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LES ANCIENNES CÉRÉMONIES DANS L'ÉGLISE ABBATIALE DE REDON.

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Les cérémonies célébrées par les Bénédictins de Saint-Sauveur nous sont connues par le rituel particulier de l'abbaye, document inédit du XVIIème siècle qui se trouve sous la cote H 31 bis, aux Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, et par un calendrier liturgique manuscrit daté de 1748. Nous donnons ci-après les passages principaux de ces deux pièces;

— Le 25 janvier, jour de la conversion de saint Paul, « anniversaire de Dom Paul Scotti, non prêtre, abbé de Redon, qui est inhumé contre le mur nord de la chapelle Saint-Roch. A l'issue de la messe, on se rend en procession à cette chapelle, où l'on dit l'absoute devant le catafalque ».

— Le 2 février, jour de la Purification de la Sainte Vierge, « on va en procession à l'église paroissiale Notre-Dame où l'on fait la distribution des chandelles ».

— Les Quarante-Heures. « Le samedi veille du Dimanche-Gras, la procession du Saint-Sacrement s'avance par le milieu du chœur et par le pilier où est le bénitier, puis tourne autour des chapelles jusqu'à ce qu'on soit arrivé à celle de Notre-Dame du Puits. Là, le porteur de la croix s'arrête en face de l'autel, près de l'entrée de la chapelle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, ce qui est la première station. On achève ensuite de faire le tour des chapelles et l'on revient par l'avant-dernier pilier de la nef, près de l'autel de Saint-Michel ; le porteur de la croix s'arrête au milieu de la nef : c'est la seconde station, après laquelle on revient au maître-autel ».

Les trois jours suivants, un sermon a lieu à une heure, et le mardi il y a procession comme le samedi.

— Aux Quatre-Temps, on va en procession : le mercredi à l'église Saint-Pierre, au quartier du port, le vendredi à la chapelle Saint-Michel au haut dit faubourg de ce nom, et de là à l'église paroissiale Notre-Dame.

— Semaine Sainte. Le dimanche des Rameaux, on va en procession à l'église Notre-Dame où a lieu la cérémonie des Rameaux, Le jeudi, le lavement solennel des pieds des pauvres se fait après Vêpres, à l'autel Saint-Michel. Le vendredi, on découvre le crucifix du jubé ; après l'adoration, on porte le reliquaire de la Vraie-Croix à l'autel Saint-Michel dans la nef où a lieu l'adoration des fidèles. Le samedi, « l'allumage du feu nouveau » fait devant la porte de l'église. Ensuite la procession s'avance ; on s'arrête lorsque le sous-diacre arrive à la première porte du chœur, puis à la seconde, puis au chanceau.

— Le jour de Pâques, la procession sort du chœur le matin, tourne autour des chapelles jusqu'à celle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle où elle s'arrête, puis se rend à l'autel Saint-Michel de la nef, d'où elle revient au maître-autel.

— Le 24 avril, vigile de saint Marc, l'un des religieux va à Langon pour y présider les offices du lendemain et recevoir les « oblations » à la chapelle Saint-Marc.

— Le jour de saint Marc, la procession va à l'église Saint-Pierre. D'autre part, le religieux qui est prieur de Saint-Barthélemy se rend à la chapelle de ce prieuré pour 7 heures dU matin, emportant deux pots de vin et deux pains pour les pauvres de Bains. Il recueille les « oblations » faites à cette chapelle.

— Le lundi des Rogations, la procession se rend à la chapelle Saint-Barthélemy en chantant prime, tierce et sexte ; le recteur de Redon y assiste avec ses prêtres ; une fois arrivé, on chante none. Le mardi, la procession va à Saint-Nicolas, et le mercredi à l'église Notre-Dame. On porte « par ville et par champs » la relique de la Vraie Croix, celles de saint Marcellin données jadis par le Pape, de saint Conwoion, le bras de saint Léon et la statue d'argent de saint Yves. Au retour, ces reliques sont exposées sur l'autel Saint-Yves.

— Le jour de l'Ascension, les reliques sont exposées au même endroit.

— Le mardi de la Pentecôte, la paroisse de Fougeray vient en procession à Saint-Sauveur.

— Le jour de la Trinité est la fête principale du monastère. « La foule étant innombrable et les processions étrangères excessivement nombreuses », le Saint-Sacrement est retiré du maître-autel pour un motif de décence et transporté à l'autel Saint-Etienne [Note : Lorque, vers le milieu du XVIIème siècle, on démolit la vieille chapelle Saint-Etienne qui s'élevait, entre le chœur de l'église abbatiale et le mur d'enceinte dominant la Vilaine, on transporta le culte du saint dans l'une des chapelles de l'abbatiale où se trouvait un beau rétable qui a subsisté. C'est dans cette chapelle seulement que l'on donnait la communion aux fidèles, et elle était si fréquentée que l’on dut interdire d'y célébrer plus d'une messe par jour, afin que le passage pour se rendre à la sacristie demeurât libre et non encombré], et deux religieux se tiennent dans le chœur pour mantenir l'ordre et inscrire les messes.

Devant l'autel Saint-Etienne on expose une « tour de reliques » sur une table près de la balustrade, mais du côté de l'Evangile pour ne pas gêner messes et communions. L'autel de Notre-Dame Puits et ceux des saints Marcellin, André et Euvert sont aussi particulièrement décorés.

— Le jour du « Corpus Christi », il y a procession solennelle.

— Le 25 juin, fête de saint Salomon, roi de Bretagne, ses reliques sont exposées.

— Le 6 août, jour de la Transfiguration, il y a grande affluence de pèlerins ; la fête est double de seconde classe avec octave, et, par faveur des Papes, l'on peut gagner une indulgence plénière. Les reliques sont exposées comme à la Trinité.

— Le jour de l'Assomption, il y a deux processions : l'une avant la grand'messe dans les chapelles de l'église, l'autre — qui est celle du vœu de Louis XIII — se rendant à l'église Notre-Dame.

— Le 24 août, a lieu le « pardon » de saint Barthélemy à son prieuré.

— Le 27 septembre, jour des saints Côme et Damien, un religieux de l'abbaye va dès 5 heures du matin à la chapelle du prieuré de la Provostaye [Note : Cette chapelle, dont les ruines subsistent entre Saint-Nicolas, Avessac, est connue actuellement, ainsi que le prieuré sous le nom de Châtelet] qui est sous l'invocation de ces deux saints ; la messe y est dite si cette fête tombe un dimanche.

— Le 29 septembre, fête de saint Michel, « patron de Celtes ». Grande dévotion populaire à son autel dans la nef ; les messes s'y succèdent sans interruption pendant toute la matinée.

— Le 2 octobre, fête de saint Melar, prince breton et martyr, « on dit le Credo à Redon parce, que son corps y est conservé derrière le maître-autel, dans le même coffre que celui de saint Benoît, de Massérac ».

— Le 10 octobre, « anniversaire de Dom Noël Thomas de la Reigneraye qui fonda le couvent des Calvairiennes, contribua à l'érection du retable de l'église abbatiale, et mourut pleuré de toute la ville ». Après la messe, absoute devant le maître-autel et le catafalque.

— Le 20 octobre, « jour des Saintes Reliques de l'abbaye, on dit la messe au choeur ; au Graduel, on ouvre la fenêtre des reliques qui est située exactement derrière le maître-autel ».

— Le 22 octobre, translation des reliques de saint Benoît de Massérac, abbé et confesseur du IXème siècle. On voit encore son tombeau à Massérac et un monument élevé en son honneur au village de Penbu, où chaque année a lieu un pardon.

— Le 24 octobre, translation à Redon des reliques de saint Marcellin [Note : Ce jour-là avait lieu à Redon une foire très importante appelée « la Marcelline », devenue la « Foire Tayouse »], son chef est exposé sur son autel du côté de l'Évangile, de 6 heures jusqu'à la fin de none, et gardé par un religieux, « à moins que l'affluence du peuple ne fasse prendre d'autres dispositions ». On peut gagner plusieurs indulgences plénières.

— Le 28 octobre, dédicace de la basilique Saint-Sauveur, il y a procession.

— Le 20 novembre, fête de saint Apothème dont les reliques, conservées et honorées dans l'église abbatiale, ont opéré de nombreux miracles.

— Le 22 novembre, fête de sainte Cécile, l'orgue se fait entendre pendant la messe.

— Le jour de Noël, à la messe de minuit, le « passager » (passeur) du bac d'Aucfer est appelé trois fois à haute voix de la balustrade du chœur par l'appariteur de l'abbaye. Il s'avance et apporte au maître-autel une bourse de soie contenant 13 deniers. A 6 heures, un religieux se rend à Saint-Nicolas pour y chanter la messe de l'Aurore au maître-autel.

— Le 26 décembre, fête de saint Etienne, premier patron de l'abbaye. La fête est de seconde classe, « parce que, dit le cérémonial, la chapelle de ce saint avait été la première église du monastère ». Une foule de fidèles ne cesse de venir prier à l'autel du saint, où les reliques sont exposées, de 5 heures à midi, sur une table placée de façon que l'on puisse aller facilement les baiser ; un cierge demeure allumé devant l'autel ; un religieux et un serviteur de l'abbaye Sont constamment présents dans la chapelle.

— Le 28 décembre, jours des Saints Innocents, les religieux distribuent du pain aux pauvres de Saint-Nicolas. Parmi les intentions de messes énumérées dans le cérémonial, on relève les suivantes [Note : Par Lettres de 1483, le roi Louis Xl, en souvenir de son passage à Redon, avait fondé quatre mille livres de rente à toucher par l'Abbaye à la Saint-Jean-Baptiste, à la Toussant et à la Chandeleur, pour faire dire des services et des prières. Il est curieux que le Cérémonial de l'Abbaye ne fasse pas mention de cette fondation] :
Tous les jours, au maître-autel, à six heures, messe de Requiem pour le duc François Ier. Tous les vendredis, « messe de la Croix » pour le duc Jean V, servie par deux pauvres portant des cierges ornés des armes de Bretagne.
Le personnel employé en 1648 au service de l'église comprenait : un bedeau payé trente livres par an, deux enfants de chœur servant les messes, payés chacun trente sols par mois, un « chasse-gueux » payé trente-six livres par an, un « chasse-chiens » payé douze livres par an, et des sonneurs de cloches payés cinquante livres.

(R. de Laigue).

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