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I. — Fragments divers.

La nouvelle église de Plouguenast a été construite au Pontgamp et date seulement de 1845. L'ancienne église, au vieux bourg, date en grand partie du début du XVIème siècle, mais a été profondément remaniée dans la seconde partie du XVIIème et restaurée au milieu du XIXème [Note : La sacristie et la chapelle du Saint Sacrement aile midi du transept furent construites sous le rectorat de messire Jacques Simon (recteur en 1648). La chapelle Saint Nicolas (aile nord) et le chœur furent commencés le 21 juin et la bénédiction de l'église restaurée eut lieu le 19 novembre 1679]. Elle est sous le patronage de saint Pierre, mais c'est surtout saint Germain que l'on y invoque pour les maladies infantiles [Note : Comme à Glomel où saint Germain est invoqué pour les enfants qui tombent du haut mal ou ont des attaques de vers], aussi sa statue en bois disparaît-elle sous les rubans que l'on noue autour en guise d'ex-voto. En dehors de quelques statues anciennes, d'un beau retable du XVIIIème [Note : Il porte l'inscription moderne : Le Faucheur peintre Uzel], et d'une balustrade du choeur renfermant onze panneaux provenant d'un jubé ancien et représentant les apôtres, elle n'offre à l'archéologue que des débris de vitraux.

La maîtresse vitre, qui renfermait autrefois un arbre de Jessé, a été bouchée, et les débris de la verrière ont été employés comme mosaïque de verre dans la fenêtre du pignon de l'aile nord du transept, dans les fenêtres du collatéral nord, ainsi que dans la fenêtre du pignon ouest éclairant ce collatéral.

Dans la fenêtre du pignon nord du transept, outre ces débris, l'on trouve ceux d'une Crucifixion, qui se trouvait jadis dans la fenêtre du pignon de l'aile midi, ainsi qu'un saint Pierre, aujourd'hui dans la fenêtre du pignon ouest. Les figures de la Vierge et de saint Jean, ainsi que le saint Pierre, sont de facture supérieure à celle de l'arbre de Jessé qui est des plus médiocres.

Dans la fenêtre du collatéral, voisine du transept, l'on voit encore, en haut, Jessé jusqu'à mi-corps, et, en bas, les bustes de Salomon et de David ; puis, dans la fenêtre du pignon ouest, le buste d'Isaïe avec le phylactère bien connu : « Ecce virgo concipiet... » ; c'est la meilleure figure.

Cet arbre appartient certainement à un atelier local, peut-être de Moncontour, qui a voulu imiter les beaux arbres de Jessé des grands ateliers.

II. — Panneau de la Pentecôte.

Au contraire, dans le tympan du pignon de l'aile midi du transept, subsiste un fort beau panneau représentant la Pentecôte. Dans la mouchette supérieure, la colombe du Saint-Esprit projette des rayons rouge et or sur la Vierge et les apôtres rassemblés [Note : Rappelons qu'il existe en Bretagne plusieurs beaux vitraux représentant la Pentecôte, notamment à Ploermel, Champeaux, Sainte Barbe du Faouët]. Dans les deux mouchettes au-dessous, six personnages dont deux têtes manquent malheureusement. Dans les deux mouchettes inférieures, à gauche la Sainte Vierge et quatre apôtres dont saint Pierre, à droite quatre autres apôtres.

Le bleu, le vert et le rouge dominent. Il y a peu de jaune d'argent, sauf dans les cheveux de l'apôtre placé derrière la Vierge, dans les rayons environnant la colombe, et au gland du capuchon de l'apôtre portant des lunettes, en bas et à droite.

Saint Pierre est vêtu à l'antique, ainsi que les autres apôtres, d'une robe violette et d'un manteau rouge, mais sa robe est très curieuse, car les manches, contrairement à celles de ses compagnons, sont bouffantes et tailladées comme sous le règne de François Ier. Plusieurs des figures d'apôtres sont très remarquables.

III. — Vitrail de la longère sud.

La fenêtre de la longère sud voisine du transept renferme, enchâssés dans un vitrail neuf, deux fragments intacts du XVIème représentant l'un la Sainte Vierge et l'autre saint Pierre, qui sont de bonne facture.

(Contribution à l'étude des anciennes verrières - Société d'Emulation des Côtes-d'Armor, 1935).