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Les Fabriques et les Recteurs de Plougonven.

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Bien que les monographies communales s'arrêtent ordinairement, dans leur partie historique, à la date du Concordat, qui clôt en définitive les convulsions provoquées par la chute de l'ancien régime, et marque le début d'une ère nouvelle, les notes du R. P. Malgorn me permettent d'ajouter ici un dernier chapitre que je ferai aussi succinct que possible. Le calendrier républicain resta en usage à Plougonven, du moins dans les actes publics, jusqu'en 1806 (ans XIV et XV), mais dès 1802, le conseil municipal, reprenant curieusement les traditions du corps politique d'avant 1790, dont il comptait encore, parmi ses membres, quelques anciens délibérants, se mêle de nommer les fabriques paroissiaux, depuis le grand fabrique Jean Nuz, de Kerriou, et celui de Saint-Yves, Jean Bourven, de Kervoazou, jusqu'à ceux de Saint-Eutrope et de la confrérie féminine de Sainte-Marguerite. Des mesures sont prises en vue du soulagement des malheureux, et l'on désigne, à Plougonven et Saint-Eutrope, deux jeunes filles, Catherine Bourven, de Guersauson, et Jeanne Bodros, de Kerdavid, pour faire la quête des Pauvres Honteux. Hervé Laudren reprend, « par continuation », son poste de sacriste ; ses obligations sont détaillées au registre, y compris celle de « respecter le culte divin, le clergé et les habitants ». A partir de 1810, le conseil municipal cesse néanmoins de désigner les fabriques.

En 1809, on vote un traitement annuel de 300 francs à l'abbé Briand, avec des considérants très élogieux pour « cet ecclésiatique recomandable par son exactitude et son zèle, que nous avons le bonheur d'avoir parmi nous depuis 5 ans à notre satisfaction commune, et qui use ses forces à parcourir cette vaste paroisse pour porter les sacrements aux malades ». Son départ serait « une perte irréparable, vu la disette de prêtres et la grande peine que la commune aurait à en avoir un aussi zélé et aussi vigilant ».

Le 8 février 1810, un avis défavorable est donné à la réclamation formulée par M. de Suffren de Saint Tropez, frère aisé du fameux bailli et ancien engagiste du domaine royal de Morlaix-Lanmeur, pour rentrer en possession de la Montagne au Duc. Les riverains ont de tout temps joui d'un droit de tolérance dans la pâture de cette montagne ; on ne pourrait la clore sans empiéter sur des voies publiques, puisqu'elle est traversée de toutes parts par des chemins qui se croisent et mènent au Relec, au Cloître, à Berrien, Coatquéau, Scrignac, Lannéanou, Guerlesquin, Botsorhel, et l'intérêt commun exige qu'elle demeure en l'état. D'ailleurs, la possession immémoriale que la commune prétend dans cette montagne n'a point été démentie jusqu'à présent, et les tentatives faites par certains pour en clore une partie ont toujours été déjouées.

L'ancienne halle, où les seigneurs de Gaspern percevaient le droit de coutume était tombée en ruines pendant la Révolution. Son rétablissement étant de la plus grande utilité, le maire demande en 1811 un crédit de 709 francs à cet effet. Au budget de 1812 figure la somme de 12 francs 60 pour achat de « la tête du Roi de Rome », et des primes de 15, 12 et 4 francs pour la destruction de 2 loups et 4 louveteaux. Le nombre des indigents de la commune est évalué à 500. En considération des grandes réparations que réclament l'église, le cimetière et la chapelle de Christ, une demande de secours de 400 francs formulée par la fabrique est approuvée.

M. des Cognets, nommé maire en 1813, prête serment le 7 février. L'année suivante, le 9 mai 1814, il préside une séance extraordinaire où est rédigé un lyrique compte rendu des réjouissances organisées pour célébrer la restauration de la royauté. En voici le début : « Considérant que nous avons reçu le 13 avril l'heureuse nouvelle de la paix, de la déchéance de Bonaparte du trône de France et du rétablissement de la dynastie des Bourbons, nous avons fait annoncer l'heureux évènement de la chute du tyran aux Plougonveniens par le son des cloches et des tambours, et surtout par un drapeau blanc que M. le Maire a fait arborer de suite aux guérides de la tour, aux cris répétés de : Vive Louis XVIII ! Vive les Bourbons ! ».

Suit le procès-verbal de la fête, « dirigée de la façon la plus brillante » par MM. de Crechquérault, Le Teurnier, de Grainville et Bourven. Le 7 mai, à 7 heures du soir grand carillon des cloches. Le lendemain dimanche, à 9 heures du matin, la garde communale, composée de 24 hommes et d'un capitaine, tous anciens militaires, se range devant la maison commune. A 9 heures 1/2, la musique de la cohorte urbaine de Morlaix arrive en uniforme, escortée de 8 grenadiers et de la demi-brigade de gendarmerie du Ponthou.

« La symphonie commence par un air analogue à la fête ». A 10 heures 1/2, le drapeau blanc, décoré d'écussons et de fleurs de lys, porté par M. Bourven, secrétaire de mairie, sort triomphalement de la maison commune, suivi de deux « maires externes », du corps municipal, des conscrits et des marguilliers, tous ceinturés d'écharpes et de rubans blancs et accompagnés « d'un peuple immense », aux cris de : Vive le Roi Vive les Bourbons !

A l'église, ce dut être une impression touchante que de voir M. du Parc de Coatrescar, vétéran de la guerre d'indépendance de l'Amérique, apparaître revêtu de son vieil uniforme de capitaine des vaisseaux du Roi, décoré de la croix de Saint-Louis et de la médaille de Cincinnatus, saisir avec émotion ce drapeau blanc ; si longtemps proscrit, sous les plis duquel il avait, jadis glorieusement combattu, et s'avancer vers le maître-autel pour l'offrir à la bénédiction du recteur. Discours de celui-ci, grand'messe, musique toujours « analogue à la fête », et retour à la mairie, où deux tables de banquet étaient préparées sous une tente. On y festine gaiement. Au dessert, M. des Cognets prononce une allocution enflammée « Oui, messieurs, ce jour délicieux est le plus beau de notre vie. . . Je vois couler des larmes de sensibilité au nom de Louis XVIII ét, de son auguste famille... », qu'accueillent des applaudissements nourris et des cris de Vive le Roi ! Vivent les Bourbons ! Vive la paix !

A 3 heures, le cortège retourne à l'église ouïr vêpres, puis se dirige en procession, précédé du clergé, vers la place où l'on avait dressé un superbe Tantad. Devant le brasier, les prêtres entonnent le Te Deum, et l'on rentre à la maison commune pour y déposer le drapeau blanc. Des danses « publiques et gratuites » se forment sur la place aux sons de la musique morlaisienne, et la journée se termine, à la tombée de la nuit, par une belle carillonnée. Parmi les signataires du compte-rendu, M. du Parc, dans son enthousiasme, fait suivre son nom et ses titres du cri de : Vive le Roy !. La joie sincère dont témoigne ce procès-verbal ne s'explique que trop par la fatigue et l'intense soif de paix qu'éprouvait le pays, las jusqu'à l'écoeurement d'une guerre de vingt-deux années et d'une gloire stérile achetée au prix de flots de sang. Les fréquents Te Deum, des victoires napoléoniennes, les paysans bretons en faisaient par dérision des Tud-Ezom (besoin d'hommes).

Des lettres du duc de Rohan, maréchal de camp et pair de France, accordant la décoration du Lys à M. Engerand de Loz de Coëtgourhant, lieutenant de vaisseau, « gentihomme breton ayant fait partie des nobles de Bretagne présentés au Roi », à M. Louis des Cognets, lieutenant de grenadiers, et au chevalier des Cognets, commissionné capitaine en 1797, sont transcrites au registre. Mais en avril 1815 éclate comme un coup de tonnerre la nouvelle du retour de l'île d'Elbe, et le 27 de ce mois, le même M. des Cognets qui s'était si éloquemment félicité, inter pocula, de la chute de « l'usurpateur » doit jurer, l'oreille basse, ainsi que son conseil, « obéissance aux Constitutions de l'Empire et fidélité à l'Empereur ».

Bientôt, il est vrai, c'est le désastre de Waterloo, l'abdication définitive, le dénouement lamentable de cette aventure. Le maire de Plougonven redevient officiellement royaliste, et rédige, le 28 juillet, au nom de la municipalité, une adresse de soumission à Louis XVIII. « Sire, le ciel, toujours juste en ses décrets, a rendu à nos voeux Votre Majesté. L'aurore de ce beau jour, Sire, nous ramène le calme et le bonheur. Organes de cette commune qui fut toujours fidèle à Votre Majesté, nous la supplions, Sire, d'agréer notre soumission et nos sentiments de fidélité, etc.. ». La signature de M. des Cognets et celles de cinq conseillers seulement, MM. Corre, Le Saoût, Guillou, Crassin et Guillou, figurent au bas de cette adresse. Les autres, rendus méfiants par une première expérience, se réservaient sans doute. Mais M. des Cognets ne put se faire pardonner l'attitude qu'il avait eue, à son corps défendant, pendant les Cent Jours, et le 19 septembre, M. Florimond du Parc fils, nommé maire à sa place, prêtait serment avec ses deux adjoints MM. de Penguern, de Kerbiriou, et Bourven, de Lezéren.

En 1817, le conseil s'occupe de la réparation des routes horriblement défoncées de Morlaix et de Lannéanou. Le pont de Bohast étant rompu, on propose de le remplacer par un autre pont situé près le moulin de Pratguen en Saint-Thégonnec, qui a été accordé à la commune, mais qu'on n'a pu transporter faute d'argent. Cette même année, la fabrique fait sculpter « à l'économie » les statues de Saint Pierre, Saint Paul, Saint Laurent et Saint Vincent, « nécessaires à l'ornement des deux autels nouveaux, placés à droite et à gauche du maître-autel ». Le sieur Hervé Nuz, instituteur diplômé, est nommé chantre à 50 francs par an.

1818 — Décès de M. Kerneau, recteur, et vote par le conseil de fabrique d'un crédit de 300 francs pour permettre au nouveau recteur, M. Nédellec, d'acheter un cheval qui lui est absolument nécessaire.

1819 — Avis favorable de la municipalité à la translation du chef-lieu de canton du Ponthou à Plouigneau, et au rétablissement des anciennes foires du Relec, transférées à Plounéour-Ménez en 1810, « par la raison qu'au Relec se touchent les extrémités des trois anciens évêchés de Tréguier, Léon et Cornouaille, que ce lieu central avait l'avantage de réunir un concours plus qu'ordinaire de vendeurs et acheteurs, et que l'ancienne antipathie entre les Trégorrois et les Cornouaillais d'une part, les fiers Léonards de l'autre, diminuerait sensiblement par la réunion des habitants des trois évêchés aux foires du Relec ».

1820 — Réparations importantes à l'église, dont on badigeonne sottement les boiseries, sans en excepter corniches, poutres et statues. Au budget municipal, primes pour la destruction de deux loups. Avis défavorabre à l'érection de Saint-Eutrope en commune, mais favorable au maintien des foires qui s'y tiennent tous les deux mois, sans compter les grandes foires du 9 octobre et du 30 avril.

1821 — Achat des anciennes orgues de l'église abbatiale du Relec, qui étaient, en vente au prix de 3.000 francs. Elles sont transportées et remontées dans l'église, par les soins du sieur Méar, facteur d'orgues à Morlaix ; il en coûte 1.200 francs à la fabrique, et l'organiste Laviec est inscrit pour 200 francs à son budget annuel.

La municipalité vote 100 francs pour contribuer à l'achat de Chambord, et pareille somme afin de célébrer la naissance du Duc de Bordeaux. La fête a lieu le 1er mai ; elle comprend présentation du drapeau blanc, Te Deum, procession avec croix et bannières, jusqu'au feu de joie, au milieu d'une « prodigieuse affluence de monde », retour à l'église, prières « pour la conservation du Royal Enfant et de toute la famille royale », distribution d'argent aux indigents et de rafraîchissements à la garde nationale. Puis « le haut-bois et le tambourin annoncent l'ouverture des danses, qui est le plaisir le plus goûté dans la commune, et toute la jeunesse s'y rend, ainsi que quantité de spectateurs. La plus grande gaieté et l'union la plus franche régnèrent dans cette réunion jusqu'à 7 heures 1/2 du soir, où la nuit vint séparer tout le monde ».

A cette année 1821, s'arrêtent les notes puisées par le R. P. Malgorn dans les registres communaux. Mais il a poussé plus avant ses recherches dans les cahiers de la fabrique, et relevé la liste des derniers recteurs, avec quelques indications utiles au sujet des transformations apportées à l'église et à son mobilier.

1822 — On dore le maître-autel.

1826 — En vue du jubilé de cette année, peinture des autels, sauf le maître-autel et celui du Saint-Rosaire.

1829 — Ténénan Gallou, recteur.

1830 — M. Le Mer, recteur, décide que toute personne qui désirerait faire sonner les glas « au son des cloches à la volée » paiera 6 francs, fournira les sonneurs et répondra du dommage. Les glas seront gratuits pour le recteur, le vicaire, le maire et l'adjoint ; mais non pour nul autre, « pas même le plus zélé marguillier ». Jusque-là, on accordait cette faveur aux ecclésiatiques et aux nobles.

1832 — Réparations au choeur et, la sacristie ; remplacement de la table de communion, qui n'est pas décente.

1833 — Don d'une rente convenancière de 44 fr. 44, fait à la fabrique, par Mademoiselle Françoise-Michelle Le Bihan du Goariva. — Décidé de supprimer la vieille sacristie, très mal placée au bas de l'église, incommode pour le clergé qui doit traverser la foule afin de gagner l'autel, et qui a été condamnée par l'évêque.

1835 — M. Jean-Yves Berriet, recteur.

1844 — 18 juillet, bénédiction de la grande cloche, fendue par accident, refondue et augmentée d'un tiers. Parrain Guillaume Le Saout du Pradou, trésorier ; et marraine : Marie-Jeanne Bourven, veuve Le Guiner, de Goasvalé. On bénit en même temps la cloche neuve de la chapelle de Christ. Parrain : Pierre Lavanant, de Kergréis, conseiller municipal ; et marraine : Françoise Laizet, du Moguérou.

1848 — M. Nicolas Queinnec, recteur.

1853 — M. Léopold de Lezéleuc de Kerouara, recteur, prend possession le 15 mai. Prêtre distingué et orateur de talent, nommé chanoine titulaire de Quimper en 1855 ; évêque d'Autun en 1873, mort à 59 ans, après 10 mois d'épiscopat. Son coeur repose dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, sa villa natale.

1855 — M. Vincent-Marie Sibillau, recteur.

1861 — Payement de 1.500 francs, à valoir, à Jean-Marie Larhantec, « graveur de pierre » pour façon et pose de deux autels de kersanton, destinés aux chapelles de la Sainte-Vierge et de Saint-Yves.

1877 — Un crédit de 13.000 francs était prévu pour la construction d'une chapelle latérale opposée à celle de Saint-Joseph (c'est-à-dire à droite du sanctuaire), à l'emplacement de la sacristie actuelle. Ce crédit est annulé, l'église étant suffisamment vaste, et le recteur fait approuver l'idée d'en consacrer le montant à l'acquisition d'un nouveau maître-autel, « l'ancien étant complètement dégradé et d'un style qui n'est pas d'accord avec celui de l'église » ; et à la pose dans la grande verrière de vitraux peints, représentant en médaillons les scènes de la vie de Saint-Yves, patron de la paroisse. L'année suivante, le crédit est ramené à 10.000 francs, et le recteur autorisé à traiter avec M. Henry Ely, peintre-verrier à Nantes, pour un vitrail de Saint-Yves dont le coût ne devra pas dépasser notablement 3.000 francs. Le devis du maître-autel, demandé au sculpteur Cachal Froc, s'élevait à 5.200 franc.

Le nouveau maître-autel « en pierre blanche, marbre et bronze doré, style XVe siècle », dû au ciseau de M. Cachal-Froc, fut consacré le 27 août 1879 par Mgr. Nouvel, évêque de Quimper et de Léon, M. Le Duc étant recteur de Plougonven. Quelques jours auparavant, la verrière de M. Ely avait été enchâssée dans la maîtresse vitre. A cette occasion, l'on plaça aussi dans le choeur des stalles neuves ciselées par M. Morgant, de Saint-Pol-de-Léon.

1881 — M. François Rolland, recteur.

1884 — Bénédiction d'un chemin de croix, offert par M. Le Saout, aumônier de la marine, chevalier de la Légion d'honneur, enfant de la paroisse ; et de la statue de Saint-Yves, don de Mlles Nayrot, en souvenir de leur oncle, le fameux abbé Le Tournier.

1891 — M. Jean-Michel Poulhazan, recteur.

1894 — M. Jean-Louis Kerbiriou, recteur.

1902 — M. Henri Le Sann, recteur. Curé doyen de Saint-Thégonnec en 1916.

1917 — M. François-Marie Berrou, recteur. (L. Le Guennec).

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