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LES ETATS DE BRETAGNE A QUIMPER.

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Les Etats de Bretagne ne se réunirent que deux fois dans la ville de Quimper ou « Kemper-Corentin », comme on disait. Ce fut en 1586 et en 1601.

Ville de Quimper (Bretagne).

Les Etats de 1586 (Archives départementales d'Ille et Vilaine : C. 2642. Reg. des Etats de 1586) se tinrent dans la salle du Couvent des Cordeliers de Kemper-Corentin, et ne durèrent que quatre jours, du 11 au 15 octobre.

L'ordre de l'Eglise était représenté par Messire Charles du Liscouet, évêque de Cornouaille, et par des procureurs des évêques et chapitres de Rennes, de Nantes, de Cornouaille (pour le chapitre), de Saint-Malo et de Lan-Tréguier. « Et quant aux evesques et Chapitres de Saint-Brieuc et de Léon, dit le procès-verbal, ils ont défailly, même les abbés et les prieurs conventuels dudit pays ». Le greffier oubliait l'évêque et le chapitre de Dol qui défaillirent de même.

L'ordre de la noblesse était représenté par 45 membres avec René de Rieux, comme président.

Quinze villes avaient député aux Etats : Rennes, Nantes, Vannes, Kemper-Corentin (Corentin Le Baron, procureur des bourgeois), Dinan, Ploërmel, Vitré, Fougères, Tréguier, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Redon, Morlaix (Martin Tournemousche, procureur des bourgeois et Jean Le Bihan), Saint-Renan, en l'évêché de Léon et Landerneau.

L'évêque de Quimper ou de Cornouaille présidait.

Les commissaires du Roi étaient : Mgr. le duc de Mercœur, pair de France, gouverneur de Bretagne, Messire René de Bourgneuf, seigneur de Cucé, premier président au Parlement de Bretagne, etc...

A la séance d'ouverture, on lut les lettres patentes par lesquelles Henry III, roi de France et de Pologne, chargeait ses commissaires de demander aux Etats des secours en argent pour la défense et l'administration du Royaume. Le Roi avait été obligé à de grandes dépenses pour entretenir des armées en Guyenne, en Poitou, en Languedoc, en Dauphiné, en Provence, etc. ; il avait même dû vendre et aliéner ce qui restait de son propre domaine.

Henry III déclarait que, sans le secours de ses sujets, il lui serait impossible de supporter, l'année suivante, les grandes dépenses nécessaires, notamment pour son propre entretien, pour celui de la reine, de l'armée, des villes et places de frontières, afin de s'opposer aux forces ennemies considérables assemblées sur les frontières. Le roi demandait encore ces secours pour « remontaiges de notre artillerie, disait-il, achapts de salpêtres, confections de poudres et boulets, solde et entretenement de nos galères et autres vaisseaux étant en nos mers ponant et levant, payement de nos ambassadeurs, payement des rentes et pensions tant des ligues de Suisse que d'Allemagne et Italie, gaiges et droits de nos Cours souveraines, etc. » (Séance du 11 Octobre 1586).

Pour répondre à cette demande, les Etats accordèrent au Roi, à leur dernière séance, les fouages à raison de 8 livres 1 sol 6 deniers par chaque feu et les deniers des impôts et billots pour l'année 1587 seulement.

Pour se décharger de l'armement de cinq navires de guerre, les Etats ordonnèrent également la levée de 13.333 écus un tiers « sur tous les manans et habitants des villes, gros bourgs et bourgades, en l'année 1587 » (Séance du 15 Octobre).

Il existait, paraît-il, un certain désordre dans la tenue des Etats. On se plaignait que les membres des trois ordres fussent confondus dans la salle. Le hérault des Etats qui était chargé de dresser le théâtre et les plates-formes où devaient siéger les membres de l'Assemblée, reçut l'ordre d'établir, du côté droit du théâtre, deux barrières « avec des reigles de largeur compétante avec icelles, » de manière à pouvoir y placer deux bancs « pour asseoir ceux de l'état de l'Eglise » ; puis, du côté gauche, d'autres barrières permettant à placer un nombre de tables et de sièges suffisants pour les membres de la Noblesse ; enfin, derrière les tables du greffier, en face du théâtre, tout en laissant un passage pour pénétrer jusqu'à celui-ci, deux barrières derrière lesquelles se tiendront les membres du Tiers-Etat. Chaque ordre devait rester derrière ses barrières respectives pendant les discussions et les délibérations (Séance du 13 octobre 1586).

On décida également que les trois chaires de velours violet cramoisi, placées sous le dais, seraient remplacées par un banc couvert d'un tapis de velours violet cramoisi et blanc, semé de fleurs de lys et d'hermines, comme le nouveau dais, et frangé de tous côtés de franges de soie d'une largeur de trois laises et d'une longueur de trois aunes (Séance du 15 octobre 1586).

Les Etats firent don au duc de Mercœur et de Penthièvre, gouverneur de Bretagne, d'une somme de 4.500 écus représentant les frais et dépenses pour le maintien de la paix dans la Province, ainsi que pour l'entretien, pendant un an, des trente arquebusiers de sa garde ; et d'une autre somme de 2.000 écus pour payer les frais de voyage des personnes que le duc avait employées à l'armement de cinq grands navires (Séance du 15 octobre 1586).

Les Etats se séparèrent le 15 Octobre.

XXXXXX

Du 21 au 27 Octobre 1601, les Etats tinrent aux Cordeliers de Quimper de nouvelles assises (Archives départementales d'Ille et Vilaine : C. 2642. Reg. des Etats de 1601).

Messires Charles du Liscouet, évêque de Cornouaille, Jacques Martin, évêque de Vannes, et des délégués des divers chapitres cathédraux représentèrent l'ordre de l'Eglise.

Vingt-cinq membres de la Noblesse, ayant à leur tête Charles d'Avaugour, y assistèrent.

Vingt et une villes y envoyèrent des députés.

L'évêque de Quimper, Charles d'Avaugour, et Sébastien Frain, sieur du Chesnay, procureur des bourgeois de Rennes, présidèrent chacun dans leur ordre.

Les commissaires du Roi furent Mgr le comte de Brissac, maréchal de France, lieutenant général au gouvernement de Bretagne, M. de Montbarot, lieutenant du Roi ès-ville et évêché de Rennes, Jean de Bourgneuf de Cucé, premier président de Bretagne, etc...

Par ses lettres, Henri IV, roi de France et de Navarre, demandait un secours pour subvenir aux frais de la guerre avec le Piémont et pour relever le Royaume de ses ruines.

Le Maréchal de Brissac dit l'affection du Roi pour son peuple et son intention de rétablir le Royaume dans son antique splendeur.

Le premier Président, M. de Cucé, s'exprima ainsi dans son discours : « Tout ainsy que le soleil n'attend les sacrifices des hommes pour faire sa course, aussy le Roi n'a attendu les prières de son peuple pour lui donner une paix générale, et ce qu'il demande pour toute récompense aux habitants de cette province est de demeurer fermes en l'obéissance de ses commandements, et vivre en repos et union sous la sage conduite de M. le Maréchal de Brissac, et conclut à ce que tous nos voeux et prières soient pour l'alongement de la vie de notre Roy et de Monsieur le Dauphin ».

Le Roi demandait que les Etats consentissent un impôt sur les vins pendant deux année, pour acquitter une somme de 300.000 écus représentant des prêts et avances faites au Roi par des particuliers pour subvenir aux dépenses « qu'il nous a convenu faire, disait Henri IV, lors et pour le sujet de la réduction de la province sous notre obéissance et pour libérer nos sujets d'icelle de l'oppression qu'ils recevaient de l'occupation et détemption de la pluspart dudit pays tant par les étrangers que autres contre notre autorité et service... » (Séance du 21 novembre 1601).

Les habitants de Ploërmel réclamèrent une avance de 4.000 livres qu'ils avaient faite pour la réédification du couvent des Carmes de cette ville, lequel avait été complètement ruiné pendant les guerres de la Ligue.

Les Etats approuvèrent l'opposition faite par le prévot général des maréchaux contre un édit créant un second prévot, obtenu du Roi par surprise et non enregistré par le Parlement comme préjudiciable au pays. Ils approuvèrent également l'opposition faite par leur procureur syndic contre d'autres édits et innovations préjudiciables aux droits et libertés de la Bretagne (Séance du 24 novembre 1601).

Le Roi ayant ordonné le démantèlement des fortifications de la ville de Dol, les Etats s'y opposèrent opiniâtrement et ne daignèrent même pas faire de réponse à la lettre royale (Séance du 25 novembre 1601).

Ils poussèrent leur entêtement, dans la défense des privilèges de la Province, jusqu'à interdire à leur trésorier de communiquer ni présenter aux contrôleurs généraux des finances, aucun état des recettes et des dépenses.

Et au cas où l'on voudrait l'y contraindre, ils lui enjoignirent d'en avertir le procureur syndic et de s'opposer, d'accord avec celui-ci, à cette communication, et au besoin de se pourvoir, au nom des Etats, auprès de Sa Majesté (Séance du 26 novembre 1601).

Guillaume Le Gouverneur, doyen et chanoine de Saint-Malo, Charles Budes, sieur de Hirel, et Sébastien Frain du Chesnay, président du Tiers, furent élus députés en Cour (Séance du 25 novembre. Guillaume Le Gouverneur devint évêque de Saint-Malo).

Parmi les dons et aumônes, nous noterons : « Aux Cordeliers du Couvent de Quimpercorentin, pour l'occupation de leur logis durant la tenue des présents Etats, 50 écus. Henry Heloret, tambour de cette ville, pour avoir, avec le hérault des Etats, banny l'assiette desdits Etats, 2 écus ».

Les Etats prirent fin le mardi matin 27 novembre, après six jours de séance.

(Charles ROBERT).

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