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L’église paroissiale, au XVIème siècle, tombait de vétusté. Elle fut alors rebâtie, sur le plan actuel, avec ses piliers prismatiques. De l’église antérieure il reste un pilier rond qui donne une idée de ce qu’elle pouvait être. Selon toute vraisemblance, ce dernier était unique, et son rôle devait consister à soutenir les deux arceaux par lesquels s’ouvrait sur l’unique nef de l’église une chapelle seigneuriale.

L’église actuelle demeure, dans sa partie principale, ce qu’elle était au temps de Dom Maudez (fin XVIIème-début XVIIIème siècle) : la voûte en bois de la grande nef, les piliers, les arceaux et les poutres qui rejoignent les murs, pas plus que le portail, le porche et les anciens fonts baptismaux, n’ont subi apparemment aucune modification. Le grand autel, à part quelques réparations que fit exécuter en 1850 M. Bourdonnec, est celui-là même sur lequel, pendant des années, notre digne prêtre Dom Maudez Le Cozannet a célébré.

La grande balustrade en bois, haute de plusieurs mètres, qui entourait le choeur, n’existe plus. Elle fut supprimée en 1769 à la suite d’une délibération du Général de la paroisse en date du 2 avril [Note : Dans cette délibération on décide que « les grandes balustres qui sont au bas du choeur, et qui empêchent la vue du grand autel, soient ôtées »]. L’église n’avait pas alors de transept. Il en fut bâti un sous le rectorat de M. 0llivier Le Roux, le côté nord en 1731 et le côté sud en 1732. Attenant au côté sud fut construite en 1740, par les soins du même Recteur, une sacristie ouvrant sur le choeur. Celui-ci se terminait par un pignon portant armoiries des seigneurs du lieu. Il fut abattu « avec le consentement de l’évêque et du comte de Carcaradec fondateur » pour permettre un prolongement de l’église. Ce prolongement devint en 1770 la sacristie actuelle ; celle de 1740 disparut.

Lorsque le visiteur chrétien, après avoir salué l’hôte divin du tabernacle, s’arrête quelques instants et contemple l’autel, avec son encadrement, il est frappé de la magnificence qui s’y déploie. Il y a là une richesse d'ornementation, et un fini d’exécution qui étonnent à première vue ; bien qu’il ne soit pas rare de rencontrer dans maintes églises de nos campagnes bretonnes des oeuvres d'art de réelle valeur [Note : Cet autel, sauf le coffre qui fut restauré en 1850 et la base du tabernacle qui fut ajoutée à la même époque, paraît être du XVIème siècle].

De côté et d’autre de cet autel sont deux niches très finement sculptées dont l’auteur est Yves Corlay, père du célèbre artiste de ce nom [Note : Celui-ci naquit à Tréguier en 1700 et mourut à Châtelaudren en 1776]. Elles lui furent commandées, ainsi que le retable, en 1716, par M. Ollivier Le Roux [Note : Archives paroissiales. Compte présenté à l’évêque le 15 novembre 1716]. En avril 1717 l’artiste reconnaissait « avoir reçu par les mains de M. de Quemperven la somme de 80 livres 5 sols et un denier, à valoir aux deux niches qu’il avait faites autour de son maître-autel » [Note : Archives paroissiales. Note de M. Ollivier Le Roux sur un compte de la chapelle du Bois, à la date du 23 septembre 1718]. Et, le 23 septembre 1718, le recteur accusait la remise par le fabrice Grot d’une quittance de 15 livres signée par M. Corlay, pour le compte de ses travaux [Note : Archives paroissiales, ibid.].

Ces deux niches sont occupées par deux statues très expressives et habilement travaillées représentant l’une, celle du côté de. l'Evangle, la Très Sainte Vierge tenant l'enfant Jésus debout, et l’autre, celle du côté de l'Epître, saint Hervé aveugle, la main appuyée sur l’épaule de son petit conducteur. Il ne paraît pas douteux qu’elles ne soient de l’artiste qui a fait les niches.

A titre documentaire, nous signalons les détails suivants. Les longères des bas-côtés ont été rebâties en 1784. Les rétables des petits autels sont, celui du transept sud de 1759, celui du transept nord de 1772. Ils furent placés par les soins de M. Le Dantec, recteur. — Le porche actuel existait tel quel au temps de Dom Maudez : il possédait cependant six statues qui n’y sont plus : les quatre Evangélistes, Saint Tugdual et Saint Yves. La chambre qui forme étage au-dessus était toute neuve : elle avait été construite, vers 1712, pour servir de sacristie. Là se tinrent les délibérations du Général de la paroisse à partir de 1723. Auparavant, elles se tenaient sur le cimetière dans un réduit placé entre le porche et le clocher, à l’endroit où se trouvent actuellement les nouveaux fonts baptismaux. Ce logis avait deux compartiments superposés : l’étage supérieur servait d’ossuaire ; le rez-de-chaussée était une sorte de petite chapelle avec un autel, où l’on posait le Saint-Sacrement dans les processions mensuelles autour du cimetière, et où se réunissaient, après la grand'messe, les délibérateurs de la paroisse.

Dans un acte de vente de la Seigneurie du Stéren, daté de 1650 (Archives départementales, Série E, 1030), je trouve les détails suivants sur la chapelle appartenant, en l'église de Quemperven, à cette seigneurie, du côté de l'Epitre : « ... laquelle chapelle, joint la balustre dudit maistre autel et continue le long des piliers en pierres jusqu’à autre balustre qui sert de fermeture au coin, la longère de laquelle esglise, en l’endroit des chapelle et autel d’icelle a été rebatye de neuf, ensemble la fenestre posée en ladite longère  en massonnage, en haut de laquelle fenestre y a un escusson en pierre qui porte les armes dudit Seigneur de Trémargat ».

A noter également le détail suivant des registres, 23 mars 1667, qui marque bien la position des petites balustres relativement aux grandes. Il s’agit d’une personne enterrée à l’église « devant la porte du choeur, entre les deux petites balustres » (F. M. Henry).

Ce monument date du XVIème siècle et a été reconstruit sur l'emplacement d'une ancienne église dont le seul vestige est une colonne ronde au bas du bâtiment.

Le porche surmonté d'une secrétairerie date de 1712, les ailes nord et sud date de 1731 et 1732 et la sacristie de 1761. Cette église possède en outre un curieux clocher muni d'un escalier extérieur. Elle renferme un autel du XVIème siècle, des arcades ogivales et une belle statue ancienne du Christ.

Les autels latéraux.

Le statuaire.

Les bannières.

Les vitraux.

Dans le cimetière, il faut remarquer le tombeau de René Le Cozannet, prêtre missionnaire mort à Quemperven en 1720 et dont la tombe fut un lieu de pèlerinage important jusqu'en 1875. Un culte populaire lui fut rendu car on lui attribua plusieurs guérisons miraculeuses.

Divers.

A proximité (200 m de l'église), la Chapelle du Bois, rebâtie en 1819 sur l'emplacement d'une très ancienne chapelle (inscrite à l'inventaire des Monuments Historiques en 1964).

Nota : les photos réalisées par Gilbert Frey sont la propriété du site infobretagne.com.