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DÉVOTION ET MIRACLES A L'ABBAYE DU RELECQ

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A travers toutes les vicissitudes de la fondation de saint Tanguy, à travers ces destructions et ces renaissances successives de la vieille abbaye, ce qui en avait été le fondement et la raison d'être, le culte de Notre-Dame, ne cessait de se développer. Elle seule n'avait pas failli à sa mission. Elle seule continuait à conserver le respect et la vénération des populations environnantes. Le peuple, sévère à ceux qui furent les gardiens infidèles de son temple et de son culte, n'oubliait pas ses bienfaits et ses faveurs. Sous les voûtes séculaires de la chapelle, il aime à porter ses angoisses, ses douleurs morales et physiques avec l'espoir que la Vierge sera secourable à ses appels. Il n'a pas perdu le souvenir des prodiges opérés par elle. Une guerz, qui se chante encore et qui est due à l'auteur du récit de la fondation, énumère avec force détails les miracles dus à l'intercession de Notre-Dame du Relecq. Suivons le poète populaire à travers les strophes de sa pieuse et naïve mélopée.

« Près de la croix du Salut, au village de Kernelec — en a entendu sonner les cloches du Relecq — tandis qu'on voyait s'y rendre un pèlerin — originaire de Commanna qui jusque-là ne pouvait marcher.

Il allait au Relecq, et il était plein de joie ; — il portait ses béquilles sur ses épaules — et il avait un écu pour l'offrande à la Vierge du Relecq — parce qu'il avait reçu d'elle la faculté de marcher.

La Vierge apporta encore assistance — à un couvreur de Plegat-Moysan tombé de la tour — sur l'église il tomba et il roula dans le cimetière — il s'était consacré à Notre-Dame du Relecq et il fut préservé.

Le 15 août, le jour du pardon, — il se mit parmi ceux de la paroisse — portant en main un cierge de cire jaune — et il donna quinze sous en offrande à la Vierge.

Le petit Yves le Corre aussi, de Tremel-Plestin, — refaisait le lambris de l'église, le travail était délicat — quand l'échafaudage, fait de bois vermoulu, se rompit ; — il sauta sur une planche qu'il atteignit maladroitement.

Voyez maintenant, chrétiens, en quel triste état — il demeura pendant trois heures suspendu par ses vêtements. — Des hommes arrivèrent et il fut descendu — et en offrande au Relecq il a donné deux écus.

Un petit jeune homme de douze ans, de Trémel-Plestin, lui aussi — tomba du faîte d'un arbre quand il cueillait des châtaignes. — Un saut de trente pieds eut dû le tuer ; — il s'est voué à la Vierge, il n'a eu aucun mal.

Un jeune homme de Plouézoc'h, âgé de seize ans, — un mauvais caractère et un mauvais sujet (sic) — un jour que la porte de l'escalier de la tour était ouverte — monta jusqu'à la galerie et sur le contrefort.

Pour étonner la foule, étant incapable d'autre chose, — il se mit à faire la barbe d'un lion de pierre qui était là, — mais le lion se brisa sous son poids — et ils tombèrent tous deux dans le cimetière.

Son père et sa mère étaient présents et, quand ils virent — ils se mirent à invoquer Notre-Dame du Relecq. — " Pour nous deux maintenant quel coup au coeur — notre fils est sûrement mort ".

Tous ceux qui étaient là ont versé des larmes ; — quand ils l'ont vu debout dans le cimetière — le plus grand miracle fait par notre sainte Mère — il n'avait que la lèvre un peu égratignée.

L'année 1806, dans la ville de Morlaix, — le 25 mars, le jour de la fête de la Vierge (l'Annonciation), — le beau clocher de l'église du Mûr vint à tomber — un jeune enfant de sept ans fut pris dessous.

Sa mère l'avait voué à Notre-Dame du Relecq. — On se mit à le rechercher ; — il fut retiré le troisième jour d'au-dessous des pierres et il était sain et préservé sans blessure.

L'année 81, sur la rade de Morlaix, — la Vierge a fait un miracle des plus beaux. — Vingt-cinq pèlerins de retour de Callot [Note : Célèbre chapelle de Notre-Dame en Carantec érigée en mémoire de la bataille remportée contre le Danois Corsold en 502 (Chanoine Perron)]. — embarqués avec Guillaume Féec sur la grève de Carantec.

Quand le bateau commença son voyage sur la mer immense — il y eut de la pluie, du vent et un temps épouvantable ; — ils furent jetés et ballotés sur maints rochers, — ils se vouèrent à Notre-Dame du Relecq et ils furent sauvés.

Ensemble ils adressèrent leur prière à la Vierge — car plusieurs d'entre eux étaient de Plounéour-Menez — leurs vieux parents leur avaient appris autrefois — à prier la Vierge Marie pour s'attirer ses faveurs.

Ils allèrent ensemble le dimanche suivant au Relecq ; — quand on sut le miracle, les cloches furent sonnées. — En corps de chemise, la tête nue, — ils allèrent en procession chacun portant un cierge.

Chacun suivant ses ressources fit don — en offrande à la Vierge, de quatre ou cinq sous, — puisque c'était leur patronne, ils l'honoraient ; — la puissance de la Vierge est grande sur terre et sur mer ».

La guerz raconte encore l'histoire merveilleuse d'un prisonnier que la protection de Notre-Dame du Relecq enleva aux chaînes des Turcs.

« La Vierge sainte du Relecq, conclut-elle, est secourable à tous les maux — mais surtout quand les foules sont rassemblées, — quand on les voit venir des quatre coins de la province pour lui porter leurs offrandes et la louer dans sa maison ».

C'est ainsi que, la même semaine, eurent lieu trois miracles : deux muets recouvrèrent la parole et un épileptique fut guéri.

L'auteur de la guerz, Jean Fustec, de Saint-Martin de Morlaix, découvre alors son identité et il nous apprend que son poème est un chant de reconnaissance : il est l'un des miraculés de Notre-Dame du Relecq.

« Celui qui vient de raconter les grands miracles de Marie — est un chrétien catholique et un fervent de son culte ; — il a été préservé par elle, lui et son épouse — au miracle de la rade de Morlaix dont il a été parlé ».

A quelle date écrit-il ? il est difficile de le déterminer. Voici du moins quelques détails sur la célébration de la fête patronale à l'époque où il écrit :

« Le jour du pardon de la Mère de Dieu, — est le plus beau spectacle qu'on puisse voir — quand la procession va entrer au Relecq — avec toutes les enseignes de Plounéour, le Conseil et le maire, — et le drapeau de la Nation fièrement porté.

Beaucoup d'hommes sous les armes, les gendarmes mettent de l'ordre, — ils ouvrent un passage pour entrer dans l'église — car il est difficile de marcher ce jour-là au Relecq — encombré de toutes parts par les pèlerins ».

On le voit, le pèlerinage à Notre-Dame du Relecq, un moment interrompu par les désordres révolutionnaires, n'avait pas tardé à refleurir. Il est digne aujourd'hui encore de son passé. Et si l'on ne voit plus ce déploiement d'armes, la foule n'est pas moins dense ni la dévotion moins fervente. C'est, aujourd'hui encore comme aux temps du poète, l'honneur de Plonéour d'avoir une chapelle aussi pleine d'histoire, aussi incrustée de piété et aussi féconde en consolations de toutes sortes. Et nous ne saurions mieux faire que de clore cette notice destinée à faire mieux connaître et aimer la Vierge du Relecq par cette humble prière qui termine la gwerz du barde morlaisien :

« Vierge sainte du Relecq, répandez vos faveurs — sur tous les pèlerins, vieux et pauvres, — accourus pour vous honorer et vous prier — des quatre coins de notre chère province ».

(abbé F. Cornou).

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