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LE TRANSEPT ET LA TOUR ROMANE DE L'ÉGLISE ABBATIALE DE REDON.

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Les quatre grandes arcades de l’intertransept, en beau plein cintre à double archivolte, retombent sur des colonnes engagées qui s'adossent aux massifs prismatiques supportant la voûte octogonale sur trompes surmontée de la tour romane. Les chapiteaux des colonnes présentent une ornementation simple mais très caractérisée ; filets, têtes humaines, imitations de volutes antiques.

Les quatre arcades ont été dégagées en 1933, par une heureuse initiative du chanoine Hus, curé-doyen de Redon, de l'épaisse couche de plâtre qui, depuis les transformations consécutives à l'incendie de 1780, les recouvrait entièrement et empâtait les motifs d'ornementation.

D'après les consatations que permit ce nettoyage, ces arcades semblent bien avoir été « bandées après coup sous une construction antérieure plus fruste, et pour la renforcer tout en l’embellissant » [Note : Ces lignes, de même que toutes les descriptions des diverses parties de l'abbatiale, sont tirées de la savante et très intéressante étude de M. Roger Grand, professeur à l’Ecole des Chartes et membre de la Commission des Monuments Historiques, parue dans le Bulletin de l'Association Bretonne de 1935, et intitulée « L'Eglise Saint-Sauveur de Redon »].

Les croisillons sont à pignon carré ; le pignon sud a conservé quelques vestiges de crochets, motifs que l'on rencontre très rarement dans l'ornementaion romane. Le croisillon sud était éclairé par une baie en plein cintre en forme de triplet, percée au douzième siècle et aveuglée par la suite, mais dont le dessin transparait nettement à l'intérieur sous l'enduit recouvrant la maçonnerie de remplissage. Le croisillon nord devait comporter une ouverture semblable.

Dans chaque croisillon s'ouvrent deux grandes baies sans voussure moulurée, sans colennes d'angle, sans imposte, appartenant à l'édifice du onzième siècle. L'une donnait accès au déambulatoire roman dont le déambulatoire gothique a pris la place ; l'autre devait précéder une chapelle en cul-de-four détruite en même temps que tout le chevet roman.

Avant la Révolution, deux grands tableaux ornaient le transept ; ils étaient, croit-on, l'œuvre du frère Jean Loyseau dont on constate la présence à Saint-Sauveur vers 1675, et qui peignit des toiles en 1664 pour l'abbaye du Mont Saint-Michel, en 1687, pour les Bénédictins de Saint-Malo et pour Evran [Note : En 1676, le Père Huchet de Rédillac écrivait de Maxent au Père Procureur de Saint-Sauveur pour lui demander d’amener avec lui à Maxent « le frère qui peint », afin d'étudier des projets de décoration d’autel (Commucation de M. de la Rogerie au Comte de Laigue)]. Ces deux tableaux ont été remplacés par deux œuvres modernes sans grand intérêt. Il n'existe plus d'ailleurs comme tableau ancien dans l'église que celui qui se trouve maintenant dans la sacristie et qui a pour sujet la Nativité ; il est mentionné dans des inventaires du dix-septième siècle.

La tour romane quadrangulaire qui s'élève au-dessus de la croisée du transept et atteint une hauteur de vingt-sept mètres, offre d'intéressants détails de construction. Elle se compose de trois étages en retrait l'un sur l'autre : le premier, carré, est décoré sur chaque face d'arcatures en plein cintre sur simples pieds-droits ; le second est flanqué aux angles de lanternons cylindriques et ajouré de baies plus petites ; le troisième, à angles épannelés, présente des ouvertures à plusieurs rangs d'archivoltes, retombant sur des colonnettes engagées à chapiteaux ornementés et surmontées d'arcatures pleines avec billettes.

Cette tour, de type très rare, construite dans le premier quart du douzième siècle, était surmontée d'un petit clocher de charpente qui fut consumé dans l'incendie de 1780 et remplacé par une sorte d'éteignoir assez inesthétique. Il est vraisemblable que la tour devait se terminer par une lourde couverture en pierres, à la poussée de laquelle les quatre lanternons cylindriques devaient faire équilibre, mais elle ne fut jamais exécutée.

L'on a dit que plusieurs des chapiteaux des colonnettes, vermiculés, proviennent de la entrave église carolingienne.

« On accède à la tour romane, dit Desmars, par une porte pratiquée dans la partie sud du transept et par un escalier tournant qui aboutit à une chambre munie d'une vaste cheminée de pierre, puis par des degrés aménagés sur le dos d'un arcboutant. La chambre à cheminée est au niveau de la galerie du triforitun avec laquelle elle communique... ».

Vers 1875, M. Charles Le Roux remarqua dans les combles de cette tour de curieux vestiges de peintures murales « qui le frappèrent beaucoup ». Il y trouva aussi un ancien reliquaire « entouré de banderoles avec diverses inscriptions » [Note : Ces renseignements sont tirés d'une lettre adressée, le 5 décembre. 1885 par M. Charles Le Roux à M. Oheix, et communiquée par le fils de ce dernier au Cte R. de Laigue]. Les peintures murales ont disparu, et nous n'avons pu savoir quel avait été le sort du reliquaire.

(R. de Laigue).

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