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LES ARCHIDIACONATS de l'église de Rennes

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évêché de Rennes

Il y avait à Rennes cinq dignités : la chantrerie, les archidiaconats de Rennes et du Désert, la scholastique et la trésorerie, qui étaient toutes tenues par des chanoines, au moins dans les derniers temps.

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évêché de Bretagne : évêché de Rennes

 

LES DIGNITES DE L'EGLISE DE RENNES

évêché de Rennes

LES ARCHIDIACONATS

Les troisième et quatrième dignités de l'Eglise de Rennes étaient les archidiaconats de Rennes et du Désert. Avant d'en parler, il convient de rappeler ici ce qu'était l'archidiacre au moyen-âge. « Ce ne fut, à l'origine, qu'un diacre choisi et nommé par l'évêque pour être à la tête des diacres et gérer, avec leur concours, les biens de l'Eglise, qui étaient alors communs à l'évêque et à tout le clergé du diocèse. Jusqu'au partage de ces biens, vers le Xème siècle, il distribuait aux ecclésiastiques la part des revenus afférents à chacun. Dès cette époque, et même avant, il était aussi maître du choeur et chargé du matériel de la cathédrale. Comme on le voit, ses fonctions étaient considérables et de nature à lui concilier une grande influence. Il monta encore plus haut. A cause des services qu'il rendait, à cause aussi de la place acquise parmi le clergé, l'évêque ajouta bientôt à ses attributions temporelles et lui commit l'exercice de sa juridiction spirituelle. Tout en lui conservant son économat, il en fit son vicaire général. Dès lors, après l'évêque et comme lui, il était le supérieur de tout le clergé diocésain ; il examinait les candidats qu'il présentait à l'évêque pour l'ordination, donnait des provisions pour les bénéfices paroissiaux, visitait les paroisses, appelait les recteurs au synode, jugeait les ecclésiastiques ou les faisait juger par une officialité érigée par lui, fonctionnant en son nom et présidée par un juge qui lui devait sa création et relevait de lui. Et, quoique inférieur, ce tribunal de l'archidiacre devint tellement distinct de celui de l'évêque, qu'il y avait appel de ses sentences auprès de ce prélat. De délégué et révocable qu'il était, ce grand dignitaire s'arrogea une juridiction ordinaire et une position stable, ce qui le fit appeler vicaire-général-né. C'était concentrer beaucoup de pouvoirs sur une même tête. Placé si haut, l'archidiacre oublia son origine et la source de sa grandeur ; il se dressa en face de l'évêque, et son ambition dépassa toutes les bornes. Devenues générales dès le XIème siècle, ces prétentions exorbitantes des archidiacres émurent les évêques, qui prirent le parti de les réduire. A cet effet, ils commencèrent à se donner d'autres vicaires généraux, — auxquels, instruits par l'expérience, ils ne firent qu'une position précaire, afin de les maintenir dans leur dépendance, — à ériger des officialités épiscopales, à retirer aux archidiacres la connaissance des principales causes et à distribuer à d'autres (tels que le trésorier, le chantre, le Scholastique) une partie de leurs attributions. Il leur fallut deux siècles de cette réaction énergique et continue pour se rendre maîtres de la position, et, au XIIIème siècle seulement, les archidiacres se trouvèrent assez amoindris pour ne leur plus porter ombrage. Toutefois, pour l'Eglise entière le Concile de Trente, et, pour les diocèses de France les édits royaux maintinrent plus tard aux archidiacres un certain nombre de leurs anciennes prérogatives : visiter les églises paroissiales, réviser les comptes de leurs fabriques, faire des règlements relatifs à ces comptes, émettre des ordonnances sur les maîtres et les maîtresses d'école, qu'ils pouvaient même révoquer ; sur les bancs, les statues et les images, les linges, les ornements et les réparations des églises, imposer de légères corrections aux ecclésiastiques délinquants, etc. Ces diverses attributions étaient attachées à la visite qu'ils faisaient en personne ou par délégué, dont ils devaient déposer un procès-verbal aux mains de l'évêque, et pour laquelle ils percevaient un droit fixe, que chaque recteur devait leur solder au synode » (L'abbé Luco, Personnages ecclésiastiques d'un diocèse – Bulletin polym. du Morbihan, 1874, p. 46). 

Il n'y eut, semble-t-il, qu'un seul archidiacre dans le diocèse de Rennes jusqu'à la fin du XIème siècle. Ainsi, nous voyons figurer successivement dans toutes les chartes de cette époque : Moyse, de 1028 à 1050 ; Raoul, puis Arnould, contemporains des évêques Main et Sylvestre, et Main, vivant en 1096. Ces dignitaires prenaient le titre soit d'archidiacre de l'Eglise de Rennes, « Maino archidiaconus ecclesiœ Redonensis », soit d'archidiacre de Saint-Pierre de Rennes, « Radulfus archidiaconus S. Petri Redonensis », soit simplement d'archidiacre, « obiit Moyses archidiaconus » (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, 373, 375, 382, 424, 461, 477). 

Mais vers l'an 1100, sous l'épiscopat de Marbode, nous trouvons deux archidiacres signant la même charte, Roger et Main Poisson, « Rogerius et Maino Piscis archidiaconi » (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 516). Nous devons donc en conclure que la division de l'archidiaconat de Rennes en grand-archidiaconat, ou archidiaconat de Rennes, et en archidiaconat du Désert, date de cette époque ; ce fut probablement l'oeuvre de Marbode, que nous avons déjà signalé comme l'un de nos grands évêques réformateurs. Plus tard, en 1247, le pape Innocent IV obligea les deux archidiacres de Rennes et du Désert à la résidence d'au moins cinq mois par an et à la visite de leurs archidiaconés (Supplément au Nécrologe de Saint-Pierre). 

 

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— L'ARCHIDIACONAT DE RENNES —

évêché de Rennes

L'archidiacre de Rennes, appelé aussi grand-archidiacre, était le troisième dignitaire seulement de l'Eglise de Rennes. Il est à croire qu'occupant dans l'origine la première place après l'évêque, cet archidiacre ne descendit à cette position secondaire qu'après la création de deux archidiaconats et l'élévation, qui en fut la conséquence, des deux autres dignités du trésorier et du chantre, autrefois ses subalternes. Cependant l'archidiacre de Rennes, ainsi que l'archidiacre du Désert, conservèrent toujours une grande autorité et une véritable importance. « Leurs sièges sont au cueur de liglise de Rennes, dit le Livre des Usages, chacun de sa partie prochain au grand aulter, par quoy ils se poent (peuvent) prendre et donner garde du service que len y doit fère, et sunt oculi Episcopi ». Au XVIIIème siècle, le grand-archidiacre occupait à l'église la première stalle du côté de l'épître, au haut du choeur, et la troisième seulement au Chapitre, « lorsqu'il était invité d'y assister »

L'archidiacre de Rennes possédait et habitait ordinairement en cette ville un manoir construit dans la rue Saint-Sauveur (nota : là où s'élevait, à la fin du XIXème siècle, la maison n° 4, bâtie par le Chapitre en 1764) et compris dans le grand bailliage dépendant du Chapitre ; cette maison fut brûlée en 1720, ainsi que sa voisine, possédée par l'archidiacre du Désert. La proximité de ces deux maisons archidiaconales nous fait supposer qu'elles remplacèrent le manoir des premiers archidiacres avant la division de leur office. Après l'incendie de ces vieux hôtels, le Chapitre bâtit sur leur emplacement une maison chapitrale, et donna chaque année 250 livres à chaque archidiacre comme « indemnité de logement »

Au XVIIème siècle, le grand-archidiacre jouissait, en outre, de « certaines petites pensions sur les cures et paroisses de la Bazouge, Montault et Dompierre-du-Chemin », et lui étaient dus « pour premier fonds et dotation de son archidiaconé les devoirs de synode et procure par les bénéficiers des églises subjectes à ses visites » (Déclaration de 1640 – Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). Ces droits synodaux n'étaient pas, du reste, fort importants : chaque recteur et chaque prieur payait en 1718 2 ou 3 livres à l'archidiacre, quelques-uns même devaient moins encore, les doyens seuls étaient taxés à plus forte somme. Enfin, l'archidiacre de Rennes présentait en tout temps aux cures de Montault, la Bazouge et Dompierre-du-Chemin, et, alternativement avec l'évêque, aux cures de Laillé, la Chapelle-Erbrée et Lalleu-Saint-Jouin. Cependant son revenu était tombé en 1790 au chiffre bien minime de 81 livres 9 sols 8 deniers. 

Les obligations des archidiacres de Rennes et du Désert étaient les mêmes ; ils devaient l'un et l'autre « résidence à l'église cathédrale et assistance à l'Evesque ès jours et festes qu'il doit célébrer et officier ». Il leur incombait ensuite « d'assister aux examens et répondre de la capacité de ceux qui sont admis aux saints Ordres, de visiter annuellement les églises et paroisses dans les limites de leurs archidiaconés », et enfin « de servir au Jeudy absolu lorsqu'on y fait le Saint-Cresme et le faire bailler par eux et leurs commis prestres, chacun en son archidiaconé » (Déclaration de 1640 – Livre des Usages de l'Eglise de Rennes rédigé en 1415). Lorsqu'un archidiacre prenait possession de sa dignité, il offrait au Chapitre deux chappes, évaluées 200 livres en 1709, et de plus, à la même époque, 36 livres à la fabrique de Saint-Pierre, et 32 livres aux officiers du bas-choeur de cette église. 

ARCHIDIACRES DE RENNES. 

Saint-Mars, diacre ou archidiacre de Saint-Melaine, d'après le Livre des Usages de Rennes.

Rainfroy, massacré, vers 687, avec l'évêque saint Didier (Vies des Saints de Bretagne, par M. Roumain de la Rallaye, I). 

Moise, chancelier du duc Alain, en 1037, mort le 3 avril (« APRILIS, III Non. Obiit Moyses archidiaconus » - Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes). 

Raoul, vivant vers 1080, mort le 17 avril (« APRILIS, XV Kal. Obiit Radulfus archidiaconus noster » - Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes). 

Arnoulf (Arnulfus), vivant en 1087 (Cartulaire de l'abbaye Saint-Serge). 

Main, vivant en 1096 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 407, 424, 461, 477). 

Sous l'épiscopat de Marbode, à la fin du XIème siècle et au commencement du XIIème siècle, apparaissent deux archidiacres ; mais ils ne portent point dans nos chartes, avant le XIIIème siècle, les titres distinctifs d'archidiacre de Rennes et d'archidiacre du Désert, ce qui nous oblige à placer ensemble les noms des titulaires des deux archidiaconats au XIIème siècle. 

Arnoulf et Hamelin (Blancs-Manteaux, XLV, 468), vivant du temps de l'évêque Marbode (1096-1120). 

Main Poisson (Maino Piscis) alias Pisonvivant du temps de l'évêque Marbode (1096-1120).

Roger (Rogerius), vivant du temps de l'évêque Marbode (1096-1120).

Ruellan, vel Rivallon, archidiacre et chanoine, vivant vers 1130-1136 (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 567, 607, 618 - Ce fut ce Rivallon qui composa l'épitaphe de Marbode, son évêque. Il est probable qu'il s'agit de cet archidiacre dans ce passage du Nécrologe de Saint-Pierre : « OCTOBER, IX Kal. Obiit Ruellonnus Redo archidiac. qui de propriis suis Christum fecit heredem et dedit canonicis Sancti Petri domos suas et furnum suum et XVII sol. census, et capellaniam quamdam de vinea sua et domo quam habebat in claustro beati Petri, pro salute anime sue constituit »

Raoul (Radulfus), qui fit vers 1168 le voyage de Jérusalem, vivant vers 1150-1174.

Eudonvivant vers 1150-1174.

Guihenoc, archidiacre vers 1180, devint évêque de Vannes et mourut vers 1222 (Cartulaire de l'abbaye de Saint-Melaine – Eglise de Bretagne par Tresvaux). 

Pierre, mort le 21 avril (nota : le sceau de ce dignitaire, retrouvé par Douet d'Arcq, est ogival et représente un personnage debout, tenant un livre des deux mains ; la légende porte : S. PETRI REDONENSIS ARCHIDIACONI), vivant vers 1175-1214.

Raginald, mort le 25 janvier, vivant vers 1175-1214.

 

GRANDS-ARCHIDIACRES DE RENNES.

Raoul Le Sénéchal, chanoine dès 1205, semble avoir été le premier grand-archidiacre de Rennes. Le sceau de ce dignitaire nous a été conservé ; il est ogival et du même type que le sceau de son prédécesseur Pierre ; la légende porte : + S. RADULFI RED. ARCHIDIACONI. Cet archidiacre mourut le 19 décembre, mais nous ne savons en quelle année, après avoir fondé son anniversaire à la cathédrale [« DECEMBER, XIV Kal. Obiit Rad. Senescali archid. Redonensis, ad cujus anniversarium habemus XX sol. super domo archidiaconi de Deserto. » (Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes) — Douet d'Arcq, Collection de Sceaux)].

Guillaume de Beaumont, fils de Pierre de Beaumont, chevalier de la ville de Rennes, et de Marguerite sa femme, assista en qualité d'archidiacre de Rennes à l'entrée solennelle que fit, en 1258, l'évêque Gilles Ier. Il releva la maison prébendale de son archidiaconat, et l'évêque Maurice, d'accord avec le Chapitre, fonda par reconnaissance, en 1263, un anniversaire pour ses père et mère. Guillaume de Beaumont, encore archidiacre en 1267, mourut le 14 octobre, suivant le Nécrologe de Saint-Pierre (« OCTOBER, II id. Obierunt magister Guill. de Bellomonte archid. Redon. et Margarita mater ejus, pro quorum anniversarium habemus XX s. super domum capituli ubi solebat manere Trélières que est apud caput ecclesie Sancti Salvatoris, modo tenet Magister Guill. de Rosmadoc »). 

Pierre de Trélières vivait vers le même temps que le précédent, dont il fut le successeur peut-être immédiat. Il mourut le 22 décembre [« DECEMBER, IX Kal. Obiit Petrus de Trélières, archidiaconus Redon. ad cujus anniversarium habemus duo quarteria sigali in decima de Maceria videlicet med. capitulo et majoribus capellanis et alt. med. ceteris clericis et capellanis et luminario et tintinabulis » (Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes)]. 

Pierre du Bail (Petrus de Ballio) et Raoul Le Bel sont également mentionnés comme archidiacres, sans autres détails, par le Nécrologe de Saint-Pierre, antérieurement à 1323 ; ils moururent, l'un le 4 février, l'autre le 10 août (« FEBRUARIUS, II Non. Obiit venerabilis doctor legum dominus Petrus de Ballio archid. Redon. ad cujus anniversarium habemus XXX s. videlicet XX s. super domum Egidii Coille in feudo nostro juxta pontem Sancti Germani et alt. X s. cum heredibus dicti archidiaconi » « AUGUSTUS, III id. Obiit Rad. Le Bel archidiaconus ad cujus anniversarium habemus XXXIX s. videlicet super domo Guill. archid. X  s., etc. »). 

Maurice était archidiacre de Rennes vers 1280, lorsqu'il eut l'avantage d'avoir saint Yves pour official, ce qui prouve qu'à cette époque le tribunal ecclésiastique des archidiacres fonctionnait encore (Histoire de Saint-Yves, par M. Ropartz). 

Alain de Châteaugiron, archidiacre de Rennes, fut, en 1302, l'un des exécuteurs testamentaires du duc Jean II, et, en 1304, vicaire général de l'évêque Yves Ier (Dom Morice, Preuves de l'Histoire de Bretagne, I, 1190). 

Guillaume Huet était archidiacre de Rennes en 1308. 

Guillaume Salomon, chanoine, vivait en 1323, et était archidiacre de Rennes, d'après le Nécrologe de Saint-Pierre (« JANUARIUS, VII Kal. Obiit magister Guill. Salomonis archidiac. Redon. qui dedit nobis XXX s. redditus distribuendos inter canonicos et majores capellanos majoris altaris, etc... super manerio suo de Minteria Redonensi capiendos »). 

Guillaume de la Motte, archidiacre de Rennes, mourut le 16 novembre 1342, d'après les annotations du Nécrologe de Saint-Pierre, laissant une mémoire digne d'être honorée, « recolende memorie » (« NOVENBER, XVI Kal. Obiit recolende memorie magister Guill. de Mota archidiac. Redonnen. ad cujus anniversarium habemus sexaginta sol. annui supercensus super herbergamento sito inter domum Nichael Paquier et portam archidiacon. Redon. et habent canonici et majores capellani integre duas partes, et ceteris reliquum. Actum anno mill° CCC° quadragesimo secundo »). 

Hervé Le Blanc (Herveus Albi), chanoine en 1323, fut également archidiacre de Rennes (« OCTOBER, XI Kal. Anniversarium Hervei Albi archid. Redon. ad quod habemus XV s. »). 

Raffroy Le Vayer était archidiacre et chanoine en 1350 (Bibliothèque Nationale, Blancs-Manteaux, Mémoire de Bretagne, 32, 325, p. 25). 

Hamon Le Taillandier était archidiacre de Rennes et trésorier de la Magdeleine de Vitré en 1374.

Bertrand de Montgermont, archidiacre et chanoine de Rennes, recteur d'Orgères, seigneur de Montgermont et du Chastenay, en Orgères, fonda un anniversaire dans la cathédrale, pour lequel il légua 60 sols ; il mourut le 12 mars 1397. L'acte de fondation de son obit, conservé dans le 2° Nécrologe de Saint-Pierre, est orné de ses armoiries : de gueules à trois channes d'hermines

Jean Le Breton, seigneur de Lancé, président de la Chambre des Comptes de Bretagne en 1413, archidiacre et chanoine de Rennes, prétendit, ainsi que l'archidiacre du Désert, avoir le pas aux processions du sacre sur Mathieu Bertrand, abbé de Saint-Melaine ; mais ils furent condamnés par le pape Martin V. Jean Le Breton fit construire, dans la cathédrale, la chapelle de Saint-Eloi (ou de Sainte-Marguerite), qu'il décora de ses armoiries : de gueules au sautoir engreslé d'hermines, cantonné de quatre têtes de loup d'argent. Il s'y fit inhumer sous une tombe de cuivre, élevée de terre, portant son effigie, son écusson répété aux quatre coins, et l'inscription suivante, malheureusement mutilée en 1755: « Messire Jan Le Breton, seigneur de Lancé, jadis archidiacre et chanoine de Rennes et prébendé de Saint-Malo et de Vannes, curé de Pludino, conseiller et président de la Chambre des Comptes du duc Jehan, fonda les processions qui chaque dimanche se font en la Cherche, devant les autiers de Notre-Dame et de saint Eloy, et aussi donna le joyau où se porte le Sacre, et fit plusieurs autres biens ; lequel décéda le... jour de... l'an 14... » (Dom Lobineau, Histoire ms. de Saint-Melaine – Inventaire de la Cathédrale en 1755). 

Gilles de la Rivière, docteur ès lois, archidiacre de Rennes, protonotaire apostolique, fut reçu chanoine le 11 août 1471 ; d'abord vice-chancelier, il devint, en 1488, chancelier de Bretagne ; il mourut à Nantes le 11 septembre 1489. 

Georges l'Espervier fut reçu archidiacre de Rennes, par procureur, le 13 septembre 1489, et mourut en 1504, archidiacre de Nantes et chanoine de Notre-Dame en cette ville. 

Jean Belloneau, neveu du cardinal Guibé, d'abord scholastique, puis archidiacre et chanoine de Rennes en 1520, fonda un obit qui se célébrait à Saint-Pierre le 16 janvier. Il fut inhumé dans la chapelle des Guibé, à la cathédrale, et l'on y voyait encore son tombeau en 1630 (Diurnal des Obits de Saint-Pierre. — Livre des Usages. — Ce tombeau n'est pas mentionné dans l'inventaire de 1755 parce qu'il avait probablement disparu alors). 

N... de Chantelou, archidiacre et chanoine, mourut en 1522, et fut inhumé dans la chapelle Saint-Armel de la cathédrale (Inventaire de la Cathédrale en 1755). 

François de Laval, fils naturel de Guy XVI, comte de Laval, et d'Anne d'Espinay, trésorier de la Magdeleine de Vitré, abbé de Paimpont et du Tronchet, archidiacre de Rennes dès 1526, fut nommé en 1528 évêque de Dol, et conserva longtemps l'archidiaconat avec l'évêché ; c'est ainsi qu'en 1539 et 1540 il présida la procession du Sacre de Rennes, comme archidiacre, ayant la mitre en tête, en qualité d'évêque (Registre des délibérations du Chapitre – Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). 

Pierre Damalo, archidiacre et chanoine de Rennes en 1542, était en même temps prieur commendataire de la Trinité de Fougères (Réformation ms. de la baronnie de Fougères). 

Pierre de la Grée, recteur de Rethiers, fit, vers 1550, une fondation à l'hôpital Saint-Yves, en qualité d'archidiacre de Rennes. 

Claude Dodieu, chanoine, vicaire général et archidiacre de Rennes en 1556 et 1559, était aussi abbé commendataire de Saint-Mathieu dès 1553. 

François de la Chapelle résigna l'archidiaconat de Rennes, en 1564, en faveur du suivant. 

Yves Georges, reçu archidiacre de Rennes en 1564, l'était encore en 1566. 

Mathurin Meneust, vel Le Meneust, apparaît, en qualité d'archidiacre de Rennes, en 1591. 

Antoine Le Meneust, chanoine et archidiacre de Rennes, fut député aux Etats de 1598, et rendit aveu au Chapitre, le 3 juin 1606, pour la maison archidiaconale qu'il habitait. 

Nicolas Hussenet, archidiacre de Rennes en 1620, était recteur de Saint-Hélier en 1627 et résigna l'archidiaconat en 1645. Il devint chanoine honoraire, mourut le 28 avril 1647 et fut enterré dans la cathédrale. 

Jean Monneray, vel de la Monneraye, protonotaire apostolique, fut reçu archidiacre de Rennes le 23 juin 1645 et résigna en 1691. 

Pierre Rogier, seigneur du Crevy, docteur en théologie, prêtre et chanoine de Rennes, fut reçu  grand-archidiacre le 3 janvier 1692 ; il résigna en 1704, devint chefcier de Notre-Dame de Nantes, puis évêque du Mans en 1712 ; il mourut en 1723. 

Nicolas Cosnier de la Bothinière, licencié en l'un et l'autre droit, originaire de Saffré, diocèse de Nantes, prit possession de l'archidiaconat de Rennes le 23 août 1704. Le Chapitre lui signifia en 1709 d'acquitter ses devoirs d'O, il le fit, puis donna sa démission, devint prévôt de la collégiale de Guérande et chanoine de Notre-Dame de Nantes ; il fut inhumé en cette dernière église en 1724. 

René de Kermeno, prêtre également du diocèse de Nantes, prit possession de l'archidiaconat de Rennes le 3 avril 1709 ; maître-ès-arts et licencié en droit canon, il devint chanoine en 1718, résigna son canonicat et son archidiaconat en 1726, et devint prévôt de Saint-Aubin de Guérande. 

Jean-François de Guersans, prêtre du diocèse de Saint-Brieuc, docteur en théologie, chanoine de Rennes, fut reçu grand-archidiacre le 23 juillet 1726. Deux ans plus tard il voulut résigner son archidiaconat, mais sa démission ne fut pas acceptée, et il reprit sa place le 16 mai 1729. Devenu abbé de Saint-Méen, vicaire général et official de Rennes, il mourut âgé de quatre-vingts ans, le 13 juin 1764, et fut inhumé dans le caveau de la cathédrale. 

Charles-Séverin de Caqueray de Vallolive, prêtre du diocèse de Rouen et vicaire général de Rennes, prit possession le 21 juillet 1764 de l'archidiaconat et du canonicat vacants par la mort de M. de Guersans ; il résigna l'un et l'autre à l'arrivée de Mgr de Girac, en 1770. 

François-Ange de Rommilley, chanoine de Rennes en 1749, fut reçu grand-archidiacre le 19 septembre 1770 ; il devint abbé commendataire de Mézières, se démit en 1781 de son canonicat et devint chanoine honoraire ; il possédait encore l'archidiaconat de Rennes quand vint la Révolution.

 

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— L'ARCHIDIACONAT DU DESERT —

évêché de Rennes

Au commencement du XIIIème siècle, le second archidiacre prit le titre d'archidiacre du Désert ; ce nom venait vraisemblablement de la seigneurie du Désert, alors fort importante et de grande étendue ; cette châtellenie, qui avait son siège principal en Domalain et Visseiche, s'étendait depuis Gennes jusqu'au-delà de Rennes, en Saint-Grégoire,  et depuis Bain jusqu'à Châteaubourg. Peut-être l'archidiaconat nouveau fut-il calqué sur la seigneurie du Désert et eut-il la même étendue qu'elle. Mais il faut bien se garder de confondre ce vaste territoire du Désert, occupant à peu près tout le pays au-delà des forêts qui entouraient Rennes au XIIème siècle, avec le canton du Désert dans le pays de Fougères ; ce dernier Désert faisait partie de l'archidiaconé de Rennes et n'avait d'autre rapport avec le premier que la similitude du nom. 

L'archidiacre du Désert, quatrième dignitaire de l'Eglise de Rennes après l'évêque, avait les mêmes devoirs et les mêmes charges à remplir que le grand-archidiacre ; nous ne les répèterons pas ici. Il jouissait, comme lui, d'une maison ou manoir situé dans la rue Saint-Sauveur, à côté de la sienne, et relevant aussi du Chapitre, dans le fief duquel elle se trouvait. Une chapelle dédiée à saint Erblon avoisinait cet hôtel et appartenait à l'archidiacre du Désert, qui possédait encore un autre logis, sorte de maison des champs, entouré de quelques journaux de terre, dans la paroisse de Nouvoitou. Enfin, cet archidiacre recueillait les dîmes de cette paroisse, dont il présentait le recteur ; il nommait à la cure de Parthenay et levait des droits synodaux sur tous les recteurs et prieurs de son archidiaconé. D'après le tableau présenté à l'assemblée générale du clergé de France en 1785, l'archidiaconat du Désert rapportait 1.500 livres de rente à son titulaire, et la Déclaration faite au Présidial en 1790 donne le même revenu. 

ARCHIDIACRES DU DESERT.

Adam est le premier qui nous apparaisse avec le titre d'archidiacre du Désert ; il avait été d'abord trésorier et chanoine de Rennes et ne devint archidiacre qu'après 1231. Il fut aussi official de l'évêque et mourut le 12 octobre 1257 ; il fut enterré dans la chapelle priorale de Saint-Martin, où il avait voulu qu'on célébrât son obit, ayant contribué à la fondation du prieuré de ce nom [Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, 5 G, 1. — « OCTOBER, IV id. Obiit Magister Adam archid. Redon. de Deserto, qui dedit nobis ad anniversarium faciendum XXX s. super plateam ubi sunt stabula equorum domus archidiaconi et pratum et omne spacium quod est extra septa herbergamenti archid. predicti, quorum X s. sint clericorum et XX s. canonicorum. Anno gratie fuit actum M° CC° quinquag. septimo » - Nécrologe de Saint-Pierre de Rennes) — Cartulaire de l'abbaye Saint-Melaine, 23, 35, 36]. 

Pierre de Boveroul assista, comme archidiacre du Désert, à l'entrée solennelle de l'évêque Gilles Ier, en 1258. Il devint ensuite trésorier, et mourut par accident, comme nous l'avons dit précédemment. 

Jean, archidiacre du Désert, fut désigné avec le chantre de Rennes et l'abbé de Saint-Melaine, par l'évêque Guillaume Ouvrouin, pour gouverner le diocèse pendant un voyage que ce prélat fit à Rome en 1342. 

Raoul de Tréal, chanoine et archidiacre du Désert, fut élu évêque de Rennes en 1364. 

Hervé de Keroulay, archidiacre du Désert et favori du duc Jean IV, ratifia le traité de Guérande le 20 avril 1381, mais joua un assez vilain rôle sous l'épiscopat de Raoul de Tréal (Mélange d'Histoire et d'Archéologie bretonnes, II, 40). 

Pierre Huguet, licencié ès lois, archidiacre du Désert et chanoine en 1415 et 1418, fonda à Saint-Pierre la chapellenie de la Sainte-Trinité. 

Hervé Huguet, chanoine en 1415, eut, en qualité d'archidiacre du Désert, une contestation avec l'abbé de Saint-Melaine, en 1426, pour la préséance aux processions. Il possédait, en 1427, la Rivière, en Vern (Histoire ms. de l'Abbaye de Saint-Melaine – Livre des Usages de l'Eglise de Rennes). 

Jean de Coëtquis, chanoine et archidiacre du Désert, renouvela les mêmes prétentions en 1443, disputa le pas à Mathieu, abbé de Saint-Melaine, et fut soutenu dans cette affaire par l'évêque de Rennes (Histoire ms. de l'Abbaye de Saint-Melaine – Livre des Usages de l'Eglise de Rennes). Il monta lui-même sur le siège épiscopal de Rennes en 1450. 

Jean Baillini, archidiacre du Désert, fonda un obit en 1457. 

Guillaume de Taillie, chanoine et archidiacre du Désert en 1495. 

N... Patois, archidiacre du Désert en 1526. 

Jean Briçonnet résigna l'archidiaconat du Désert, en 1538, en faveur de Guillaume Briçonnet ; mais la fausse nouvelle de sa mort s'étant répandue, le Chapitre reçut à sa place, d'abord le 21 août, Guillaume de Villeboul, puis, le 12 septembre, Jean Gaultier, supplantés l'un et l'autre par Guillaume qui suit. 

Guillaume Briçonnet, sur la résignation du précédent, fut reçu archidiacre du Désert le 4 décembre 1538 ; il donna lui-même sa démission, vers 1563, en faveur du suivant. 

François Briçonnet fut reçu archidiacre du Désert le 23 avril 1563 (Registre des délibérations du Chapitre – Archives départementales d'Ille-et-Vilaine). 

Guillaume Drouault, chanoine dès 1559, puis archidiacre du Désert, fut aussi recteur de Vignoc ; il fut inhumé au bas de la cathédrale, sous une tombe « armoriée de deux écussons, qui sont deux étoiles, un chevron brisé et un casque ». Le 28 août 1573, Guillaume Lodin, sieur de la Chesnaye, fonda un obit pour le repos de l'âme de cet archidiacres. 

Yves Nouvel, archidiacre du Désert, figure comme témoin en juillet 1573. Nous avons retrouvé, près de l'emplacement de la chapelle archidiaconale de Saint-Erblon, une pierre tombale fort ancienne, portant gravée au trait la figure d'un ecclésiastique, et dont les débris d'inscription présentent encore les mots de MONSOUR NOUVEL. Nous sommes autorisé à croire que c'était la tombe d'Yves Nouvel, qui s'était fait inhumer dans la chapelle de son archidiaconé. 

Pierre Allain, recteur de Balazé, assista en qualité de chanoine et archidiacre du Désert aux Etats de Rennes en 1579. 

Louis Cadier, chanoine, précédemment scholastique, était archidiacre du Désert en 1581, recteur de Toussaint en 1588, official et vicaire général de Rennes en 1589. 

Pierre Ogier, chanoine et recteur d'Argentré, était archidiacre du Désert en 1596 ; il rendit aveu, en 1603, pour la maison archidiaconale qu'il habitait ; il fonda un obit dans la cathédrale, mourut le 4 novembre 1617, et fut inhumé dans la chapelle Saint-Armel de cette église (Inventaire de la Cathédrale en 1755). 

Pierre Marquier, vel Marquet, chanoine et archidiacre du Désert, rendit aveu au Chapitre, en 1620, pour « la maison, cour, pourpris et chapelle ruisnée dudit archidiaconé, sizes rue Saint-Sauveur ». Ce dignitaire fonda l'office de la Chaire de Saint-Pierre à la cathédrale, donna une chappe toute en broderie d'or, d'une grande richesse, ornée de ses armoiries, « d'azur au soleil d'or et trois étoiles d'argent », et pria le Chapitre, le 7 juillet 1636, de le tenir en conséquence « quitte des chappes qu'il devait à l'église de Rennes en qualité d'archidiacre ». Il mourut le 29 mai 1642, et fut inhumé dans le transept méridional de la cathédrale ; il avait légué 400 livres aux hospices de Rennes. 

Claude de Bréhault, vel de Broussault, prit possession, par procureur, de l'archidiaconat du Désert le 15 juin 1643 ; il eut à repousser les prétentions de Claude Domont, nommé par le roi, pourvu à Rome, et ayant pris possession le 11 août 1642 ; mais il demeura vainqueur et permuta en 1650 avec le suivant.

Sébastien du Guémadeuc, reçu archidiacre du Désert le 26 octobre 1650, résigna vers 1665 en faveur du suivant ; il fut aussi abbé de Saint-Jean-des-Prés et mourut évêque de Saint-Malo. 

Olivier Gardin, reçu archidiacre du Désert le 9 octobre 1665, prit le même jour possession du manoir archidiaconal. Il habitait en 1690 le manoir du Plessix de la Couyère, ce qui prouve qu'il appartenait à la famille des Gardin de Boishamon, seigneurs du Plessix de la Couyère. 

Godefroy-Jean Gardin, sous-diacre du diocèse de Rennes, docteur en Sorbonne, prit possession de l'archidiaconat du Désert, résigné par le précédent, le 20 août 1715. Il échangea cette dignité en 1730 avec un canonicat, et mourut âgé de soixante ans, le 31 mai 1755 ; il fut inhumé dans la chapelle de l'hôpital Saint-Yves. 

Jacques-Emmanuel de Montalembert, prêtre, docteur en Sorbonne, chanoine, vicaire général et official de Rennes, prit possession de l'archidiaconat du Désert le 23 janvier 1730. Il mourut en 1739.

Jean Le Moyne de la Borderie, né à Vitré, fils de René et de Marie Marion, prêtre, docteur en théologie, chanoine, scholastique, vicaire général et official de Rennes, prit possession de l'archidiaconat du Désert le 23 octobre 1739. Il mourut le 6 avril 1764, âgé de soixante-six ans, et fut inhumé dans le caveau de la cathédrale. 

Claude-Elisabeth de la Corbière de Juvigny, prêtre du Mans, licencié en théologie, vicaire général de Rennes, prit possession le même jour, 26 avril 1764, de l'archidiaconat du Désert et du canonicat, qu'avait possédés M. de la Borderie. Il résigna son archidiaconat en 1767 pour devenir grand-chantre. 

Olivier-Julien Gibon du Pargo, chanoine de Rennes, devint en 1767 archidiacre du Désert, et résigna en 1771, ayant pris l'année précédente possession de la chantrerie. 

Jean-Jacques Provost de la Bouexière de Boisbily, prêtre du diocèse de Tréguier, licencié en théologie de l'Université de Paris, prit possession le 2 novembre 1771 de l'archidiaconat du Désert, vacant par la résignation de M. du Pargo, et du canonicat, résigné par M. de la Corbière. Cet archidiacre donna lui-même sa démission en 1773. 

Louis-Alexandre Le Mintier de la Motte-Basse, prêtre de Saint-Brieuc, licencié en droit, chanoine de Rennes, prit possession le 9 mai 1773 de l'archidiaconat du Désert ; il occupait cette dignité quand vint la Révolution.

(extrait du Pouillé de Rennes)

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