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Ploeuc-sur-Lié sous la Révolution

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A la Révolution, Ploeuc (Ploeuc-sur-Lié) dépendait au point de vue religieux de l'évêché de Saint-Brieuc ; au point de vue des impôts d'Etat, de la subdélégation financière de Moncontour ; au point de vue des autres impôts et de la justice seigneuriale des seigneurs grands et petits ; au point de vue de la justice royale, du ressort de Rennes.

Le souvenir qui reste à Ploeuc de la Révolution est un souvenir d'agitation, de troubles, de terreur ; après plusieurs années, on en parle encore en frissonnant. En effet, pendant une dizaine d'années, de 1790 à 1800, l'existence fut bien triste dans nos campagnes.

Une véritable guerre civile éclata dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor), comme dans le Morbihan et la Vendée. Nous pouvons parler aujourd'hui de ces événements sans parti-pris.

La principale agitation du pays vint des réformes religieuses votées par la Constituante. Le clergé devait être élu par les fidèles et devait prêter serment de soutenir la nouvelle Constitution. Le nouvel évêque de Saint-Brieuc fut Jacob, né à Plounez, et élu en 1791. Dans le département, le nombre des prêtres assermentés, ou constitutionnels, ou juroux, fut de 175 environ, sur 390 paroisses.

En 1791, Ploeuc eut un curé assermenté, nommé André. Comme la commune était fermement attachée aux anciennes formes religieuses, il fallut recourir à la force pour l'installer ; le pauvre curé n'eut probablement pas grand succès auprès de ses paroissiens.

Cependant, voici deux faits qui montreront qu'une minorité des citoyens étaient révolutionnaires :

Fin 1790 ou commencement de 1791, on brisa les bancs et les accoudoirs des seigneurs qui étaient dans le choeur de l'église paroissiale ; il n'y avait pas de loi dans ce sens ; cependant, la Garde Nationale de Ploeuc ne s'opposa pas à cette violence.

Voici un deuxième exemple de surexcitation des esprits : Une maison des Filles du Saint-Esprit, ou Soeurs blanches, pour soigner les malades et instruire les enfants, avait été fondée à Ploeuc, le 10 août 1777, par Charles Thibaut, comte de La Rivière-Ploeuc.

Le même seigneur fonda la maison des Soeurs blanches de Plaintel l'année suivante, en 1778.

Son arrière petit-fils, le marquis de La Fayette, hérita en 1781 de ses biens en Bretagne et, par suite, hérita de ses engagements vis-à-vis des Soeurs de Ploeuc et de Plaintel.

Tout alla bien jusqu'à la Révolution. Mais alors, les Soeurs firent de la politique, La Fayette émigra, et les autorités de Ploeuc envoyèrent la lettre suivante à Saint-Brieuc, aux administrateurs du département, à la Préfecture, comme on dirait aujourd'hui :

« Aux Citoyens Administrateurs du département des Côtes-du-Nord.

Les citoyens actifs soussignés, tant de Plœuc que de Saint-Carreuc, vous dénoncent les Sœurs blanches, dites Filles du Saint-Esprit, établies au bourg de Plœuc et de Plaintel, comme inutiles à ces deux paroisses, n'y rendant aucuns services, comme ennemies de la République, entretenant des liaisons avec les mauvais citoyens, tant émigrés que demeurés en France, et comme habitant des maisons appartenant au sieur La Fayette, connu pour traître à la patrie, et comme semant le trouble et la division entre tous les citoyens par leurs propos envenimés, comme allant évangéliser la contre-révolution dans toutes les maisons, comme disant que tous les prêtres constitutionnels, les districts et le département, font offrir des sacrifices au diable et ont commerce avec lui, disant de plus que la nation va faire abattre toutes les églises et toutes les croix, ce qui a fait perdre tout à fait l'esprit à plusieurs personnes de l'un et de l'autre sexe, et confirme de plus en plus les habitants de Plaintel et autres aristocrates du pays dans leur erreur et dans leur haine pour la République.

Tout ce que dessus considéré et qui sera avoué par plus de mille bons citoyens de ce pays, les soussignés citoyens vous prient de les délivrer du terrible fléau des susdites Soeurs de Plaintel et de Plœuc ; et, comme aux termes de la loi, leurs maisons et biens appartenant à un émigré doivent être vendus incessamment au profit de la nation, ils vous conjurent de faire déloger de suite les susdites Sœurs et de les expulser du territoire du département.

Présenté le 25 octobre, l'an 1792, an premier de la République française ».

Cette lettre était signée de dix personnes. Les Soeurs ne furent pas expulsées du département ; mais elles quittèrent leur établissement et se réfugièrent dans des familles amies.

Cet état d'incertitude pour les Soeurs dura presque dix ans. Napoléon Ier, après avoir conclu le Concordat avec le Pape, en 1801, laissa les Congrégations se reformer.

Mais revenons à 1792. Les années passaient sans pacifier les esprits.

En plus de la Constitution civile du clergé, une autre cause de troubles vint des visites domiciliaires opérées par les « bleus » ou soldats de la République (en uniformes bleus), dans les maisons suspectées de cacher des ennemis de la Révolution.

Une des branches de ma famille avait parmi ses membres un prêtre réfractaire. Il se cachait habituellement dans sa famille, au village de Bayo, en Ploeuc ; il avait un trou dans le courtil, près de la ferme ; il célébrait la messe en cachette, dans le grenier ; les « bleus » vinrent plusieurs fois dans la maison, mais il leur échappa toujours.

La levée des hommes de 18 à 40 ans, en vertu de la loi de 1793, pour aller combattre à la frontière, rencontra la plus vive opposition.

Enfin, la vente des biens nationaux fut une autre cause d'agitation. Les biens de la royauté, des émigrés et du clergé, furent mis à la disposition de la Nation, autrement dit furent déclarés biens nationaux, en vertus de décrets de 1789, 1790 et 1792, et vendus. Dans notre département, les ventes commencèrent en décembre 1790 et durèrent une dizaine d'années.

Les biens nationaux ne se vendaient pas facilement, à cause de leur origine ; il y avait en effet danger à se rendre acquéreur. Plusieurs acheteurs furent assassinés dans le département, entre autres Guillaume Duval, horloger à Gausson, assassiné en 1797. Par contre, beaucoup d'acquéreurs n'étaient que des prête-noms qui achetaient avec l'intention de rétrocéder ces biens à leurs anciens propriétaires, quand le calme serait revenu.

Voici les biens sur Ploeuc, déclarés nationaux : Dans la commune, il n'y avait pas de biens de la Couronne, ou biens appartenant au roi.

Comme biens ecclésiastiques, il y avait :

Les clos Jouisse, Macé, et du presbytère ; une prairie et le clos dit Le Mounier ou Faucheur, près du village de Bayo, appartenant à la fabrique de Plœuc ;

Neuf pièces de terre appartenant à la fabrique de Plœuc, acquises par Jouan Mathurin, en l'an IV et l'an V ;

La chapelle du pré de Lanne, appartenant à la fabrique de Plœuc ;

Le Tertre d'Abas, landes, rochers, au village de la Vieuxville, appartenant à la fabrique de Plœuc, acquis par Le Cardinal, propriétaire à Saint-Brieuc en l'an VIII ; revenu 9 livres 50, acheté 91 livres ;

Le pré de la chapelle Saint-Jean et le clos de l'église, à la fabrique de Plœuc ; ces deux pièces de terre, d'un revenu total de 52 livres, restèrent invendues et furent restituées sous Napoléon Ier à la fabrique ;

Le chauchix de Gourmené, acquis par Renault en 1809 ; Renault est déchu par arrêté du préfet en 1814 ; racheté par Moy, des Portes, en 1820 ;

La Noë-Tannet, terrain vague, acquis par Moisan en 1809 ;

L'ancien étang, ou commun, des Norniers, terrain vague, acquis par Radenac en 1809 ;

La Chénaye du Haut-Bayo, terrain vague, acquis par Le Gentil en 1809 (les communs, terrains vagues ou vaines pâtures étaient un bien commun) ;

Les biens qui suivent sont des biens confisqués sur des émigrés :

Le Clos Hasaye et la maison de la communauté des Soeurs blanches, confisqués sur le général La Fayette, émigré ; ces biens furent, estimés 2.950 livres, mais ne trouvèrent pas acquéreur.

La métairie de Launay, appartenant à Barbier de Lescoet, est acquise par Bellom en l'an II ;

Le moulin de Saint-Maignan, appartenant à Cleux Locmaria, est acquis par Pierre Loncle en l'an VII ;

Une maison et dépendances, au bourg, appartenant à Hello, prêtre, est acquise par Chancerel et associés, en l'an II (Hello était sans doute un prêtre émigré ou réfractaire) ;

Le moulin de Lier, à La Fayette, est acquis par Toussaint Perrin, en l'an IV ;

Le 15 thermidor an IV, la métairie de la Touche-aux-Moines, saisie sur le Le Noir de Carlan, émigré, est achetée par la veuve Loncle des Alleux, pour 12.291 livres ;

La petite métairie de la Touche-aux-Moines et le moulin du Grillon, au même Le Noir de Carlan, vendus à deux demoiselles Le Noir de Carlan, 12.002 livres, en l'an IV ;

Le 8 fructidor an IV, vente à Alexis Allot, de Plœuc, du moulin de Gougeon, pour 1666 livres 16 ;

La métairie de La Hazaye, toujours à Carlan, est acquise par demoiselle Le Noir de Carlan, en l'an V ;

La métairie et le moulin de Crémeur, à Lesage de la Ville-ès-Brun (ou ès-Brunes), mis en vente en l'an IV, pas vendus ;

La métairie du Gras-Aulnay, au même, est acquise par la veuve Loncle, en l'an VI ;

Plusieurs pièces de terre dépendant de la métairie de Crémeur, au même, acquises par demoiselle Lesage, en l'an 13 (probablement une Lesage de la Ville-ès-Brun) ;

Le moulin de Lié, les halles de Plœuc, le pré de la Noë, appartenant à Anézant (?), acquis par le vicomte de la Houssaye, en l'an II (voir plus haut, le moulin de Lié, vendu en l'an IV) ;

Le moulin de la Corbière et la métairie de la Deutre, appartenant au vicomte de la Houssaye, acquis par sa soeur, en l'an V.

Nous avons déjà dit, au chapitre précédent, que les biens du noble de Kerouallan, à La Roncière et à Bayo, avaient été rachetés par sa soeur. Voici, pour Bayo, un petit développement qui peut s'appliquer aux autres biens nationaux que nous venons d'énumérer :

« Du 27 fructidor an IV. — En vertu de la loi du 28 ventôse an IV, vendu à la citoyenne Louise-Rose Kerouallan, femme Launay-Le Marchand, demeurant à Quintin, la métairie de Baillo et dépendances. Ces biens appartiennent à la République en vertu de la loi du 12 février 1792, comme provenant de Kerouallan, porté sur la liste générale des émigrés arrêtés à Paris le 11 pluviôse an II. Le revenu annuel de ladite métairie était en 1790, y compris la dîme, de la somme de 632 livres, qui multipliée par 22 donne un capital de 13.904 livres, à quoi ajoutant les bois et les fossés, 200 livres, donne un total de 14.104 livres ».

Tels furent les biens nationaux.

Les chefs royalistes, profitant de l'agitation qui régnait dans le pays, organisèrent dans toute la Bretagne la résistance contre le nouveau régime, et ce fut la guerre civile, la petite guerre d'embuscades, avec toutes ses horreurs ; ce fut la chouannerie. Elle désola la contrée, principalement dans les régions de Quintin, Gausson, Moncontour et Lamballe.

Ploeuc ne vit pas de grands combats réguliers entre les troupes républicaines et les troupes royalistes. Il se produisit cependant plusieurs épisodes qui méritent d'être rappelés.

En 1795, des chouans avaient voulu tuer un nommé Allo, de la Ville-Jagu, près de Crémeur, qui était conseiller municipal républicain. Allo réussit à se cacher : il les aurait dénoncés le lendemain à Saint-Brieuc ; le 17 thermidor an III (4 août 1795), des soldats se seraient emparés des chouans et les auraient conduits jusqu'au chemin des Chérières, près les Iles ; c'est le chemin creux, aujourd'hui abandonné, qui est à une centaine de mètres du pont Aiguillon. Les soldats les fusillèrent à cet endroit ; les victimes étaient au nombre de six. D'après la tradition, un septième chouan, nommé Jarnet, se serait échappé, aurait été pris le lendemain au Grillon, près de la Deute, et aurait été tué audit lieu ; mais comme il n'est pas porté décédé sur les registres de l'époque, on peut croire que sa fuite lui sauva la vie.

Une croix a été érigée vers 1879 à l'endroit où les six chouans tombèrent ; on l'appelle « la croix des martyrs ». Voici l'inscription qu'elle porte, avec une petite erreur de date, car elle confond le 17 août avec le 17 thermidor, qui est le 4 août :

« Ici, le 17 août 1795, tombèrent victimes de leur fidélité à Dieu : Pierre Moisan, 48 ans ; Pierre-Paul Moisan, son fils, 18 ans ; François Georgelin, 67 ans ; Guillaume Georgelin, son fils, 26 ans ; François Chaperon, 29 ans ; François Georgelin, 24 ans. — Père, pardonnez-leur. — Nous sommes prêts à mourir plutôt que de violer les lois de nos pères ».

L'année suivante fut également agitée. Un jour de 1796, la petite garnison de Ploeuc était sortie pour réquisitionner ; elle fut vivement attaquée par les chouans du chef Duviquet et forcée de se replier en désordre. Duviquet, après avoir été capitaine des bleus, aima une petite noble, Pélagie du Lorin, démissionna, et embrassa la cause des chouans. Il fut guillotiné en 1798.

Ceci fournit l'occasion de dire un mot des Hervé du Lorin. A la Révolution, Hervé du Lorin était régisseur de la terre noble de Plœuc. Il était « homme de loi » au bourg de Ploeuc, c'est-à-dire fondé de pouvoirs des plaideurs, donneur de consultations. Lui et son fils étaient, en 1796, de l'état-major de Legris-Duval, qui à ce moment commandait la division royaliste des Côtes-du-Nord. La place nous manque pour donner d'autres renseignements sur cette famille, qui fut toute arrêtée en 1798 et emprisonnée à Saint-Brieuc. Hervé était le nom de famille ; du Lorin était le titre en seigneurie.

Quant au curé constitutionnel André, son zèle s'était-il refroidi ? En tous cas, le 1er brumaire an IV, c'est-à-dire le 23 octobre 1796, André tua un soldat de la République, nommé Mathurin Briand. Le même jour, André fut tué par des soldats de la République cantonnés à Ploeuc. L'acte de décès porte : « Décès de Noël-François André, curé de cette commune, fils de Noël et de Jeanne Turmel, âgé de 36 ans, mort le premier jour du présent mois ».

Le maire de Plœuc était alors Yves Jarnet. C'est lui qui signa le décès du curé. C'est sa dernière signature sur le registre. Jarnet fut assassiné lui-même par les chouans le 12 brumaire. Le registre des décès est muet du 3 au 21 brumaire ; quand il reprend, nous voyons qu'un nommé Glais fait fonctions « provisoirement » d'officier de l'état-civil. Il faut croire qu'on ne put pas trouver de maire républicain dans la commune, car ce « provisoire » dura de l'an IV à l'an VIII ; Glais était délégué par l'Administration centrale du département ; c'était probablement un des Glais de Bizoin.

Ce registre des décès d'une commune de 5.000 habitants qui est muet pendant vingt jours, et qui ne mentionne même pas la mort du maire, nous apprend par son silence que la terreur a dû régner ces semaines-là dans les deux camps, personne n'osant prendre la responsabilité des affaires communales.

En plus de la guerre civile, il se forma une agitation populaire : la chouannerie.

Des gens audacieux, n'ayant en vue que le brigandage, s'associèrent en différents endroits pour exploiter le pays, profitant du manque de police, sachant bien que personne n'oserait se plaindre dans les campagnes, ils allaient par petites bandes, le plus souvent déguisés, et se livraient à toutes sortes d'attentats contre les personnes et les propriétés, sans se soucier s'ils avaient affaire à des amis politiques ou à des ennemis.

Même quelquefois, les femmes se mêlaient d'aller « chouanner », selon le mot d'alors. L'une d'elles, la femme Allo, de Plœuc ou Gausson, portait un pantalon de couleur grisâtre les jours de ses expéditions avec les chouans. On la surnomma « la pantalon gâre ».

Les chouans terrorisaient tellement la contrée qu'une de mes aïeules, qui avait 10 ou 15 ans à l'époque, racontait plus tard qu'au village de la Roncière, en Ploeuc, on parlait tout bas le soir, de peur que les chouans ne fussent à épier à la porte.

Les petites bandes de chouans, aujourd'hui formées, demain dispersées, étaient insaisissables. Les bleus recherchaient surtout les nobles, les prêtres réfractaires, les émigrés rentrés en France. A partir de 1796, les militaires parcouraient toute la Haute-Bretagne, organisés en colonnes mobiles. Le premier prêtre réfractaire que ces bleus firent périr dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) fut Jean-Paul Georgelin. Il était de la paroisse de Ploeuc. Un jour il s'était rendu, dans un village de la paroisse de Plessala, pour assister un mourant, il survint une troupe de bleus, de « contre-chouans », comme on les appelait. Ils arrachèrent Georgelin d'auprès du lit du malade, le traînèrent à quelque distance de la maison et le fusillèrent. C'était le 24 février 1797. Il avait 27 ans.

Cette mort et d'autres semblables sont sans doute déplorables. Mais il faut se rappeler la violence des passions à cette époque ; on se tuait des deux côtés, il n'y avait aucune pitié. D'ailleurs il semble que l'abbé Georgelin a été exécuté conformément aux lois d'alors : il avait émigré, était rentré secrètement en Bretagne, n'avait pas prêté serment à la Constitution, et cependant exerçait son ministère, en cachette. Comme émigré et comme prêtre réfractaire, c'étaient là deux cas capables d'entraîner la mort.

La chouannerie finit avec l'année 1799. On peut dire en résumé que Ploeuc ne connut pas les grandes dévastations des armées, mais qu'il souffrit du brigandage des petites bandes de chouans.

Pour terminer la période révolutionnaire, voici les principales affaires judiciaires appelées devant les tribunaux de Saint-Brieuc, et concernant les habitants de Ploeuc. Il y eut peu de poursuites pour actes de chouannerie, car on n'osait pas se plaindre.

Devant le Tribunal criminel : en l'an IV furent jugés les assassinats de Jacques Allo, à Ploeuc, et d'Yves Le Helloco, à l'Hermitage ; en plus, des tentatives d'assassinat, coups et blessures, et vols à l'Hermitage et à Allineuc. Pour ces faits, Tricot, bûcheron à Allineuc, fut condamné à mort ; ses complices étaient Trégaro, tisserand à Allineuc, et Baudremont, bûcheron à L'Hermitage ; nous ignorons leur jugement.

Tribunal criminel, 16 messidor an III. — Etaient poursuivis pour chouannerie : Guillaume Georgelin, meunier ; Pierre et François Georgelin, Pierre-Louis et Pierre Moisan, tous laboureurs à Ploeuc ; jugement inconnu.

Le même jour, devant le même tribunal, François Georgelin et Chapron, cultivateurs à Ploeuc, et Mauvieux, garde de la forêt de Lorge, étaient poursuivis pour d'autres actes de chouannerie ; jugement inconnu.

Tribunal de district de Saint-Brieuc, an II. — Salmon, marchand de toiles à Ploeuc, et Domalain, de Saint-Brandan, avaient été poursuivis pour propos tendant à déprécier les assignats ; mais le jury d'accusation rendit un non-lieu en leur faveur.

Enfin, voici une procédure criminelle en l'an VI : elle concerne Poisson, laboureur à Ploeuc, et Jeanne Robert, femme Morin, du Gouray, poursuivis pour complicité d'évasion à Saint-Brieuc. Tous deux bénéficièrent d'un non-lieu.

  (Jean-Baptiste Illio).

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