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PLAN DE QUIMPER EN 1764

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DIVISIONS SEIGNEURIALES ET ECCLÉSIASTIQUES.

I.

La Mairie de Quimper possède l'exemplaire unique d'un plan dressé en 1764. Il est intitulé :

« Plan de la ville et fauxbourgs de Quimper, levé sur l'ordre de Monseigneur le duc d'Aiguillon, afin de pouvoir y tracer les alignements nécessaires pour dresser les rues et leur donner une largeur convenable et proportionnée à l'affluence des peuples qui y passent, à l'utilité publique et à l'embellissement de la ville, par Gilles André, ingénieur des Ponts et Chaussées au département de Quimper, en 1764. — (Signé) ANDRÉ ».

Plan de Quimper (Bretagne) daté de1764.

Il est permis de sourire de la phraséologie de l'Ingénieur André ; mais il y aurait injustice à méconnaître son habileté professionnelle. La plupart des tracés exécutés dans l'ancienne Ville-Close notamment sont dus à l'auteur du plan de 1764. Mais, comme nous le verrons, il ne faut pas rendre cet ingénieur responsable des démolitions injustifiables dont notre siècle a été le témoin.

Ce plan est de grandes dimensions : 2 m. 15 de long sur 1 m. 15 de large. Il fallait le réduire, en reproduisant, s'il était possible, jusqu'au caractère de l'écriture, afin de lui conserver sa physionomie. Le plan étant couvert de gerçures ne pouvait être utilement photographié. Il a donc été calqué avec un soin extrême ; et c'est ce calque qui a été soumis à l'appareil photographique et réduit au quart. Le cliché devait être reproduit par la photolithographie ; mais, à raison de circonstances particulières, ce procédé n'a pas donné de résultats satisfaisants. Il a fallu recourir à l'autographie ; ce dernier travail a été accompli avec un vrai succès ; et la réduction que vient de publier la Société archéologique du Finistère reproduit très-exactement la physionomie du plan de 1764.

Il m'a paru qu'au moment où se faisait cette publication, une notice explicative pouvait avoir quelque intérêt. Un pareil travail n'est pas une oeuvre d'imagination et n'a qu'un mince mérite : l'auteur doit se résoudre au rôle modeste de copiste, j'allais dire de plagiaire.

Quand on étudie Quimper, l'attention se porte tout d'abord sur le Chanoine Moreau, Cambry, M. Aymar de Blois ; mais il faut lire aussi le procès-verbal de la Réformation du domaine du Roi conservé aux archives départementales (1539), — l'aveu rendu au Roi, en 1682, par l'Evêque de Cornouaille, — le second chapitre des Questions féodales d'Hévin, — le procès-verbal des fortifications dressé en 1781, et le rapport présenté par le Subdélégué de l'Intendance sur ce procès-verbal. Ces derniers documents nous représentent l'état d'une partie de la ville peu avant la Révolution.

Enfin un rapport du Sénéchal de Quimper en 1745, la réponse de l'Evêque, les registres de l'état-civil, quelques pièces échappées en 1793 à la destruction des archives de l'Evêché, les comptes des miseurs pour les années 1594, 1596, 1597 fournissent aussi d'utiles renseignements.

C'est principalement avec ces secours que j'ai essayé de faire non l'histoire, mais la géographie de nos rues et de nos principaux monuments, et de rappeler les changements qu'ils ont subis depuis plus de trois siècles.

Je dis depuis trois siècles, car, si on rapproche le récit du chanoine Moreau, qui évrivait après la Ligue, du plan de 1764, on se persuade qu'entre ces deux dates, distantes de plus de deux cent cinquante ans, peu de changements importants se sont produits dans la ville proprement dite ; si on excepte la construction du collège des Jésuites, l'aménagement du Parc Costy, du Champ de bataille et des Allées de Locmaria. Le Séminaire, les couvents des Capucins, des Ursulines, de la Retraite, du Calvaire, et l'Abbaye de Kerlot se sont construits ou ont été aménagés dans cette période ; mais ils sont en dehors de la ville.

II.

Avant de commencer l'étude du plan il n'est pas inutile de rappeler que jusqu'au dernier siècle, la ville de Quimper, avec ses faubourgs, en y comprenant Locmaria, se partageait entre plusieurs (cinq) fiefs.

I. — Et, d'abord le fief de l'Evêque, que les anciens titres nomment la Terre de l'Eglise, l'Héritage de Saint-Corentin. Il comprenait la Ville close d'abord, puis hors des murs :

1° Vers le nord, la rue Briziac ou de Briec, jusqu'au chemin qui conduit de cette route à l'église de Kerfeunteun, — l'espace où est aujourd'hui le champ de foire, dit alors Colline de Rozengroch, — le lieu dit la Santé, la rue de Poulhaou et l'hôpital Saint-Yves près du manoir du Parc [Note : Poulhaou est sur la rive gauche du Steïr, au pied de la colline de Rozengroch. Il y avait là une chapellenie ainsi débornée dans un aveu au Roi de 1682 : « donnant à l'orient sur chemin conduisant à la chapelle Saint-Yves, d'occident sur la rivière qui dévale du pont Saint-Yves au moulin du Duc ». — Le pont Saint-Yves était au bout de la ruelle pavée qui conduit de Saint-Yves à la rivière. Ce pont unissait cette ruelle au chemin nommé dans les vieux titres chemin conduisant au Cosquer et à la rue Bily (de la Providence). Il y a une cinquantaine d'années, le pont était ruiné et ses décombres obstruaient la rivière. Le propriétaire du manoir du Parc obtint l'autorisation de les enlever, et les employa à la construction d'un pont entre la cour du manoir et les terres qui en dépendent, de l'autre bord de l'eau. Ces vieux matériaux avaient donné au pont un aspect ancien et qui a trompé plusieurs personnes. Ce pont a été emporté par les eaux en 1882. La prairie au-delà du Steïr, au bout du pont, se nommait l'Ile Verte en 1680. — Rentier de l'hôpital Saint-Antoine, Bulletin X, p. 445].

2° Vers l'est, le faubourg des Regaires, — la rue Neuve, des deux côtés jusqu'à Pen-ar-Stang et du côté nord seulement à partir de ce point ; — la campagne voisine comprise entre le chemin allant de l'ancienne route de Concarneau au Dourguen (Eau-Blanche) et la rivière de l'Odet, triangle irrégulier comprenant les villages de Kergoadallez et les deux Kervir.

3° Vers le sud-ouest, la rue Sainte-Catherine, la rue Sainte-Thérèse, auparavant rue des Lavandiers (Aveu de l'Evêque. 1682) et les allées de Locmaria jusqu'au chemin vert que vous voyez encore aujourd'hui, un peu avant l'emplacement de la chapelle du Pénity. Enfin « le manoir rural des évêques » Lanniron, faisait naturellement partie du fief épiscopal.

A l'ouest, le fief était limité par le Steïr [Note : Autrefois Teir (LE MEN, p. 50). Le rapport du Subdélégué de 1781 dit Stey ; mais ce nom doit être mal écrit. HÉVIN écrit Teir].

Les Evêques avaient l'universalité du fief sur ce territoire ; et ils avaient pris depuis René du Louët (1640-1668) le titre de Comtes de Cornouaille, sans qu'on sache sur quoi ce titre était fondé (M. DE BLOIS, I, p. 414).

II. — De l'autre côté du Stéïr était la Terre au Duc, dont une place de notre ville garde le nom. Le faubourg de la Terre au Duc comprenait jusqu'au dernier siècle toute la partie de la ville sur la rive droite du Stéïr, moins le faubourg de Bourlibou. La Terre au Duc était sous la proche mouvance du Roi, successeur des Ducs. C'est là que le duc de Bretagne avait eu autrefois « le siège de sa justice, sa prison, sa cohue, son marché et le domicile ordinaire de ses officiers » [Note : Voir sur tout cela HÉVIN, Questions féodales, Ch. II, p. 60].

D'après ces derniers mots, on peut se demander si l'Evêque, jaloux défenseur des franchises de sa ville, aurait permis aux officiers royaux de demeurer dans la Ville-Close.

III. — Le fief du prieuré de Locmaria comprenait, sur la rive gauche de l'Odet, l'agglomération de Locmaria, avec les campagnes voisines, les Allées jusqu'au chemin vert montant de la chapelle du Pénity sur le Mont Frugy ; sur la rive droite, le faubourg de Bourlibou (Arch. dép. Aveux de Locmaria de 1668 et 1679. G. Cart. 317).

IV. — J'ai dit, sur la parole d'Hévin, que tout le faubourg dit Terre-au-Duc, relevait prochement du Roi (voir II). Ce n'est pas absolument exact, du moins pour les derniers siècles, ainsi qu'il résulte de l'aveu rendu au Roi, le 30 octobre 1730, par Alexis-René Le Sénéchal de Carcado, Marquis de Pont-Croix, etc., alors gouverneur de Quimper.

Le fief de Quémenet était une annexe du Marquisat de Pont-Croix. Son chef-lieu était à Stang-Roc'han (par. de Pluguffan) ; il avait, comme nous l'avons vu, son auditoire aux Cordeliers et ses patibulaires sur la colline de Rohan, au-dessus de Bourlibou ; et s'étendait jusque sur la paroisse Saint-Mathieu.

En effet, l'aveu réclame la seigneurie sur les manoirs de Pratheyr, Kerrien, Pontigou, Kermabeuzen, Ménez-Guen et leurs issues, et sur deux courtils et sept maisons de la Terre-au-Duc, dont une rue du Sel. Le Marquis de Pont-Croix, réclame en outre le titre de fondateur de l'église Saint-Mathieu, avec ses armes et litre en supériorité, et un banc au chœur de l'église, du côté de l'Evangile, c'est-à-dire au lieu le plus éminent ; il était en outre fondateur du monastère des Ursulines (Aveu, f° 380, r° et v°).

V. — Enfin la rue de Pen-ar-Stang et le côté sud de la rue Neuve, de ce point à Saint-Julien, avec les campagnes voisines, formaient le fief de Saint-Laurent, faisant partie du prieuré de Locamand (paroisse de Fouesnant), annexé au collège des Pères Jésuites par lettres de septembre 1681 (Archives départementales, Fonds des Jésuites de Quimper).

Telles étaient les divisions seigneuriales de Quimper et de ses faubourgs : il faut dire un mot de ses divisions au point de vue ecclésiastique, car nous aurons plus d'une fois à nommer ses paroisses.

III.

Autrefois, et avant le XVIIème siècle, il n'y avait dans la ville et le territoire extérieur fief de l'Evêque, qu'une seule paroisse, sous le patronage de saint Corentin ; mais elle était partagée en sept parcelles ou chapellenies desservies chacune par un curé (LOBINEAU, Preuves, Col. 975).

Locmaria et Saint-Mathieu restant en dehors du fief épiscopal formaient à cette époque des paroisses indépendantes de celles de la ville. Au XVIIème siècle, elles y furent annexées : cette annexion amena un remaniement des circonscriptions paroissiales. Il y eut dès lors sept paroisses :

Dans la Ville-Close, quatre :

1° La Chandeleur ou N.-D. de la Chandeleur, dite aussi du Tour du Châtel (Place Saint-Corentin, rue du Frout, des Regaires, place Toul-al-Ler, rue de l'Equerre).

2° Saint-Julien ou de la rue Kéréon (rue Kéréon et rue Saint-François).

3° Saint-Ronan ou de la rue Obscure (rue Obscure, aujourd'hui rue Royale), et rue Verdelet.

4° Saint-Sauveur ou du Mezgloaguen (place et rue Mezgloaguen, et rues voisines, jusqu'à la rue Royale et la rue Kéréon).

En dehors des murs :

1° Le Saint-Esprit dite aussi de Lanniron (rues Neuve et Sainte-Catherine, partie rurale du fief épiscopal jusqu'au Dourguen ; le manoir de Lanniron enclavé dans les paroisses d'Ergué-Armel et de Locmaria).

2° Saint-Mathieu, comprenant toute la Terre au Duc, plus une partie rurale assez étendue vers le nord-ouest, Pontigou, Le Moulin-Vert, etc.).

3° Locmaria, comprenant le fief du prieuré sur les deux rives d'Odet. Seules ces deux dernières paroisses avaient leurs églises. Les cinq autres étaient desservies dans la cathédrale sur des autels particuliers [Note : Ces sept paroisses avaient leurs registres particuliers. C'est aujourd'hui une sérieuse difficulté pour les recherches. Indiquer un acte de l'état-civil comme passé à Quimper sans dire en quelle paroisse, c'est obliger à chercher en sept registres différents].

Après ces préliminaires, nous pouvons commencer notre promenade sur le plan... J'emploie à dessein cette expression dont j'ai déjà fait usage [Note : Promenade à la Montagne de la Justice (1882), à Pratanras et Coatfao (1883)]. Le titre de promenade donné à mes modestes essais me sauve d'un plan régulier, et me fait passer, j'espère, des digressions qui seraient des fautes impardonnables dans un écrit portant un titre plus sérieux.

Cette observation faite, partons... Le plan est orienté de l'est à l'ouest, c'est-à-dire que l'est est en haut, l'ouest en bas, le nord à gauche et le sud à droite. Prenons notre point de départ au haut du plan [Note : Il s'agit ici, naturellement, du plan édité par la Société Archéologique. Celui qui vient d'être édité par le Comité d'Entr'aide aux Prisonniers de Guerre de Quimper est naturellement orienté Nord-Sud].

Plan de la ville close de Quimper (Bretagne) daté de1764.

Ville close de Quimper.

 

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Ce plan de 1764 a été approuvé par arrêt du Conseil du 5 décembre 1766, enregistré au Parlement, le 29 janvier 1767, et à la Cour des comptes, le 5 février suivant. Les arrêts des deux cours sont conservés aux Archives départementales du Finistère (E 2). Ils nous apprennent que l'auteur du plan est le sieur Garnier, sous-ingénieur. L'ingénieur André n'a fait que l'approuver en y apposant sa signature. C'est l'application administrative de la règle Sic vos non vobis.

Les deux arrêtés nous révèlent aussi :

1° Que dans un rapport au Gouverneur de Bretagne l'ingénieur André signalait l'acquisition des maisons marquées sur le plan B, C, D, comme urgente pour l'élargissement ou le redressement des rues ;

2° Que, dans le même but, la communauté de ville avait d'avance acquis une maison rue des Etaux et une autre à l'encoignure de la rue Saint-François et de la place Maubert ; et l'ingénieur proposait l'approbation de ces acquisitions.

La maison marquée B (à l'encoignure de la rue Saint-François et de la rue Kéréon) fut expertisée d'office le 26 septembre 1768 ; elle appartenait à trois propriétaires et à plusieurs mineurs : des difficultés s'élevèrent ; enfin, le 2 février 1769, l'Intendant approuva le procès-verbal des experts ; et, sans s'arrêter aux oppositions formulées, il ordonna le paiement des estimations et la démolition de la maison. (Archives départementales, E. 7).

Je n'ai pas trouvé l'acte d'acquisition de la maison marquée C, place Médard ; mais nous avons vu que la maison marquée D, faisant barrière entre le pont Médard et la rue aux Febvres a été acquise en 1768.

Ces acquisitions devaient être « payées sur les revenus ordinaires de la ville à mesure qu'elle aurait des fonds disponibles » : règle d'administration aussi sage qu'elle est universellement méconnue.

L'arrêt du Conseil portait défense « de bâtir à l'avenir une façade autrement qu'en pierres et de faire de grosses réparations aux façades » qui étaient ainsi virtuellement condamnées. Le Parlement alla plus loin : les maisons en herse surplombaient à chaque étage, et le premier étant souvent fort peu élevé, la saillie faisait obstacle au libre passage des voitures et même des cavaliers : c'était un vrai danger. La ville fut autorisée à supprimer ces saillies aux frais des propriétaires. Mais ces dispositions n'ont pas été rigoureusement appliquées ; et, après plus d'un siècle révolu, Quimper a encore un grand nombre de maisons à saillies très basses.

Enfin la communauté de ville avait exposé au Roi que, « contrairement aux ordonnances, Quimper n'avait pas de tuerie ». — « Les bouchers, disait la délibération du 6 décembre 1764, se sont établis dans la partie la plus élevée de la ville, et font leur tuerie au milieu de la rue, en sorte que le sang des bêtes coule presque tous les jours dans les rues les plus passagères, ce qui cause une infection insupportable et dangereuse ». L'arrêt du Conseil autorisait la ville « à acheter, du consentement de l'Intendant, un terrain pour y établir une tuerie ou boucherie, d'où le sang des animaux et autres immondices puisse couler dans une des rivières sans passer dans l'intérieur de la ville ». Quimper a laissé passer cent ans avant d'user de cette autorisation ; et, quand un terrain a été acheté pour l'abattoir, il a été choisi au-dessus de la ville...

Le 27 mars 1753, le Roi siégeant en son Conseil, avait ordonné, sur la demande de la communauté, « que tous les propriétaires des emplacements de maisons ruinées devraient les rebâtir dans six mois à compter du jour du présent arrêt : passé ce délai, le Roi permettait au Maire de faire vendre les emplacements de maisons et les matériaux, à la charge par les adjudicataires de bâtir dans les six mois ». Le Roi se réservait et à son Conseil le jugement des difficultés auxquelles ces adjudications pourraient donner lieu. — Mais l'indigence pouvait mettre un obstacle invincible à la bonne volonté du propriétaire !... L'arrêt n'en tenait compte ; aussi ne reçut-il pas une sévère exécution ; du moins voyons-nous par le plan de 1764 que les maisons brûlées, le 17 juin 1762, place Saint-Corentin, n'étaient pas encore rebâties deux ans après. Pourtant l'arrêt de 1753 n'était pas oublié en 1782 ; et, cette année, le sr. Félix Boucher, négociant, demeurant rue des Orfèvres (du Chapeau-Rouge), sollicita et obtint la vente et la démolition de la maison de son voisin, qui était déjà à demi tombée (E.2).

Puisque nous parlons de la propreté de la ville, rappelons que, dès l'année 1404, l'évêque Thibaud de Malestroit rendait une ordonnance de police portant entre autres prohibitions celle de nourrir des porcs en ville ? Cet usage est, dit l'Evêque, contraire à la décence publique. C'est pourquoi, de l'avis des principaux et des sages de la ville, il l'interdit sous les peines les plus rigoureuses, l'excommunication et une amende de cent livres [Note : « ... Ne... contrà Reipublicae honestatem porcos teneant et enutriant..., alioquim omnes .... in contrarium facientes quod in hoc scriptum est excommunicamus est ad excommunicationem poenae pecuniariae predictae contrà ipsos procedemus... ». Or, la peine susdite c'est celle de « centum libarum monetae currentis nobis et Ecclesiae nostrae, sponsae Corisopitensis applicandarum et in pios usus convertendarum... » (Archives départementales, E.2)]. L'énormité de la peine donne la mesure de l'abus qu'il s'agissait de réprimer.

Mais on n'applique pas les lois si rigoureuses. Les siècles suivants rendirent quelque liberté aux porcs, et ceux-ci en abusèrent. Un de nos confrères nous a appris qu'au dernier siècle ils se promenaient par troupes dans les rues et qu'ils pénétraient même dans les églises (M. le commandant FATY. La police de Quimper au XVIIIème siècle. Bull. XI, p. 217 et suiv.). Il ajoute que plus tard ils ne se montrèrent plus : on les tenait enfermés ; enfin, plusieurs années après la Révolution, ils disparurent même de ces bouges, et Quimper en fut définitivement purgé. — Remercions notre excellent confrère de cette assurance flatteuse, et espérons qu'il est bien informé ! (J. Trévédy).

 

Plan actuel de Quimper (Bretagne).

Plan de Quimper actuel.

 

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