, Le Guern, Riou, Le Dantec et Quesseveur agents municipaux présent le commissaire Grimault du Directoire exécutif.».

 

On peut noter que dans le canton, le clergé constitutionnel et ses ouailles, et, à plus forte raison, les partisans des insermentés, restèrent hostiles à ces manifestations, dont le but antireligieux leur a vite apparu. Les curés s’habituèrent difficilement à voir leurs églises transformées en salles de spectacles, et quelques-uns dont celui de Saint-Michel-en-Grève, protestèrent publiquement contre les chants et les discours qui y retentissaient. Le commissaire de Saint-Michel-en-Grève signale d’ailleurs, en décembre 1798, cette opposition religieuse : « le peuple est divisé en conformistes et en non-conformistes  aussi attachés à la religion qu’à la vie . La plupart témoignent de l’éloignement pour les fêtes décadaires, croyant y voir la perte prochaine des exercices du culte catholique. L’idée qu’il n’y aura plus de prêtres dans quelques années révolte tous les cultivateurs ».

 

 

23 fructidor an 6 (9 septembre 1798)

Séance extraordinaire tenue par les citoyens Le Beau président, Guillaume Riou, Yves Genveur ( ?), François Le Dantec et François Le Guern, agents municipaux . Présent le commissaire du directoire exécutif : « L’administration ou son commissaire dans ses conclusions, considèrent que suivant les lois, nul n’a le droit d’enseigner aucune doctrine, ni aucune science, ni dans les maisons destinées pour recevoir des élèves, ni chez les particuliers, sans son approbation et sans avoir prêté devant elle le serment civique ; considérant que la patrie appelle à grands cris les militaires rentrés dans leurs foyers, sans infirmités pour reprendre le service et que ceux qui ont obtenu des congés absolus, en doivent la représentation ; considérant que le temple décadaire sert aussi à l’exercice du culte catholique et que par conséquent, on doit fixer positivement, aux ministres du culte les heures sous lesquelles, ils doivent avoir finis leurs fonctions, les décadis et les jours de fêtes nationales pour passer de ce, on puisse user pour la lecture des lois et autres cérémonies :

Arrête 1°) Que chaque agent fera connaître dans la commune à tout instituteur où institutrice, ou professeur d’une morale quelconque, enseignant chez les particuliers ou ailleurs, que s’ils continuent sans avoir au préalable prêté le serment civique et en un mot faits leurs soumissions dans les formes légales au bureau municipal, ils seront poursuivis suivant les rigueurs des lois.      

Arrête 2°) Que chaque agent remettra dans une décade au commissaire du directoire, les noms des militaires rentrés dans leurs foyers par commune.

Arrête 3°) Que le citoyen Bahic, curé assermenté à Saint Michel, officiera de meilleure heure, les jours de décade ou des fêtes nationales, de manière que l’administration puisse disposer du temple dès dix heures du matin, et que copie du présent arrêté, sera adressé dans le jour au dit Bahic pour qu’il ne puisse prétendre cause d’ignorance ».

 

Le 2 Vendémiaire an 7 (23 septembre 1798)

« L’administration considérant que la maison de François Remond Pitrée en la commune de Trédrès, sert de corps de garde à la troupe cantonnée sur la côte maritime de la dite commune, canton de St Michel-en-Grève, depuis trois ans passés, depuis le 12 pluviôse dernier, et que l’administration centrale Côtes-du-Nord, par la lettre du 16 pluviôse an 4, adressée à cette administration, en accusant la réception de la pétition du dit Remond du 12 dit mois de pluviôse an 4 faisait espérer l’obtention à ce dernier du paiement du loyer de la même maison pour un an, … fixé a quinze livres par an et qu’il n’a rien obtenu jusqu’à faisant droit sur ses réclamations verbales – arrête que l’administration centrale sera invitée à faire payer au dit Remond les trois dernières années  échues pour lesquelles il est dû une somme de 45 livres en numéraire métallique, et que pour cet effet, il sera délivré expédition du présent arrêté au dit Remond».

 

Le 9 Vendémiaire an 7 (30 septembre 1798)

« - Vu les plaintes portées au Bureau municipal par le commandant de la troupe cantonnée à St Michel-en-Grève, ainsi que par les militaires qui y sont casernés – considérant qu’effectivement, le toit de la maison servant de caserne manque tellement de réparations, ainsi que les portes, volets et vitrages des fenêtres de la même maison qu’on y est plus à l’abri de l’intempérie de l’aire et qu’aussi on est réduit à loger la troupe chez les habitants de la ville, que les réparations n’ayant été faites. – Considérant que cette maison est un édifice national et qu’il importe de le réparer pour servir pour continuation de caserne, attendu que le chef-lieu de canton de St Michel est situé sur la grande route de Lannion à bord attenant à la mer ayant à la proximité des batteries et autres postes qui nécessitent toujours en temps de guerre le séjour d’une force armée considérable et une surveillance active de la part des autorités constituées (ce qui sera sans doute en cas qu’on vienne à réduire les cantons ) conserve de préférence St Michel pour chef-lieu, plutôt que le bourg de Plestin, éloigné de la grande route et de la mer et situé sur des confins du département des Côtes-du-Nord, et attenant à celui du Finistère dont il n’est éloigné que d’un demi quart de lieu. L’administration considérant tout ce que …. Arrête qu’extrait de la présente sera adressée à l’administration centrale pour la prier de faire faire réparer incessamment la maison servant actuellement de caserne à la troupe cantonnée au dit St Michel, comme étant le seul lieu qui y soit propice au casernement.

- Considérant en second lieu que le citoyen Grégoire receveur des héritiers Le Pelletier n’a pas pu légalement enlever la charpente et le toit des halles de la ville de St Michel-en-Grève sans l’autorisation de l’administration municipale d’après le décret de l’assemblée nationale du 15 février 1790, qui donne aux administrations la surveillance et la police sur ces pareilles édifices destinés à l’usage et à l’utilité publique. Considérant qu’il est instant de faire rétablir ces halles en même et pareille état qu’elles étaient avant leur démolition que le dit Grégoire les a fait démolir sous le faux et vain prétexte que le défunt Le Pelletier était seigneur de fief au dit St Michel-en-Grève et qu’en cette qualité il s’en prétendait le propriétaire, arrête qu’extrait de cette délibération, lui sera adressé pour qu’en cas de refus de sa part de rétablir les mêmes halles dans six mois. En même et pareil état qu’elles étaient avant leur démolissement, il y serait contraint par toutes les voies de droit».  

 

Le 10 vendémiaire an 8 (2 octobre 1798), un courrier de Guingamp concernant l’organisation de la compagnie franche de l’arrondissement de Lannion parvient à l’administration municipale de Saint-Michel-en-Grève : «A l’administration municipale de St Michel-en-Grève et au commissaire du directoire exécutif près d’elle. Citoyens, l’administration centrale m’a chargé par arrêté du 2e jour complémentaire d’organiser la compagnie franche de l’arrondissement de Lannion, dont votre canton fait partie. Elle sera de 200 hommes, les 200 hommes seront pris parmi les militaires rentrés dans leurs foyers pour congé absolu, et parmi tous les jeunes gens qui au 1er vendémiaire courant avaient vingt ans, mais qui a la dite époque n’en avaient pas 25 ans révolus. On prendra de préférence ceux qui sont par eux mêmes soit par leurs parens, ont de la fortune en biens fond, ou en mobilier . C’est à nous, citoyens à régler avec l’exactitude et l’impartialité qui caractérisent les Républicains, cette liste de jeunes gens . Vous y comprendrez ceux qui font partie de la colonne mobile actuelle, comme ceux qui sont dans leurs familles. La colonne mobile sera licenciée aussitôt que la compagnie franche sera sur pied parce que celleci, uniquement destinée au même service, la remplacera . Vous trouverez cy joint des imprimés pour faciliter votre travail. La colonne d’observation est destinée à faire connaître de quelle utilité le jeune homme est chez lui, s’il a ou s’il a eu des frères au service de La République ; les conscrits mariés avant le 23 nivose dernier ; les réquisitionnaires et autres militaires mariés avant le 1er germinal an 6 ne doivent pas être portés sur la liste mais aucune infirmité n’en exempte. Les infirmités seront constatées et jugées postérieurement.

L’administration centrale prescrit de n’apporter aucun délai dans la formation des Compagnies franches. Je vous invite donc à vous occuper du tableau aussitôt la réception de la présente, et à le déposer dans les trois jours qui suivront, arrêté et justifié par vous, et cacheté à mon adresse, entre les mains du secrétaire de l’administration de Lannion, qui en donnera reçu. Je désignerai ensuite les jeunes gens que votre canton doit fournir d’après la répartition faite par l’administration centrale. Elle juge àpropos que l’on garde le silence sur cette mesure jusqu’au moment de la désignation ; et je vous en préviens en conséquence.

Je compte trouver dans tous les renseignements qui ne seront fournis cette vérité exacte sans laquelle on ne peut opérer avec equité ; je ne dois pas vous dissimuler en même temps que si je m’appercevais que l’insouciance ou la partialité en avait écarté quelqu’un, je le signalerais avec empressement à l’autorité supérieure et je ferais mes efforts pour déjouer les …particulières. Salut et fraternité. B. Deyars. Il y a erreur cydessus, en ce que les conscrits mariés depuis le 23 nivôse an six sont sujet à être portés sur la liste : ceux là seuls en sont exempts qui sont mariés antérieurement ». 

 

Le 19 Vendémiaire an 7 (10 octobre 1798)

«L’administration considérant que l’ancien presbytère, édifice national servait actuellement de caserne manque tellement de réparation qu’il n’est plus possible d’y loger la troupe sans l’exposer à l’intempérie de la mauvaise saison puisqu’on y est plus à l’abri de la pluie, arrête que les militaires qui composeront le cantonnement de St Michel seront provisoirement loger dans l’en bas de la maison dont les chambres sont occupées par les bureaux de l’administration, pour éviter de déloger des particuliers pères de familles, et qu’extrait de la présente sera adressé à l’administration… ».

 

Un texte de loi votée par le corps législatif sur une contribution sur les portes et fenêtres parviendra au cours du mois de frimaire an VI, mais ne sera mis en œuvre qu’un an plus tard. Ce texte d’ailleurs n’est que la nouvelle mouture d’un impôt ancien qui existait déjà sous l’Ancien Régime dans certaines régions de France, à une époque où le nombre et la taille des fenêtres était considéré comme signe extérieur de richesse. La municipalité de St Michel se doit de dresser les états des portes et fenêtres dans la commune On peut imaginer le travail que cela représentait pour l’agent du fisc. Car s’il est assez aisé d’effectuer le tour d’un bourg ou même de dresser un inventaire sérieux en ville, de « toutes les portes donnant sur les rues, cours et jardins… », faire un relevé dans la campagne était une autre affaire. Comme les étables, granges et bergeries sont exemptées, comment va-t-on considérer le bâtiment où les hommes cohabitent avec les animaux ? Et la chose n’est pas rare à l’époque. Aujourd’hui, on découvre dans nos campagnes de nombreuses portes et fenêtres qui ont été murées. Certaines le sont pour se soustraire au paiement du nouvel impôt. 

 

Les derniers jours de 1798 sont dominés par la frayeur qu’inspirent les chouans et, sans doute également, des éléments incontrôlés pratiquant le banditisme. Pour lutter contre eux, l’on en arrive à créer des colonnes mobiles, issues de la garde nationale par réquisition, qui se porteront dans les lieux ayant besoin de leur concours.

 

30 Frimaire an 7 (20 décembre 1798)

« S’est présenté le commissaire du directoire exécutif lequel a requis que l’administration écrive de suite au commandant de la garde nationale, pour l’inviter à insister sur l’exécution ponctuelle de son arrêté du 19 présent mois, publié le même jour et approuvé par l’administration centrale Côtes du Nord, suivant sa lettre du 26 aussi présent, mais relatif à la police et à la sûreté de l’arrondissement du canton et à nous apprendre exactement les contraventions au même arrêté dont il lui sera adressé une expédition s’il fait ne l’a pas été déjà.

2°) Que le même commandant soit invité de plus conformément à l’arrêté de l’administration centrale du 29 Brumaire dernier ; en égard aux circonstances critiques où nous nous trouvons puisque les ennemis de la République cherchent à renouer le chouanage, à commander en exécution des articles 2 et 3 du dit arrêté de l’administration centrale une patrouille par commune de 6 ou 10 hommes pour roder continuellement sur les points qui lui seront désignés, depuis 6 heures du soir jusqu’à 6 heures du matin journellement avec un homme nuit et jour de garde au clocher de chaque bourg, provisoirement et jusqu’à ce qu’on ait acquis la certitude que le service de la garde nationale, se fait régulièrement dans chaque section par escadre ( ?), aux termes de l’arrêté du dit du 19 présent mois.

Le même commissaire requière :

3°) Que l’administration avise de suite, aux moyens de mettre à exécution la loi du 4 Frimaire présent mois, portant établissement d’une contribution sur les portes et les fenêtres et que elle procède ou fasse procéder par des commissaires qu’elle nommera de suite, à l’état des dites portes et fenêtres dans tout son arrondissement.

4°) L’exécution de la loi relative à l’assiette, à la répartition et au recouvrement de la contribution foncière de l’an 7, et qu’en conséquence il soit nommé dans la décade et désigné des officiers municipaux et des répartiteurs pour des opérations relatives. De la nomination desquels il lui sera délivré des expéditives pour notifier aux citoyens y désignés, dans les délais prescrits par la dite loi et a signé. Grimault ».    

 

Fin 1798, le commissaire du Directoire exécutif prés de l’administration municipale rappellera l’obligation de livrer les armes et les munitions détenues par les particuliers. Les armes et les munitions seront-elles livrées ? Il est permis d’en douter.

 

29 nivôse an 7 (18 janvier 1799)

« Séance publique de l’administration municipale de St Michel-en-Grève, tenue par les citoyens Le Beau, président, Le Guern, Riou, agents municipaux et Le Levrier, adjoint. Présent le commissaire du directoire exécutif . L’administration considère que l’avoisinement du canton de Plouaret où l’on est à la poursuite des ennemis de la Révolution pourrait jeter sur son territoire quelques émigrés ou prêtres réfractaires ou chouans et voulant éviter que son canton serve de repaire à de pareils scélérats, oui, le commissaire du directoire exécutif le requérant, arrête que le commandant de la garde nationale sera requis de faire commander dès le 2 pluviôse, dix heures du soir, pour se rendre au corps de garde de St Michel où le commandant de la troupe y cantonné les dirigera pour faire des patrouilles dans les parages du canton qu’il jugera les plus susceptibles. Arrête en plus qu’un extrait du présent sera délivré tant au commandant de la garde nationale qu’au capitaine commandant la troupe de ligne actuellement dans les différents postes de notre arrondissement ».

 

Le 1er Floréal an 7 (20 avril 1799)

« Vu la loi du 7 Germinal an 5 qui fixe l’installation des administrations municipales au premier Floréal de chaque année. Vu aussi le procès verbal de l’assemblée provisoire du canton de St Michel-en-Grève en date du premier et deux Germinal dernier portant nomination du citoyen Yves Derrien, père, de Ploumilliau pour président de l’administration municipale de ce canton. Vu également les procès verbaux des assemblées communales dont lecture nous a été donnée par le secrétaire :

1° : celui de St Michel-en-Grève, portant nomination du citoyen François Le Guern pour agent municipal de la dite commune ;

2° : celui de la commune de Ploulech portant nomination du citoyen François Le Dantec pour agent municipal de la dite commune ;

3° : celui de la commune de Ploumilliau portant nomination du citoyen Mathias Kaubrey ( ?) pour adjoint municipal de la dite commune ;

4° celui de la commune de Trédrès portant nomination du citoyen François Daniel pour adjoint municipal de la dite commune.

Les dits procès verbaux en date du 10 Germinal dernier. Les citoyens ci-dessus dénommés ont individuellement et à haute voix prêté entre les mains du citoyen Le Beau le serment suivant : Je jure haine à la Royauté et à l’anarchie, je jure attachement et fidélité à la République ».

 

2 Floréal an 7 (21 avril 1799)

« Vu la loi du 26 Fructidor an 7 qui fixe la contribution foncière de l’an 7 pour les 99 départements de la France à deux cent dix millions. L’article 1 de la loi du 7 Brumaire an 7 qui fixe le contingent du département des Côtes-du-Nord à la somme de 1,792,300 francs. Répartition de la contribution foncière de l'an 7 entre les 4 communes du canton conformément aux lois et la lettre instructive du département des Côtes-du-Nord, en date du 16 Germinal dernier et après avoir vu le mandement de l’autre part portant dix sept mille deux cent quarante trois francs de principal. La répartition de la dite somme a été arrêté ainsi que suit :

- St Michel-en-Grève : mille deux cent treize francs vingt trois centimes, ci :           1213f 23c

- Ploumilliau : neuf mille cinq cent soixante trois francs soixante cinq centimes, ci :   9563f 65c

- Ploulech : trois mille quatre cent quarante huit francs soixante centimes, ci :         3448f 60c

- Trédrez : trois mille dix sept francs cinquante deux centimes, ci :                        3017f 52c                                                                                                                          -------------      

                                                                                                             Total :  17243f     »

 

14 Floréal an 7 (3 Mai 1799)

« S’est présenté le commissaire du directoire exécutif soussigné, lequel a lu et  déposé sur le bureau d’ordre du citoyen Lambert, commandant du septième arrondissement portant injonction à l’administration de désigner cinq citoyens pris sur toutes les communes du canton, suivant la population de chaque et avec les qualités requises, pour compléter le contingent du même canton, pour le service des colonnes mobiles du département des Côtes-du-Nord, sommant le présidant et les agents des communes présents de les désigner de suite et d’adresser aux sept des réquisitions pour qu’ils se rendent le quinze du même mois au bureau du citoyen Féyer ( ?), commissaire du canton de Lannion sous huit heures du matin sous les peines de droit. Grimault ».

 

20 Floréal an 7 (9 Mai 1799)

« Le commissaire du directoire exécutif, ayant connaissance que le contingent demandé de ce canton, consistant en sept hommes pour le service des colonnes mobiles du département des Côtes-du-Nord n’est pas encore fourni au complet les hommes propres au service militaire, sans infirmités, ni inconnues dites, propriétaires, sans être chefs de ménage, domestiques, ni ouvriers sans fortune, considérant que suivant la loi et les ordres du citoyen Lambert commandant du 7ème arrondissement militaire, chargé de l’organisation des colonnes mobiles, l’administration doit, séance tenante désigner et lancer les réquisitions pour faire marcher les hommes les plus désirés, pour ce service, sans être des plus utiles à l’agriculture. Somme le président et tous les agents présents de compléter le dit contingent sans distinction de communes, ni de biens de l’agriculture. L’exige sous peine de rester seuls et personnellement responsables de tous les mauvais événements qui résulteraient de leurs refus. Requérant dans le jour une expédition du présent et de la réponse, si on lui en fait. A signé. Grimault. »

NDLR : la répartition est la suivante : 4 de Ploumilliau, 1 de Trédrez, 1 de Ploulech et 1 de St Michel-en-Grève

 

En fait, comme le montre le courrier critique du commissaire du directoire exécutif du canton de Saint-Michel-en-Grève, il semble que se soient des jeunes sans fortune (au lieu de propriétaires) qui se soient portés volontaires dans le canton de Saint-Michel-en-Grève.  « Extrait du registre des délibérations de l’administration municipale du canton de Saint Michel en Grève où est écrit ce qui suit. Du 20 floréal an 7. Le commissaire du directoire exécutif ayant connaissance que le contingent demandé de ce canton consistant en sept hommes pour le service des colonnes mobiles du département des Côtes du Nord, n’ont pas encore fourni au complet en hommes propres au service militaire sans infirmités, ni incommodités, propriétaires sans être chefs de mènage, domestiques ou ouvriers sans fortune. Considérant que suivant la loi et les ordres du citoyen Lambert commandant le 7ème arrondissement militaire chargé de l'organisation des colonnes mobiles, l’administration doit séance tenante désigner et lancer les réquisitoires pour faire marcher les hommes les plus désirés pour ce service sans être des plus utiles à l’agriculture, somme le président et tous les agents présents de compléter sans désemparer le dit contingent sans distinction de commune si le bien de l’agriculture l’exige sous peine de rester seuls personnellement responsables de tous les mauvais événements qui résulteraient de leur refus. Requérant dans le jour, une expédition du présent et de la réponse si on lui en fait et à signé Grimault, commissaire du directoire exécutif » (Arch. Côtes d’Armor 1L683).

 

Un courrier est envoyé par Grimault, commissaire du directoire exécutif du canton de Saint-Michel-en-Grève, aux administrateurs du département des Côtes-du-Nord : « St Michel, 21 floréal an 7 de la République française.

Le commissaire du directoire exécutif, près de la municipalité du canton de Saint Michel en Grève aux administrateurs du département des Côtes du Nord.

Citoyens, en exécution de mon réquisitoire dont extrait cy-joint le nombre des sept hommes demandés pour son contingent, pour le service des colonnes mobiles de ce département, en citoyens propres au service propriétaires, de l’âge de 18 à 25 ans sans être chefs de ménage, ni domestique, ni simples ouvriers et sans avoir aucune maladie de peau, ni autres. Ils ne manquent que de gout, pour le militaire, aussi ont-ils présentés des volontaires, propres au service, quoique sans fortune, sur lesquels on a de concert avec eux, lan de nouveaux réquisitoires, pour la forme qui serviront la République fidèlement et de bon cœur, aux dépens de ces riches égoistes. Je n’ai pas crû de voir m’opposer à ces remplacements, pour éviter des mécontentement de part et d’autre. Salut et fraternité. Grimault » (Archives Côtes d'rmor 1L683) .

 

La loi du 6 prairial an VII établissent une subvention extraordinaire de guerre sur les contributions foncières, personnelles, mobiliaires, somptueuses et des portes et fenêtres.

 

Le 19 Prairial an 7 (7 juin 1799)

«Vu le mandement de la contribution personnelle et mobiliaire de l’an 7, nous adressé par l’administration centrale du département des Côtes-du-Nord en date du neuf Prairial du courant portant en principal dix huit cent douze francs et en centimes additionnels trois cent dix sept francs dix centimes, avons réparti le principal sus dit, de dix huit cent douze francs entre les quatre communes de notre canton ainsi qu’il suit à savoir pour la commune de : Ploumilliau, neuf cent vingt francs (920 F) ; pour celle de Ploulech, trois cent soixante dix sept francs (377 F) ; pour celle de Trédrès, trois cent soixante cinq francs (365 F) ; et pour celle de St Michel-en-Grève, cent cinquante francs (150 F)».

«L’administration considérant que le poste de St Michel-en-Grève se trouve inpourvû, attendu le départ du détachement de la troupe de ligne, considérant  néanmoins qu’il est instant de faire faire un service actif au dit poste, arrête que le citoyen Le Bevesque capitaine de la compagnie de Tredres et St Michel fournira le nombre de cinq hommes par vingt quatre heures pour y faire le service comme le faisait la troupe de ligne jusqu’au vingt trois du courant ; arrête au  ..... qu’extrait du presant sera adressé au Commandant de la garde nationale afin qu’il ait à faire fournir à tour de rang par les compagnies du Canton le dit poste comme il est dit ci-dessus dans se jour et au commandant dans les vingt quatre heures . Par le secrétaire de notre canton. Le dit arrêté aura lieu jusqu'à nouvel ordre... ».  

 

30 Messidor an 7 (18 juillet 1799)

« S’est présenté le soussigné commissaire du directoire exécutif le quel voulant donner à la célébration des fêtes commémoratives des quatorze juillet, dix août, neuf thermidor et dix huit fructidor, le plus de solennité possible, fixée par l’administration aux dix thermidor prochain où il se propose de réunir les citoyens et citoyennes en grand nombre pour leur rappeler les dispositions d’une infinité de lois à ceux inconnus à défaut de venir entendre la lecture des lois au temple décadaire à chaque décadi, requière :

1°/ Que le dit jour dix thermidor, la garde nationale assiste en la totalité en armes.

2°/ Que tous les fonctionnaires publics soient prévenu de s’y rendre, instituteurs, assesseurs et autres.

3/ Que les ministres du culte soient également prévenus d’officier de meilleure heure qu’à d’ordinaire, pour que ceux qui suivent leur culte se rendent également au temple décadaire sous onze heures au plus tard, et qu’en un mot, les individus de toutes les opinions se réunissent pour la célébration de ces fêtes et pour former des vœux pour la prospérité de la République et fraterniser, en déposant sur l’hôtel de la patrie pour toujours, tout sujet de mécontentement et pour ne plus se considérer comme de vrais frères tous zélés partisans de la République. Grimault ».

 

8 Fructidor an 7 (25 août 1799)

« Le même commissaire a sonné le président et les agents municipaux présents, de remplir l’état nominatif des parents d’émigrés, leurs alliés, des cy – devant nobles compris dans les lois des 3 Brumaire an 4 et 6 Frimaire an 6, des aïeuls, aïeules, pères et mères des individus sans être nobles ni parents d’émigrés, sont connus pour faire partie des rassemblements ou  bandes d’assassins et de ceux qui seront convaincus de leur avoir donné asile domiciliés ou par fois ( ?) dans le canton leur déclarant qu’il leur avait fait la même sommation verbalement le 30 thermidor dernier infructueusement. Qu’en conséquence, s’ils s’abstiennent dans leur refus, il les considère d’avance et de droit comme responsable de tous les événements et malheurs qui résulteraient de l’exécution de la loi du 24 Messidor dernier sur la répression du brigandage et a signé. Grimault ».

 

Le 10 Fructidor an 7 (27 août 1799)

« S’est présenté le même commissaire, lequel a déposé sur le bureau une lettre du commandant de la garde nationale où se trouvent inclus autre lettre du Beau, capitaine d’une compagnie, les deux en date de aujourd’hui 10 Fructidor avec deux billets du citoyen Mons ( ?) chef de la batterie du Dourven en Trédrès. L’un du cinq, l’autre du sept aussi présent mois. Suivant lesquelles pièces, les citoyens y dénommés auraient refusés de se rendre au dit poste du Dourven quoique commandé de la part du dit Le Beau, capitaine, pour son service de vingt quatre heures. Requérant que le président présent assemble incessamment les agents municipaux pour condamner les mêmes citoyens de payer au trésorier de la municipalité une somme égale à la valeur de deux journées de travail sans excepter le nommé Jacques Bergot lequel est prévenu d’avoir abandonné le poste. Signé Grimault ».

 

Le 20 Fructidor an 7 (6 septembre 1799)

« S’est présenté le commissaire du directoire exécutif lequel requérait que le président et les agents ou adjoints municipaux :

1° : écrivent à l’administration centrale que malgré que nous ayons informé à Lambert, commandant des Côtes, qu’il doit nous délivrer des munitions aux fins de la circulaire du département du 1er Thermidor dernier, il nous a répondu par lettre du 21 même mois, qu’il ne peut nous en donner et que par conséquent nous en manquons encore ;

2° : qu’ils remplissent ou donnent les renseignements nécessaires pour remplir l’état demandé des défenseurs de la patrie actuellement à l’armée ;

3° : celui de ceux de retour dans leurs foyers ou absents de leurs corps ;

4° : celui de ceux présumés morts ;

5° : qu’ils remplissent l’état des militaires officiers ou soldats, de retour dans leurs familles avec des congés absolus à raison de blessures ou infirmités, qui les mettent en droit de prétendre à des secours provisoires ou des pensions ;

6° : qu’ils fournissent également des instructions pour remplir l’état des ruisseaux, rivières, moulins ou usines de notre canton ;

7° que chaque agent fasse publier, que le vingt neuf de ce mois, se tiendra à St Michel-en-Grève une foire de  bestiaux de toute espèce et de toutes espèces de marchandises ;

8° : que chaque agent annonce également la fête du 1er de l’an huit, 1er Vendemiaire prochain et que pour la célébration de cette fête, il soit ordonné au commandant de la garde nationale de faire assembler toutes les compagnies en armes ce jour-là au dit St Michel, que tous les fonctionnaires publics soyent prévenu, qu’ils doivent s’y rendre, qu’il soit arrêté et annoncé qu’il y aura au moins des danses dans l’après-midi, que l’administration paiera un sonneur qui sera également prévenu à cet effet. Signé Grimault ». 

« Le même commissaire requière que le président et les agents municipaux présents arrêtent et fassent notifier aux ex-maires, ex-officiers municipaux et ex-adjoints, ex-agents qu’ils ayent à rendre compte de leurs gestions et à déposer au bureau municipal les lois et autres titres, papiers et effets attachés aux places et non aux personnes, où qu’ils ... avoir rendus des comptes définitifs et avoir reçu..... et due décharge, le tout dans une décade, sous peine d’être poursuivis, condamnés à leurs frais, suivant les lois, à rendre les dits comptes. Signé Grimault ».  

 

Le 27 Fructidor an 7 (11 septembre 1799)

«S’est présenté le citoyen Grimault, commissaire du directoire exécutif près cette municipalité lequel en égard aux efforts que font actuellement les royalistes, les déserteurs, les émigrés, les chouans et autres malveillants pour tacher d’insurger les habitants des campagnes en assassinant les républicains les plus probes et en dévastant les propriétés de ceux qui s’opposent à leurs projets criminels, croyant parvenir par là à dégoûter le peuple du gouvernement républicain et rétablir la royauté en France requiert :

1er : que l’administration soit extraordinairement assemblée dès demain huit heures du matin pour autoriser son trésorier à faire réparer de suite les fusils mis en réquisition pour le service des postes du Dourven et de St Michel de manière que les gardes nationaux puissent les utiliser …… au besoin ;

2ème : que la même administration autorise le même trésorier et lui enjoigne de pouvoir à chaque compagnie de garde nationale d’une caisse et à payer pour instruire les tambours jusqu’à concurrence de soixante quinze francs par an. – Lui accordé pour de pareille fourniture.

3ème : qu’elle fasse prévenir le commandant de la garde nationale que lui dit commissaire va mettre à la disposition de chaque capitaine un nombre suffisant de cartouches et balles dont on pourra … partie au besoin à défaut de fusils de calibre suffisamment pour le service du poste de Saint Michel et des autres points de l’arrondissement du canton parce que les capitaines en accuseront la réception au même commissaire et lui justifieront l’emploie qu’ils auriont fait et du faire et s’abstiendront d’en délivrer dans aucun cas à ceux qu’ils sauraient avoir des armes ou munitions qu’ils n’auraient pas déclarés au Bureau municipal sous le trente de ce mois requéreront en conséquence que la municipalité fasse commander à chaque capitaine de se rendre le plus tôt possible à Lannion accompagné ou non accompagné à leur volonté où il leur sera délivré des cartouches sus dites, leur déclarant qu’en cas de refus ou de retardement de sa part les … vu des autres ils répondront personnellement des événements quels qu’ils soyent, qu’à cet effet en égard à l’urgence, il va instruire de suite l’administration centrale de ses suites et diligences et a signé… ».

Un état des jeunes gens du canton de Saint-Michel-en-Grève requis pour entrer les premiers dans les compagnies Franches est établi le 1er brumaire an 8 (23 octobre 1799) (Arch. Côtes d’Armor 1L682). On trouve :  

 

 

Père / Mère

Fortune

St-Michel

Yves Poëns

Nicolas /Anne Baleo

Fermier aisé

Ploulech

François Marie Carluer

Pierre/Anne Callenec

600

 

Jacques Le Querec

(propre à être sous-officier)

Guillaume/mère morte

1500

Trédrez

Louis Le Carluer 

François/Anne Callenec

600

 

Mathieu Menou

 

400

 

Christphe Le Meur

Jean/Catherine Daniel

400

Ploumilliau

Christophe Riou

Jean/Jacquette Bourva

2400

 

Louis Geffroy

Louis/Mrgte Dagorn

2400

 

Guillaume Droniou

(propre à être sous-officier)

Yves/Guyomar

300

 

Jean Prat

Jean/Marie Huon

100

 

Jean Marie Meurou

René/Mrgte Martin

100

 

Jean Oger (Auger?)

Noël/ .

100

 

Un courrier envoyé par le commandant du 7 arrondissement des Côtes du Nord de Paimpol et daté du  23 brumaire an 8 (14 novembre 1799) à l’administration et commissaire du Directoire exécutif du Canton de Saint Michel en Grève : «Citoyen, chargé par le général de division Casabiane Commandant la subdivision des Côtes du nord, et conformément à l’arrêté de l’administration centrale du 18 brumaire de faire arrêter tous les pères, mères, aïeuls des individus faisant partie des brigands armés, et surtout de ceux qui ayant déjà profité de l’amnistie, ont violé leur serment de soumission et de fidélité à la république en reprenant les armes contre elle.

Je vous invite à me faire connaître dans le plus bref délai les noms des familles dans lesquelles il y aurait des individus faisant partie des brigands, vous aurez soin de me désigner ceux des membres des dites familles dont les mauvais principes sont les plus connus afin qu'ils soient de préférence arrêtés.

Cette mesure ayant pour but de réprimer le brigandage affreux auxquels se livrent les bandes d’assassins qui désolent ce département… ».

 

Un ETAT GENERAL fourni par le commissaire du Directoire exécutif près de l’Administration du canton de Saint-Michel-en-Grève en exécution de la loi du 1er brumaire an 7, donne pour Saint-Michel-en-Grève les citoyens assujettis à la Patente de l’an 8 :

Nom

Evaluation

des commerce

Fixation des droits

 de Patente dûs

Yves Guégan,

marchand de fil

10 f

6 f

Théodore Guégan

meunier, Kerropars

10 f

6 f

Pierre Le Treut

meunier, Du Château

10 f

6 f

Hervé Goasdoué

meunier, Giglou

10 f

6 f

François Le Boubennec

caberatier

10 f

6 f

 

En 1800, le consulat par raison d’économie, modifia les subdivisions existantes en arrondissements plus grands que les districts et diminua du même coup le nombre de cantons. Les municipalités cantonales sont supprimées le 17 février 1800. Saint-Michel-en-Grève ainsi que 48 autres sont rayées de la liste pour redevenir simple commune. Les maires seront nommés par les préfets. Le canton de Saint-Michel-en-Grève sera fondu dans celui de Plestin. St Michel, canton révolutionnaire, ne connut donc qu’une existence éphémère de 1790 à 1800.

Le générale Bonaparte prendra le pouvoir le 18 brumaire de l’an VIII (9 novembre 1799), date que les historiens adoptent généralement comme celle de la fin de la Révolution Française.

Aussi va-t-on terminer ici notre récit. 

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