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LA CHAPELLE DE LA TRINITÉ EN PLOUZANÉ

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Située à trois kilomètres et demi au sud-est du bourg, en bordure du chemin qui mène du Conquet à Brest, la chapelle de la Trinité de Plouzané est une construction de la fin du XVème siècle ou du début du siècle suivant.

Le portail contrecourbé et feuillagé, terminé par un gros fleuron, est accosté de deux pinacles à crossettes. La porte d'entrée sous le clocher rappelle le style de l'entrée du porche de Lampaul-Guimiliau (1533). Au haut de l'accolade, note M. Abgrall, il y a un écusson portant un lion passant. Le clocheton, de style gothique, a été reconstruit vers 1876. A l'intérieur, deux arcades séparent la nef d'un bas-côté et d'un transept sud.

Voici les statues qui sont en vénération dans ce sanctuaire :

1° Sainte-Trinité, groupe en bois, dont il ne reste plus que le Père Eternel, barbu, revêtu d'un grand manteau à plis souples. Il porte une couronne à fleurons multiples, tient dans la main droite le globe du monde et dans la gauche un sceptre. Le cul-de-lampe présente un encorbellement qui soutenait autrefois le Fils en croix.

2° Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, couronnée, assise au-dessus et à gauche du maître-autel, porte sur son genou l'Enfant-Jésus ; de la main droite elle tient une branche où repose un oiseau lourd et laid.

3° Saint Goueznou en évêque, avec chape et mitre, esquisse un geste de bénédiction.

4° Saint Sané, avec crosse et mitre, est revêtu d'une chasuble à l'antique.

5° Saint Mémor ou Mémoire, en costume épiscopal, avec mitre et crosse, tient de la main droite les entrailles qui sortent de son ventre. Ce saint est invoqué en Bretagne pour les personnes qui souffrent de maux d'entrailles. Toutes ces statues ont le caractère de la fin du XVème siècle ou du XVIème.

« Vis-à-vis de la chaire, observe M. Le Guennec, est un ancien crucifix en bois. Les bras du Christ sont étendus dans une position parfaitement horizontale. Une draperie aux longs plis, tombant jusqu'à la rotule, lui enveloppe les reins. C'est une des plus belles figures archaïques du Christ que possèdent nos chapelles du Léon. Au-dessous, à fleur de sol, il y a une pierre tombale chargée d'un écusson à l'aigle éployée. C'est la sépulture d'un seigneur de Mesnoalet en Saint-Pierre-Quilbignon, qui portait d'azur à l'aigle éployée d'or. ».

Les deux piliers de l'entrée du cimetière sont deux bétyles octogonaux de 1 m. 50 environ de hauteur.

Un sentier conduit à la fontaine sainte, située à une cinquantaine de mètres au sud. Cette fontaine, bien curieuse, possède trois sources s'épandant en un seul bassin. Elles sont couvertes d'une triple arcade en maçonnerie surmontée d'un pignon aigu. Chaque arche est pourvue d'une niche, qui, jadis, abritait une statue. Le bassin où s'épanche l'eau des trois sources la déverse dans un second, lequel la répand lui-même dans un troisième, d'où elle s'échappe pour inonder le sentier en contre-bas. La disposition de ce petit monument est une allusion évidente à la Sainte-Trinité, trois personnes en une seule nature.

Au bord du lavoir, gît un gros bétyle en pierre taillée, qui qui présente de multiples faces latérales. Il porte une cupule à l'une de ses extrémités.

Le calvaire de la Trinité se dresse dans le voisinage de la chapelle.

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Une chapellenie était desservie à la chapelle de la Trinité qui avait comme titulaire en 1791 un abbé Clouet, chanoine de Condé, « au district de Valenciennes ». Celui-ci, le 11 octobre de la même année, adressa au Département une pétition tendant à obtenir un traitement pour sa chapellenie.

Appelé à donner son avis sur la question, le district de Brest fit les remarques suivantes. Les revenus bruts de la chapellenie s'élèvent à 362 livres. Il en faut déduire pour obtenir le revenu net, 18 livres 2 sols, pour réparations — 94 livres 10 sols, pour la desserte d'une messe matinale à la Trinité les dimanches et fêtes — 10 livres 10 sols pour une chefrente d'un boisseau de froment « mesure Mahé » [Note : Mesure de l'abbaye de Saint-Matthieu] envers la ci-devant seigneurie de Névent. Le revenu net est donc de 238 livres 8 sols.

Considérant que le sieur Clouet est ancien chanoine de Condé et qu'en cette qualité il jouit, ainsi qu'il est dit dans sa pétition, d'un traitement de 1.900 livres,

Considérant que les titulaires qui ont plusieurs bénéfices doivent s'adresser pour faire fixer leur traitement au directoire du district dans lequel se trouve le chef-lieu du bénéfice du plus grand produit,

Le directoire du Département renvoie le sieur Clouet se pourvoir au directoire du district de Valenciennes.

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En 1802 M. Labbé, desservant de Plouzané, exposa à Mgr André, évêque du diocèse, alors à Paris, la grande nécessité de faire approuver comme oratoire la chapelle de la Trinité, et voici les motifs qu'il en donnait. Distante d'une demi-lieue de l'église de Plouzané, ce sanctuaire se trouve entre cette église et l'endroit le plus peuplé de la paroisse, si bien que, faute de messe matinale à la Trinité, quantité de gens devraient se passer de messe, ne pouvant se rendre à l'église-mère, surtout au cours de la mauvaise saison. La chapelle de la Trinité, d'autre part, n'a pas été vendue, et les habitants, dans l'espoir de l'obtenir, l'ont mise en bon état de réparation et de décence.

De Paris, l'évêque de Quimper et de Léon répondit au bon recteur que la chapelle était sur la liste pour être approuvée ; mais l'affaire en resta là. Le 30 juin 1806 M. Labbé renouvela sa requête à Mgr Dombideau de Crouzeilhes, et nul doute que tôt après le sanctuaire fut mis à la disposition des fidèles (Archives de l'Evêché).

(H. Pérennès).

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