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Les Maîtres charpentiers de la cathédrale de Quimper

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Il existe entre l’art moderne du charpentier, et la charpenterie du moyen âge, une différence bien grande. A cette époque, en effet, où la plupart des maisons étaient construites en pans de bois, et richement ornées à l’extérieur, les charpentiers étaient souvent de véritables artistes et d’habiles sculpteurs. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur les maisons du XVème et du XVIème siècle, et sur les sablières de nos églises, pour se rendre compte de leur savoir faire, et de la hardiesse avec laquelle ils traitaient leurs sujets, toujours pleins d’originalité et de fantaisie.

Yvon Le PICZON.

Il résulte d’un marché, que ce charpentier construisit la charpente de la nef de la cathédrale, à une époque antérieure à l’année 1467.

Rivallen ROSPABÉ.

Il était de la paroisse de Scaër, et fit en 1467, avec Pierre Morvan, gouverneur de la nouvelle oeuvre, un marché pour la charpente du transept. Depuis cette époque jusqu’à la fin du XVème siècle, il fut employé dans la plupart des travaux de charpenterie, qui furent exécutés dans la cathédrale. En 1486, il travaillait avec ses six fils, au clocher en bois, recouvert de plomb, que l’on construisait au-dessus du croisillon nord du transept, et aux cintres des voûtes de cette partie de l’église.

C’est sans doute un de ses six fils, Jean Rospabé, qui fut chargé en 1494, avec Guillaume Gueberan, Jean Finamour et d’autres experts, de faire le « renable » ou l’expertise de la « charpenterie » d’une tour appelée la tour Neuve, que Jean Le Baud, miseur de la communauté de Quimper, avait fait construire pour les fortifications de la ville, et pour laquelle il demandait une augmentation du prix stipulé dans son marché. Après avoir examiné le travail, les experts déclarèrent « qu’il leur sembloit en conscience que Le Baud estoit perdant audit marché, à plus de 300 livres monnoie ».

Rolland LE SAUX.

Ce charpentier était de Morlaix, et vint de cette ville à Quimper, en 1468, pour construire avec Pierre Le Gluydic, la charpente de la croisée de la nef, et une flèche en bois au-dessus de cette charpente.

Pierre LE GLUYDIC.

Outre le travail que je viens de mentionner, il fit marché en 1471, avec Guillaume Periou, procureur de la fabrique, pour la fourniture et la « charpenterie » du bois destiné aux stalles du choeur. Il avait pour associés, dans ce marché, Jean Kerjagu et Hervé Calvez. Il ne reste de ces stalles, qu’un fragment conservé au Musée d’archéologie de Quimper, et qui représente un griffon. Ce travail largement exécuté, est certainement l’oeuvre d’un habile charpentier, et fait regretter la perte de ces curieuses boiseries, dont la destruction n’est pas très-ancienne. Pierre Le Gluydic, paraît avoir été un riche marchand, et dont le fils fut anobli en 1490.

Outre le bois, il vendait du plomb, du fer et probablement d’autres marchandises.

Hervé CALVEZ.

Il appartenait, je crois, à une ancienne famille de charpentiers. Outre la fourniture du bois des stalles, il fit plusieurs travaux dans la cathédrale, et fut souvent employé comme expert pour visiter différents ouvrages, notamment la flèche en charpente construite au-dessus de la croisée de l’église.

Jean KERJAGU.

Il était originaire de Plouigneau, au diocèse de Tréguier, et figure comme associé des deux précédents charpentiers, dans le travail des stalles du choeur de la cathédrale, dont il fut peut-être le principal sculpteur.

Jean FINAMOUR.

Ce charpentier devait être fort habile, car il fut souvent employé, comme expert ou comme ouvrier, aux travaux de la cathédrale. Il fit en 1468, les colonnettes et les pinacles de la flèche en bois, que Le Saux construisait au-dessus de la croisée de l’église, et fut chargé en 1494, avec Rospabé et d’autres, de l’expertise de la charpente de la tour Neuve (R. F. Le Men).

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