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L'Archidiocèse de Rennes et ses diocèses suffragants

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évêché de Rennes

Bulle de Pie IX érigeant l'archevêché de Rennes : raisons qui déterminèrent le Souverain-Pontife ; formation de la province de Rennes ; nomination de Mgr Saint-Marc archevêque de Rennes ; prérogatives du nouvel archevêque ; reconstitution du Chapitre de Rennes. — Inauguration de l'Archevêché (5 juin 1859). — Division de l'archidiocèse en archidiaconés et doyennés. — Diocèses suffragants de Vannes, Saint-Brieuc et Quimper. — Elévation de Mgr Saint-Marc au Cardinalat ; remise des insignes cardinalices et entrée solennelle de Son Eminence à Rennes. — Mort et funérailles du cardinal Saint-Marc ; son tombeau et ses sceaux. — Nomination et entrée solennelle de Mgr Place, archevêque de Rennes ; armoiries et sceau ; rétablissement des titres épiscopaux de Dol et Saint-Malo. — Chanoines ; vicaires généraux ; archidiacres ; officiaux ; secrétaires de l'évêché.

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évêché de Bretagne : évêché de Rennes

 

L'ARCHIDIOCESE DE RENNES ET SES DIOCESES SUFFRAGANTS

évêché de Rennes

Le 19 août 1858, l'empereur Napoléon III, visitant la Bretagne, en compagnie de l'impératrice Eugénie, fut reçu aux portes de la cathédrale de Rennes par Mgr Saint-Marc ; là, Sa Majesté offrit à notre évêque d'ériger, avec le concours du Souverain-Pontife, le siège de Rennes en archevêché. 

Cinq mois plus tard, le 3 janvier 1859, le pape Pie IX envoyait une bulle portant érection canonique de l'évêché de Rennes en archevêché, et attribuant le titre d'archevêque à Mgr Godefroy Saint-Marc, évêque de Rennes. 

Nous ne croyons pouvoir mieux faire connaître les raisons qui déterminèrent le Souverain-Pontife et les grands changements qu'opéra Sa Sainteté dans cette circonstance mémorable, qu'en empruntant à cette bulle même les passages suivants ; quoique un peu longs, nous avons la certitude qu'ils intéresseront nos lecteurs. « C'est avec empressement, — dit le Saint-Père, —  que nous avons accueilli les demandes qu'a faites notre très-cher fils en J.-C. Napoléon III, illustre empereur des Français, pour que l'Eglise épiscopale de Rennes soit élevée à la dignité de métropole, et que les évêchés de Vannes, de Saint-Brieuc et de Quimper, actuellement soumis au droit métropolitain de l'archevêché de Tours, lui soient unis comme suffragants. On a considéré, en effet, que la province ecclésiastique de l'archevêché de Tours est trop étendue, puisqu'on y compte neuf vastes sièges épiscopaux suffragants, comprenant beaucoup de paroisses et un nombre immense de fidèles, d'où résulte une grande multiplicité d'affaires très-graves et qui demandent à être promptement expédiées ; en sorte que le prélat métropolitain, se trouvant quelquefois accablé de soins et de travaux, ne peut les traiter et les expédier avec toute la célérité et l'application nécessaires. On ne doit pas non plus omettre que, à cause de la trop grande distance des lieux, les communications entre le métropolitain et les populations des Eglises suffragantes sont quelquefois sujettes à de très-grands inconvénients, à des difficultés, à des empêchements ou lenteurs et peut-être même à des dommages spirituels. De ces circonstances de localité ressort naturellement l'utilité, bien plus, la nécessité de former de la vaste province de Tours deux provinces ecclésiastiques ; de manière que leurs prélats métropolitains puissent plus facilement et plus promptement satisfaire aux convenances et aux besoins des fidèles de leurs Eglises suffragantes. 

« Il est à remarquer que la ville de Rennes, comme chef-lieu du département d'Ille-et-Vilaine, l'emporte à beaucoup de titres sur les autres villes de la province. Située, en effet, dans une plaine au centre de la Petite-Bretagne, dans un climat doux et salubre, cette grande et belle cité se distingue par le nombre des illustres et honorables familles qu'elle a dans son sein, par la politesse des moeurs, par l'abondance de ses productions, par l'affluence des étrangers, par les tribunaux supérieurs dont elle est le siège, par la culture des  que belles-lettres, des sciences et des arts, et par plusieurs établissements florissants qui tout à la fois sont d'utilité publique et lui servent d'ornement. On y compte aussi plusieurs églises, dont sept paroissiales avec fonts baptismaux, et parmi lesquelles s'élève magnifiquement et solidement construite l'église cathédrale, dédiée en l'honneur de saint Pierre apôtre, abondamment pourvue de mobilier pour le service du culte, et desservie par un Chapitre de chanoines qui vaquent à la célébration des divins offices. Il y existe, de plus, deux Séminaires d'élèves ecclésiastiques et quelques communautés religieuses. Nous avons pensé qu'à tous ces titres et par ses autres prérogatives, la ville de Rennes, au gouvernement de laquelle préside avec beaucoup de zèle et de prudence notre vénérable frère Godefroy Brossays Saint- Marc, son évêque actuel, était digne d'être élevée au rang et honneur d'Eglise métropolitaine, et que des Eglises particulières lui fussent assignées comme suffragantes ; de sorte qu'une seconde province ecclésiastique soit ainsi formée dans la Petite-Bretagne. 

« En conséquence, voulant favorablement accueillir les demandes de l'empereur Napoléon, les voeux depuis longtemps exprimés et les pieux désirs des fidèles ; tout ce qu'il y avait à considérer étant mûrement pesé ; tenant compte des circonstances particulières ; donnant de justes éloges à l'adhésion que notre vénérable frère Hippolyte Guibert, archevêque actuel de Tours, a spontanément exprimée au Siège Apostolique, relativement à la constitution de cette nouvelle province qui doit être distraite de sa juridiction métropolitaine ; suppléant, en tant que de besoin, en vertu de l'autorité apostolique et par la teneur des présentes, au consentement des autres intéressés ou se prétendant tels ; de propre mouvement, de science certaine et de la plénitude de la puissance apostolique. Nous déclarons distraire entièrement à perpétuité les quatre Eglises épiscopales de Rennes, de Vannes, de Saint-Brieuc et de Quimper du droit métropolitain du prélat de Tours auquel elles sont actuellement soumises ; en sorte que ces mêmes quatre Eglises et leurs prélats ordinaires, les cités, territoires diocésains et les villes qui s'y trouvent, les églises paroissiales, succursales ou simples annexes, les congrégations, monastères et toutes institutions ecclésiastiques, les bénéfices tant séculiers que réguliers de tous ordres qui y existent, enfin tous les habitants de l'un et l'autre sexe, tant laïques que prêtres, bénéficiers, religieux de tout rang, de tout ordre et condition, tous et chacun d'iceux avec leurs accessoires accoutumés soient à l'avenir absolument exempts et démembrés de la juridiction de Tours et de toute autre Supériorité et prérogative juridictionnelle. 

« Pour la plus grande gloire de Dieu tout-puissant, pour l'accroissement de la religion catholique en même temps que pour le bien spirituel et la consolation de ces fidèles, des territoires diocésains des Eglises de Rennes, de Vannes, de Saint-Brieuc et de Quimper, ensemble avec tous leurs accessoires ci-dessus mentionnés et accoutumés, Nous constituons immédiatement à perpétuité, en vertu de l'autorité apostolique, la province ecclésiastique de Rennes distincte de toute autre. Nous élevons ensuite à perpétuité, en vertu également de l'autorité apostolique, la ville de Rennes, qui est la ville principale, et qui par ses avantages et ses prérogatives l'emporte sur toutes les autres villes environnantes, à l'honneur et à la dignité métropolitaine, pour jouir désormais de tous les indults, privilèges, grâces, honneurs et autres avantages dont jouissent, ainsi que leurs habitants, les autres villes métropolitaines les plus voisines à résidence archiépiscopale. Nous élevons de même à perpétuité, en vertu de l'autorité apostolique, l'église dédiée en l'honneur de saint Pierre, prince des Apôtres (son titre primitif de cathédrale étant éteint), au rang plus éminent et à la dignité d'église métropolitaine, sans qu'elle éprouve aucun changement à l'égard de son vaste diocèse actuel ; — en sorte que dans cette métropole et église de Rennes soient érigés et constitués le siège, la chaire et la dignité archiépiscopale métropolitaine  pour son prélat ordinaire, au titre de Rennes, lequel obtiendra selon la coutume l'usage du pallium du Siège Apostolique, avec son Chapitre bientôt accru, avec son sceau particulier, sa caisse, sa mense et tous les insignes, honneurs, droits, prérogatives, privilèges et indults, et tout ce dont jouissent les autres prélats des Eglises métropolitaines en France, à l'exception seulement de ce qui peut avoir été concédé et acquis à titre onéreux, par grâce spéciale ou par privilège. 

« Or, nous unissons et soumettons aussi à perpétuité, en vertu de l'autorité apostolique, à l'Eglise métropolitaine de Rennes, les villes épiscopales de Vannes, de Saint-Brieuc et de Quimper, comme suffragantes avec leurs susdits accessoires, pour qu'elles s'y attachent comme les membres à leur chef ; de manière que les prélats de ces trois Eglises se montrent et soient, en effet, des suffragants soumis dans le lien de la charité au prélat de Rennes, lequel pourra et devra prendre à l'avenir le nom, le titre, la prééminence et la dignité d'archevêque métropolitain, jouir de tous les droits et remplir toutes les fonctions qui sont propres aux archevêques métropolitains, à la réserve cependant de l'usage du pallium, jusqu'à ce que, selon la coutume, il ait été demandé et obtenu dans le Sacré Consistoire. 

Pie IX passe ensuite en revue les diverses prérogatives du nouvel archevêque de Rennes : « Lorsqu'il sera en possession de sa ville et église métropolitaine et de sa province avec ses évêchés suffragants, il pourra librement, de son propre droit, y gérer, faire, administrer, informer, ordonner et faire exécuter tout ce qui, d'après le droit, est attribué aux prélats métropolitains sur leurs villes, sur leurs Eglises suffragantes et sur les diocèses qui leur sont confiés. Il pourra particulièrement, entre autres choses, convoquer, lorsqu'il le jugera nécessaire ou expédient, le synode tant diocésain que provincial, donner la consécration à ses suffragants, après toutefois qu'ils auront été solennellement préconisés dans le consistoire épiscopal. Il pourra traiter et régler avec ses suffragants de Rennes les affaires ecclésiastiques tant respectives que provinciales, et ensuite connaître et juger les causes à lui dévolues, par droit d'appel, en sa qualité de métropolitain ».

Le Souverain-Pontife assigne ensuite le palais épiscopal de Rennes « pour être l'archevêché résidentiel et la Cour avec chancellerie du métropolitain archevêque de Rennes ». — Il assigne de même « les deux édifices affectés aux deux Séminaires où les élèves ecclésiastiques sont formés aux bonnes moeurs, à la vertu et à la science, pour être les séminaires archiépiscopaux et métropolitains ». — Il attribue à perpétuité à l'archevêque de Rennes « une dotation égale à celle qui est assignée aux autres archevêques en France. Il en est de même pour la mense, la Cour ecclésiastique et pour le vicaire archiépiscopal ; sans qu'il soit rien changé cependant relativement à la taxe de la nouvelle Eglise métropolitaine pour l'expédition des lettres apostoliques sous le sceau de plomb dans les futures provisions quelconques, laquelle est maintenue à la somme de trois cent soixante-dix florins de la chambre »

Pie IX continue ensuite en ces termes : « Afin que l'Eglise de Rennes, érigée comme il vient d'être dit en métropole, après extinction de son titre d'évêché, ne soit pas même momentanément sans pasteur canoniquement institué, nous déclarons promu à la dignité d'archevêque le susdit Godefroy, jusqu'à présent évêque de Rennes, de manière qu'il soit institué archevêque de Rennes sans nouvelle provision à faire relativement à cette Eglise, et qu'il puisse, conjointement avec ses suffragants, administrer et gouverner l'Eglise métropolitaine, comme si des lettres apostoliques pour cette provision métropolitaine avaient été solennellement expédiées après préconisation dans le Sacré Consistoire »

Le Pape s'occupe après cela du Chapitre de Rennes, et il en dit ce qui suit : « Mais pour que, suivant la nouvelle et plus éminente position de l'Eglise métropolitaine, la condition de son Chapitre soit modifiée d'une manière analogue et reçoive une dénomination plus relevée (la pleine extinction de l'ancien titre cathédral préalablement opérée) ; dès lors, comme s'il y avait une nouvelle érection, nous élevons à perpétuité, en vertu de l'autorité apostolique, ce même Chapitre au rang, titre et dignité de Chapitre métropolitain, de manière qu'il remplisse les charges et fonctions qui incombent au Chapitre métropolitain et qu'il jouisse de ses honneurs, prééminences, grâces, indults, insignes, privilèges, et de tout ce qui, d'après le droit canon, est propre aux Chapitres de ce rang en France, prescrivant que les huit canonicats actuellement existants (nota : le Pape ne mentionne que huit chanoines, passant sous silence les deux vicaires généraux que les évêques de Rennes regardaient jusqu'alors comme faisant partie du Chapitre) soient maintenus dans le même état, avec les biens ou revenus qui leur sont déjà attribués ou qui pourront l'être, selon ce qui sera fait pour les Chapitres des autres métropoles en France ; prenant garde seulement, bien plus, ordonnant, en vertu de la même autorité, que du tiers des revenus canoniaux il soit formé une masse pour les distributions quotidiennes, conformément aux saints canons, à répartir entre ceux qui sont présents aux offices divins, afin que chaque capitulaire montre plus de zèle et fasse plus d'efforts pour s'acquitter des offices et des autres fonctions ecclésiastiques qu'ils ont à remplir, d'après la règle des autres métropoles ; recommandant, de plus, que deux autres canonicats, outre les honoraires, soient établis, afin que l'on compte, comme dans l'Eglise métropolitaine de Tours, au moins dix canonicats titulaires, parmi lesquels nous laissons au prudent jugement du métropolitain de Rennes le soin de créer un ou deux dignitaires, et de faire cependant que des canonicats titulaires il y en ait un destiné d'une manière permanente, comme il convient dans chaque Eglise métropolitaine, au théologal, et un autre au pénitencier canoniques. Que tout ce qui regarde le service paroissial et le soin des âmes soit exactement maintenu et fidèlement observé de la même manière qu'auparavant. Les prébendes de curé, de théologal et de pénitencier devront être confiées par voie de concours, suivant les prescriptions des saints canons. 

« Au reste, comme à ce même Chapitre doivent incomber les charges et les fonctions dont s'acquittent les autres Chapitres des métropoles voisines, nous lui accordons aussi, en vertu de l'autorité apostolique, la faculté d'user de tous leurs mêmes droits, honneurs, induits, grâces, faveurs, prérogatives, privilèges, pourvu qu'ils soient encore en légitime usage et qu'ils n'aient pas été acquis par concession particulière ou à titre onéreux. A raison du nouvel état des choses, nous donnons et accordons au Chapitre, en vertu de l'autorité apostolique, la libre et pleine faculté de réformer ses anciens statuts, et même de faire de nouveaux statuts capitulaires, ordonnances et décrets, qui soient cependant entièrement conformes et nullement contraires aux constitutions apostoliques et aux autres prescriptions des anciens canons, et qui soient approuvés par le métropolitain de Rennes, pour qu'ils puissent avoir ensuite force de loi. 

« Quoique le Chapitre ait été d'abord supprimé et ensuite institué de nouveau d'une manière supérieure, afin cependant de ne pas préjudicier à la position de ses membres actuels, nous ordonnons, en vertu de l'autorité apostolique, que chacun d'eux, présentement en légitime possession d'un canonicat, retienne canoniquement sa prébende respective, sans que, dans ce changement, il soit tenu d'obtenir une nouvelle nomination ou d'autres actes d'institution, les rangs dans les stalles du choeur et les autres préséances capitulaires continuant d'être observées comme auparavant, excepté cependant le cas où un chanoine postérieur serait promu à quelqu'une des dignités ci-dessus mentionnées, et dont les titulaires, prenant graduellement rang entre eux, précèderont toujours les non dignitaires ». 

Le Souverain-Pontife termine sa bulle en maintenant au gouvernement français la faculté de présenter au Saint-Siège une personne ayant les qualités requises pour l'Eglise métropolitaine de Rennes, quand elle viendra à vaquer, — et en commettant Mgr Charles Sacconi, archevêque in partibus de Nicée et nonce apostolique en France, comme délégué du Siège Apostolique, pour procéder à l'exécution de tout ce qui précède. 

Cette bulle de Pie IX fut publiée dans le diocèse de Rennes, le 5 juin 1859, par Mgr Saint-Marc, nouvel archevêque de Rennes, qui l'accompagna d'une lettre pastorale, à l'occasion de sa prise de possession de l'archevêché. 

Ce même jour, en effet, dimanche 5 juin 1859, eut lieu l'inauguration très-solennelle de l'archevêché de Rennes. Onze prélats se trouvèrent réunis en notre ville pour la circonstance. C'étaient : Son Excellence Mgr Sacconi, nonce du Saint-Siège en France et archevêque de Nicée ; — Mgr Saint-Marc, archevêque de Rennes ; — Nosseigneurs de la Motte-Vauvert, évêque de Vannes ; — Martial, évêque de Saint-Brieuc ; — Nanquette, évêque du Mans ; — Wicart, évêque de Laval ; — Caverot, évêque de Saint-Dié ; — Robiou, ancien évêque de Coutances ; — de Saint-Palais, évêque de Vincennes, en Amérique ; — de la Hailandière, ancien évêque du même siège ; — et enfin, le R. P. abbé de Meilleray. Tous ces prélats, accompagnés du Chapitre ; des paroisses et des communautés religieuses de Rennes, se rendirent processionnellement de l'église Notre-Dame, voisine du palais archiépiscopal, à la nouvelle métropole. En entrant dans cette dernière église, la procession y trouva réunies toutes les autorités civiles, militaires, judiciaires, financières, universitaires, etc. Outre ce que Rennes en peut contenir d'ordinaire, il y avait là le ministre des cultes, un sénateur et un conseiller d'Etat, trois préfets, plusieurs députés, etc., etc. Une fois les évêques placés sur leurs trônes ou dans leurs fauteuils, un prélat romain, auditeur de la nonciature, donna lecture des bulles de Pie IX, et presque aussitôt après commença la grand'messe, célébrée solennellement par Mgr le nonce. Après l'évangile, M. l'abbé Fournier, curé de Saint-Nicolas de Nantes, prononça un discours. A la fin de la grand'messe, le nouvel archevêque, Mgr Saint-Marc, ayant prêté serment et fidélité au Saint-Père entre les mains du nonce, reçut de celui-ci le pallium, insigne de sa dignité ; puis il fut reconduit à l'archevêché par toute la procession suivie des autorités civiles. Enfin, le soir, la ville de Rennes s'embrasa d'une brillante illumination, à laquelle prirent part, outre les églises et les monuments publics, un grand nombre de maisons particulières. Par suite de cette érection de Rennes en archevêché, le gouvernement français reconnut à Mgr Saint-Marc un troisième vicaire général et adjoignit au Chapitre un neuvième chanoine titulaire. 

Peu de temps après, le 19 août 1859, l'archevêque de Rennes convoqua son Chapitre pour lui communiquer son intention de diviser le diocèse de Rennes en trois archidiaconés rappelant les trois anciens diocèses fondus aujourd'hui dans un seul ; il voulut que les titulaires de ces archidiaconés fussent ses trois vicaires généraux, et nomma M. Combes archidiacre de Rennes, M. Bessaiche archidiacre de Saint-Malo, et M. Guitton archidiacre de Dol. Mgr Saint-Marc donna en même temps aux curés d'arrondissement et à celui de Dol le titre d'archiprêtre (nota : Mgr Saint-Marc revint ensuite sur cette idée, et il ne fit réellement archiprêtres que les curés de Saint-Malo et de Dol, qui continuent seuls de l'être), et à tous les curés de canton celui de doyen. Enfin, pour se conformer aux prescriptions de la bulle précitée de Pie IX concernant le Chapitre métropolitain, l'archevêque nomma un chanoine-pénitencier, qui fut M. Janvier, et un chanoine-théologal, M. Houet. 

Dans cette même séance, Mgr Saint-Marc proposa au Chapitre d'ajouter à ses armoiries quelque signe commémoratif de son nouveau titre de métropolitain ; mais sur le refus de la plupart des chanoines, il fut convenu qu'on changerait seulement la légende du sceau du Chapitre, afin d'indiquer ce titre, et qu'on créerait des armes pour l'archevêché de Rennes qui seraient : d'argent à la croix archiépiscopale d'or, accostée à dextre d'une hermine de sable et à senestre d'une abeille d'or (Annales ms. de l'Eglise de Rennes : nous avons vu précédemment que l'évêché de Rennes n'avait pas d'armoiries propres ; toutefois la décision prise à cet égard en 1859 demeura à l'état de projet). Quant au Chapitre lui-même, Mgr Saint-Marc ordonna que puisqu'il refusait d'ajouter quelque chose à ses armoiries, il rétablirait son blason tel qu'il était avant 1790 : c'est-à-dire, d'azur à deux clefs d'argent passées en sautoir, les gardes en bas. Pour expliquer cette décision, il faut savoir qu'à l'époque de la Restauration le Chapitre de Rennes avait ajouté à ses armes une fleur de lys en chef et une hermine en pointe ; ce furent ces pièces que l'on supprima en 1859 (Annales ms. de l'église de Rennes). 

Dès lors le Chapitre métropolitain se trouva composé, comme il l'est encore actuellement, de neuf chanoines titulaires (nota : Pie IX avait demandé, comme on l'a vu ci-dessus, deux nouveaux chanoines, c'est-à-dire un Chapitre de dix membres, mais le gouvernement ne voulut en accorder qu'un, sous prétexte que la dixième prébende était réservée au curé de la métropole, si on en créait un), dont un pénitencier et un théologal. Mais Mgr Saint-Marc ne créa aucune dignité dans son Chapitre, pas même celle de doyen, quoiqu'on continue toujours à appeler ainsi le plus ancien chanoine. L'archevêque désigna bien aussi trois autres chanoines pour remplir les fonctions de grand-chantre, — maître des cérémonies — et syndic ou trésorier, mais ces trois charges, pas plus que celles de pénitencier et de théologal, ne constituent des dignités proprement dites, aussi n'avons-nous pas lieu de nous y arrêter. Quant aux titres d'archidiacres et d'archiprêtres, nous venons de voir qu'ils furent donnés, en dehors du Chapitre, à des vicaires généraux et à des curés. Depuis 1859, l'archidiocèse de Rennes est divisé, comme il suit, en 3 archidiaconés, 43 doyennés, 60 cures et 324 succursales, ce qui forme un total de 384 paroisses.

 

ARCHIDIACONE DE RENNES (15 doyennés, 19 cures, 114 succursales - Total : 134 paroisses)

- Doyenné de Notre-Dame de Rennes : Notre-Dame de Rennes (cure et chef-lieu du doyenné), Saint-Germain de Rennes (cure), Saint-Laurent de Rennes, Betton, Chapelle-des-Fougeretz (La), Gévezé, Montgermont, Montreuil-le-Gast, Saint-Grégoire, Thorigné.

- Doyenné de Saint-Etienne de Rennes : Saint-Etienne de Rennes (cure et chef-lieu du doyenné), Saint-Aubin de Rennes (cure), Pacé, Parthenay.

- Doyenné de Saint-Sauveur de Rennes : Saint-Sauveur de Rennes (cure et chef-lieu du doyenné), Bourgbarré, Brutz, Chartres, Châtillon-sur-Seiche, Noyal-sur-Seiche, Orgères, Saint-Erblon, Saint-Jacques, Vezin.

- Doyenné de Toussaints de Rennes : Toussaints de Rennes (cure et chef-lieu du doyenné), Saint-Hélier de Rennes (cure), Acigné, Cesson, Chantepie, Vern.

- Doyenné de Châteaugiron : Châteaugiron (cure et chef-lieu du doyenné), Brecé, Chancé, Domloup, Nouvoitou, Noyal-sur-Vilaine, Saint-Armel, Saint-Aubin-du-Pavail, Servon, Veneffles.

- Doyenné de Hédé : Hédé (cure et chef-lieu du doyenné), Bazouges-sous-Hédé, Dingé, Guipel, Langouet, Lanrigan, La Mézière, Québriac, Saint-Gondran, Saint-Symphorien, Vignoc.

- Doyenné de Janzé : Janzé (cure et chef-lieu du doyenné), Cornuz (cure), Amanlis, Boistrudan, Brie, Piré.

- Doyenné de Liffré : Liffré (cure et chef-lieu du doyenné), Bouexière (La), Chasné, Dourdain, Ercé-près-Liffré, Livré, Saint-Sulpice-des-Bois.

- Doyenné de Mordelles : Mordeles (cure et chef-lieu du doyenné), Chavagne, Cintré, l'Hermitage, Moigné, Rheu (Le), Saint-Gilles.

- Doyenné de Saint-Aubin-d'Aubigné : Saint-Aubin-d'Aubigné (cure et chef-lieu du doyenné), Andouillé, Aubigné, Chevaigné, Feins, Gahard, Melesse, Montreuil-sur-Ille, Mouazé, Romazy, Saint-Germain-sur-Ille, Saint-Médard, Sens, Vieuxvy.

Nota : Les dix doyennés qui précèdent correspondent aux dix cantons formant l'arrondissement de Rennes, et les cinq doyennés qui suivent correspondent aux cinq cantons formant l'arrondissement de Montfort.

- Doyenné de Montfort : Montfort (cure et chef-lieu du doyenné), Bédée, Breteil, Chapelle-Thouarault (La), Clayes, Iffendic, Nouaie (La), Pleumeleuc, Saint-Gonlay, Talensac, Verger (Le).

- Doyenné de Bécherel : Bécherel (cure et chef-lieu du doyenné), Cardroc, Chapelle-Chaussée (La), Iffs (Les), Irodouer, Langan, Miniac, Romillé, Saint-Brieuc-les-Iffs, Saint-Pern.

- Doyenné de Saint-Méen : Saint-Méen (cure et chef-lieu du doyenné), Bléruais, Bran (Le), Crouais (Le), Gaël, Muel, Quédillac, Saint-Malon, Saint-Maugand, Saint-Onen.

- Doyenné de Montauban : Montauban (cure et chef-lieu du doyenné), Bois-Gervily (Le), Chapelle-du-Lou (La), Landujan, Lou-du-Lac (Le), Médréac, Saint-Mervon, Saint-Uniac.

- Doyenné de Plélan : Plélan (cure et chef-lieu du doyenné), Bréal (cure), Maxent, Monterfil, Paimpont, Saint-Péran, Saint-Thurial, Thélin (Le), Treffendel.

 

ARCHIDIACONE DE SAINT-MALO (14 doyennés, 19 cures, 102 succursales - Total : 121 paroisses)

- Doyenné de Saint-Malo : Saint-Malo (cure et chef-lieu du doyenné), Rocabey, Paramé, Rothéneuf, Saint-Ydeuc.

- Doyenné de Cancale : Cancale (cure et chef-lieu du doyenné), Saint-Méloir-des-Ondes (cure), Fresnaye (La), Hirel, Saint-Benoît-des-Ondes, Saint-Coulomb, Vildé-la-Marine.

- Doyenné de Châteauneuf : Châteauneuf (cure et chef-lieu du doyenné), Lillemer, Miniac-Morvan, Plerguer, Saint-Guinou, Saint-Père, Saint-Suliac, Tronchet (Le), Ville-ès-Nonains (La).

- Doyenné de Combourg : Combourg ou Combour (cure et chef-lieu du doyenné), Bonnemain, Cuguen, Lanhélin, Lourmais, Meillac, Saint-Léger, Saint-Pierre-de-Plesguen, Tréméheuc, Tressé.

- Doyenné de Pleine-Fougères : Pleine-Fougères (cure et chef-lieu du doyenné), Boussac (La), Broualan, Roz-sur-Couasnon, Saint-Broladre, Saint-Georges-de-Gréhaigne, Saint-Marcan, Saints, Sougéal, Trans, Vieuxviel.

- Doyenné de Pleurtuit : Pleurtuit (cure et chef-lieu du doyenné), Dinard (cure), Minihy (Le), Richardais (La), Saint-Briac, Saint-Enogat, Saint-Lunaire.

- Doyenné de Saint-Servan : Saint-Servan (cure et chef-lieu du doyenné), Château-Malo, Gouesnière (La), Saint-Jouan-des-Guérets.

- Doyenné de Tinténiac : Tinténiac (cure et chef-lieu du doyenné), Baussaine (La), Chapelle-aux-Filz-Méen (La), Longaulnay, Plesder, Pleugueneuc, Saint-Domineuc, Saint-Thual, Trévérien, Trimer.

- Doyenné de Saint-Léonard de Fougères : Saint-Léonard de Fougères (cure et chef-lieu du doyenné), Billé, Combourtillé, Dompierre-du-Chemin, Javené, Lecousse, Parcé, Romagné, Saint-Sauveur-des-Landes.

- Doyenné de Saint-Sulpice de Fougères : Saint-Sulpice de Fougères (cure et chef-lieu du doyenné), Landéan (cure), Beaucé, Celle-en-Luitré (La), Chapelle-Janson (La), Fleurigné, Laignelet, Loroux (Le), Luitré, Parigné.

- Doyenné d'Antrain : Antrain (cure et chef-lieu du doyenné), Bazouges-la-Pérouse (cure), Chauvigné, Fontenelle (La), Marcillé-Raoul, Noyal-sous-Bazouges, Rimoux, Saint-Ouen-la-Rouairie, Saint-Rémy-du-Plain, Tremblay.

- Doyenné de Louvigné-du-Désert : Louvigné-du-Désert (cure et chef-lieu du doyenné), Bazouge-du-Désert (cure), Ferré (Le), Mellé, Montault, Poilley, Saint-Georges-de-Reintembault, Villamée.

- Doyenné de Saint-Aubin-du-Cormier : Saint-Aubin-du-Cormier (cure et chef-lieu du doyenné), Chapelle-Saint-Aubert (La), Gosné, Mézières, Saint-Christophe-de-Valains, Saint-Georges-de-Chesné, Saint-Jean-sur-Couasnon, Saint-Mard-sur-Couasnon, Saint-Ouen-des-Alleux, Vendel.

- Doyenné de Saint-Brice : Saint-Brice (cure et chef-lieu du doyenné), Baillé, Celle-en-Coglais (La), Châtellier (Le), Cogles, Montours, Saint-Etienne-en-Coglais, Saint-Germain-en-Coglais, Saint-Hilaire-en-Coglais, Saint-Mard-le-Blanc, Tiercent (Le).

 

ARCHIDIACONE DE DOL (14 doyennés, 21 cures, 108 succursales - Total : 129 paroisses)

- Doyenné de Dol : Dol (cure et chef-lieu du doyenné), Baguer-Morvan, Baguer-Pican, Carfantain, Cherrueix, Epiniac, Montdol, Rozlandrieuc, Saint-Léonard, Vivier (Le).

Nota : Ce doyenné de Dol correspond au canton de Dol faisant partie de l'arrondissement de Saint-Malo.

- Doyenné de Notre-Dame de Vitré : Notre-Dame de Vitré (cure et chef-lieu du doyenné), Sainte-Croix de Vitré (cure), Balazé, Champeaux, Izé, Landavran, Marpiré, Mecé, Montreuil-sous-Pérouse, Saint-M'Hervé, Taillis.

- Doyenné de Saint-Martin de Vitré : Saint-Martin de Vitré (cure et chef-lieu du doyenné), Bréal-sous-Vitré, Chapelle-Erbrée (La), Châtillon-en-Vendelais, Cornillé, Erbrée, Montdevert, Montreuil-des-Landes, Montautour, Pocé, Princé, Saint-Aubin-des-Landes, Saint-Christophe-des-Bois.

- Doyenné d'Argentré : Argentré (cure et chef-lieu du doyenné), Brielles, Domalain, Etrelles, Gennes, Pertre (Le), Saint-Germain-du-Pinel, Torcé, Vergeal.

- Doyenné de Châteaubourg : Châteaubourg (cure et chef-lieu du doyenné), Broons, Chaumeré, Domagné, Louvigné-de-Bais, Ossé, Saint-Didier, Saint-Jean-sur-Vilaine, Saint-Melaine-sur-Vilaine.

- Doyenné de la Guerche : La Guerche (cure et chef-lieu du doyenné), Bais (cure), Availles, Celle-Guerchoise (La), Chelun, Drouges, Eancé, Moulins, Moutiers, Moussé, Rannée, Visseiche.

- Doyenné de Rhetiers : Rhetiers (cure et chef-lieu du doyenné), Martigné-Ferchaud (cure), Arbrissel, Coësmes, Essé, Forges, Marcillé-Robert, Sainte-Colombe, Theil (Le), Thourie.

Nota : Les six doyennés qui précèdent correspondent aux six cantons formant l'arrondissement de Vitré, et les sept doyennés qui suivent correspondent aux sept cantons formant l'arrondissement de Redon. 

- Doyenné du Redon : Redon (cure et chef-lieu du doyenné), Bains (cure), Brain, Chapelle-Saint-Melaine (La), Langon, Renac, Sainte-Marie.

- Doyenné de Bain : Bain (cure et chef-lieu du doyenné), Ercé-en-la-Mée (cure), Pléchâtel (cure), Crévain, Messac, Noë-Blanche, Pancé, Poligné, Teillay.

- Doyenné du Grand-Fougeray : Le Grand-Fougeray (cure et chef-lieu du doyenné), Dominelais (La), Sainte-Anne-sur-Vilaine, Saint-Sulpice-des-Landes.

- Doyenné de Guichen : Guichen (cure et chef-lieu du doyenné), Baulon, Bourg-des-Comptes, Goven, Guignen, Laillé, Lassy, Pont-Réan, Saint-Sénoux.

- Doyenné de Maure : Maure (cure et chef-lieu du doyenné), Bovel, Brûlais (Les), Campel, Chapelle-Bouëxic (La), Comblessac, Loutehel, Mernel, Saint-Séglin.

- Doyenné de Pipriac : Pipriac (cure et chef-lieu du doyenné), Guipry (cure), Bruc, Lieuron, Lohéac, Saint-Ganton, Saint-Just, Saint-Malo-de-Phily, Sixt.

- Doyenné du Sel : Le Sel (cure et chef-lieu du doyenné), Bosse (La), Chanteloup, Couyère (La), Lalleu, Petit-Fougeray (Le), Saulnières, Tresboeuf.

 

Ainsi, l'archidiocèse de Rennes renferme 384 paroisses. Or, nous nous rappelons qu'en 1803 le diocèse de Rennes reconstitué ne comprenait que 341 paroisses ; il a donc été augmenté depuis cette époque de 43 paroisses. Cependant le territoire de l'archidiocèse de Rennes est, comme on l'a vu, exactement le même que celui du diocèse de ce nom tel qu'il fut rétabli en 1803. Ces 43 paroisses nouvelles sont soit d'anciennes paroisses supprimées en 1803 et rétablies depuis, —   soit des paroisses récemment formées et distraites de vieilles paroisses. 

Les anciennes paroisses ou trèves supprimées en 1803 et rétablies depuis sont au nombre de 24 ; en voici la liste : Baillé, — Bléruais, — Brûlais (Les), — Celle-Guerchoise (La), —  Châtillon-sur-Seiche, — Chaumeré, — Landavran, — Mondevert, — Montautour, — Montreuil-des- Landes, — Moussé, — Nouaie (La), — Saint-Christophe-de-Valains, — Saint-Guinou, — Saint-Léonard, — Saint-Melaine-sur-Vilaine, —   Saint-Mervon, — Saint-Sulpice-des-Bois, — Saint-Ydeuc, —  Sainte-Colombe, — Tiercent (Le), — Tréméheuc, — Veneffles, — Vildé-la-Marine. 

Les paroisses formées de sections de paroisses plus anciennes, et nouvellement érigées, au nombre de 19, sont les suivantes : Bovel, distraite de Maure, — Broualan, distraite de La Boussac, — Chapelle-Saint-Melaine (La), distraite de Brain, — Château-Malo, distraite de Saint-Servan, —  Crévain, distraite de Poligné, — Dinard, distraite de Saint-Enogat, — Dominelais (La), distraite du Frand-Fougeray, — Minihy (Le), distraite de Pleurtuit, — Noë-Blanche, distraite de Messac, — Petit-Fougeray (Le), distraite de Chanteloup, — Pont-Réan, distraite de Guichen, — Richardais (La), distraite de Pleurtuit, — Rocabey, distraite de Saint-Malo, — Rothéneuf, distraite de Paramé, — Sainte-Anne-sur-Vilaine, distraite du Grand-Fougeray, — Sainte-Marie, distraite de Bains, — Teillay, distraite d'Ercé-en-la-Mée, — Thélin (Le), distraite de Plélan, — Tronchet (Le), distraite de Plerguer. 

Tel est le vaste archidiocèse de Rennes que gouverne le prélat métropolitain de la Bretagne. 

La bulle de 1859 soumit au nouvel archevêque de Rennes, en qualité de suffragantes, les Eglises de Vannes, Saint-Brieuc et Quimper, distraites de la métropole de Tours ; nous ne pouvons malheureusement dire qu'un mot de ces trois beaux diocèses. 

L'évêché de Vannes, formé de la plus grande partie de l'ancien diocèse de ce nom et d'une portion des anciens diocèses de Saint-Malo et de Quimper, se compose de 2 archidiaconés, subdivisés en 4 archiprêtrés et 37 doyennés ; il renferme 277 paroisses, dont 38 cures et 239 succursales ; sa cathédrale est dédiée à saint Pierre. — L'évêché de Saint-Brieuc et Tréguier, formé de la plus grande partie des anciens diocèses de mêmes noms, et d'une portion de ceux de Dol et de Saint-Malo, se compose de 5 arrondissements et de 18 doyennés, contenant 402 paroisses, dont 48 cures et 354 succursales ; sa cathédrale est dédiée à saint Etienne. — Enfin l'évêché de Quimper et de Léon, formé de la plus grande partie des anciens diocèses de mêmes noms, est actuellement divisé en 6 archiprêtrés et 43 doyennés ; il renferme 18 cures de première classe, 30 cures de seconde classe, 258 succursales, et par conséquent 306 paroisses ; son église cathédrale est dédiée à saint Corentin. 

Devenu archevêque, Mgr Saint-Marc continua ses bonnes oeuvres et sa paternelle administration ; il établit dans son diocèse l'oeuvre du Denier de Saint-Pierre, et se rendit à Rome, en 1862, pour porter au Saint-Père l'hommage de son troupeau ; au retour de ce voyage, le bon prélat fut reçu triomphalement à Rennes, au bruit des acclamations d'une foule immense qui détela ses chevaux et traîna sa voiture depuis la gare jusqu'au palais archiépiscopal. 

L'archevêque de Rennes se consacra ensuite à deux grandes oeuvres : la restauration de sa métropole, dont nous parlerons dans le chapitre suivant, et la fondation de l'Université catholique d'Angers ; celle-ci est comme le couronnement du grand et salutaire édifice de l'éducation de la jeunesse chrétienne, auquel Mgr Saint-Marc travaillait avec tant de zèle depuis le commencement de son épiscopat. Ne pouvant avoir cette Université à Rennes même, notre prélat voulut du moins contribuer de tout son pouvoir au succès de l'oeuvre entreprise à Angers et destinée à venir en aide à toute la jeunesse de nos provinces de l'Ouest. Enfin, n'oublions pas de rappeler le nouveau voyage que fit à Rome l'archevêque de Rennes, en 1870, pour y prendre part au Concile oecuménique du Vatican. 

C'est au milieu de tous ces travaux que Mgr Saint-Marc fut revêtu de la pourpre romaine. Le Souverain-Pontife Pie IX, qui aimait tendrement notre archevêque, voulant honorer à la fois notre catholique province de Bretagne et l'éminent prélat qui la gouvernait, créa cardinal, le 17 septembre 1875, Mgr Godefroy Brossays Saint-Marc. Le mardi 21 septembre, le comte Folicaldi, garde-noble du Saint-Père, envoyé à Rennes par Pie IX, remit à l'archevêque, avec grande solennité, la calotte cardinalice. 

Le 9 octobre suivant, le maréchal de Mac-Mahon, président de la République française, imposa pompeusement à Paris, au palais de l'Elysée, la barrette cardinalice à Mgr Saint-Marc. 

Enfin, le mercredi 13 octobre, le nouveau cardinal entrait en grand appareil dans sa ville archiépiscopale, et le dimanche suivant Son Eminence faisait son entrée plus solennelle encore dans son église métropolitaine. Ce jour-là, NN. SS. les évêques de Quimper, de Vannes et de Saint-Brieuc, Mgr l'archevêque de Port-au-Prince, Mgr l'évêque démissionnaire de Vincennes, le Chapitre métropolitain et les doyens des Chapitres de Quimper et de Saint-Brieuc escortaient le cardinal-archevêque, qui se rendit processionnellement de son palais à la métropole ; à ces hautes, dignités ecclésiastiques se joignirent les autorités civiles et militaires, parmi lesquelles figuraient, outre le maire de Rennes et le préfet d'Ille-et-Vilaine, le général de Cissey, ministre de la guerre ; le général Cambriels, commandant le 10° corps d'armée ; un grand nombre d'autres généraux, députés, officiers supérieurs, etc., etc. A la métropole, la messe fut pontificalement célébrée par dom Anselme Nouvel, évêque de Quimper et de Léon ; puis Son Eminence, montant en chaire, « reporta avec modestie la cause de son élévation au cardinalat à la tendre reconnaissance de Pie IX pour le dévouement que lui a témoigné la Bretagne, et à la bienveillance paternelle du Saint-Père, dont lui, métropolitain breton, recueillait la faveur et le bénéfice » (Semaine Religieuse de Rennes, XI, 819). Une magnifique illumination de la ville tout entière termina cette grande journée. 

Cinq mois plus tard, Mgr Saint-Marc se rendit à Rome, et, dans le Consistoire tenu le 3 avril 1876, le Souverain-Pontife Pie IX, après avoir clos la bouche du nouveau cardinal, la lui ouvrit en lui assignant le titre de Sainte-Marie-de-la-Victoire et en lui remettant l'anneau cardinalice. Le 6 avril, Son Eminence prit solennellement possession de son église de Sainte-Marie-de-la-Victoire, desservie, à Rome, par les Carmes déchaussés. 

De retour en son diocèse, l'archevêque de Rennes ne put, par malheur, jouir longtemps des honneurs qui lui avaient été si justement décernés. Le mauvais état de sa santé l'obligea à prendre un évêque auxiliaire. Il choisit à cet effet Mgr Paul-François de Forges, évêque de Ténarie in partibus infidelium ; le nouveau prélat fut sacré à la métropole de Rennes le 21 novembre 1877, par Son Eminence elle-même, assistée de Mgr Richard, archevêque de Larisse et coadjuteur de Paris, et de Mgr Nouvel, évêque de Quimper. L'ancien évêque de Vincennes et les évêques de Saint-Brieuc et de Vannes assistaient à cette cérémonie du sacre, qui fut très-solennelle. 

Quelques semaines se passèrent, et Mgr Saint-Marc, malgré sa faiblesse, voulut encore retourner à Rome pour y recevoir le chapeau cardinalice. Ce fut le 31 décembre de cette même année 1877 que Son Eminence reçut des mains du Saint-Père ce dernier insigne de sa haute dignité. Le surlendemain, Mgr Saint-Marc quittait Rome et Pie IX ; hélas ! les deux pontifes ne devaient plus se revoir sur cette terre. 

Le 7 février 1878, Pie IX mourait au Vatican ; un mois après, jour pour jour, le 7 mars, on inhumait à Rennes le cardinal Saint-Marc. 

L'archevêque de Rennes s'éteignit dans son palais épiscopal, le mardi 26 février 1878 ; il y avait trente-six ans qu'il gouvernait l'Eglise de Rennes ! Ses funérailles, célébrées, comme nous venons de le dire, le 7 mars, furent un véritable triomphe. Elles furent présidées par le cardinal Guibert, archevêque de Paris, entouré des évêques de Saint-Brieuc, Vannes, Quimper, Angers, Nantes, Coutances et Vincennes, et des abbés mitrés du Port-du-Salut et de Meilleray. « Plus de douze cents prêtres, venus de toutes les parties du diocèse, de la Bretagne et du Maine, les délégués des Chapitres bretons, toute la magistrature, toutes les autorités civiles et militaires de Rennes précédaient ou suivaient le lit d'honneur sur lequel reposait le corps de notre archevêque, étendu sur son manteau de cardinal » (Semaine Religieuse de Rennes). 

Les restes de Mgr Saint-Marc furent, suivant ses dernières volontés, déposés au milieu du choeur de la métropole, devant le maître-autel ; sur son cercueil on cloua une plaque de cuivre portant cette inscription : CI- GIT MGR GODEFROY BROSSAYS SAINT-MARC, ARCHEVÊQUE DE RENNES, NÉ A RENNES, LE 5 FÉVRIER 1803, SACRÉ ÉVÊQUE DE RENNES LE 10 AOUT 1841, ARCHEVÊQUE LE 5 JUIN 1859, CRÉÉ CARDINAL DANS LE CONSISTOIRE DU 17 SEPTEMBRE 1875 DU TITRE DE SAINTE-MARIE-DE-LA-VICTOIRE, DÉCÉDÉ LE 26 FÉVRIER 1878. 

Une première pierre tombale fut ensuite posée sur le caveau qu'elle referma ; elle porte seulement ces deux mots : G. SAINT-MARC. Du sable remplit ensuite l'espace vide jusqu'au niveau du pavé du sanctuaire. Enfin, au milieu de ce pavé, fut mise une grande dalle de marbre blanc bordée de marbre noir, présentant les armoiries du cardinal-archevêque, et portant l'épitaphe suivante : 

HIC IN CONDITORIO,
QUOD SIBI VIVUS PARAVERAT, DEPOSITUS EST IN XTo PATER
GODEFRID. BROSSAYS S. MARC
S. R. E. PRESB. CARDINALIS TIT. S. MARIAE DE VICTORIA,
REDONIS NATUS NON. FEBR. MDCCCIII
REDONUM FIT EPISCOPUS MDCCCXLI,
ARCHIEPISCOPUS BRITONUM PRIMUS MDCCCLIX,
PURPURATUR MDCCCLXXV,
MORITUR IV CALEND. MART. MDCCCLXXVIII.
REFRIGERET DEUS !
PASTORI BENE MERENTI
HOC SUI DESIDERII ET COMMUNIS LUCTUS
MONUMENTUM CANONICI METROP.
P. P.

Le service de trentième du cardinal-archevêque de Rennes fut solennellement célébré à la métropole le 2 avril suivant, et Mgr Freppel, évêque d'Angers, y prononça une éloquente oraison funèbre de l'éminent prélat. Le sceau de Mgr Saint-Marc, comme archevêque de Rennes, était ovale et armorial ; son écusson, placé dans un cartouche, contenait ses armoiries : d'azur au pélican, en sa charité, d'argent, timbré d'une couronne ducale, sommé d'une croix archiépiscopale et surmonté d'un chapeau à quinze houppes ; au-dessus une banderole portait la devise : IN OMNIBUS CARITAS, et deux branches d'olivier étaient passées en sautoir à la pointe du cartouche ; légende : GODFRIDUS SAINT-MARC ARCHIEPISCOPUS RHEDONENSIS. 

Le sceau du cardinal Saint-Marc était semblable au précédent, sauf que l'écu n'y était pas timbré d'une couronne, mais seulement de la croix archiépiscopale et du chapeau à quinze houppes ; la devise était la même, mais la légende portait : GODFRIDUS SAINT-MARC CARDINALIS ARCHIEPISCOPUS RHEDONENSIS. 

Trois mois après la mort de Mgr Saint-Marc, le maréchal-président de la République présenta à l'agrément du Souverain-Pontife, pour le siège archiépiscopal de Rennes, Mgr Place, évêque de Marseille. Ce prélat fut préconisé par Sa Sainteté Léon XIII dans le Consistoire du 15 juillet 1878. 

CHARLES–PHILIPPE PLACE naquit à Paris le 14 février 1814, d'une famille des plus honorables. Successivement vicaire général du diocèse d'Orléans, supérieur du Petit-Séminaire de Notre-Dame-des-Champs à Paris, auditeur de rote pour la France à Rome, il fut préconisé évêque de Marseille le 22 juin 1866. Mgr Place eut l'insigne honneur d'être sacré à Rome par le Souverain-Pontife Pie IX lui-même, le 26 août suivant, dans la salle des Consistoires du Vatican ; Sa Sainteté était assistée en cette circonstance par Mgr Martinelli, évêque de Porphyre, et Mgr Cardoni, évêque de Recanati et Lorette ; l'archevêque de Reggio et l'évêque de Calvi, ainsi que l'ambassadeur de France et une assistance d'élite, étaient aussi présents à cette belle cérémonie. 

Nous n'avons point à raconter ici l'épiscopat de Mgr Place, évêque de Marseille ; disons seulement que les adieux que lui fit son clergé, lorsqu'il quitta cette ville pour venir à Rennes, furent tellement touchants, qu'ils prouvèrent bien le souvenir impérissable que ce prélat laissait après lui dans la grande cité phocéenne (Semaine Religieuse de Rennes, XIV, 779). 

Notre nouvel archevêque fit son entrée à Rennes le 10 octobre 1878. Reçu en grande solennité à la gare par le Chapitre métropolitain, assisté d'un très-nombreux clergé, Mgr Place se rendit processionnellement à la métropole, au milieu des troupes militaires sous les armes, commandées, pour lui rendre honneur, par M. le général de la Mariouse. Sa Grandeur lut elle-même son Mandement de prise de possession, donna la bénédiction papale et reçut l'hommage de ses chanoines. Le clergé conduisit ensuite le prélat à son palais archiépiscopal, où l'attendaient les autorités municipales venues pour le complimenter. 

Notre tâche d'historien moderne s'arrête ici. Nous n'avons plus qu'à remercier Mgr Place de l'intérêt qu'il veut bien porter à notre travail et de la haute protection qu'il accorde à nos études. Puisse-t-il occuper pendant de longues années le siège épiscopal sanctifié jadis par saint Melaine et saint Amand et illustré de nos jours par le bon cardinal Saint-Marc ! 

Les armoiries de Mgr Place sont : coupé : au 1er, parti d'azur, à la Vierge de Notre-Dame-de-la-Garde, couronnée et portant l'Enfant Jésus, le tout d'argent ; et de gueules, à l'agneau pascal des catacombes, au nimbe crucifère et portant une croix avec banderolle, le tout d'argent ; au 2ème d'or, au château-fort ou place d'armes de sable maçonné d'argent, ouvert et ajouré du champ ; brochant sur le tout, une fasce d'hermines en divise. — Devise : TUA VOLUNTAS DEUS. Mgr Place, en venant à Rennes, ajouta, par une délicate attention, à ses armes épiscopales cette dernière pièce de son blason (la fasce d'hermines), pour symboliser les liens qui l'attachent désormais à la Bretagne. 

A la fin du XIXème siècle, le sceau de l'archevêché de Rennes est ovale et armorial ; il renferme un écusson portant les armoiries de Mgr Place : une croix archiépiscopale est posée en pal derrière l'écu ; au-dessus est un chapeau à dix houppes ; au bas de l'écu et attachée au pied de la croix est une banderolle portant la devise : TUA VOLUNTAS DEUS. Enfin, la légende présente ces mots : ARCHEVECHE DE RENNES. 

Le nouveau Chapitre métropolitain de Rennes, érigé par la bulle du 3 janvier 1859, se composa des neuf chanoines dont les noms suivent : 

Jean-Baptiste Debroise (1859, décédé le 31 octobre de la même année).

Constant de Lesquen (1859, décédé le 10 février 1865).

Jean Brignon de Léhen (1859, décédé le 23 janvier 1868).

Antoine Desnos (1859- ??).

Jacques Janvier (1859, décédé le 2 avril 1866).

Alain Le Vacher (1859, décédé le 5 janvier 1864).

Gilles Couvert (1859, décédé le 31 décembre 1867).

Marie-Joseph Brune (1859- ??).

Mathurin Houet (1859- ??).

Depuis cette époque, ont été nommés chanoines :

Pierre-Célestin Roux-Lavergne (1859, décédé le 17 février 1874).

Armand Gavouyère (1864, décédé le 15 septembre 1871).

Charles Le Villain (1865-1869).

Charles Villerio (1866- ??).

Jean-Marie Esnaud (1868- ??).

Jacques Morel (1868, décédé le 8 juillet 1872).

Jean-Marie Soufflet (1869, décédé le 17 avril 1876).

Alphonse Massabiau (1871-1873).

Joseph Noury (1872- ??).

Théodose Labbé (1873- ??).

Félix Pontallié (1874- ??).

Edouard Courteille (1876, décédé le 23 janvier 1879).

Constant Guillois (1879- ??).

Depuis la création de l'archevêché de Rennes, voici quels ont été les vicaires généraux titulaires :

Augustin Combes (1859-1878), vicaire général de Mgr Saint-Marc.

Marie Guitton (1859-1864), vicaire général de Mgr Saint-Marc.

N. Nouvel (1864-1869), vicaire général de Mgr Saint-Marc.

René Bessaiche, vicaire général de Mgr Saint-Marc (1859-1878), l'est ensuite de Mgr Place depuis 1878.

Charles Le Villain, vicaire général de Mgr Saint-Marc (1869-1878), l'est ensuite de Mgr Place depuis 1878.

Joseph Morel, vicaire général de Mgr Place (1878- ??).

Depuis le rétablissement des archidiaconés, les archidiacres ont été les vicaires généraux qui suivent :

Archidiacres de Rennes :

Augustin Combes (1859-1878), décédé chanoine honoraire de Rennes, d'Alby et de Clermont, 12 octobre 1879.

René Bessaiche (1878, ??).

Archidiacres de Saint-Malo :

René Bessaiche (1859-1878).

Charles Le Villain (1878- ??).

Archidiacres de Dol :

Marie Guitton (1859-1864).

N. Nouvel (1864-1869), bénédictin et évêque de Quimper. 

Charles Le Villain (1869-1878).

Joseph Moricel (1878- ??).

Officiaux Métropolitains :

Marie Guitton, vicaire général (1859-1864).

N. Nouvel, vicaire général (1864-1869).

Charles Le Villain, vicaire général (1869- ??).

Officiaux Diocésains :

Augustin Combes, vicaire général (1859-1878).

René Bessaiche, vicaire général (1878- ??).

Secrétaires de l'Archevêché :

Louis Frogier de Pontlevoy (1859-1863), secrétaire général.

Maurice Villério (1863- ??), secrétaire général.

Maurice Villério (1859-1863), secrétaire.

Alphonse Massabiau (1863-1873), secrétaire.

Joseph Guérard (1873- ??), secrétaire.

Jean-Marie Richard, secrétaire particulier de Monseigneur (1878- ??). 

(extrait du Pouillé de Rennes)

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