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Personnel secondaire de la cathédrale de Rennes

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évêché de Rennes

Semi-prébendés ou grands-chapelains. — Prieurs de Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Moran et Saint-Denis. — Sous-chantre. — Maître de psallette. — Sacriste, diacre et sous-diacre, bacheliers, chapiers, choristes et autres officiers de choeur. — Chapelains. — Maître des cérémonies, massiers, etc.  

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évêché de Bretagne : évêché de Rennes

 

CATHEDRALE DE RENNES

LE PERSONNEL SECONDAIRE 

évêché de Rennes

Nous venons de parler de l'organisation du Chapitre de Rennes et des seize chanoines prébendés qui le composaient ; mais au-dessous de ce Chapitre et relevant de lui se trouvait un nombreux personnel qui mérite aussi d'attirer l'attention. Les officiers dépendant du Chapitre étaient de deux sortes : les uns, ecclésiastiques, aidaient aux chanoines à célébrer l'office divin, c'étaient les semi-prébendés, les prieurs, le sous-chantre, les chapelains, les choristes, le maître de psallette, les bacheliers ou chapiers, le sacriste, les diacre et sous-diacre, le maître de cérémonies et tous les employés du bas-choeur (nota : les employés du bas-chœur tiraient ce nom de ce que, laissant aux dignitaires et aux chanoines les hautes stalles du chœur, ils n'occupaient que les stalles basses) ; les autres, séculiers pour la plupart, étaient le prévôt ou receveur des rentes en général, l'obitier ou receveur des rentes d'obits, le fabriqueur, le secrétaire, puis tous les officiers de la juridiction du Chapitre, tels que sénéchal, notaire, procureur, alloué, greffier, etc. Quoique des ecclésiastiques occupassent ordinairement quelques-unes de ces dernières charges, comme celles de fabriqueur et de secrétaire, nous ne nous occuperons pas cependant des employés de cette seconde catégorie, car ils n'offrent point cette physionomie fort originale que présentent les clercs de la première.

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SEMI-PREBENDES OU GRANDS-CHAPELAINS

évêché de Rennes

Les semi-prébendés étaient des ecclésiastiques attachés au service de la cathédrale pour soulager les chanoines et rehausser l'éclat des cérémonies religieuses : on les appelait ainsi parce que le Chapitre, pour les doter, consacrait la moitié d'une prébende à chacun d'eux ; quant au nom de grands-chapelains, il leur venait de ce qu'ils avaient seuls avec l'évêque, les dignitaires et les chanoines, le droit de célébrer la messe au maître-autel, et de ce qu'ils étaient plus élevés en dignité que les autres chapelains. 

L'église de Rennes avait quatre semi-prébendés ; une bulle de 1247 nous les représente se partageant deux prébendes dès cette époque : « Duas vero prebendas quas quatuor capellani possident » ; il est aussi fait mention d'eux, en 1279, dans la charte par laquelle l'évêque Maurice de Tréziguidy donna à son Chapitre les dîmes de Messac ; enfin, le Nécrologe de Saint-Pierre, rédigé vers 1323, signale la mort de plusieurs grands-chapelains et nous apprend qu'ils étaient tenus, comme les chanoines, à la résidence personnelle au choeur et au chapitre (« Quatuor capellani magni debent residenciam facere personaliter et ibidem dum necesse fuerit cellebrare missam, et hœc juraverunt Johannes de Alto - Nemore et Guill. Renoard » - Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes) ; en 1480 ils reçurent même défense de se faire remplacer au choeur sans la permission du Chapitre. 

En prenant possession de leurs semi-prébendes, les grands-chapelains payaient à la fabrique de Saint-Pierre 5 livres de monnaie bretonne, d'après les anciens Statuts, et prêtaient entre les mains du Chapitre un serment dont nous avons retrouvé la formule (« De juramento a quatuor capellanis majoribus prœstando : - Ego N..., capellanus majoris altaris Rhedonensis semi-prebendatus juro et bona fide promitto quod Ecclesiœ et Capitulo Rhedonensi in omnibus fidelis ero, et quod septimanas meas, prout me contingent, quantum ad missas et omnes horas tam canonicales quam Beatœ Mariœ Virginis, integre faciam, nisi fuero legitime impeditus. - Item quod distributions anniversariorum, processionum et aliarum quarumcumque fundationum, nisi illas recte et juste secundum antiquam et approbatam Ecclesiœ consuetudinem lucratus fuero, nullatenus recipiam ; et si forsan illas, quod absit, recepero, infra mensem, postquam scivero illas me non recte et juste recepisse, prœposito Capituli aut alteri receptori seu distributori integre restituam. - Item quod quamdiu tenebo capellaniam meam non absentabo me ab ecclesia Rhedonensi nec faciam, officium quod mihi incumbit per quemcumque substitutum, nisi essem forsan legitime impeditus et tunc non nisi de voluntate et licentia Capituli Ecclesiœ Rhedonensis. - Item quod honorem, reverentiam et obedientiam dominis meis canonicis et Capitulo et aliis Majoribus Ecclesiœ Rhedonensis exhibebo » (Anciens Statuts de l'église de Rennes) ; ils y promettaient d'assister à tous les offices de Saint-Pierre, tant aux heures canoniales qu'aux petites heures de la Sainte Vierge ; ils devaient par ailleurs desservir les fondations faites au maître-autel et donner à dîner aux diacre et sous-diacre et aux enfants de choeur, toutes les fois que le chantre devait lui-même donner à dîner au sous-chantre et aux bacheliers, c'est-à-dire seize fois par an, à toutes les grandes fêtes de l'année, comme nous l'avons vu précédemment (Pour savoir les disners que doivent les grans chappellains de liglise et à qui ce est : « Les grans chappellains de liglise de Rennes doivent disners aux diacre et sourdiacre de liglise de Rennes et ès quatre enffans servitours du cueur portant la croez, l'enczens et les douz cirges, par chacun an, ès jours et festes dessus dites, selon qu'il est plus à plain contenu ci-devant en ceste prochaine clause faisante mencion des disners que doit le chantre de Rennes » - Livre des Usages). En revanche, les grands-chapelains avaient des maisons attachées à leurs semi-prébendes, et lorsque le Chapitre fit un nouveau règlement pour les habitations de ses membres en 1754, il fixa à 125 livres l'indemnité de logement accordée à chaque semi-prébendé. Au XVIIème siècle, Gilles de Gain, chanoine et chantre, fonda des exercices annuels de retraite spirituelle pour tous les prêtres du choeur de Saint-Pierre, particulièrement pour les grands-chapelains. Malgré cela, les semi-prébendés n'étaient point contents de leur sort, surtout dans les derniers temps ; ils cherchaient souvent chicane aux chanoines, tant au chapitre, où ils voulaient s'asseoir au même rang qu'eux, qu'au choeur, où ils refusaient de dire les messes réglées par le Chapitre. Leurs prétentions exagérées soulevèrent tant de contestations, que l'autorité épiscopale se vit obligée de les supprimer. Le 22 mars 1787, Mgr Bareau de Girac rendit l'ordonnance suivante : « Vu la requête à Nous présentée par nos vénérables frères les dignités, chanoines et Chapitre de notre église cathédrale, en date du 14 juillet de l'année dernière, etc..., Nous avons éteint et supprimé, et par ces présentes éteignons et supprimons à perpétuité les titres des quatre chapellenies du grand autel, autrement dites semi-prébendes, tant des deux qui sont actuellement vacantes par la mort des sieurs Bodin et Prodhomme, que des deux qui sont actuellement possédées par les sieurs Gresland et Bameulle, quels que soient les titres, qualités et fonctions que les pourvus de cesdites semi-prébendes veuillent s'attribuer avec fondement ou sans raisons ; avons uni et unissons les fruits et revenus qui en dépendent à la manse du Chapitre de notre cathédrale, pour être employés à l'entretien de la psallette et du bas-chœur ; à la charge pour ledit Chapitre de faire jouir les deux titulaires actuels des chapellenies du grand autel des prérogatives, émoluments et fruits y attachés, en sorte que la suppression et extinction des titres des deux semi-prébendes par eux possédées ne sorte son effet et n'ait lieu qu'après leur décès successif, ou par démission, défection ou vacance, de quelque manière qu'elle arrive ; à la charge également par le Chapitre de remplir par ses propres membres le service du grand autel, de célébrer les divins offices et de pourvoir, ainsi qu'il sera convenable, à ce que toutes les autres fonctions de ces places soient remplies » (Registre des insinuations de l'évêché de Rennes). 

GRANDS-CHAPELAINS OU SEMI-PREBENDES

— Robert Goyon, décédé le 13 février, 

— Jean Jargon, décédé le 28 février, 

— Godoc, vivant en 1269, décédé le 15 juin, 

— Guillaume des Vallières, décédé le 17 octobre, 

— Jean Scla, décédé le 24 novembre 1270. 

Nota : ces derniers personnages sont mentionnés dans le Nécrologe de Saint-Pierre antérieurement à 1323 (« FEBRUARIUS, Id. Obiit Robertus Goyon capellanus major hujus ecclesie, pro cujus anniversario faciendo habemus XX s. in domo que est juxta domum capellanie Beate Marie de Sercha Redon. — II Kal. Obiit dnus Johannes Jargon noster capellanus major qui dedit pro anniversario faciendo suum herbergamentum de Escambiis quod tradidimus Radulfo de Nemore in amphiteosim perpetuum ad triginta quinque sol. — JUNIUS, VIII Kal. Obiit Godocus major capellanus, ad cujus anniversarium habemus quatuor quarteria sigali super decima de Maceria. — OCTOBER, XVI Kal. Obiit Mag. Guill. de Valeriis, capellanus majoris altaris eccl. Redon., ad cujus anniversarium habemus XXX s. in bursa capituli. — NOVEMBER, VIII Kal. Obiit dnus Johannes Scla, magnus capellanus istius ecclesie, ad cujus anniversarium habemus tria quarteria sigali cum rectore de Cornuz » - Nécrologe Saint-Pierre de Rennes). 

— Pierre, décédé le 24 février, 

— Jean Renoard, décédé le 26 juin, 

— Raoul Aubin donna au Chapitre 30 sols sur une vigne de Saint-Laurent, 

— Jean de Haultbois (Joh. de Alto Nemore), 

Nota : ces derniers personnages sont mentionnés dans les annotations du Nécrologe de Saint-Pierre postérieurement à 1323 (« FEBRUARIUS, VII Kal. Obiit Petrus hujus ecclesie major capellanus, ad cujus anniversarium habemus XX solid. — JUNIUS, VI Kal. Obitus Johanis Renoardi majoris capellani istius ecclesie, ad cujus anniversarium habemus XX s » - Nécrologe Saint-Pierre de Rennes). 

— Guillaume Renoard fonda la chapellenie de Saint-Thébaut, à la cathédrale ; décédé en 1357. 

— Jean Loet (1341). 

— Guillaume Le Gagneur (1362). 

— Jacques de Quincé, recteur d'Ercé et official de Rennes, décédé le 15 mai 1411. 

— Jehan Jarnigon (1381). 

— Thomas Basuflant, fondateur d'un obit à Saint-Pierre. 

— Jehan. Robin (1481). 

— Robin Prier, fondateur d'un obit à Saint-Pierre. 

— Pierre Regnier (1481). 

— Geffroy de Nozay, fils de Pierre de Nozay et de Jamette Karenrays, décédé en 1420. 

— Maurice de Lesmeleuc résigne en 1487. 

— Jehan Péhan, reçu le 31 janvier 1487. 

— Pierre de Verclé, fondateur d'un obit à Saint-Pierre. 

— 0llivier Drouet (1488). 

— Guillaume Vestier (1488). 

— Jehan Bruslon, recteur de Partenay (1504).

— Thomas Le Marchand (1526). 

— Guillaume de Heaulne (1526). 

— Jehan Le Marchand (1526-1536). 

— Michel Le Duc (1526-1536). 

— 0llivier Leroy (1536). 

— Hervé Gaultier (1536-1547). 

— N... Vallée (1547). 

— Jehan Chantebel (1557-1566). 

— Ollivier d'Augan (1557-1566). 

— Gilles Plisson (1557-1566). 

— Pierre Cartel. 

— Pierre Sarol (1557). 

— Jean Gaultier (1566). 

— François Le Bouc (1574). 

— Brice Buttin (1597). 

— René Gougeon vel Courgeon, décédé le 26 janvier 1600. 

— Gilles Charmoy (1603-1618). 

— Michel Boisart, recteur de Saint-Hélier (1603). 

— Jean Chantebel (1603). 

— Gabriel Lorand (1603). 

— Jean Hamon, recteur de Bourgbarré, décédé en 1607. 

— Jean Poullart, recteur de Bazouges (1609 et 1629). 

— Jean Jolif (1609-1618). 

— François Haslay (1609 et 1618). 

— Michel Menet, sieur de Saint-Martin, remplace le précédent. 

— Jean Poullardeau, recteur de Châtillon-sur-Seiche, décédé en 1613. 

— Jean Le Queu (1613), décédé en 1653. 

— Charles Le Moy, décédé le 1er juin 1622. 

— Gilles Chermoys, décédé le 1er juillet 1622. 

— Jean Andouart résigne en 1636. 

— Pierre Polet succède au précédent (10 mars 1636). 

— Julien Malherbe (1635). 

— Mathurin David succède au précédent (6 octobre 1640). 

— Guillaume Clotaux (16 ..). 

— Pierre Bidault résigne en 1654. 

— Pierre Poissonnier (1653). 

— Aubin Rostan remplace Le Queu (7 juillet 1653). 

— Hélier Chucherie remplace Bidault (13 février 1654), décédé en 1669. 

— Jean de la Gorce, décédé le 28 janvier 1692. 

— Louis Le Tourneur (1669), décédé le 15 novembre 1708. 

— Pierre Chapel, maître de psallette, décédé le 6 novembre 1698. 

— René Prioul remplace le précédent (6 novembre 1699) ; décédé le 31 décembre 1742. 

— Charles Gert remplace Menet de Saint-Martin (1694), décédé le 10 juin 1699. 

— François Symon, maitre de psallette, remplace le précédent (26 janvier 1700) et meurt en 1728.

—  François Doucet remplace Le Tourneur (15 février 1709) et devient en 1712 recteur de Saint-Pierre en Saint-Georges. 

— Anne Chaplais remplace le précédent (10 juin 1712) et résigne en 1715. 

— Jean-Baptiste Aubert de Barras, archiprêtre de Vannes, remplace le précédent (24 juillet 1715). 

— Pierre Belot (1694), décédé le 23 novembre 1721. 

— Charles Le Boubenec remplace le précédent (27 avril 1722). 

— Thomas Vivier, reçu le 4 octobre 1723 ; décédé le 5 mars 1740. 

— Leger Morizet (16 août 1728) remplace Symon. 

— Henri Piron remplace le précédent (11 février 1737) et résigne en 1775. 

— René Le Bannier remplace Aubert (26 juillet 1728) et devient recteur de Luitré en 1740. 

— Guillaume Le Pèlerin remplace Vivier (5 mars 1740) ; décédé en 1761. 

— Louis Le Bannier remplace son frère René (1740), puis résigne peu après. 

— Jacques Robinois remplace le précédent (14 août 1741) ; décédé le 27 février 1767. 

— J...... Prioul, décédé en 1749. 

— Pierre-Ribault remplace le précédent (23 mai 1749) et résigne en 1753. 

— Jean-Gabriel Le Roux remplace le précédent (2 août 1753) et devient recteur de Romagné (1769).

— Pierre Ribault remplace Le Pèlerin (11 août 1761) et devient recteur de Visseiche (1762). 

— N... de Lépine (1757). 

— François Crespel remplace Ribault (20 août 1762) et résigne en 1765. 

— Guillaume Poisson remplace le précédent (10 mai 1765) et résigne en 1766. 

— François Bodin remplace Robinois (17 août 1767), décédé vers 1786. 

— Julien Prodhomme remplace Poisson (19 juin 1776), décédé vers 1786. 

— Thomas Gresland remplace Le Roux (22 décembre 1769), il jouissait encore de ses semi-prébendes en 1790. 

— Etienne Bameulle remplace Piron (2 novembre 1775), il jouissait encore de ses semi-prébendes en 1790.

 

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PRIEURS

évêché de Rennes

AU XIIIème siècle, les évêques et le Chapitre de Rennes fondèrent dans leur église des prieurés réguliers, c'est-à-dire desservis par des chanoines appartenant à des congrégations monastiques, qui s'engagèrent chacune à fournir un ou plusieurs de leurs membres pour contribuer au service divin dans la cathédrale, en échange de certaines dotations. Ces prieurés, au nombre de quatre, relevaient d'autant d'abbayes de l'Ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin ; c'était : Saint-Michel, membre de Notre-Dame de la Roë ; — Saint-Martin, membre de Notre-Dame de Paimpont ; — Saint-Moran, membre de Saint-Jacques de Montfort, — et Saint-Denis, membre de Saint-Pierre de Rillé. Le Chapitre nommait lui-même à ces bénéfices et députait, à chaque vacance, deux chanoines pour choisir dans les abbayes les sujets les plus propres à remplir les fonctions de prieurs de la cathédrale. Les obligations générales de ces bénéficiers étaient de résider à Rennes, d'assister « personnellement et continuellement au service du choeur et à toutes les heures de ce service », et de « porter en procession les ampoules (des saintes huiles) ès festes de Pasques ». Voici, du reste, comment le Livre des Usages décrit, en 1415, les devoirs des prieurs : «    Pour savoir le service que les priours doivent à liglise de Rennes. Le priour de Saint-Denis mambre de l'abbaye de Foulgères, le priour de Saint-Morran mambre de l'abbaye de Montfort avecques et un sieur compaignon, le priour de Saint-Martin mambre de l'abbaye de Penpont, sont tenuz à résidence personnelle et continuelle au service du cueur de liglise de Rennes à toutes les heures du service générallement, et en y a faiz lettres et instrumens apparessans. Ils doivent porter en procession les empoules ès festes de Pasques et ouictiesmes (octaves) et oultre, selong ce qu'il est dit, ès lieux où les services en doivent être faiz » (nota : il est à remarquer qu'il ne s'agit ici que des trois prieurs de Saint-Denis, Saint-Moran et Saint-Martin ; de même aussi, en 1412, voyons-nous ces trois mêmes prieurs reconnaître seuls devoir la résidence au choeur de la cathédrale. (Archives départementales, 15 H, 1). Il parait que dès ce temps-là le prieur de Saint-Michel prétendait se soustraire à cette obligation ; aussi, souvent, n'était-ce qu'un prieur commendataire n'habitant pas Rennes). Pour savoir coment icelx priours viennent et sont receus à liglise de Rennes : Touttes les fois qu'il avient cause de mutacion d'icelx priours ou de l'un d'elx, c'est le droit et la possession de liglise de Rennes, continuée à mémoire de home, que le Chappitre de Rennes puet (peut) eslire et avoir par son élection de chacune desdites abbayes autres priours nouveaulx, à son élection sur et de touz les religieux desdits moustiers, sans y conter le priour du cloaistre, le célérier et clavier de chacun desdits liex, qui par avant seroint èsdits offices ; et est affin que ycelx esleus soint savans et ydoines au service de liglise de Rennes que bien appartient à ce, desquelles choses il y a lettres et chartres anciennes et nouvelles »

1° Prieuré de Saint-Michel 

Le plus ancien prieuré de la cathédrale était celui de Saint-Michel. Son origine remontait à une fondation faite en 1103 par le duc de Bretagne Conan III et sa mère, la pieuse Ermengarde ; ils élevèrent à cette époque une petite église, « ecclesiolam », sur une tour de leur château de Rennes, nommée la Tour-du-Comte, et située près la porte de ville dite alors Châtellière, et plus tard porte Saint-Michel. Trente-huit ans après, en 1141, Conan donna ce bénéfice aux chanoines réguliers de l'abbaye de la Roë, en Anjou, à la prière d'Hamelin, évêque de Rennes (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 584). 

En 1206 intervint une convention entre le Chapitre de Rennes et l'abbé de la Roë avec ses religieux, en vertu de laquelle une chapellenie, instituée en l'honneur de l'archange saint Michel dans la cathédrale par un bourgeois de Rennes, nommé Josced, fils de Pierre, fut réunie à la primitive fondation ducale, de manière à n'en former des deux qu'une seule, qui finit par n'être plus desservie qu'à la cathédrale, sous le nom de Saint-Michel du Vieux-Châtel. Quant à la chapelle priorale construite dans la Tour-du-Comte, elle tomba peu à peu en ruines et ne fut point réparée (M. de la Bigne Villeneuve, Bulletin de l'Association bretonne, II, 144). 

En unissant à la cathédrale ce prieuré, le Chapitre de Rennes stipula qu'il aurait la liberté d'envoyer prendre à l'abbaye de la Roë tel sujet qu'il jugerait à propos, pourvu qu'il ne fût ni curé ni officier du monastère, et, en outre, que le religieux désigné servirait à la cathédrale sans aucune distinction, comme les autres grands-chapelains ; mais nous venons de voir que les prieurs de Saint-Michel ne furent guère fidèles à cette convention. 

Vers 1680, frère Jacques Thiboucé, prêtre et chanoine régulier de la Roë, demeurant en cette abbaye, fit au roi la déclaration de son prieuré de Saint-Michel. Il rappelle, dans cet acte, que ce prieuré fut fondé en 1141 par le duc Conan, et il laisse entendre que la chapelle priorale de Saint-Michel était l'oratoire particulier des princes de Bretagne, étant construite dans l'enceinte de leur château de Rennes ; aussi, « quand les duc et duchesse de Bretagne étaient à Rennes et entendaient la messe en leur chapelle, ledit prieur de Saint-Michel était-il en droit de prendre la moitié de toutes les oblations qui s'y faisaient ». La déclaration ne mentionne point, du reste, cette vieille chapelle ducale et priorale, qui vraisemblablement n'existait plus alors, mais elle parle du fief du Vieux-Châtel, s'étendant dans la rue de la Ferronnerie et appartenant au prieuré de Saint-Michel (Archives nationales, P. 1702). Vers la même époque, le Pouillé de Tours évaluait à 1.200 livres le revenu de ce prieuré. 

PRIEURS DE SAINT-MICHEL

Guy Laurens résigna en 1513. 

Frère Etienne Le Rouyer rendit aveu au roi en 1514. 

Jean Agaice, recteur de Laillé, prieur commendataire (1534). 

Jean Rouxel, décédé vers 1560. 

Christophe Guyon succéda au précédent. 

François N... résigna vers 1563. 

François Chaussière, prieur commendataire (1563). 

Frère Tugdual Coquillau, élu prieur en 1571. 

François Susanne (1609). 

Pierre Jouët (1614). 

Bertrand Le Gendre, prieur commendataire, rendit aveu au roi le 10 août 1620 ; décédé en 1646. 

Frère Richard Le Roy, pourvu le 12 octobre 1646. 

Thomas Gombault, prieur commendataire, décédé en 1671. 

Frère Jacques Thiboucé, pourvu en 1671, décédé en 1694. 

Louis Le Tourneur, semi-prébendé, décédé en 1708. 

Jean Roussel, élu prieur en août 1709. 

Frère Jacques du Four, décédé en 1714. 

Frère Jean-Pierre Corbin prit possession le 10 octobre 1714. 

 

2° Prieuré de Saint-Martin

En 1231, Adam, chanoine et trésorier de Rennes, fonda dans la cathédrale une chapellenie pour le fonds de laquelle il donna sa bibliothèque, qui était considérable et chose rare à cette époque. Les religieux de l'abbaye de Paimpont, ayant envie de ces livres, demandèrent au Chapitre à remplir cette fondation, ce qui leur fut accordé, à condition qu'ils fourniraient un religieux pour célébrer tous les jours la messe et assister, de jour et de nuit, à toutes les heures canoniales ; ils devaient, en outre, lui assigner un revenu sûr et suffisant. Guillaume de Vezin, alors abbé de Paimpont, approuva cette convention et assigna au nouveau prieur 30 quartiers de blé (c'est-à-dire 480 boisseaux) à prendre sur les dîmes que l'abbaye possédait dans la paroisse de Messac. De son côté, Josselin de Montauban, évêque de Rennes, ratifia la fondation faite par son Chapitre. Un peu plus tard, en 1237, les chanoines, du consentement de l'un d'eux, Guillaume Boterel, patron de l'église Saint-Etienne de Rennes, et de Jean de Gahard, vicaire de cette même église, concédèrent à l'abbé de Paimpont une petite église dédiée à saint Martin et située dans la rue de la Cordonnerie (nunc de la Monnaie), auprès de la chapelle de Notre-Dame de la Cité, « ecclesiam Sancti Martini de civitate Redonensi que consistit in parochia Sancti Stephani » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 5 G, 1). Cette chapelle de Saint-Martin donna son nom au prieuré nouvellement fondé dans la cathédrale. Dans la suite, on fit don au prieur de Saint-Martin d'une maison construite à côté de sa chapelle ; ce logis menaçant ruine en 1568, le Chapitre concéda au prieur la chapellenie de dom Raoul Hurel (valant en 1729, 350 livres par an), à la charge d'une seule messe par semaine ; une maison située rue des Dames, estimée 200 livres de revenu, et attachée à cette dernière fondation, lui fut en même temps accordée comme demeure. Enfin, le même prieur reçut encore une prairie voisine du Moulin-au-Comte et affermée 72 livres (Inventaire des Titres de Paimpont – Archives nationales, P. 1703).

Malgré tous ces bienfaits, le chanoine-prieur de Saint-Martin se plaignit souvent du Chapitre, qui avait bien plus de raisons de se plaindre de lui ; quoiqu'il dût, outre « la résidence continuelle et personnelle au choeur de la cathédrale », célébrer « les messes de son prieuré en la chapelle Saint-Martin », il laissa tomber en ruines cet édifice, qui en 1706 était « tout descouvert », et il prit l'habitude de dire toutes ses messes à Saint-Pierre. 

PRIEURS DE SAINT-MARTIN 

Frère Guillaume Belou, reçu prieur en septembre 1344. 

— Frère Guillaume de la Houssaye, décédé en 1362. 

— Frère Guillaume Guihou, élu prieur en septembre 1362. 

— Frère Thomas Nachebouc (1412 et 1417). 

— Jean de Merle (1423). 

— Frère Ollivier du Bouays (vers 1465). 

— Jehan Daré (1470 et 1484). 

— Frère Geffroy de Buris (1498). 

— Frère Robert de la Spaudaye (vers 1520). 

— N.... Millon, prieur commendataire (1532). 

— Frère Jehan des Salles (1557 et 1566). 

— Frère Guillaume Larcher échangea son manoir prioral en 1568. 

— Frère Guillaume Le Breton (1598 et 1609). 

— Frère François Huchet (1631). 

— Frère Guillaume Le Provost (1648 et 1653). 

— Frère Christophe Guignace fit au roi sa déclaration en 1679, décédé en 1710. 

— Frère Anne-François du Breuil prit possession le 1er décembre 1719. 

 

3° Prieuré de Saint-Moran

Ce fut encore Josselin de Montauban, évêque de Rennes, qui en 1224 érigea le premier fonds de ce prieuré. « Considérant, dit le prélat fondateur, le petit nombre de clercs qui desservent notre église et consultant en ce que nous statuons son avantage et son utilité, nous avons, de l'aveu et consentement de notre Chapitre, donné et octroyé à l'abbaye de Saint-Jacques de Montfort l'église de Sainte-Marie de Coons (nunc Bourg-des-Comptes) avec ses appartenances, sauf le droit de l'évêque, ceux de l'archidiacre et du doyen ». Cette donation, dont nous résumons l'acte un peu prolixe, était faite « à condition que le chanoine ou prêtre séculier présenté par l'abbaye pour desservir la cure tiendrait compte du temporel à deux chanoines réguliers de Montfort, l'un prêtre, l'autre dans les Ordres sacrés, obligés d'assister à l'office canonial dans la cathédrale, le premier desquels serait au choix du Chapitre de Rennes ; ledit élu ne pouvait être révoqué sans le consentement du Chapitre, excepté dans le cas où il serait devenu prieur du cloître, cellérier, bailli ou procureur du monastère ; alors la substitution devait avoir lieu avec l'agrément du Chapitre et d'accord avec l'abbaye. L'abbé de Saint-Jacques, après avoir été élu et installé dans sa charge, était tenu de venir, sous quinzaine, prêter serment sur l'autel de Saint-Pierre qu'il serait fidèle aux susdites conventions. Cet acte fut dressé à Rennes, en chapitre général, le lendemain de la fête de la Purification, l'an 1224 » (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie bretonne, II, 4). 

« Quelque temps après, Guillaume Bérenger, scholastique, fonda une chapellenie qu'il dota de 100 livres une fois payées. Cette somme fut donnée aux religieux de Montfort, à charge de remplir et exécuter les volontés du testateur. En conséquence, par un acte de 1227, Robert de Saint-Gonlay, abbé de Saint-Jacques, avec l'assentiment unanime de sa communauté, chargea leur confrère, le prieur récemment établi à Rennes, d'acquitter cette fondation. Il lui assigna, dans ce but, les deux tiers des dîmes de la paroisse de Langan, évêché de Dol, qui appartenaient à l'abbaye » (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie bretonne, II, 4).  

De ces deux fondations réunies résulta le prieuré de Saint-Modéran ou Saint-Moran, comme on l'appela vulgairement. 

Outre ces revenus d'établissement primitif, le prieur de Saint-Moran jouissait d'un droit de juridiction moyenne et basse qui s'exerçait encore à la fin du XVIIème siècle dans la salle basse du Présidial ; ce fief s'étendait dans les rues de la Cordonnerie et de Saint-Thomas, le terrain occupé par les Jésuites en 1606, le lieu de la Flèche, au faubourg Saint-Hélier, et l'emplacement de la Maison Centrale, abandonnée vers la fin du XIXème siècle. L'étendue de ce fief fut fort réduite avec le temps, par suite d'établissements nouveaux ; mais des sommes d'argent ou des rentes foncières indemnisèrent le prieur de Saint-Moran. 

Les maisons, jardins et chapelle du prieuré dont nous nous occupons étaient situés entre le pavé de la rue de la Cordonnerie et les anciens murs de la ville vers les Lices. « La vingt et neufviesme maison de la rue de la Cordonnerie, côté vers septentrion, dit la Réformation de 1646, est le portail, entrée, cour, maison et chapelle de Saint-Moran, contenant par le devant du pavé de ladite rue 28 pieds, et depuis ledit pavé, à travers la ruelle, cour, logement et chapelle jusques à la muraille de la ville, 83 pieds... le tout pocédé par noble et discret Missire Jean de la Fond, prieur de Saint-Moran, qui déclare tenir ledit prieuré au fief du Roy à charge de prières et oraisons. Enfin, de ce prieuré dépendaient encore quelques pièces de terre et prairies, les unes situées entre les murs de la ville et le moulin de Saint-Hélier ; un pré près du Gué-Torcoul, vis-à-vis la maison de Gaillon, au bout du Mail ; enfin, le Pré de Saint-Moran, près du vieux Saint-Etienne, sur le bord de la rivière d'Ille » (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie bretonne, II, 4). 

Les charges qui incombaient au prieur de Saint-Moran se réduisaient à l'obligation : pour lui et son compagnon, d'assister à toutes les heures de l'office canonial ; pour lui seul, de célébrer quatre messes par semaine à l'autel Saint-Jacques, dans la cathédrale ; de porter les saintes ampoules dans les processions aux fonts baptismaux, à Pâques et à la Pentecôte. Malheureusement, il y eut souvent discussion entre le Chapitre et ce prieur au sujet du confrère que la fondation l'obligeait d'avoir, et dont il se débarrassait le plus souvent qu'il pouvait. 

En 1663, le prieur de Saint-Moran vendit aux religieuses du Refuge son logis prioral avec sa chapelle et son jardin ; sur cet emplacement, les religieuses construisirent leur monastère de la Trinité, où se trouve aujourd'hui la place de ce nom. 

PRIEURS DE SAINT–MORAN 

Frère Jehan Briand, pourvu du prieuré en 1396. 

Frère Pierre Laurent, « prestre-priour » (1401 et 1412). 

Frère Guillaume du Tertre, vers 1465, fonda un anniversaire à Saint-Pierre, où il choisit sa sépulture devant l'autel Saint-Cosme et Saint-Damien. 

Frère Jehan de la Haye (1470 et 1484) avait pour compagnon frère Olivier du Sellier. 

Frère Olivier Piedevache (1520) avait dom Martin Morineau pour compagnon. 

Frère Jean Le Moene (1535). 

Frère Christophe Rousseau, vicaire général de l'abbé de Montfort (1567) ; décédé le 7 août 1578 ; inhumé à la cathédrale, dans la chapelle de Villeboul. 

Frère Mathurin Saudemy (1609). 

Frère Bonabes Pelletier (1574). 

Frère Jean de la Fond (1633), décédé le 19 décembre 1659. Il fut inhumé dans la cathédrale, avec cette épitaphe : « Cy gist noble et discret Missire Jan de la Fond, vivant chanoine régulier de l'Ordre de Saint-Augustin, prieur de Saint-Mauran, âgé de 54 ans, qui décéda le 19 de décembre 1659 ». La pierre était ornée de son écusson : « de... à trois étoiles posées 2 en chef, 1 en pointe, accompagnant un croissant placé en abîme et surmonté d'une merlette » (Inventaire de la Cathédrale de Rennes, en 1755). 

Frère Nicolas de Boissy prit possession le 30 janvier 1660. 

Frère Jean Le Gay (1665). 

Frère Julien des Noës rendit aveu en 1678, décédé le 30 octobre 1708. 

Frère Joseph Nivet prit possession le 10 décembre 1708. 

De plus, la cathédrale renfermait la tombe d'un autre prieur de Saint-Moran, mais nous ne savons pas au juste quand il vécut : c'était Guillaume Piedevache, qui avait « au grand de la nef sa tombe armoriée de son écusson portant trois pieds de vache » (Inventaire de la Cathédrale de Rennes, en 1755). 

 

4° Prieuré de Saint-Denis

La fondation du prieuré de Saint-Denis remonte, comme celle des précédents, au XIIIème siècle pour le moins. « L'acte primitif ayant disparu, on n'a plus la date précise, mais on est en droit de présumer que les chanoines réguliers de Rillé, près Fougères, qui desservaient ce prieuré, furent appelés dans la cathédrale à peu près à la même époque que les autres indiqués ci-dessus. Une transaction passée l'an 1351 entre le Chapitre de Rennes et l'abbaye de Ruilé, réduisit les obligations du prieur en raison de la diminution éprouvée dans les revenus ; cet acte suppose que l'existence de ce bénéfice était déjà ancienne » (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie bretonne, II, 145). 

Voici en quoi consistait cet accommodement de 1351. 

Dans l'origine, l'abbaye de Rillé devait fournir quatre chapelains, qui tous devaient être prêtres et assister à toutes les heures canoniales de l'office divin dans la cathédrale. Le chef de ces quatre religieux s'appelait prieur de Saint-Denis, parce qu'on lui avait donné une petite chapelle de ce nom, bâtie dans le fief du Chapitre ; on y avait ajouté la jouissance d'un bâtiment voisin, pour lui servir de demeure ainsi qu'à ses confrères, et la présentation des cures d'Orgères, de Noyal-sous-Bazouges et du Rheu, sur lesquelles étaient payées au prieuré les sommes de 48 livres par an, « pour la subsistance desdits religieux ». Le recteur d'Orgères devait au prieur de Saint-Denis 12 livres, celui de Noyal 16 livres, et celui du Rheu 20 livres de rente. Le prieur possédait, en outre : la maison et terre de la Magdeleine, appelée le « petit prieuré de Saint-Denis » ; — une dîme en Gévezé ; — deux bailliages en Châtillon-sur-Seiche et en Noyal-sur-Seiche ; — des rentes sur plusieurs maisons de Rennes, telles que celles des Truies qui filent, rue Baudrairie, du prieuré du Château, etc. ; — d'autres rentes sur les vignes de Joué et de Noyal, etc. — Enfin, le prieuré de Saint-Denis avait une juridiction seigneuriale de « haute justice » (Aveux de 1545 et 1619. — Archives départementales d'Ille-et-Vilaine)  

Peu à peu le prieur de Saint-Denis sut se défaire de ses compagnons, comme le prieur de Saint-Moran, et lui-même se lassa d'assister aux offices, ce qui amena un gros procès entre le Chapitre et l'abbaye de Rillé, procès terminé eu 1351 aux conditions suivantes : l'abbaye de Rillé ne fournira plus qu'un religieux au prieuré de Saint-Denis ; des 20 livres de rente dues sur la paroisse du Rheu, le Chapitre percevra 19 livres, pour se dédommager de l'absence des trois religieux que retire l'abbaye ; le prieur de Saint-Denis sera tenu à la résidence exacte à Rennes, à l'assistance à tous les offices de jour et de nuit, et à l'acquittement de la messe fondée à l'autel Saint-André ; enfin, le prieur de Saint-Denis continuera de présenter la cure du Rheu, quoiqu'il n'ait plus droit qu'à 20 sols de rente sur cette paroisse (Mémoire du Chapitre contre les prieurs – Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). 

« La chapelle du prieuré de Saint-Denis existe encore (à la fin du XIXème siècle) ; elle est contiguë au vieil hôtel de Coniac (nota : en 1689, le duc de Chaulnes, gouverneur de Bretagne, habitait cet hôtel, et la Communauté de ville fit construire dans la chapelle, pour l'usage de ce seigneur, une galerie et une tribune communiquant avec son hôtel) ; elle est située au fond d'une petite cour dont l'entrée donne sur la rue des Dames, qui s'appelait au XIVème et au XVème siècle rue Saint-Denis. Sa forme est celle d'un rectangle ; elle n'offre aucun caractère architectonique, ayant subi des reprises et réparations au XVIIème siècle, notamment son extrémité occidentale, dont le mur est décoré d'une niche qui porte la date de 1669. Sa décoration intérieure est aussi toute moderne. Cependant il y a un point à noter, c'est que la base de ses murs a pour fondement la vieille muraille romaine ; aussi, dans les anciens actes, est-elle désignée constamment sous ce titre : Capella Sancti Dionisii super muros civitatis, — Saint-Denis-des-Murs. La maçonnerie de son mur méridional présente extérieurement quelques indices d'un système de construction qui rappellerait le XIIème siècle : c'est une disposition des moëllons en arête de poissons et un petit appareil composé de cubes uniformes dans les assises les plus rapprochées du toit. Les ouvertures cintrées des fenêtres sont des plus modernes » (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie bretonne, II, 146). 

Le sceau du prieuré de Saint-Denis, en 1630, était ovale et représentait : Saint Denis portant sa tête dans ses mains ; autour on lisait : SCT. DENIS DE RENNES (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 9 G, 45). 

PRIEURS DE SAINT–DENIS

Frère Elie de la Motte (1351). 

Frère Guillaume Pilard, décédé en 1374. 

Frère Guillaume de Parthenay, élu prieur en avril 1374 

Maître Jean Collet vel Collecti fonda en 1406 un anniversaire à la cathédrale, décédé en 1414. 

Frère Amelot du Coudray, décédé vers 1418. 

Frère Robert de Fay, décédé en 1419. 

Frère Jehan Boncir, élu prieur en 1419. 

Frère Guillaume Garnier rendit aveu en 1470. 

Frère Jehan Guy, reçu le 22 mai 1472, vivait encore en 1484. 

Frère Pierre Le Forestier, reçu prieur en 1532. 

Frère Jehan Gaillard, reçu prieur le 4 octobre 1538. 

Mathurin Bocel fournit en 1545 la déclaration de son prieuré. 

Frère Hervé Macé (1557 et 1576). 

Frère Guy du Pont (1592) devint vicaire général de l'abbaye de Rillé. 

Frère Nicolas Le Roy, chapelain et aumônier du roi (1602 et 1638). 

Frère Jacques Fournier, élu prieur en avril 1639. 

Frère Jean Auger (16..). 

Frère N... Guignard (1678). 

Frère Jacques Brossier (1679 et 1692), prieur-recteur de Montebert. 

Frère Jean du Ponchet (1700). 

Frère Jean-Claude Chevron résigna en 1712. 

Frère Pierre-René Geslin prit possession le 16 septembre 1712. 

Frère Pierre Pijart, décédé en 1728. 

Comme les semi-prébendés, les prieurs de la cathédrale avaient souvent des difficultés avec le Chapitre ; ils ne résidaient point régulièrement, ils émettaient des prétentions exagérées au choeur, ils refusaient d'obéir aux chanoines. Ils attirèrent ainsi sur eux l'attention de Mgr de Breteuil, qui, dans son Règlement du 2 juin 1728, supprima tout à la fois les quatre prieurés et leurs titulaires, dans les termes suivants : « Nous éteignons et supprimons à perpétuité les titres (si aucuns sont) des chapellenies et fondations possédées, sous le nom de prieurés, par quatre chanoines réguliers de l'Ordre de Saint-Augustin, congrégation de France, appelés depuis plusieurs siècles par notre Chapitre de quatre différentes abbayes pour aider à la célébration du service divin ; en avons uni et unissons à perpétuité tous les fonds, fruits et revenus à la manse capitulaire de notre dit Chapitre, de quelque nature qu'ils soient, pour en jouir ledit Chapitre en entier, à compter du jour que notre présent règlement sera notifié auxdits chanoines réguliers soit-disant prieurs ; à la condition néanmoins d'acquitter toutes les charges auxquelles lesdits prétendus prieurés sont tenus et de faire célébrer les messes par eux omises depuis la date de leurs provisions et prises de possession aux frais de qui il appartiendra, et le restant desdits fruits et revenus (toutes charges préalablement acquittées) sera emploié en distributions pour assistances aux heures canoniales » (Archives départementales d'Ille-et-Vilaine).

Mgr de Breteuil obtint du roi des lettres patentes, datées de septembre 1728, pour assurer l'exécution de son Règlement, mais deux chanoines réguliers et un semi-prébendé de Saint-Pierre s'opposèrent à leur enregistrement, qui fut renvoyé, par arrêt du 3 janvier 1729, jusqu'à ce qu'il eût été fait droit par Sa Majesté sur lesdites oppositions. 

Les choses demeurèrent ainsi jusqu'à la Révolution ; les quatre abbayes dépossédées réclamèrent sans cesse contre la décision épiscopale et continuèrent, pour maintenir leurs prétendus droits, d'envoyer des prieurs à Rennes ; mais le Chapitre, ne voulant point entrer dans cette contestation, refusa constamment de les recevoir au choeur de la cathédrale. 

Voici les noms de ces chanoines réguliers nommés par les abbayes récalcitrantes : Saint-Pierre de Rillé envoya à Saint-Denis : en 1728, après la mort du frère Pierre Pijart, frère Pierre-Luc de Gurée, — plus tard frère Pierre Geslin, recteur-prieur de Montours, — frère Jean-Charles Miette de la Planche, prieur-recteur de Rillé (1783), — et frère Yves-Jean-Baptiste de Launay (1785). Notre-Dame de la Roë envoya à Saint-Michel : frère Charles-Joseph Quivif de Vauricher (1757), — et après sa mort, frère Jacques-Julien Vissaiche (1770). Saint-Jacques de Montfort envoya à Saint-Moran : frère René-François de Saint-Gilles (1744), — et après sa mort, frère Jean Voillerault (1772). Enfin, Notre-Dame de Paimpont envoya à Saint-Martin : frère Guillaume Pinot (1750), — et après lui, frère Jacques Le Breton (1763), et frère Jean-François Le Roy, prieur-recteur de Paimpont (1773). 

Tous ces prétendus prieurs durent se contenter de « prises de possessions purement civiles, faites devant notaires » ; le Chapitre ne consentit point à entrer en relation avec eux, et le procès demeura de la sorte pendant entre les évêques de Rennes et la congrégation de Sainte-Geneviève, qui possédait les quatre abbayes, jusqu'en 1790.

 

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SOUS-CHANTRE

évêché de Rennes

Par sa fonction, le sous-chantre « succentor » était l'aide et le suppléant du grand-chantre. « C'était à lui qu'incombait la charge d'exercer au chant les autres choristes, de s'assurer que chacun était en mesure de faire sa partie à l'office, de diriger le bas-choeur les jours ordinaires, de redresser ceux qui erraient, et enfin, le cas échéant, de remplacer le grand-chantre aux offices solennels, sans porter toutefois le bâton cantoral » (l'Abbé Luco, Personnages ecclésiastiques d'un diocèse). 

La sous-chantrerie fut fort anciennement fondée à Rennes, puisque le Nécrologe de Saint-Pierre, rédigé vers 1323, mentionne plusieurs sous-chantres. Le Livre des Usages en 1415 nous fait en même temps connaître les devoirs et les revenus du sous-chantre de Rennes : « Pour savoir que le sour-chantre de liglise de Rennes y est tenu fere : Celi sour-chantre y est tenu fere residance et service au cueur et au letrin ès festes doubles où il y a rastel et auxi où il est deu luminayre de treze cierges et doivent estre ensemble il et les dous grans bachelliers en chappes èsdictes houres pour comancer les huignes (hymnes), les pseaulmes, et pour entonner les anthaines (antiennes), comancer le Te Deum laudamus, Benedictus, Magnificat avecqs l'office du letrin, et celi sour-chantre pour comander les antaines, pour aler au prestre qui dit la messe li enseigner et ly chanter, remembrer et comancer Gloria in excelsis et Credo ès festes doubles, et pour fere les autres choses à celi office appartenantes et accoustumées et auxi de comander les respons des vespres. Oultre, celi sour-chantre y est tenu estre en chappe ès jours de festes appelées semi-doubles, ès semadis (aux samedis) et ès dimanches, et doit comander les anthaines, etc... Plus celi sour-chantre y est tenu estre et servir ès festes de neuff leczons et de troys leczons, généralement tout le circuit de l'an, comancer les hignes (hymnes) de matines et de vespres, Te Deum, Benedictus, Magnificat, comancer et estre à la grant messe et prendre la paix du sous-diacre pour la donner aux seignours.. Celi sour-chantre doit à celi letrin porter chappe à toutes les houres de matines, de la messe et de vespres et fere les services accoustumés »

A cette époque, c'est-à-dire en 1415, la psallette de Rennes n'existait pas encore ; aussi le soin de former les enfants de choeur incombait-il au sous-chantre, comme nous allons voir par ce qui suit : « Avecques lesdites choses et autres celi sour-chantre doit ordrener et corriger les enffans du cueur de liglise de Rennes, sans s'entremetre sur elx de juridiction, les doit instruire l'escolle de chant en musique et autrement de ce que len y aprent, sans salaire en avoir, et doit fere tenir escolles de chant à Rennes par gens à ce proffitables et résidans pour ce fere, ainsi dit len ait esté accoustumé et il le devoir fere et pour les grand revenues et les biens de liglise de Rennes qu'il en lieve (lève), comme en la ville de Rennes vingt livres de rente essiz (assise) de liglise sur les homes estagiers de liglise de Rennes savoir Alain du Boays et autres, aboutans celles mesons à la rue de la Feronnerie de Rennes, et sur les revenues de desmes (dîmes) et autres de la cure de Chavaingnes quinze livres de rente panssion (pension) qui sont de liglise de Rennes. Oultre ce en puet estre levé plusours proffiz à cause desdictes escolles, tant en la ville de Rennes que ailleurs, par celx qui tiennent lesdictes escolles à grant nombre et autrement »

Outre ces rentes, le sous-chantre possédait une maison prébendale située rue de la Magdeleine (nunc, rue de Nantes), et donnée avec vigne, pressoir et pourpris , par Mre Jean Blays en 1546. Plus tard, cette maison ayant été aliénée, fut rachetée par le Chapitre, et le sous-chantre obtint pour sa demeure une autre maison dans la rue des Lauriers, échangée elle-même ensuite pour un troisième logis situé rue Saint-Yves. Enfin, dans les derniers temps, le sous-chantre jouissait des chapellenies de Saint-Eustache et de Saint-Jérôme, fondées dans la cathédrale et unies à son bénéfice vers le commencement du XVIIème siècle. 

SOUS-CHANTRES DE RENNES

Le Nécrologe de Saint-Pierre mentionne la mort de cinq sous-chantres qui firent des legs pieux au Chapitre, mais il ne nous fait point connaître l'année de leur décès. 

— Guillaume Richard, laissa au Chapitre la moitié d'une dîme dans la paroisse du Sel, valant environ une mine de seigle ; décédé le 27 octobre. 

— Ruellan, décédé le 10 novembre, légua pour payer son anniversaire 14 sols de rente sur la maison de la chapellenie du Crucifix, qu'il avait fait bâtir. 

— Pierre Le Testu, décédé le 3 décembre ; recteur de Chavagne en 1225, il laissa pour son anniversaire 10 sols de rente sur la maison de la chapellenie de la Magdeleine. 

— Adam donna au Chapitre l'emplacement d'une maison et une rente de 10 sols ; décédé le 21 décembre. 

Nota : « OCTOBER, VI Kal. Obiit Guill. Richardi, succentor, de quo habemus medietatem decime quem emit apud Sellum, que debet valere circa unam minam sigali, de quo habent canonici et majores capellani in h. pares duas partes et clerici et campane aliam tertiam partem. — NOVEMBER, IIII Id. Obiit Ruellanus succentor Redon. ad cujus anniversarium habemus XIIII s. super domum quem capellanus deserviens ad altare Crucifixi tenet, quem domum dictus succentor edificavit de novo ; de illo dono canonici habent VIII s. et clerici nocte et die deservientes VI s. — DECEMBER, III Non. Obiit Petrus Le Testu, hujus ecclesie succentor, ad cujus anniversarium habemus X s. super domo capellanie Beate Marie Magdelene, de quibus canonici habent VI s. et capellani et clerici XIII s. — DECEMBER, XII Kal. Obiit Adam, hujus ecclesie succentor et sacerdos, qui dedit hujus ecclesie canonicis aream suam pro salute anime sue in qua edificavit Adam Archid. et conquisivit consensum domini feodi scilice Guill. Senescali, et de consensu capituli instituit de eodem edificio reddi singulis annis X s. super domum in qua manet Rollandus de Rocha canonicus et scholasticus Redon » - Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes). 

— Pierre de Saulnières, décédé le 13 mars, après 1323, laissant à Saint-Pierre 30 sols de rente pour son anniversaire. 

— Jean Clerot (1488). 

— Pierre Roncin fonda un obit à Saint-Pierre au XVème siècle. 

— Jean Blays donna en 1546 la maison de la rue de la Magdeleine dont nous venons de parler, et fonda un obit à Saint-Pierre ; décédé en 1547 et inhumé dans les recherches de la cathédrale. 

— Robert Courtillon (1557 et 1566). 

— Guillaume Henri (1616 à 1639) ; il fut recteur de Chaumeré et rendit aveu pour sa maison en 1623.

— Julien Malherbe, reçu sous-chantre en 1640, décédé vers 1663. 

— Louis Le Tourneur prit possession de la sous-chantrerie le 13 juillet 1663 et la résigna en 1669, pour devenir semi-prébendé. 

— René Bidel (1679), décédé le 2 avril 1700, inhumé sous les orgues. 

— Olivier Cotentin, diacre de Bayeux, nommé le 14 juin 1700 ; devenu chanoine de Nantes, il mourut cependant en possession de la sous-chantrerie le 13 juin 1707, et fut inhumé à Saint-Pierre près de son prédécesseur. 

— Jean du Fail, prêtre du diocèse, nommé le 11 juillet 1707, résigna l'année suivante. 

— Joseph de la Boucherie, nommé en août 1708, résigna en 1737 ; décédé recteur de Saint-Laurent en 1745. 

— Joachim du Hamel, clerc de Paris, prit possession le 12 février 1737 ; décédé âgé de soixante-cinq ans, le 30 avril 1745 ; inhumé au bas des recherches. 

— Julien-René Gobé, nommé le 4 juin 1745, décédé le 25 janvier 1749, inhumé dans la nef. 

— Julien-Marie Collin, nommé le 3 février 1749, devint recteur de Montault en 1765. 

— François Crespel, reçu le 3 mai 1765, résigna le 19 septembre 1770 pour devenir recteur d'Ossé. 

— Jean Pertevaux succéda au précédent, mais ne prit possession que le 25 août 1772 ; il résigna vers 1782. 

— André-Thomas Hélo prit possession le 7 avril 1782 et jouissait encore de cet emploi en 1790.

 

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PSALLETTE

évêché de Rennes

Les anciens comptes du Chapitre de Rennes témoignent de l'intérêt qu'il porta toujours au chant religieux. En 1409, il faisait venir des chantres de Normandie ; en 1421 et années suivantes, il entretenait à Rennes un musicien compositeur, Jean Paesnel, clerc, chargé de diriger le choeur dans les solennités. Dans les registres des comptes capitulaires de cette époque on lit souvent répétée la mention suivante : « Item Johanni Paesnel clerico qui in arte musice maxime in festis solemnibus dictam ecclesiam pro posse suo decoravit ». Et à ce Jean Paesnel, « expert dans l'art de la musique », le Chapitre accordait tantôt 30 sols, tantôt 40 sols de gratification (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie, II, 245). Nous venons aussi de voir que le sous-chantre devait instruire les enfants de choeur de la cathédrale « à l'escolle de chant en musique », et, en outre, « fère tenir escolles de chant à Rennes par gens à ce proffitables et residans pour ce fère ». Cependant, malgré la faveur dont le chant religieux jouissait près du Chapitre, il n'existait pas avant le XVème siècle à la cathédrale de Rennes de maîtrise fondée et dotée convenablement (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie, II, 245). 

Ce fut en 1443 que l'évêque Guillaume Brillet, qui avant d'arriver à la dignité épiscopale avait été chanoine et chantre de l'Eglise de Rennes, songea sérieusement à réaliser son projet de fonder d'une manière stable une psallette attachée à son église cathédrale. Par un acte authentique du 10 janvier, le prélat constitua une rente de 63 livres pour le premier fonds de la psallette, « à la charge au maître d'icelle de célébrer une messe chaque vendredy, et en outre de chanter et repondre à haulte voix les messes qui seront dites par les chapelains des chapelainies fondées par ledit seigneur ». Dans le même acte, l'élection du maître de psallette était confiée à Messieurs les chanoines, et la chapellenie de Saint-Eloy, fondée au XIIIème siècle par Durant Salomon, chantre de Rennes, et dotée de dîmes et revenus dans les paroisses du Sel, de Laillé, de Chanteloup et de Lalleu, était annexée au nouvel établissement (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie, II, 245). 

Par un second acte en date du 26 janvier 1445, Messire Guillaume Brillet précisa ses intentions et régularisa sa fondation, statuant que la psallette se composerait d'un maître au choix du Chapitre et de six enfants de chœur (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie, II, 245). Toutefois, cette dernière clause des volontés épiscopales ne fut pas complètement exécutée, car en 1488 il n'y avait encore que quatre enfants de choeur, auxquels le Chapitre donna quatre tuniques et autant de capuchons. Plus tard, pour compléter la psallette et la rendre semblable aux autres maîtrises de ce genre, composées toujours chacune « de huit enfants et d'un maître chargé de les instruire » [nota : V. Ducange, Psaletta. — Les anciens Statuts du Chapitre exigeaient le même nombre : « Statuimus quod sub communi vocabulo psalettœ una sit societas octo puerorum et unius magistri » (Archives du Chapitre)], le pape Léon X unit à la psallette de Rennes, en 1513, les dîmes de la paroisse de Saint-Grégoire, « pour l'augmentation de quatre suppôts ». Un compte de 1524 nous apprend que ces dîmes « en grains et bleds » montaient à 1.392 livres 14 sols 8 deniers pour les années 1522 et 1523, et que le Chapitre les employa « à l'entretien des enfans de choeur, sallaire du maistre de psalette, d'un organiste, d'un haut-contre, du maistre de grammaire, de quatre autres chantres et droits de chantres passants ». Mais il se trouva encore des difficultés pour l'exécution de cette bulle de Léon X, car il n'y eut que six enfants placés à la psallette, et la bulle ne fut acceptée que le 9 avril 1565 par l'évêque Bernardin Bochetel, et, le 13 avril suivant, par Claude Dodieu, chanoine et présentateur de la cure de Saint-Grégoire. 

A partir de cette époque, un chanoine de Rennes alla chaque année en cette paroisse, le 12 mars, jour de Saint-Grégoire, célébrer la fête patronale en compagnie de la musique et des enfants de la psallette. 

On donna aussi le nom de psallette à la maison où logeaient et étaient élevés ces enfants ; mais le contrat d'acquêt de la maison de la psallette, sise dans la rue qui en a retenu le nom, derrière le chevet de la cathédrale, n'eut lieu qu'assez longtemps après la fondation de Guillaume Brillet, c'est-à-dire le 10 juin 1476, sous l'épiscopat de Jacques d'Espinay. 

L'année suivante, 1477, le Chapitre consentit à l'union des chapellenies de Saint-Gilles et du Petit-Saint-Melaine à la psallette, et ordonna à son prévôt Frain de payer 20 ducats pour l'expédition à Rome de l'acte d'union de ces chapellenies ; cette décision n'eut point encore de suite immédiate, et ce fut seulement en 1612 que le Chapitre, d'accord avec Mgr Larchiver, annexa à la psallette cette chapellenie du Petit-Saint-Melaine, avec ses revenus, dont une partie consistait en dîmes de la paroisse de Montreuil-le-Gast, données en 1266 par Guy de Champagné. Une autre décision épiscopale du 5 avril 1644 unit encore à la psallette les revenus assez considérables de la chapellenie de Saint-Yves de Boin, fondée en 1428, et ainsi appelée des salines situées dans l'île de Boin, évêché de Nantes, qui en formaient la dotation (Archives départementales, 5 G, 1). 

Enfin, en 1771, Mgr Bareau de Girac, réduisant les fondations de sa cathédrale, statua que la moitié des revenus et fruits des chapellenies de la Gauretais, Notre-Dame de la Cherche, la Magdeleine, Grand et Petit-Saint-Sébastien, Saint-Michel, le Crucifix, Saint-Eustache, Saint-Gilles, serait prélevée et employée à l'entretien de la psallette (Archives départementales, 5 G, 1). 

Nous verrons plus loin, en parlant des Usages de l'Eglise de Rennes, que les enfants de la psallette avaient la coutume d'élire chaque année l'un d'entre eux comme « évêque des Innocents », et qu'ils avaient, à la même occasion, le droit de se faire livrer par le prieur de Vaux un mouton, et par le prieur de Saint-Cyr quatre chapons. Enfin, « on voyait encore aux archives du Chapitre, avant 1789, un titre assez curieux relatif à la psallette : c'étaient des lettres patentes du roi Louis XII. De leur teneur résultait pour les enfants de la psallette le droit de parcourir les rues de la ville le jour de la vigile de l'Epiphanie, autrement de la fête des Rois, et pendant leur promenade, s'ils rencontraient dans les rues quelques morceaux de bois à feu « non écarré ny mis en estat de faire édifice », ils pouvaient le faire enlever et le transporter dans l'intérieur de l'église Saint-Pierre « et en la nef d'icelle y faire un feu pendant le divin service » (M. de la Bigne Villeneuve, Mélange d'Histoire et d'Archéologie bretonnes, II, 246). 

Nous regrettons de ne pouvoir donner ici un extrait des anciens règlements de la psallette de Rennes, c'est un curieux tableau de l'éducation passée et de l'instruction, « tant de musique que de grammaire », donnée aux enfants du choeur de Saint-Pierre ; ces détails nous entraîneraient trop loin : nous nous bornerons à faire connaître les devoirs de ces enfants en 1415, avant l'établissement de la psallette, et en 1700, alors que cette maîtrise était florissante. Voici d'abord ce que devaient faire au XVème siècle les quatre enfants de la cathédrale ; le lecteur remarquera la singulière coutume qu'avaient alors « les seignours », c'est-à-dire les chanoines, de se faire donner quatre fois l'année, pendant les chaleurs de l'été, « des chapeaux en osier blanc » : « Pour savoir le service que les quatre enffans et les autres servitours ou cueur de liglise de Rennes y doivent fere : Les quatre servitours enffans du cueur dicelle yglise savoir est celi qui porte la croez, celi qui porte l'enczens et les dous enffans qui portent les cirges (les cierges) sont tenus entre autres choses estre ès matines et à vespres de Nostre-Dame chacun jour que len les dit et y aider, sauf leur excusacion, et ès autres houres de Nostre-Dame. - Item cielx quatre enffans doivent estre et servir ès matines, à la messe, à vespres et ès autres houres du jour dicelle yglise cotidianement en tout le cours de l'an. - Ils doivent en oultre et ô diligence ou prestre, à diacre et sour-diacre, chacun jour et à toutes fois que mestier en est, leur aider à eulx revestir pour aler à grans messes de liglise. - Celx servitours doivent fournir, en oultre, les seignours et les gens du cueur de chappeaulx d'osier blanc par chacun an, à quatre festes de lan à houre de matines qui se disent dès le vespré, savoir à la Nativité saint Jehan Baptiste, à la Saint Père et Saint Poul, à la Saint Goulvin et à la Assumpcion Nostre-Dame. - Les autres enffans du cueur généralement doivent servir, valloir et aider en tout le circuit de l'an, à leur poair (selon leur pouvoir) à tout le service du cueur de liglise de Rennes et sans excusacion aucune si elle n'est juste. - Les enffans du cueur de liglise de Rennes qui aprenent gramoire poent aler ès escolles de gramoire de Rennes y aprendre et comme icelles escolles sont de liglise de Rennes y doivent estre inscrits et en sont franz des devoirs aucuns » (Livre des Usages). 

Voici maintenant un extrait du traité conclu le 26 janvier 1700 entre MM. du Chapitre et François Symon, prêtre du diocèse de Saint-Malo, précédemment maître de psallette à Angers et nommé maître de la psallette de Rennes : « Ledit Symon s'oblige de demeurer à la psallette, de faire chanter la musique en l'église, y conduire et reconduire les enfants de choeur et veiller à ce qu'ils sachent et chantent les versets, soient assidus à l'office, et qu'ils sachent aussi les cérémonies qui leur incombent... aura soin que les enfants approchent des sacrements une fois le mois et aux fêtes canoniales et épiscopales, nourrira le nombre de six enfants de choeur, leur donnera même du cidre à leur repas, à la manière accoutumée, les entretiendra de toutes sortes d'habits et de linge, soit pour l'église, soit pour la maison, même de dominos et bonnets quarrés , leur donnera des aubes blanches au moins de trois en trois semaines et des chemises tous les huit jours, leur fournira des habits neufs de trois ans en trois ans, tant rouges que violets, selon la saison, les instruira dans la musique et leur donnera deux leçons par jour, leur fera venir un maître de grammaire chaque jour, etc., etc. » (Archives départementales). 

Le Chapitre recommandait souvent aussi au maître de la psallette de faire apprendre à ses enfants à jouer de l'orgue. En 1662, François Bertrand fut reçu organiste à 300 livres de gages, et 60 livres en plus « parce qu'il s'acquittera de son devoir d'aller à la psallette tous les jours montrer à jouer aux enfants, faute de quoi les 60 livres lui seront rabattues ». Le premier jeu d'orgues de la cathédrale, établi au commencement du XVème siècle par l'évêque Anselme de Chantemerle, fut réparé et amélioré du vivant même de ce prélat, en 1417, par un facteur nommé Jehan Pharise. Ces orgues durèrent jusqu'au XVIIème siècle ; en 1638, les chanoines achetèrent d'un facteur inconnu un orgue neuf dont le buffet fut l'oeuvre de Jean Fosset, menuisier-huchier de Rennes ; cet orgue existait encore quand vint la Révolution. 

Voici les noms de quelques-uns des organistes de Saint-Pierre : Me Guillaume (1417) ; — Pierre et Jehan Gontier, vers la même époque ; — Jehan de Merle (1423-1424) ; — Nicolas Esteot (1449-1451) ; — François Le Gay (1472) ; — Jehan Le Maistre (1526) ; — Yvon Tillot (1536) ; — Olivier Guiheu et Me Claude (1561) ; — du Bois (1635) ; — Mathurin Gisland (1637) ; — Courtoys et Vincent (1640) ; — François Bertrand (1662) ; — Le Mesle (décédé en 1688) ; — Colesse, reçu à la place de Joseph Manet (1693) ; — Antoine Fel (1731) (Archives départementales, 5 G).

 MAITRES DE LA PSALLETTE DE RENNES

— Bertrand du Pré (1480). 

— Jean Guillaume (1490). 

— Gilles Plisson (1529). 

— Martin Duchemin (1557). 

— Bonabes Peletier (1566).

— Michel Attaignant, recteur de Montgermont (1580). 

— Jean Hamon, recteur de Bourgbarré et semi-prébendé (1596), décédé en 1607. 

— Pierre Forest, chanoine (1620). 

— N... Routri, reçu le 18 juin 1640. 

— Aubin Rostan, reçu le 16 mai 1653, devint semi-prébendé. 

— Pierre Chapel (1688), décédé le 7 novembre 1698. 

— François Symon, reçu en 1700. 

— Guillaume Le Brun (1723). 

— N... Le Bannier (1730). 

— N... Jullien (1734), décédé le 26 septembre 1771. 

— N... des Graviers, nommé le 2 avril 1772. 

— Sébastien Chollet, nommé le 8 mai 1775. 

— Gaspard Le May, nommé en août 1778, était encore maitre de la psallette en 1790. 

 

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AUTRES OFFICIERS DU CHOEUR

évêché de Rennes

En outre du sous-chantre et du maître de psallette, le bas-choeur de la cathédrale se composait du sacriste, des diacre et sous-diacre, des chapiers et choristes, des chapelains, du maître des cérémonies, du porte-croix et des massiers. Le 10 février 1769 fut convoqué le bas-choeur de Saint-Pierre, composé comme il suit : MM. Crespel, sous-chantre, Le Lavandier, sacriste, Boullanger, diacre, Pertevaux, sous-diacre, Jullien, maître de psallette, Hélo, Bahic, Beaudremont, Hurel, Scouarnec et Sautreau, tous choristes et chapiers, Godard, maître des cérémonies, Prodhomme, porte-croix, Prod'homme et Deschamps, massiers (Délibérations du Chapitre). 

Disons quelques mots seulement de chacun d'eux. Les sacristes de Saint-Pierre étaient presque toujours prêtres ; les premiers que nous connaissions sont Guillaume de Talensac, reçu en 1329, — Guillaume Ponthuans, inhumé dans la cathédrale (1517), — et Guillaume Féraud (1539). On célébrait aussi dans cette église des obits pour les sacristes Michel de Parthenay et Guillaume Lusot. Le 22 octobre 1655, Julien Horlande, sacriste, y fonda lui-même une messe tous les samedis : il fut inhumé à la cathédrale avec cette épitaphe : « Cy gist M. Julien Horlande sacriste qui a fondé à perpétuité la Saint-Julien de janvier, un obit au jour de son décès et une messe par semaine, mort le 14 décembre 1681 » (Inventaire de la Cathédrale de Rennes, en 1755). 

Voici quels furent les sacristes au XVIIIème siècle : 

— Julien Bellier, pourvu le 25 juin 1709, résigna en 1714. 

— François Vivier, pourvu le 10 mai 1714, résigna en 1730. 

— François Morin, pourvu en 1730, résigna en 1739. 

— Pierre Juhel prit possession le 15 novembre 1739, décédé le 9 octobre 1758, inhumé dans le caveau du Chapitre. 

— Hyacinthe Le Lavandier, pourvu le 1er décembre 1758, décédé en 1776. 

— René-Cyprien Godard, pourvu le 17 juin 1776. 

En 1422, l'évêque Anselme de Chantemerle fonda une chapellenie de six messes par semaine à l'autel Saint-Yves et Saint-Gicquel, « à estre toujours desservie par les diacre et sous-diacre qui seront à servir au grant autel de l'église de Rennes ». Ce prélat assigna pour dotation de cette chapellenie des rentes sur « le lieu de Haut-Bois ô ses terres et appartenances siz en la paroisse de Saint-Jacques-de-Lande ». Le diacre et le sous-diacre possédaient aussi des maisons prébendales, situées en 1566 l'une dans la rue « qui mène du carrefour du Chapitre à l'église Saint-Yves », l'autre au coin de la rue « conduisant de la Psallette à Saint-Sauveur »

Les deux grands bacheliers accompagnant le sous-chantre, au XVème siècle, étaient ce qu'on appela plus tard des chapiers. Voici comment les Anciens Statuts de Saint-Pierre résument leurs fonctions : « Statuimus quod duo magni bachalarii cappas deferentes, honeste ac modeste et cum gravitate decenti in choro se habeant, nec cum cappis chorum exeant, antiphonas cum decenti mora et honestate annuntiant capellanis » (Archives départementales, 5 G, 36). Il y avait, en outre, quatre petits bacheliers, en tout six chapiers. Les places de grands chapiers étaient ordinairement remplies par des prêtres. 

On n'appelait pas choristes aux derniers siècles les enfants de la psallette, mais bien les prêtres de choeur, ou les simples chantres ; outre les chapiers, il y avait ordinairement quatre choristes à la cathédrale de Rennes. 

Un grand nombre de chapellenies avaient été fondées à Saint-Pierre ; une partie de leurs titulaires étaient tenus primitivement à la résidence et à l'assistance au chœur ; c'étaient les chapelains de Saint-Michel, — Sainte-Barbe, —   Sainte-Marguerite, — la Sainte-Trinité, — Petit-Saint-Melaine, — Saint-Martin de la Grille, — Saint-Gilles, — Saint-Eloy, — Saint-Etienne, — Notre-Dame de la Cherche, — Notre-Dame du Pilier, — Saint-Jean, — Saint-Gabriel, — Sainte-Catherine, — Saint-Thébaut, etc. Presque tous les prêtres qui possédaient ces bénéfices jouissaient de maisons prébendales. Les autres chapellenies n'obligeaient qu'à la célébration des messes. 

Voici au reste quelles étaient, en 1415, toutes les chapellenies de la cathédrale : « Ce sont les chappellanies fondées en liglise de Rennes où les chappelains doivent les messes en chacune sepmaine de lan et le service au cueur, à quoy ils doivent servir et obbéir par le fait des fondacions et aussi principalement par les statuz et ordrenances faiz en liglise de Rennes sans y deffaillir aucunement, et en puet apparoir des fondacions en liglise de Rennes

— 1° La chappellanie de Nostre Dame de la Cerche. 

— 2° La chappellanie de Saint Estiene en la Cerche. 

— 3° La chappellanie de Saint Eloy en la Cerche. 

— 4° La chappellanie de Saint Nicholas. 

— 5° La chappellanie que y fonda vénérable doctour Monsr Pierres Levesque. 

— 6° La chappellanie de Saint Thébaud. 

— 7° La chappellanie de Sainte Katherine. 

— 8° La chappellanie de Nostre Dame des Anges. 

— 9° La chappellanie que fonda mestre Bertrand de Montgermont. 

— 10° La chappellanie de la Anunciacion Nostre Dame. 

— 11° La chappellanie de Saint Jehan. 

— 12° La chappellanie de Nostre Dame du Pillier. 

— 13° La chappellanie que fonda Monsr Jehan de la Châsse, trésorier. 

— 14° La chappellanie que fonda Me Jehan Héraud, chanoine. 

— 15° La chappellanie de la Trinité. 

— 16° La chappellanie du Crucifix. 

— 17° (La chapellenie) de l'auter Saint André où doit servir le priour de Saint Denis. 

— 18° (La chapellenie) de l'auter Saint James en la Cerche où doit servir le priour de Saint Morran. 

— 19° (La chapellenie) du priour de Saint Martin. 

— 20° La chappellanie de Saint Michel. 

— 21° La chappellanie de Saint Gille. 

— 22° La chappellanie fondée à l'auter de Saint Yves et de Saint Giquel. 

— 23° La chappellanie de Saincte Margarite près le pont Sainct Martin. 

— 24° La chappelle du Petit Saint Melaine en la ville de Rennes » (Livre des Usages de l'Eglise de Renne). 

A la fin du Livre des Usages de l'Eglise de Rennes se trouve une seconde liste plus moderne des chapellenies de Saint-Pierre ; la voici : « Sensuyvent les chapelanyes nouvellement fondées en !église de Rennes quelles se payent par la main du provost, et sont fondées depuis lan mil cinq cens, et aussi les noms des fondateurs, et sont à la disposition du Chapitre. 1° Révérend Père en Dieu Monseigneur Michel Guybé, évesque de Rennes, a fondé et doté troys messes chacune semaine ô notes. 2° Révérendissime Monseigneur Robert Guybé, cardinal et évesque de Nantes, et au­paravant évesque de Rennes, a fondé une messe à notes. 3° Missire Jacques Guybé, chevalier, capitayne de Rennes, a fondé une chapelanye de quatre messes. 4° Missire Jehan Guibé, capitaine de Foulgères, a fondé une chapelanye de deux messes. 5° Maistre Jehan Belonneau, archidiacre et chanoine de Rennes, nepveu desdits les Guybés, a fondé une chapelanye de trois messes. 6° Maistre Pierre du Plessix, chanoine de Rennes, a fondé une chapelanye de deux messes. 7° Maistre Guillaume Vestier a fondé une chapelanye de deux messes. 8° Maistre Pierre Harel, recteur de Brye, a fondé une chapelanye de trois messes. 9° Maistre Olivier Baud, trésorier et chanoine de Vennes et chanoine de Rennes, a fondé une messe. 10° Maistre Armel Le Liepvre, chanoine de Rennes, a fondé deux messes. 11° Maistre Guillaume Agaice, recteur de Piré et chanoine de Rennes, a fondé une chapelanye de trois messes. 12° Maistre Hervé Mayeuc, scholastique et chanoine de Rennes, a fondé une chapelanye de quatre messes. 13° Maistre Jehan Frin, prestre choriste, a fondé une chapelanye de trois messes. 14° Maistre Jehan Agaice, chanoine de Rennes, a fondé une messe. 15° Maistre Jehan Levesque, prieur de Bays, a fondé deux messes unies à la chape­lanye Saint-Armel. 16° Maistre Hervé Colson, scholastique et chanoine de Rennes, a fondé une messe. 17° Maistre Jehan Gentilis, chanoine de Saint-Brieuc, doyen de la Guerche, a fondé une messe. 18° Maistre Guill. de Villeboul, chanoine de Rennes, recteur de Tourrie et de Bruz, a fondé quatre messes. 19° Maistre Jeban Jamoays, prieur de Béré, doyen d'Aulbigné et chanoine de Rennes, a fondé trois messes. 20° Maistre Jehau Blays, soubz-chantre de céans, a fondé une messe. 21° Maistre Jehan du Rocher, recteur de Mécé, a fondé une cbapelanye de deux messes 22° Maistre Alain Regis, prestre originaire du diocèse de Tréguier, chapelain de Saint-Eustache et Saint-Sébastien, a fondé une messe. 23° Maistre Jacques Cadier, chanoine et official de Rennes et recteur de Toussains, a fondé une chapelanye de Saint Hierosme d'une messe »

Nous n'avons pas besoin de nous étendre plus longuement sur les autres membres du bas-choeur ; disons seulement qu'en 1548 le Chapitre nomma le sieur Jéhotel maître des cérémonies, et qu'en 1528 il acheta un habit mi-partie rouge et noir au massier ou bedeau, nommé alors Claude Dorlé : « Vestem IV ulnarum panni rubei colorum et morel, more solito, pro Claudio Dorlé bidello » (nota : on appelait autrefois moreau ou morel un vêtement de couleur noire. V. D. Lobineau, Glossaire. Ce qui prouve que les bedeaux de Saint-Pierre portaient au XVIème siècle le même costume que ceux de la Métropole à la fin du XIXème siècle). 

Tel était le personnel ecclésiastique de Saint-Pierre. Comme on voit, une messe pontificale au moyen-âge devait présenter un beau spectacle : l'évêque de Rennes ayant à ses côtés ses grands-vicaires et ses archidiacres ; les seize chanoines présidés par leur trésorier ; le choeur, sous la conduite du chantre, du scholastique et du sous-chantre, composé des quatre semi-prébendés, des quatre prieurs, des six bacheliers, des nombreux chapelains et choristes ; les enfants de la psallette avec leur maître, les musiciens avec l'organiste, et le peuple prenant part aussi lui à la pieuse allégresse de cette fête religieuse.

(extrait du Pouillé de Rennes)

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