Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue ! 

La TRESORERIE de l'église de Rennes

  Retour page d'accueil     Retour page Evêchés Bretons  

évêché de Rennes

Il y avait à Rennes cinq dignités : la chantrerie, les archidiaconats de Rennes et du Désert, la scholastique et la trésorerie, qui étaient toutes tenues par des chanoines, au moins dans les derniers temps.

Vous possédez des informations historiques, vous souhaitez les mettre sur le site infobretagne, contactez-moi par mail (voir page d'accueil)

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

évêché de Bretagne : évêché de Rennes

 

LES DIGNITES DE L'EGLISE DE RENNES

évêché de Rennes

L'Eglise de Rennes avait, après l'évêque, cinq dignitaires en dehors et au-dessus du Chapitre, dont ils pouvaient toutefois faire partie ; c'était le trésorier, le chantre, l'archidiacre de Rennes ou grand-archidiacre, l'archidiacre du Désert et le scholastique. Au choeur, aux processions, à tous les actes extra-capitulaires, ces hauts personnages, qu'on appelait les Dignités ou les Dignitaires, avaient la préséance sur les chanoines, mais ils n'avaient, en cette qualité, aucune part aux délibérations ni aux distributions du Chapitre [nota : les chanoines et Chapitre de Rennes attestent à qui il appartiendra que les dignitaires non chanoines prébendés de ladite église n'ont entrée ni voix au Chapitre d'icelle, ne participent à aucune distribution et n'officient en ladite église, si ce n'est pour les fonctions particulières à leurs dignités ou par prière du Chapitre, ainsi seulement ont leurs chaises au choeur et l'encens selon l'ordre desdites dignités, et ainsi se pratique maintenant avec le grand-archidiacre et le scholastique qui ne sont chanoines. SIGNÉ : Ogier, Robert, Vimont, Moreau, Louvel, Brandin, Cochon, Le Bel, Quesnel et de Gain, chanoines. (Délibération du Chapitre eu date du 14 mars 1636, et certificat envoyé au Chapitre de Quimper par celui de Rennes, Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 5 G)]. Lorsqu'ils étaient chanoines eux-mêmes, ce qui arrivait souvent, ils ne jouissaient point des maisons prébendales accordées aux plus anciens, parce qu'ils possédaient d'autres maisons attachées à leurs dignités (nota : en conséquence de l'ancien usage qui ne permet pas à un dignitaire logé comme tel de l'être en mêrne temps comme chanoine, lorsque le sieur trésorier, ainsi que de présent, aura un canonicat joint à sa dignité, ne pourra ledit sieur avoir ladite somme (250 livres accordées à chaque ancien chanoine comme indemnité de logement) (Règlement du Chapitre du 5 août 1754, Archives départementales, 5 G, 36)

TRESORERIE

Comme l'indique son nom, le trésorier était, dans l'origine, uniquement chargé de la conservation du matériel sacré des cathédrales ; il avait remplacé les diacres des premiers siècles, auxquels étaient confiés les trésors des églises, et ses fonctions en faisaient un subalterne de l'archidiacre. Cet emploi s'éleva au rang de dignité sur les ruines de l'archidiaconat, au XIème siècle, et le trésorier ne tarda pas, à Rennes, à prendre le pas sur les archidiacres eux-mêmes, quoique nous ne sachions pas au juste à quelle époque il devint le premier dignitaire. Le plus ancien trésorier connu est Robert Ier, qui nous semble être le bienheureux Robert d'Arbrissel ; il signa, en 1087, la donation de l'église de Brielles à l'abbaye de Saint-Serge ; dans cet acte, il prend le titre d'archiclavis, et ne met son nom qu'après celui de l'archidiacre. Plus tard, les trésoriers signèrent immédiatement après l'évêque, mais pendant plusieurs siècles ils vécurent en dehors du Chapitre. Nous ne les voyons point figurer dans nos plus vieilles délibérations capitulaires ; il est vrai qu'elles ne remontent qu'au XVème siècle. Au siècle suivant, ils n'y parurent encore que fort rarement, quoiqu'ils fussent déjà presque toujours chanoines. Plus tard, les trois trésoriers du nom de Huart occupèrent successivement cette dignité durant tout le XVIIème siècle, et devinrent une véritable puissance dans le Chapitre, dont ils firent tous les trois partie. C'est alors qu'on s'accoutuma à considérer le trésorier comme le véritable doyen du corps des chanoines, et que lui-même prit l'habitude de présider toutes les séances capitulaires et de signer, seul ou en tête de ses confrères, tous les actes des délibérations. 

Le trésorier était tenu, à cause de sa dignité, à la résidence et à l'assistance à tous les offices du chœur ; il devait, en outre, fournir le luminaire de la cathédrale, et voici comme le Livre des Usages de l'Eglise de Rennes, rédigé en 1415, décrit cette dernière obligation : « Ce sont les debvoirs en quoy le trésaurier de Rennes est tenu à liglise de Rennes, entre autres : Celi trésaurier est tenu fournir de luminayre à liglise de Rennes ès festes contenues et divisées à l'ordinaire du kalendrier. En après, par chacun jour de l'an continuellement, il doit tenir et avoir dous (deux) cirges (cierges) de cire à ses coustz sur le grand auter de liglise de Rennes, que doivent porter les dous (deux) angelots susains, et servent celx cirges (ces cierges) ès matines principalles dont len (l'on) fait de liglise, à la messe, à chacune des vespres principalles dont l'en fait semblablement... Oultre ce il est tenu fornir de chandelle en liglise de Rennes, à matines, à vespres et à la messe quant mestier en est, et oultre ce, selon qu'il a esté accoustumé, il en doit fornir continuellement dès la veille de la Exaltation Sainte-Croes jusques à Pasques » (Livre des Usages de l'Eglise de Rennes – Archives du Chapitre). 

Ces deux cierges du maître-autel et ces chandelles du choeur formaient ce que l'on appelait le quotidien du trésorier ; mais ce dignitaire devait, en outre, fournir d'autres cierges, deux, quatre et six, selon le degré des fêtes qu'on célébrait ; aux grandes solennités, il devait même garnir un candélabre appelé « rastel », où l'on ne fixait pas moins de trente-trois cierges allumés, en l'honneur des trente-trois années de la vie mortelle de Notre-Seigneur. Enfin, l'entretien de trois lampes, l'achat de l'encens nécessaire au culte et l'entretien des cordes des cloches incombaient encore au trésorier, comme on peut le voir par ce qui suit : « Celi trésaurier y est tenu fournir à ses despens de bonne ouille (huile) fine et de lampes neuffves et honnestes pour le fait de trois lampes qui sont au cueur auprès du letrin et icelles lampes doivent ensemble ardoir, par chacun an continuellement, durant les matines, les grans messes et vespres de liglise, et une d'icelles lampes doit ardoir continuellement et y avoir feu allumé et gardé à toutes les houres du jour et de nuyt, par tout le circuit de l'an générallement, sans defaillir. — Celi trésaurier doit fornir à ses coutz de tout l'encens qui est emploié en liglise de Rennes par tout le cours de l'an généralement ... — Celi trésaurier doit fornir de cordes à ses despens ès grans sains et petits sains de liglise de Rennes toutes les fois que mestier en est, en tout le cours de l'an sans defaut aucunement quand le cas le requiert » (Livre des Usages de l'Eglise de Rennes – On appelait alors sains, en latin signa, les cloches, qui, à Saint-Pierre, étaient au nombre de six). 

En compensation de toutes ces charges, parfois un peu onéreuses, le trésorier avait — outre l'honneur d'être la première dignité de l'Eglise de Rennes — l'avantage de posséder un manoir près de la cathédrale, de lever des dîmes dans la paroisse de Mordelles, de recevoir une pension de la paroisse d'Etrelles, dont il nommait le recteur ainsi que celui de Cintré, et de présenter, alternativement avec l'évêque, aux cures d'Eancé et d'Ercé-sous-Liffré. En 1790, l'ensemble des revenus de la trésorerie montait à la somme de 4.054 livres, toutes charges déduites (Déclaration du Chapitre et des Dignités en 1640 – Annales ms. de l'église de Rennes). 

Il est fait mention, au XIIIème siècle, de l'hôtel du trésorier de Rennes ; cette maison fut rebâtie, en 1318, par le trésorier Alain de Châteaugiron ; se trouvant dans le fief du Chapitre, elle devait à ce dernier « 5 sols 4 deniers de rente, le devoir de chevauchée et l'obéissance ». En 1566, une déclaration nous la décrit dans les termes suivants : « La maison de la tresaurerye, dont la principale entrée est vers ladite église cathedralle, avec droit d'aller et rentrer en icelle par une porte estant en la costiere d'icelle, et droit de passer, entrer et issir par une ruelle y adjacente tendant vers la rue et carrouge du Chapitre » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 5 G, 28). Cet antique hôtel est aujourd'hui remplacé par un édifice moderne occupé à la fin du XIXème siècle par les Pères de l'Oratoire, et des anciens bâtiments il ne reste, à l'intérieur de la cour, qu'un petit pavillon dont la façade en bois conserve de gracieux détails d'ornementation; à l'intérieur, les armoiries de la famille Huart apparaissent au plafond. 

De la trésorerie l'on entrait directement dans une chapelle accolée, vers 1635, au transept méridional de la cathédrale par le trésorier François Huart. Partout, dans ce petit sanctuaire, au vitrail, à la voûte et en lisière, étaient peintes et sculptées les armoiries du fondateur : d'argent au corbeau de sable. La famille Huart y avait aussi ses tombes, mais la chapelle portait le nom de la chapelle de la Trésorerie, à cause des trois chanoines Huart qui possédèrent successivement cette dignité, de 1613 à 1736 (Inventaire de la Cathédrale en 1755). 

TRESORIERS DE RENNES.

Robert d'Arbrissel. Nous croyons que cet auxiliaire de l'évêque Sylvestre de la Guerche, appelé « Robertus archiclavis » dans un titre de 1087, était le bienheureux fondateur de Fontevrault. Baldric, archevêque de Dol, nous dit, en effet, que Robert d'Arbrissel fut archiprêtre de Rennes ; or, il n'est point question d'un dignitaire de ce nom à Rennes, et aucun Robert ne figure à cette époque parmi nos archidiacres. Il faut donc en conclure que ce Robert, mis par M. Hauréau à la tête de nos trésoriers, fut Robert d'Arbrissel, et que ce titre d'archiclave équivalait à celui d'archiprêtre ou de trésorier. Il occupa cette charge environ quatre ans, de 1085 à 1089 (V. apud Bollandum, III februarii). 

Geffroy. Le Cartulaire de Saint-Serge renferme le nom de ce trésorier de Rennes, contemporain de l'évêque Marbode, dans un acte de 1096. 

Joscius ou Josco, trésorier et chanoine de Rennes, vivait en 1108 et figure deux fois dans le même Cartulaire de Saint-Serge

Josced, trésorier en 1116, sous l'épiscopat de Marbode, mourut le 3 mai, comme nous l'apprend à cette date le Nécrologe de Saint-Pierre : « Obiit Joscedus thesaurarius Redonensis ». C'est peut-être le même personnage que le Joscius précédent, car l'orthographe des noms propres est extrêmement variable dans les chartes de cette époque. 

Hamelin Ier, témoin d'une donation faite à Savigné, en 1155, par Eudon, duc de Bretagne, et de la confirmation des biens de cette abbaye, faite en 1157, par l'évêque Etienne de La Rochefoucauld, apparaît encore dans un acte contemporain du Cartulaire de Saint-Melaine

Alain d'Apigné, d'abord chanoine de Rennes (1155), était trésorier en 1168, et signa en cette qualité un accord conclu entre l'évêque Etienne de Fougères et l'abbé de Saint-Melaine ; son nom figure aussi en 1174 dans le Cartulaire de Saint-Melaine

Hamelin II, fils de Bérenger, chanoine de Rennes en 1174, souscrivit, comme trésorier, des lettres de l'évêque Philippe, en 1179 et 1182. Il mourut le jour de l'Epiphanie, laissant une partie de ses biens au Chapitre et à l'évêque ; il avait été recteur de Gevezé et donna au Chapitre deux quartiers et une mine de seigle à prendre dans les dîmes de cette paroisse (« JANUARIUS, VIII id. Obiit Hamelinus Berengarii, bone memorie, hujus ecclesie thesaurarius, qui dedit nobis duo quarteria et unam minam sigali in decima de Gerveise et insuper habemus cum Episcopo Redonensi duo quarteria sigali et cum filio Ruelani unam minam sigali apud Laillé et XI sol. VI d. in feodo de Marra apud Sanctum Gregorium cum pluribus hominibus » (Nécrologe Saint-Pierre de Rennes). 

Guillaume de Pincé est mentionné en qualité de trésorier, vers 1197, dans divers actes des abbayes de Savigné et de Saint-Melaine ; il figure aussi, en 1203 et 1205, dans les chartes de Saint-Georges. En 1210 il souscrivit à la fondation de la collégiale de Vitré, et en 1212 il mit d'accord les moines de Savigné et de la Roë au sujet des dîmes de Saint-Berthevin ; enfin, en 1213, il signa la confirmation des biens de Saint-Melaine, accordée à cette abbaye par l'évêque Pierre de Fougères ; il était en même temps chanoine et official. Son sceau nous a été conservé : il est rond et représente un bras mouvant à senestre, tenant deux clefs posées en sautoir ; la légende porte : SIGILL. WIL. REDON. THESAURAR. Le contre-scel est une pierre gravée, de forme ovale, représentant une figure humaine debout, avec cette légende : WILLMUS DE PINCE (Hauréau, Gallia christiana, XIV, 766 – Collection des Sceaux de France). 

Robert Hurel fut d'abord doyen d'Aubigné (1206) ; devenu trésorier, il écrivit en 1220 à Guillaume, évêque d'Angers, qu'il avait réussi à mettre d'accord l'abbé de Savigné et Balduin des Roches, que divisait une contestation. Le Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes place sa mort au 11 décembre, et nous apprend qu'il fonda un anniversaire à la cathédrale, laissant à cet effet au Chapitre 20 sols de rente sur une maison près du pont Saint-Germain [« DECEMBER, III id. Obiit Robertus Hurel hujus ecclesie thesaurarius, ad cujus anniversarium faciendum habemus XX s. super domum que fuit quondam Bodini de Santo Albino juxta pontem Sancti Germani Redon » (Nécrologe Saint-Pierre de Rennes)]. 

Jean Gicquel, issu des seigneurs de la Lohière, en Loutehel, étant trésorier, en 1230, échangea avec l'abbé de Saint-Melaine l'église de Melesse, que possédait la trésorerie, contre l'église de Cintré et la chapelle de Mordelles, propriétés de l'abbaye. Il fut élu évêque de Rennes en 1239 et mourut en 1258 (Cartulaire de l'abbaye Saint-Melaine, 60). 

Adam, recteur de Talensac, devint en 1213 chanoine et trésorier ; il fonda en 1231 le prieuré de Saint-Martin à Rennes, en faveur de l'abbaye de Paimpont (Archives de l'abbaye de Paimpont – Archives du Chapitre). Il reconstruisit en pierre, d'après le Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes, une partie de la trésorerie, mais il mourut archidiacre en 1257. 

Guillaume de Thorret, vel Tozret, était trésorier et chanoine en 1244 et 1247 ; il fonda un anniversaire dans la cathédrale, laissant pour honoraires 20 sols de rente sur une nouvelle maison annexée au manoir de la Trésorerie, et mourut le 15 septembre, selon le Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes (« SEPTEMBRE, XVII Kal. Obiit magister Guill. Tozret hujus ecclesie thesaurarius, ad cujus anniversarium habemus super domum novam thesaurarie annexam XX s »). 

Guillaume de la Maréchalerie (de Marescallia) assista en 1257, en qualité de trésorier de Rennes, à l'entrée solennelle de l'évêque Gilles Ier. 

Pierre Boverel, vel de Boveroul, archidiacre en 1258, puis trésorier et fabriqueur de l'église de Rennes, mourut le 20 février 1260 d'après le Nécrologe des Cordeliers [« FEBRUARIUS, XXa die. Obiit magister Petrus Boverel thesaurarius ». (Necrol. Franciscan. Redon., Bibliothèque Nationale)]. Il laissa par testament des aumônes aux Frères Mineurs de Rennes, et fonda un anniversaire dans la cathédrale et une distribution de pain annuelle qu'on appelait la charité de Sainte-Agathe, parce que le Chapitre la faisait aux pauvres le jour de cette fête. Ce trésorier fut, d'après la tradition, victime d'un accident : il tomba du toit de la cathédrale que l'on construisait alors et dont il visitait probablement les travaux, expira dans le cimetière et fut enterré là même, dans un petit coin derrière la vitre des quatre Evangélistes, « fertur ex œdis tecto illum excidisse et illic expirasse » [Diurnal des Obits de Saint-Pierre. (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 5 G, 31) — Le Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes mentionne sa mort en ces termes : « FEBRUARIUS, X Kal. (en marge) : Fondation des charités de Sainte-Agathe. Obiit Petrus de Boveroul thesaurarius Redon, qui constituit anniversarium suum super Bellangariam, primo super Bellengariam LX s., etc. (Suit une longue liste de rentes qui se termine ainsi) : Item habemus ad dictum anniversarium apud Maceriam et Gervresium circa XII quarteria sigali, parum, plus vel parum minus, de quibus omnibus istis pauperes habebunt medietatem, et canonici, presbiteri et clerici convenientes ad dictum anniversarium aliam medietatem, exceptis X s. que debentur sacriste pro pulsatione campanarum solemniter pulsaudarum » (Nécrologe Saint-Pierre de Rennes)]. 

Guihenoc, vel Guizenoc, trésorier en 1282, fonda un anniversaire à Saint-Pierre et mourut le 8 mai, d'après le Nécrologe de cette église [« MAIUS, VIII id. Obiit Guizenocus thesaurarius Redon. ad cujus anniversarium habemus decimam de domniaco Gauff. Piedevache de Gervezeyo, de qua debent habere canonici med. et capellani et clerici, tintinabutum, luminare alt. med. que decima solet valere circa tres minas sigali » (Nécrologe Saint-Pierre de Rennes)]. 

Alain Ier de Chateaugiron, fils de Geoffroy, seigneur de Châteaugiron, fut archidiacre de Rennes, trésorier, chanoine et conseiller du duc Jean III en 1299 et 1303, comme le prouvent des actes de Saint-Georges. Elu évêque de Rennes en 1306, il ne put occuper ce siège qu'en 1311 et mourut en 1327 (Du Paz, Histoire généalogique, p. 251). 

Maurice de Trésiguidy, issu des seigneurs de ce nom, en Pleyben, étant trésorier, fonda un anniversaire dans la cathédrale et mourut avant 1316 d'après les Blancs-Manteaux, le 13 janvier d'après le Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes (« JANUARIUS, id. Obiit Mauricius thesaurarius Redon. ad cujus anniversarium opus nos habemus cum Petro Aubri et ejus uxore, super una pecia vinee silta inter vineam Guill. Sauvage ex una parte et vineam Johannis Le Rigollois ex altera, quindecim solid. redditus, quam vineam modo tenet Radulphus Le Jambu ; item cum Petro Lamy et ejus uxore X s. redditus super unam peciam vinee cum logia et pertinenciis suis dictorum conjugum sitam in parochia Sancti Laurentii Redon. sub dominio Capituli Redon, inter vineam Roberti Lalaman et ejus uxoris ex una parte et vineam Francisci de Chaveingnes ex altera, de quibus XXV s. canonici duas partes et residuum chori et luminaria habebunt »). 

Alain II de Chateaugiron, fils de Galéran, seigneur de Châteaugiron, et neveu de l'évêque Alain III, était trésorier et chanoine en 1318. Il succéda à son oncle sur le siège épiscopal de Rennes en 1327, et y mourut l'année suivante. 

Alain III de Châteaugiron, neveu, selon Du Paz, de l'évêque Alain IV, lui succéda à la trésorerie, qu'il occupait en 1331. Il mourut le 6 janvier, laissant un long souvenir de ses vertus, après avoir fondé son anniversaire dans la cathédrale ; il légua à cet effet au Chapitre 55 sols de rente sur le manoir de la Trésorerie, qu'il avait grandement amélioré, et 40 sols sur une maison bâtie par son frère, Jacques de Châteaugiron, derrière le choeur de Saint-Pierre  [Ibid. — Blancs-Manteaux. (Biliothèque Nationale, 22,325, p. 21.) — « JANUARIUS, VIII id. Obiit Alanus de Castrogiron, bone memorie, thesaurarius Redonensis, die Epiphanie Domini, qui dedit nobis, pro suo anniversario annuatim die sui obitus in ista ecclesia solempniter faciendo, quinquaginta quinque solidos annui et perpetui redditus capiendos super manerio seu herbergamento thesaurie Redonensis sitto in civitate Redonensi, inter domum et herbergamentum, capellanie Beate Margarite Virginis Redonensis ex una parte et herbergamentum quondam deffuncti magistri Petri Hernon canonici Redonensis ex altera, quod quidem manerium, vita comite, hic melioravit evidenter, nova edificia et reparationes necessarias ibidem construendo, prout, in litteris inde confectis el sigillorum Episcopi et Capituli Redon. Sigillatis plenius hoc narrant. Insuper dedit nobis, pro dicto anniversario suo annuatim in dicta ecclesia faciendo, et pro augmentatione ejus­dem, quadraginta solidos annui et perpetui redditus quos capiemus super domo quam edificavit retro cerchem ecclesie Redonensis et fecit venerabilis vir dominus Jacobus de Castrogironis canonicus Redonensis frater dicti thesaurarii, in qua moratur Perrotus Richome » (Nécrologe Saint-Pierre de Rennes)]. 

Jacques de Châteaugiron, frère du précédent, chanoine dès 1327, devint à son tour trésorier et mourut à une époque qui ne nous est pas connue (Hauréau, Gallia christiana, XIV, 767). 

Guillaume Lechart était trésorier en 1374, lorsque le Chapitre mit Guillaume de Parthenay en possession du prieuré de Saint-Denis. 

Jean de la Châsse, issu des seigneurs de la Chasse, en Iffendic, ratifia le traité de Guérande, en qualité de trésorier, le 20 avril 1381 ; il est aussi fait mention de lui en 1389 et 1392 ; enfin, en 1396, il fonda, dans la cathédrale, les chapellenies de Saint-Jean-l'Evangéliste et de Saint-Eustache. Il décéda le 13 juin 1396, d'après le 2° Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes  (nota : Ce que nous appelons le 2° Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes est une copie à peu près contemporaine de l'obituaire de 1523, augmentée d'une foule de notes et d'actes des XIVème et XVème siècles, et appartenant au Chapitre, comme le premier). 

Gatien de Monceaux, né à Nantes, était trésorier de Rennes lorsqu'il fut, en 1408, élu évêque de Cornouaille. Conseiller des ducs Jean IV et Jean V, il mourut à Fougères, le 13 octobre 1416, et fut enterré dans son église cathédrale de Quimper, où l'on voit encore son tombeau. 

Guy de Penmarch était chanoine et trésorier en 1415 , d'après une note du Livre des Usages

Simon d'Espinay, fils de Robert Ier, seigneur d'Espinay, en Champeaux, mort en 1438, et de Jeanne de Montbourcher, fut trésorier et chanoine de Rennes, selon Du Paz et le Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes, qui n'en disent pas autre chose. 

André d'Espinay était, en 1461, trésorier et chanoine de Rennes, et vicaire général de l'évêque Jacques d'Espinay. 

Robert d'Espinay, fils de Robert II, seigneur d'Espinay, et de Marguerite de La Courbe, frère de Jacques, évêque de Rennes, fut d'abord chantre, puis trésorier et chanoine de Rennes. Il eut, en 1463, un différend avec Mathelin, abbé de Saint-Melaine, relativement à la procession du Sacre ; il parut encore en 1469 et 1477, et mourut en 1481. Du Paz a écrit que son neveu Robert d'Espinay lui succéda à la trésorerie de Rennes avant de devenir évêque de Nantes, mais c'est une erreur. 

Jean d'Espinay, neveu du précédent, chanoine en 1470, fut reçu trésorier en 1482 ; il était fils de Richard, seigneur d'Espinay, et de Béatrice de Montauban, et frère des évêques de Nantes et de Mirepoix. Il devint lui-même plus tard évêque de Valence. 

Robert du Fresne, issu, semble-t-il, des seigneurs de Virel, en Renac, trésorier et chanoine en 1494.

Pierre Bourgneuf, sorti d'une famille noble de Rennes qui produisit plus tard les marquis de Cucé, fut trésorier et chanoine de Rennes, recteur de Saint-Germain en cette ville et prieur de Tremblay ; il nous apparaît en 1498. Ce trésorier mourut le 3 juin 1523, et fut inhumé dans le cimetière de Saint-Germain, auprès de la croix ; il avait fondé une grand'messe d'obit, que le Chapitre venait chanter à Saint-Germain le dernier jour de juillet (Diurnal des Obits de Saint-Pierre). 

Thomas Le Roy, né à Tréhel, en Messac, fils de Raoul Le Roy et de Marie de Cazillon, clerc et abbréviateur des lettres apostoliques, chefcier de Notre-Dame de Nantes, chanoine de Rennes, Nantes, Saint-Malo et Quimper, archidiacre de Plougastel, etc., etc., fut nommé trésorier de Rennes en 1523, puis évêque de Dol. Il mourut à Rome le 21 octobre 1524, après avoir résigné la trésorerie et avant d'avoir été sacré, et fut inhumé dans l'église des Pères Minimes de la Trinité-du-Mont. Il avait fondé un obit, le jour Saint-Thomas, dans la cathédrale de Rennes, et avait ordonné que son coeur fût déposé dans la collégiale de Notre-Dame de Nantes (M. de la Nicollière, Histoire de la Collégiale de Notre-Dame de Nantes).

Bertrand Le Clerc, sur la résignation du précédent, fut nommé trésorier le 16 septembre 1524, et vint prendre possession de sa dignité le 25 novembre suivant. On le trouve siégeant au Chapitre en 1526, ce qui nous prouve qu'il était en même temps chanoine (Hauréau, Gallia Christiana, XIV, 767). 

Geffroy Morel ou Moreau (Morellus) ne fut trésorier que fort peu de temps, car il résigna cette charge en 1529. 

Jean Le Clerc (Johannes Clerici), docteur en l'un et l'autre droit, chapelain de Sa Sainteté, auditeur de Rote, fut reçu chanoine et trésorier le 9 avril 1529 (Registre des délibérations du Chapitre – Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). 

Jean des Clercs (Johannes de Clericis), évêque de Macérat (probablement Macérata, en Italie) et auditeur de Rote, fut reçu trésorier de Rennes le 19 septembre 1535. Sébastien Thomé fut nommé coadjuteur, à la trésorerie, de ce prélat étranger (Registre des délibérations du Chapitre – Archives départementales d'Ille-et-Vilaine  — Peut-être ces deux trésoriers, Jean Le Clerc et Jean des Clercs, ne sont-ils qu'un seul et même personnage, qui, par suite de difficultés inconnues maintenant, fut obligé de prendre deux fois possession de sa dignité). 

Sébastien Thomé, chanoine dès 1536, puis coadjuteur, fut ensuite reçu trésorier le 22 août 1540. Il fut aussi abbé de Rillé et du Relec, prieur de Saint-Etienne-en-Coglès, de Noyal-sur-Vilaine, de Saint-Sauveur-des-Landes et de Saint-Cyr, protonotaire apostolique, comte palatin, etc. En 1564, il construisit dans la cathédrale, au Nord du choeur, une chapelle dédiée au Saint-Nom de Jésus, mais plus connue sous le nom de chapelle de Rillé ; il y fonda une société de sept chapelains, deux bacheliers ou chappiers et deux enfants de choeur pour y faire le service divin, léguant à chaque chapelain 30 livres tournois de rente, à chaque bachelier 18 livres, et à chaque enfant 100 sols. Le Chapitre approuva, en 1574, cette fondation, après la mort du trésorier, qui décéda à l'âge de 69 ans, le 9 janvier 1569, et fut inhumé au milieu de sa chapelle, devant l'autel. Sa pierre tombale était ornée de ses armoiries, répétées à la voûte et sur les vitraux de l'édifice, et portant : d'argent au chevron de gueules abaissé sous un chef d'azur chargé de trois étoiles d'or, accompagné en pointe d'un coeur de gueules surmonté d'une croix de même ; on y lisait cette épitaphe : Illustris vir D. Seb. Thomœ, cornes Palatinus, S. S. ap. proth. ab. commend. S. P. de Rilleyo, thesaur. et can. eccl. Rhedon. hujus sacel. in nom. Jesu dicati struct. at conditor jacet, an. œt. 69, obiit 5 id. jan. an. D. 1569 (voir Archives départementales, Rolle des chapellenies de Saint-Pierre – Inventaire de la Cathédrale en 1755). 

François Thomé, abbé de la Vieuville en 1558, et chanoine de Rennes, succéda au précédent en qualité de trésorier. Le 20 avril 1574, venant d'être sacré évêque de Saint-Malo, il fit agréer au Chapitre de Rennes la fondation de son prédécesseur ; il dut, peu de temps après, résigner la trésorerie pour se donner tout entier à son diocèse (Rolle des chapellenies de Saint-Pierre). 

Sébastien Boschet était trésorier et chanoine de Rennes en juin 1574 et en 1580, d'après plusieurs actes du Cartulaire du Chapitre de Rennes, et d'après les Insinuations de Saint-Malo

François Le Prévost était trésorier, chanoine et vicaire général de Rennes en 1590 et 1598. Il parut plusieurs fois aux Etats de Bretagne, notamment à Vannes, où il présida en 1599, et à Saint-Brieuc en 1602 ; il devint abbé de Notre-Dame du Tronchet en 1597, y mourut en 1603, et fut inhumé dans son église abbatiale (Hauréau, Gallia christiana, XIV, 767). 

Jean Le Prévost, frère du précédent, fut comme lui  abbé du Tronchet, chanoine et vicaire général, et pendant quelque temps trésorier de Rennes. Il mourut en 1608, en son hôtel de la Trésorerie, et fut inhumé dans la cathédrale (Hauréau, Gallia christiana, XIV, 767 - Blancs-Manteaux, 22, 525). 

N... de Lutenay était trésorier en 1610 (Archives du greffe du tribunal de Rennes. — Nous ne savons rien de ces derniers trésoriers, parce qu'il existe des lacunes à cette époque dans les archives du Chapitre et de l'évêché). 

François Huart, seigneur de Boeuvres, en Messac, fils de François Huart, sieur de la Noë, licencié en droit et protonotaire aposto­lique, devint, vers 1613, trésorier et chanoine de Rennes ; il assista en cette qualité, aux Etats de Bretagne, en 1616, 1621, 1626 et 1628. Il construisit la chapelle de la Trésorerie, dans la cathédrale, et fonda un obit solennel, en 1635, pour toutes les victimes de la peste qui venait de ravager Rennes. Ce trésorier mourut, âgé d'environ 70 ans, le 28 février 1658, et fut inhumé sous une grande dalle de marbre noir, à l'entrée de sa chapelle blasonnée de son écusson : d'argent au corbeau de sable. Près de l'autel, sur une autre table de marbre, était gravée son épitaphe, conçue en ces termes : Sub hoc lapide, quem memor mortis vivens sibi posuit, jacet Franciscus Huart, thesaurarius et canonicus hujus ecclesiœ, vir omnium virtutum, genere prœclarus, qui postquam prœfuisset 45 circiter annos hujusdem ecclesie capitulo, septuagenarius quasi migravit ad Dominum anno Dmi 1658, die februarii 28a. Disce mori (Inventaire de la Cathédrale, en 1755). 

Pierre Huart, seigneur de la Praye et Beaumont, en Bain, fils de Gervais Huart, conseiller au Parlement de Bretagne, et de Jeanne Louis, sieur et dame de la Grand'Rivière, était neveu du précédent trésorier. Nommé coadjuteur à la trésorerie le 20 mars 1656, il prit possession de cette dignité après la mort de son oncle, le 4 mars 1658. Dès le 4 décembre 1649, Pierre Huart avait pris possession d'un canonicat, qu'il résigna en faveur de son neveu le 25 janvier 1689 ; il fut aussi prieur de Montreuil, en Montauban ; il éleva, en 1690, un monument funèbre, dans la chapelle de la Trésorerie, à la mémoire de son oncle et de ses père et mère qui s'y trouvaient inhumés ; mais il mourut la même année, le 12 mai, avant d'avoir pu l'achever. Son corps fut enterré le lendemain devant l'autel Saint-Sébastien (Registre des délibérations du Chapitre – Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). 

Pierre-François Huart, seigneur de Boeuvres et de la Praye, prêtre et licencié en droit, était fils de Pierre Huart, seigneur de Boeuvres, et de Renée Peteau de Manneville. Neveu du précédent trésorier, il fut reçu son coadjuteur le 1er septembre 1688, et devint chanoine, à sa place, le 25 janvier 1689. Après la mort de son oncle, il prit possession de la trésorerie ; le 27 août 1723, il  résigna son canonicat, et en 1736 il donna même sa démission de trésorier (Registre des délibérations du Chapitre – Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). 

Maurille-Pierre-Jean Hay de Bonteville, prêtre et docteur en théologie, fils de Jean Hay, seigneur de Bonteville, et d'Anne Huart, fut reçu chanoine de Rennes le 7 février 1729, et prit possession de la trésorerie le 28 septembre 1736. Il mourut, fort âgé, le 14 août 1784, et son corps fut déposé dans le caveau de l'ancienne cathédrale (Registre des délibérations du Chapitre et Registre des insinuations de l'évêché de Rennes – Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). 

Olivier-Julien Gibon du Pargo, prêtre, licencié en théologie, abbé commendataire de Notre-Dame de Pornic, fut successivement chanoine, archidiacre du Désert, chantre, vicaire général et official de Rennes ; il résigna son canonicat, devint chanoine honoraire en 1780, et donna ensuite sa démission de la chantrerie pour prendre possession, le 18 février 1785, de la trésorerie. A cette occasion, « Messieurs le reçurent au baiser de paix et le firent s'asseoir et prendre la première place au Chapitre, sans toutefois qu'il pût y avoir séance et voix délibérative dans les affaires concernant la manse capitulaire, attendu qu'il n'était plus chanoine effectif ». La Révolution trouva M. du Pargo à la hauteur de sa position, en 1790, comme nous le verrons en racontant les derniers actes du Chapitre à cette terrible époque.

(extrait du Pouillé de Rennes)

 © Copyright - Tous droits réservés.