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Les Fondeurs de la cathédrale de Quimper

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La seule cloche ancienne qui existe vers 1877 dans les tours de Saint-Corentin, date de 1312, et sert de timbre à l’horloge. D’après un ancien sonneur de cloches, que j’ai consulté à, ce sujet, ce timbre proviendrait de la chapelle du Guéodet, où se trouvait la principale horloge de la ville, et dans laquelle il avait la même destination qu’à présent. Cette cloche porte une inscription : « + III : C : QUATER : TERNUS : ANNUS : CONSTAT : MODO : VERNUS : CAMPANA : DICTA : PIA : COMPLETUR : QUANDO : MARIA : JAM : LABOR : EST : PLANUS : ET : IN : HOC : PRECULSIT (sic) : ALANUS : LAUDES : UNDE : DEO : REDDERE : SIC : MANEO : » (Au printemps de l’année 1312 – La pieuse cloche appelée Marie s’achève. – Voici que ce travail est terminé ; (l'évêque) Alain y a frappé. Et je demeure ainsi pour rendre louanges à Dieu). Il y avait encore dans les tours, au commencement de ce siècle, d’autres cloches portant d’anciennes inscriptions. Elles ont été fondues depuis.

L’évêque Bertrand de Rosmadec donna à la cathédrale, et fit placer entre les deux tours, d’après Albert Le Grand, une grosse cloche qui de son nom, fut appelée le Bertrand. Par délibération du 6 août 1540, le chapitre, après avoir ordonné de fermer les portes de l’église aussitôt après le couvre-feu (ignitegium), et, pendant l’hiver, de ne pas attendre la nuit pour les clore, décida que dorénavant les personnes qui voudraient faire sonner le Bertrand ou les cloches dites « d’argent », devraient faire prévenir les chanoines par l’appariteur du chapitre, au lieu de s’adresser à eux directement (Délibérations capitulaires de 1525-1549, f° 141, r°).

Le 30 juin 1536, le même chapitre défendit de sonner la cloche appelée Cloc'h an Comun (cloche de la commune), principalement en temps de guerre, si ce n’est dans les quatre circonstances suivantes : 1° Pour appeler le peuple contre l’ennemi ; 2° Pour entendre la lecture des ordres du prince ; 3° Pour éteindre les incendies ; 4° pour traîner un grand navire à la mer [Note : Ibid. f° 108 v°. — En 1440, une des cloches de la cathédrale s’appelait le Jacques (campana Jacobi), une autre le Ronan (campana Ronani) et une troisième la Sourde (campana Bouzar)].

Un autre statut du chapitre, défendit de sonner les deux grosses cloches de la cathédrale, appelées le Corentin et la Marie, pour les vigiles des morts, à moins de payer 12 livres monnaie à la fabrique, « en raison du danger de fracture ou de fêlure de ces cloches qui sont d’un grand prix » (Délibérations capitulaires de 1550-1551).

Le 10 août 1613, deux des grosses cloches « furent fondues et rendues inutiles, » par l’incendie d’une des tours de la cathédrale. Elles furent refaites en 1616, et par délibération du 17 mars de cette année, il fut statué en chapitre, que « aux antarementz (sic) et services qui se feront à l’advenir en ceste église, lorsqu’on employra les grosses cloches, et sonerie solennelles, la fabricque de ladite église se faira payer pour ladite sonerie, 30 livres tournois, attendu que lesdites grosses cloches nouvellement fondues, ont esté refaites à grandz fraiz, de plus que la somme de 500 escus ».

Il y avait anciennement deux sortes de sonneries pour les enterrements, la sonnerie plus solennelle et la sonnerie moins solennelle, et il était d’usage de sonner neuf glas au décès des personnes possédant quelque bien. Le 4 septembre 1620, il fut statué en chapitre qu’il serait payé outre le droit de poullage, 21 livres tournois, pour les neuf glas de la première catégorie, et 15 livres pour ceux de la seconde. Quand on faisait sonner moins de neuf glas, le prix de chacun était de deux quarts d’écu pour la sonnerie moins solennelle, et au prorata de 21 livres pour la sonnerie plus solennelle (Délibérations capitulaires de 1595-1648).

Michel MIGOREL et François LE PELLETIER.

Ces deux fondeurs étaient de Morlaix, et passèrent un marché avec le chapitre, le 26 septembre 1645, pour fondre moyennant 40 livres, « deux cloches qui sont fendues, et les rendre dans quinze jours, prestes, de mesme grosseur, largeur et haulteur et poids qu’elles sont à présent, et de mesme ton, sans manquement ».

Ces deux cloches fendues étaient le René et la Marguerite. Il fut stipule dans le marché, que les fondeurs ne fourniraient « que leur peine, logement et nourriture », et qu’ils mettraient sur les cloches, les armoiries de leurs parrains et de leurs marraines.

Ce Michel Migorel appartenait à une ancienne famille de fondeurs de cloches. En 1612, maître Pierre Migorel, son père, fondit pour la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, deux cloches appelées le René et le Rolland. Les mariniers de Penpoul vinrent l’assister dans cette opération. Il fit en outre plusieurs timbres ou appeaux, et une horloge pour la même église :

« A maistre Pierre Migorel, fondeur de cloches, pour avoir faict les mouvementz de l’orologe et des appeaux, et avoir fourni toutes les estoffes, 210 livres ». — Compte de René Le Messager, chanoine, pour 1610-1613.

LANGLOIS.

La famille Langlois, de Rouen, fit en 1680 pour la cathédrale, « un leutrain en forme d’aigle, semblable et conforme à celuy de St Melaine, de Rennes, sans aucune diminution ni augmentation de l’ouvrage, ni de la matière, bone et loyale comme celle dudict St Melaine ». Ce lutrin fut payé 1.030 livres. L’acte se termine par ces mots : « Les garçons vous recommandent le vin du marché ; cela est de justice » (Déal du chapitre de 1671-1682, f° 78 v°).

SOUEF et LE MOYNE.

« Ce jour de mercredy, 25 may 1701, la cloche nommée Corentin, fut solennellement bénite par Mgr. l'Ill..me et Rév..me évesque, François de Coetlogon, accompagné et assisté de tous les messieurs du chapitre, en la chapelle de la Madeleine, en l’église de St Corentin, et pour la nommer conjointement avec luy, mondit seigr. évêque, a choisy madame Janne du Louet, dame douarière, présidente de Guilly. Ladite cloche, fondue par les sieurs Soüef et Le Moyne, fondeurs du roy à Brest, s’est trouvée pezer 3.901 l. ; et ont eu lesdits fondeurs, pour l’oeuvre de main, la somme de 800 l. et 15 sols par livre, pour les 225 livres d’augmentation de métal. — Signé : A. F. de Coetlogon, grand archidiacre ; Jan de Kermellec, archidiacre de Poher ; Jean Callier ; Anne Bernard Pinon » (Déal du chapitre de 1696-1707, f° 64).

JOLY.

Le 21 mars 1735, le sieur Joly, marchand fondeur, de la ville de Brevan, en Lorraine, fit marché avec le chapitre pour la fonte de la seconde grosse cloche, qui lui fut payée mille livres.

« Du 14 may 1735, illustrissime et révérandissime François Hyacinte de Ploeuc, évêque de Quimper, et comte de Cornouaille, assisté de messieurs du chapitre, a fait la cérémonie de la bénédiction de la seconde grosse cloche nommée Renée Mauricette, coulée le samedy, 7 du présent mois, qui contient le poids d’environ 4.240 livres, et laquelle a été nommée par messire René Alexis Le Sénéchal, comte de Carcado, marquis de Mollac, de Pontecroix et autres lieux, lieutenant général des armées du roy et gouverneur des ville et château de Quimper, représenté par messire Jean François Le Gourcuff, chevalier, seigneur de Tréménec, Kerdanet et autres lieux, par procuration devant les notaires du Chatelet de Paris, en datte du 18 avril 1735, et demoiselle Mauricette de Plœuc, dame du Guilguiven, lesquels ont signé le présant acte, à eux présenté par MM. du chapitre, assamblés après la cérémonie. — Signé : Fr. Hy., évesque de Quimper ; Mauricette de Plœuc ; J. F. de Goucuff ; de Tréménec ; de Loubes ; de Quereben ; Le Goff ; Le Borgne de Kermorvan ; Droüallen »  (Déal du chapitre de 1722-1748, f° 205).

Voici le procès-verbal de sa réception à Quimper en cette qualité : « Du jeudy 16 février 1730, le chapitre extraordinairement assemblé, René Alexis sire le Sénéchal de Carcado, chevallier, seigneur marquis de Mollac, gouverneur pour sa Majesté, de la ville et château de Quimper, ayant fait son entrée dans laditte ville le jour de hier, mercredy, 15 du présent mois, est venu en l’église cathédrale sur les trois heures après mydy, assisté de MM. les maire et sindics de la communauté, accompagné de quantité de messieurs de la noblesse, s’est mis à genoux sur un prie-Dieu, mis à cette effet au bas de la neffe de laditte église ; Mgr l’évêque de Quimper, en habits pontificaux, assisté de MM. les archidiacres, des sieurs chanoines, du sieur chantre en chappe, tenant son bâton cantoral en main, et de tout le bas choeur précédé par la croix, s’est rendu au-devant du prie-dieu, luy a fait baiser la croix, luy a demandé s’il croyoit toutes les vérités enseignées par l'Eglise catholique, apostolique et romaine ; à quoy le sieur marquis de Mollac a répondu qu’oui ; s’il conserveroit les droits, honneurs et privilèges de l'Eglise, comme il y estoit obligé en qualité de gouverneur de laditte ville ; ce qu’il a promis ; et après en avoir presté serment sur les saints Evangiles, le seigneur évêque a entonné le Te Deum, lequel a été continué par le choeur, et à la fin l’oraison Pro gratiarum actione, ditte par le seigneur évêque, lequel est entré au choeur de la ditte église cathédrale et s’est placé en son trône, et mondit sieur le marquis de Mollac, dans la place destinée au gouverneur de la ville. Le seigneur évêque a donné ensuitte la bénédiction solennelle, après quoy chacun s’est retiré. — Signé : H. N. Thépault du Breignou, chantre et chanoine ; de Loubes ; Feger ; Le Borgne ; Droüallen ; de la Boëssière ; Le Jadé ; du Merdy de Catuelan » (Déal du chapitre de 1722-1747, f° 142).

On fit dans le diocèse, pour la fonte de cette cloche, du consentement de l’évêque, une quête extraordinaire de saint Corentin, qui rapporta 889 livres 1 sou 10 deniers (R. F. Le Men).

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