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L'EGLISE DE PLOUZANÉ

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Albert Le Grand, qui vit l'église de Plouzané dans la première partie du XVIIème siècle, la décrit comme un édifice de fort antique structure avec « un chœur basti en rond en demie lanterne » (KERDANET, Les Vies des Saints, p. 64). Un siècle et demi plus tard, elle menaçait ruine et l'on projeta de la reconstruire. La nouvelle bâtisse fut mise en adjudication et des bannies eurent lieu, non seulement à Plouzané même, mais encore à Saint-Renan, à Landerneau, au Faou, à Morlaix. Le travail échut à M. Besnard, architecte et à M. Julien Le Jumble, entrepreneur, au prix de 56.500 livres. En ce qui touche les charrois des matériaux, le délégué de l'Intendant voulut les mettre à la charge de l'entrepreneur, mais les habitants s'y opposèrent et obtinrent de les faire eux-mêmes, à titre gracieux [Note : Le dossier de la reconstruction porte des certificats de recteurs attestant que les charrois furent faits gratis pour Plounévez-Lochrist (1774), Plounéventer (1774), Plouzévédé et Lanhouarneau].

Avant le commencement des travaux, deux experts en héraldisme, l'abbé Jacques Béchennec, du clergé de Brest [Note : Voir Chanoine CARDALIAGUET, La Révolution à Brest, p. 65] et Pierre Besnard, furent chargés de relever les prééminences de l'église. D'après leur procès-verbal on voyait dans la maîtresse vitre les armoiries de France, de Kersauson, Coatjunval, Kermerien, dans la vitre du côté de l'Evangile, celles des Kermerien, dans la vitre du côté de l'Epître, celles des Poncelin. Près du chanceau la famille Le Veyer avait une tombe élevée [Note : En 1615, 48 tombes sont sujettes à taxe dans l'église]. Ailleurs diverses tombes offraient les blasons des Kermerien, Poulpiquet, Kerléan, Kervasdoué, Keredec, Lesquelen, Poulmic, Kersauson, Kerguiziau, Kerouartz, Kerjan-Mol, et notamment Le Veyer.

Les travaux de reconstruction ne tardèrent pas à être mis en train. On lit au clocher la date de 1779 et le nom du recteur Inisan. Le procès-verbal d'examen des travaux eut lieu le 7 mars 1781, et trois mois plus tard, le 25 juin, la bénédiction du nouveau monument.

Il s'en fallut de peu, note M. le docteur Dujardin, que l'église de Plouzané ne fût bénite ce jour-là, par suite d'un fâcheux incident. M. Inisan, recteur, revêtu de l'étole et de la chape, et avec lui plusieurs ecclésiastiques en surplis, se trouvaient déjà à la porte principale de l'église, quand ils furent abordés par deux notaires de Saint-Renan, les sieurs Amabiec et Bougarans. Ces messieurs avaient été réquisitionnés par René Kergounou, de Penanpont en Plouzané, l'un des membres du général de la paroisse, qui déclarait agir au nom du général. Ayant à cœur, disait-il, les intérêts du général de la paroisse, il craignait que la bénédiction de l'église ne fît tort aux finances des paroissiens. A l'instigation de ce personnage, en présence d'une grande affluence de peuple, les notaires prièrent le recteur de s'abstenir de la bénédiction, sous peine de responsabilité.

Celui-ci fait part de sa surprise, d'autant plus grande qu'il a mis le général au courant de son dessein. Aucun arrêté n'a d'ailleurs été pris contre la bénédiction. Et puis, le sieur Le Jumble, entrepreneur, a déposé des comptes qui doivent tranquilliser le général. Le recteur estime que Kergounou agit de sa propre autorité et « persistant dans le dessein de bénir la dite église » il signe le procès-verbal. Kergounou signe, lui aussi, une déclaration de nullité, tout en reconnaissant qu'il ne tient procuration de personne.

La minute notariale qui nous fournit ces renseignements ne dit pas la suite de l'affaire, mais indique que le général devait « un renable » [Note : Somme à verser une fois l'ouvrage terminé] à l'entrepreneur et d'autre part, que le Parlement avait proscrit les procureurs spéciaux, dont devait être Kergounou.

Nous savons par M. de Kerdanet que deux croix de granit qui se trouvaient au cimetière, et dont l'une se nommait Quiliogon, furent enfouies dans les fondations de la nouvelle église de Plouzané (Les Vies des Saints, p. 64).

Les fenêtres de l'église actuelle sont garnies de vitraux modernes, dont l'un représente saint Sané, titulaire de l'église, qui a sa statue à l'entrée du chœur.

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Les registres signaient diverses fontes de cloches de l'église paroissiale, en indiquant les noms des fondeurs.

1676. Fonte de la grande cloche par François Troussel.

1690. Guillaume Huet, fondeur.

1693. Louis Troussel met la grande cloche à la fonte.

1709. Saueff, fondeur à Brest.

1712 (10 mai). Bénédiction de la grande cloche, qui fut nommée Catherine-Françoise par François-Louis de Kerguiziau, sieur de Kervasdoué, et Catherine-Barbe Le Verger, dame de Cheff-du-Bois, de Kerléan.

1787. Fonte et agrandissement de la grande cloche par Lépine, fondeur (Archives de Plouzané).

Le carillon de Plouzané comporte trois cloches. Voici les inscriptions dont elles sont munies.

Grande cloche : J'ai été nommée par J. G. Michel de Gouziilon ch. Sgr [Note : Chevalier, seigneur] de Langoungar cap. des vaisseaux du Roi. ch. de l'ordre royal : Catherine Flore... Bone [Note : Baronne] Esprit de K/sauzon dame du Porzic. J. C. Inizan rtr de Plouzané. J. Gourmelen mtre de St Louis (?) G. Simon marguillier. Lepine m'a faite l'an 1787.

Deuxième cloche : J'ai été fondue à Brest dans le mois d'août 1814 du tems de messire Jean Labbé curé desservant de la paroisse de Plouzané, dédiée à Saint Sané. Parrain et marraine : Louis Gabriel Lareur cultivateur et dame Marie Hyacinthe Le Prédour veuve Aglon. MM. François Louzaouen maire et Jean François Malabous adjoint. MM. Yves Gourmelen et Joseph Jézéquel marguilliers en exercice.

Troisième cloche : Fondue à Brest pour la paroisse de Plouzané du temps de messire Jean Labbé recteur et François Louzaouen maire de la commune. Nommée Michelle par Michel Landai capitaine au long cours et Marie Anne Coatan, femme Pousin. MM. Joseph Le Magn et François Salaün fabriques.

(H. Pérennès).

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