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LA PAROISSE DE REDENE

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Du doyenné des Bois et à collation libre, cette paroisse de Rédéné, passée au diocèse de Quimper depuis le Concordat de 1801, comptait 1.200 communiants, au milieu du XVIIIème siècle, au dire de l'abbé Cillart, tandis que, une vingtaine d'années après, Ogée lui en attribue 2.000.

Bornée à l'ouest par l'Ellé et s'étendant jusqu'aux faubourgs de Quimperlé, elle avait son recteur pour gros décimateur à la 33ème gerbe. Mais cet ecclésiastique qui, en 1610, affirmait son droit 378 livres, n'était point seul à percevoir ici la dîme. Dans quatre ou cinq hameaux de la trêve mentionnée plus bas et dans deux ou trois de la paroisse proprement dite, l'abbé de Sainte-Croix prenait deux gerbes des trente qui restaient après le passage du recteur. Ces dîmes avaient été accordées à l'abbaye à différentes époques. Ainsi, Maengui, évêque de Vannes, lui fit don, en 1081, de tout ce qu'il possédait dans cette paroisse ; en retour de quoi, les moines reconnaissants offrirent à ce prélat un cheval et 60 sols et s'engagèrent à lui fournir, chez eux et une fois l'an, un dîner ou un souper [Note : Dom Morice, I, 430 bis : Ego Maengi, venetensis episcopus, meorum archidiaconorum atque canonicorum consilio quidquid in plebe Redenac episcopi erat, Benedicto abbati sancte Crucis et ejus monachis presentibus et futuris concessi… C'est cette orthographe de nom de Redenac qui a fait confondre cette paroisse et celle de Radenac et, par suite, mal interpréter cette charte. Mais les archives de l'abbaye permettent avec certitude de réformer cette erreur ; en les suivant, Dom Placide Le Duc, dans son histoire du monastère de Sainte-Croix, applique cette pièce à Redené]. Ainsi encore, le village de l'Ile (Enes-Maen) fut donné à Sainte-Croix par un certain Kindiou, pour le repos de l'âme de sa femme Anchuant, inhumée dans le cimetière de Saint-Gunthiern, à Quimperlé. Enfin, le 7 septembre 1164, Alain, fils d'Alaman, restitua à ce monastère les deux tiers des dîmes qu'il levait dans cette paroisse, depuis le pont Hélé jusqu'au ruisseau de Minguar, et que son père avait injustement usurpées sur l'église. D'autre part, l'abbaye avait, à titre onéreux, acquis, peu après l'an 1066, d'un certain Daniel, fils d'Arnou, plusieurs terres, rentes et dîmes, situées dans les paroisses d'Arzano et de Redené.

De ce partage des gros fruits du bénéfice, il résultait que le lot du recteur, malgré l'étendue de sa paroisse, lui constituait un revenu assez médiocre. J'ignore s'il trouvait une compensation suffisante dans le pourpris attaché à son presbytère ; mais je sais que les bâtiments de celui-ci, déjà en fort mauvais état dès 1595, n'avaient point encore été reconstruits, en 1610, et ne pouvaient plus permettre de s'y loger.

Placée autrefois sous le vocable de l'apôtre Saint Pierre et maintenant sous celui de Notre-Dame de Lorette, l'église paroissiale n'était point, tant s'en fallait, l'unique édifice religieux de Redené. Les chapelles suivantes l'accompagnaient : de Saint-David, tréviale et s'élevant tout à côté et dans un faubourg même de Quimperlé ; de Saint-Pierre, de Sainte-Marguerite, de Saint-Jean et de l'Hôpital, mentionnées dès les premières années du XVIIème siècle et que je ne sais où placer. Toutes celles-là appartenaient probablement a la paroisse ; mais il y en avait d'autres qui relevaient de bénéfices réguliers, de monastères ou de châteaux.

Dans la dernière de ces classes, nous devons placer la chapelle du manoir de Rosgrand, au sujet de laquelle les continuateurs d'Ogée s'expriment ainsi : « Le manoir de Rosgrand est remarquable par une chapelle où saint Cado et saint Yhuel, solitaire, sont en grande vénération, et attirent de nombreux pèlerins... La chapelle, objet de tous les soins de M. Joly de Rosgrand, un de ses derniers propriétaires, est décorée avec profusion. On y voit un jubé de bois, d'un détail infini et d'un travail délicat, tout couvert de ciselures, de bas-reliefs, d'arabesques, orné d'arcades cintrées, de colonnes cannelées et de colonnes torses, décoré enfin de statues dont les sujets, ainsi que ceux des bas-reliefs, sont empruntés indifféremment à la mythologie païenne et au christianisme. Les fenêtres de la chapelle sont à plein-cintre. Les murailles sont ornées de bas-reliefs, de tableaux et de statues. Il y a, outre le maître-autel, qui est d'une grande richesse de décoration, un autel de bois sculpté, dédié à saint Isidore, et deux niches en forme de chapelles, consacrées à saint Cado et à saint Yhuel. On voit, des deux côtés du chœur, des étuis de bois peint qui renfermaient autrefois le premier et le second bâton pastoral de saint Cado, évêque et martyr au VIème siècle. La nef de la chapelle est presque entièrement remplie par les sépultures de six membres de la famille Joly de Rosgrand dont les noms et les armes sont gravés sur les pierres tombales. Ces armes, qui sont celles de la terre de Rosgrand et de la terre de Kerguèvre, sont reproduites dans plusieurs parties de la chapelle. Rosgrand porte d'azur à un lys d'argent, avec chef d'or à une croix pattée de sable. Kerguèvre porte d'azur à un cerf de sable aux bois eaux pieds d'or ».

Dans la première, se trouve la chapelle du prieuré de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, dit aussi prieuré du Reclus ou des Roches, membre de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, qui l'a fondé, partie avec les acquisitions, partie avec les donations mentionnées plus haut, et l'a toujours gardé en règle, jusqu'à la Révolution. Appelé aussi parfois chapellenie ou chapelle régulière, il fut, au Concordat du 24 mars 1665 entre les anciens religieux de Sainte-Croix et les réformés de la Congrégation de Saint-Maur qui allaient succéder aux premiers, l'objet d'une clause spéciale, en vertu de laquelle, après le décès de ces anciens, il serait uni à la mense conventuelle de l'abbaye. Ce nom de Reclus lui vint de ce que des moines de Sainte-Croix s'y retiraient pour vivre dans une plus profonde retraite, comme le permettait le chapitre 1er de la Règle de saint Benoit et comme semble l'indiquer, d'autre part, sans néanmoins citer le lieu, le nécrologe de l'abbaye, en parlant d'un de ses religieux prêtres qui avait terminé sa vie dans la reclusion volontaire.

Il y avait enfin celle du monastère dominicain de Saint-Jacques, sous le vocable de saint Dominique et dans les faubourgs de Quimperlé, ce qui l'a même fait passer, aux yeux de quelques auteurs pour être dans cette ville. Ce couvent fut fondé, en 1255, par Blanche de Champagne, épouse du duc de Bretagne Jean 1er, qui, suivant Dom Lobineau, l'appela l’Abbaye-Blanche, tant par rapport à son propre nom, que pour ne pas la confondre avec l'abbaye de Sainte-Croix, qui était habitée par des moines noirs, tandis que les dominicains, jacobins ou Frères-Prêcheurs, comme on les appelait aussi, portaient un costume blanc. Pour consacrer le souvenir de la fondatrice, on avait placé, dans le chœur de cette chapelle, l'inscription suivante, qui s'y lisait encore au milieu du XVIII siècle :

Sumptibus ista suis posuit Navarra Blancha
Claustra, uxor Joannis, principis Aremoricœ
.

Inutile, sans doute, de faire observer la confusion faite ici entre Blanche de Champagne et Blanche de Navarre étrangère à Quimperlé.

Dans ce même monastère, il y avait une grande salle où le duc Jean III assembla ses États, en 1315.

Quant aux autres bénéfices secondaires qui, avec les siècles, avaient pu se fonder sur cette paroisse de Redené, nous ne connaissons que la sacristie de l'église paroissiale, mentionnée comme telle dans le pouillé de 1516. 

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Recteurs de Rédéné.

1460. Jean Le Bonnec portait, en 1461 et 1462, le titre d'ancien recteur de Redené.
1481. Nicolas Kerguéno.
1497. R. Bernard de Camarec résigne entre les mains du Pape, pour permuter avec le suivant contre je ne sais quel bénéfice.
1497-1503. R. René de Rengrur résigna aussi entre les mains du Souverain Pontife.
1503.... Prigent de Kermorial, d'une ancienne famille noble des environs de Quimperlé.
1574. R. Etienne Pucheau, prêtre valétudinaire, donne procuration, le 2 janvier 1574, pour résigner entre les mains du Pape en faveur du suivant, avec réserve d'une pension de 200 livres, et vit encore en 1583.
1574-1583. R. Luc Le Halper, originaire de Quéven et recteur d'Arzano et Guilligomarch, pourvu en Cour de Rome, le 24 mars 1574, prit possession le 17 avril 1575, et résigna aussi en faveur du suivant.
1583.... André Le Bosec, prêtre du diocèse, pourvu par le Souverain Pontife.
1595. R. Olivier Kerblat, prêtre aussi du diocèse, mourut dans le courant du mois de mars, jeune encore, mais après avoir résigné entre les mains du Pape.
1595-1598. Jean de Chef-du-Bois, originaire de la paroisse de Saint-Gilles-Hennebont, pourvu en Cour de Rome, le 10 juin 1595, sur le décès de Kerblat, prit possession en janvier 1596. Ce bénéfice lui fut disputé par Henri Lennes, de Plœmeur, qui l'avait aussi obtenu du Pape, dès le 2 janvier 1595, sur la résignation précitée. Il en mourut cependant titulaire.
1598-1609. R. Yves Lenez, prêtre du diocèse de Cornouaille, pourvu sur cette mort et la résignation d'un certain Pierre Luhandre, eut aussi un compétiteur d’un la personne du suivant, en faveur duquel il finit, le 11 décembre 1609, par résigner entre les mains du Pape, moyennant la réserve d'une pension annuelle de 120 livres.
1609-1621. Patrice Martin, prêtre du diocèse de Rennes et malheureux dans ses prétentions sur la paroisse de Locminé pourvu en Cour de Rome, le 11 décembre 1609, prit possession le 18 avril 1610. En le représentant à tort, comme n'ayant point reçu le sacerdoce dans le délai prescrit, Pierre Magador, qui devint plus tard recteur de Riantec, se fit, le 9 du même mois d'avril, conférer par le Pape ce bénéfice par dévolut sur lui et en prit possession le 21 juin ; mais il fut débouté par Martin.
1638. Jean Lohéac sur lequel tout renseignement fait défaut.
1640. R. Jean Mermillot résigna, le 26 avril 1640, entre les mains du Pape.
1640-1642. Jean Guillouet, prêtre du diocèse, pourvu en Cour de Rome, le 26 avril 1640, prit possession le 22 juillet.
...1677.... N. Le Jay, compagnon du Père Maunoir dans ses missions bretonnes.
1682-1685. Daniel-Louis-Fermine d'Argouges, sans doute, de la famille du prélat devait, peu d'années après, monter sur le siège épiscopal de Vannes.
1692-1705. R. Jean-Baptiste Cormier, prêtre du-diocèse, résigna entre les mains de l'évêque purement et simplement, quoique pour permuter avec le suivant. Il mourut plus tard recteur de Landévant.
1705-1710. Julien Le Gallo du Roscoul, originaire de Belz et recteur de Berné, pourvu par l'Ordinaire, le 18 février 1705, mourut en mai 1710.
1710-1721. Yves Postec, prêtre du diocèse de Saint-Pol-de-Léon et bachelier en théologie, pourvu en Cour de Rome, le 31 décembre 1710, ne put d'abord obtenir de l'évêque le visa de ses lettres et dut, sur une sentence du Présidial du 24 avril 1711, se contenter de prendre possession civile le 26. L'Ordinaire ayant enfin visé ses provisions, le 24 septembre, il prit possession canonique le 4 octobre. Après un rectorat de onze ans, il mourut dans le mois de juillet 1721.
1722-1746. R. Joseph Benoît, de la paroisse de Langon, pourvu en Cour de Rome, le 5 février 1722, prit possession le 1er août. Au mois de février 1746, il résigna entre les mains de l'Ordinaire, qui lui avait déjà conféré le rectorat de Moréac.
1746-1762. Guillaume Le Dilly, probablement originaire de Lescoet, était curé de Plouay, lorsqu'il reçut d'un vicaire général de Vannes ses provisions, datées du 28 février 1746. Il prit possession le 10 mars suivant. Le jour de son décès est ignoré.
1762-1772. Joseph Lavenant, de Séglien, heureux au concours tenu à Vannes, le 27 mai 1762, et, en conséquence, pourvu par le Pape, le 23 juin, prit possession le 3 août suivant et mourut dans le mois de janvier 1772.
1772-1790. Cosme-Damien Le Louet, de Locminé et curé de Locuon, alors trève de Ploërdut, l'emporta aussi sur ses concurrents au concours du 27 février 1772. Pourvu en Cour de Rome, le 3 avril suivant, il prit possession le 12 mai. Les bouleversements opérés, en 1790, dans les circonscriptions diocésaines ayant transféré cette paroisse au diocèse de Quimper, nous perdons de vue ce recteur.

(Abbé Luco).

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