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LES MAISONS PREBENDALES DE QUIMPER.

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Du temps d'Hévin (1683) il y avait à Quimper sept maisons prébendales seulement, bien qu'il y eut douze prébendes [Note : Au dernier siècle (XIXème), il y avait vingt prébendes (Rôle des Décimes de l'Evêché). Il paraît bien qu'elles existaient au temps d'HEVIN qui écrit sans doute d'après un vieux titre. La prébende est « le droit qu'a un ecclésiastique dans une église cathédrale ou collégiale de percevoir certains revenus ecclésiastiques » TREVOUX, V° Prébende. — De ce mot on a fait prébendé, chanoine qui jouit de ces revenus ; et prébendal, qui appartient à la prébende. Une maison prébendale est celle qui est affectée au logement d'un chanoine prébendé]. Selon le feudiste qui avait eu sous les yeux les registres du Chapitre, toutes avaient été acquises depuis le commencement du XIIIème siècle ; et elles provenaient de donations de tiers ou de fondations faites « par les chanoines de leurs maisons patrimoniales, à charge de prières » (HEVIN, p. 70).

Quimper (Bretagne) : la place Terre au Duc.

D'après le Cartulaire de la Cathédrale, le premier de ces donateurs paraît avoir été un trésorier du Chapitre nommé Geffroy, qui fit don de sa maison située au coin du Tour du Châtel et de la rue Obscure (l'acte dit Vicus Themer) en 1219. — (Cart. 31-56, f° 16).

Le second en date fut un chanoine du nom de Rodand (Rodandus) qui fit don de la maison « qu'il avait bâtie sur l'eau vis-à-vis du jardin épiscopal (1247) ». Il semble désigner ainsi la rue Neuve. — (C. 56). Cependant Hévin dit expressément que les maisons prébendales étaient dans la Ville-Close (p. 70).

Nul doute qu'en 1275, il n'y eut d'autres maisons prébendales, puisque le Chapitre prend soin de décider que la famille et les domestiques des chanoines prébendés pourront rester dans la maison quarante jours après le décès des titulaires. — (Cart. 31-56). Mais ces maisons étaient, à cette époque comme depuis, moins nombreuses que les prébendes, puisque en 1335, le Chapitre délibère que les chanoines résidants habituellement ou au moins depuis deux ans auront la jouissance des maisons prébendales de préférence à leurs confrères non résidants. — (Cart. 56-37).

Il se peut que depuis le temps d'Hévin, le Chapitre ait acquis d'autres maisons prébendales. En effet, en 1791, il a été vendu nationalement onze maisons appartenant au Chapitre, sans compter celle rue du Tourby, où avait été établie la psalette fondée par Bertrand de Rosmadec, et les onze maisons ou échoppes appuyées contre la cathédrale.

Essayons de retrouver dans notre ville les maisons prébendales.

Nous avons déjà dit que plusieurs étaient situées sur la place Saint-Corentin.

Une est expressément désignée dans l'aveu de 1682 : « L'hôtel de Lestulan, cy devant possédé par Hervé de Lezongar, trésorier et chanoine de Cornouaille [Note : Hervé de Lézongar avait fondé une chapellenie à Saint-Corentin dont Rolland (V) de Lezongar, sgr. de Pratanras, était patron en 1533 (M. LE MEN, p. 101). L'aveu en nommant Hervé de Lezongar semble l'indiquer comme donateur de la maison prébendale], à présent à Mre. de Lesguern, aussi chanoine ». Le Cartulaire de la cathédrale ne laisse aucun doute sur sa situation ; il ajoute : « ouvrant sur la place, ayant une cour et jardin derrière, donnant sur la rue Dorée ». C'est la maison à l'angle sud-ouest de la place.

A l'angle nord-ouest, la maison du XVIème siècle, que nous voyons à l'entrée de la rue du Guéodet, occupe la place de la maison donnée par le trésorier Geffroy en 1219.

Un peu plus loin, dans la longère nord de la place, sur l'emplacement de la cure ou de la mairie, s'élevait la maison où vécut longtemps la chanoine Moreau et où il mourut le 23 juin 1617 (M. LE MEN, p. 15 et 16).

Six maisons appartenant au Chapitre sont vendues nationalement place Saint-Corentin ; une autre est indiquée comme étant rue du Chapitre ou du Frout, et deux autres rue Verdelet ; ces deux dernières étaient des maisons prébendales et nous pouvons les reconnaître.

L'acte nomme l'une d'elles prébende Sévérac : une partie avait été destinée à l'agrandissement de la prison. Cette circonstance nous marque sa place exacte : la maison prébendale occupait l'espace compris entre le Musée actuel et la maison faisant le coin de la rue Royale, qui occupe comme nous l'avons vu, la place de l'ancienne prison du Roi. C'est très-probablement cette maison située rue Poulpezron, que l'Evêque Allain Morel avait donnée au Chapitre pendant sa minorité et dont il ratifiait la donation en 1301 (M. LE MEN, p. 65, note).

L'autre maison est dite « dépendante de la chapellenie de Kerneguez » fondée par le chanoine Pierre du Quenquis ou du Plessix-Nizon, qui mourut en 1459, et qui en laissa la présentation à Pierre de Kerneguez, son héritier principal et noble (M. LE MEN, p. 100-101).

Cette propriété comprenait outre la maison, deux écuries, une crèche, deux jardins ; elle est en partie comprise dans la propriété actuelle des Ursulines. Le jardin était borné vers l'est par une ruelle conduisant à la place aux Canons. La vieille maison prébendale existe encore avec sa porte ogivale portant un écusson malheureusement mutilé. — C'est dans cette maison que les Pères Jésuites s'établirent à leur arrivée à Quimper avant la construction du Collège.

Le chanoine Moreau mentionne au haut de la ville une « belle maison prébendale à 80 ou 100 pas de la porte Bihan, qu'on disait être de fondation ducale, avec un jardin et un verger de grande étendue dont les emplacements s'étendaient de la rue Obscure à la rue Saint-Antoine, sur laquelle il s'ouvrait » (MOREAU, p. 258). Ce vaste enclos, que Moreau nomme le Jardin du Chapitre, fut cédé aux Jésuites pour la construction du Collège.

Voilà donc reconnues d'une manière certaine six maisons prébendales ; si nous ajoutons à cette liste la maison donnée par le chanoine Rodand, en 1247, au bord de l'Odet, peut-être aurons-nous les sept maisons mentionnées par Hévin.

Les maisons prébendales avaient veilli ; et chaque décès de titulaire mettait à la charge de sa succession des réparations que le Chapitre n'obtenait pas toujours sans peine. En 1786, le Chapitre décida « de réunir en une mense commune les maisons prébendales venant à vaquer par décès, résignation, etc. ». L'usufruit des maisons prébendales devait être remplacé pour les chanoines prébendés par une indemnité de logement ; les maisons devaient être louées et les réparations se faire à frais commun (Archives de l'Evêché).

A peine ce règlement nouveau avait-il commencé à recevoir exécution que le décret du 12 juillet 1790 supprima les prébendes, et sauva le Chapitre de toute préoccupation d'administration à cet égard. (J. Trévédy).

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