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LE CLERGE DE PLELAN-LE-PETIT 

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FRANÇOIS-TOUSSAINT GALLAIS, prieur-recteur, naquit à La Baussaine (I.-et-V.), du mariage de Jean et d'Anne Rouxin. Il fit ses études au collège de Rennes et, après des examens médiocres et de mauvaises notes pour le chant, il reçut la prêtrise, le 3 mars 1754.

M. Gallais avait été quelque temps vicaire à Bourseul, quand, à la mort de M. André Rembert, d'Evran, décédé recteur de Plélan le 12 juillet 1773, à l'âge de 34 ans, après avoir gouverné neuf ans cette paroisse, il lui succéda dans cette charge, le 21 août de cette année.

Comme tel, ce prêtre fut choisi par ses ouailles comme le premier maire de Plélan, en 1790 ; mais son dévouement pour le nouvel état de choses ne put le décider, l'année suivante, à prêter le serment pur et simple, et il ne le prononça qu'avec toutes les restrictions nécessaires pour le rendre licite. (Arch. Nat., D XIX, carton 21).

La disette des prêtres constitutionnels obligea les hommes au pouvoir à tolérer la présence de M. Gallais à Plélan jusqu'à l'exécution de la loi du 26 août 1792, et il reçut pour la dernière fois son traitement comme recteur de Plélan au mois de mars précédent. En exécution de l'article 8 de la loi précitée, cet ecclésiastique, comme sexagénaire, alla se présenter, le 27 octobre suivant, à la maison de réunion créée aux Filles de la Croix à Saint-Brieuc, d'où il fut transféré l'année suivante, avec ses compagnons de captivité, aux Carmélites de Guingamp, après avoir risqué au mois d'avril de se voir déporter aux îles anglaises.

Remis en liberté le 3 avril 1795 à la suite de l'arrêté des représentants Guezno et Guermeur du 26 mars précédent, M. Gallais s'en revint à Plélan, où il fit tout le ministère possible.
Durant son absence, ses excellents paroissiens étaient demeurés fermes dans les bons principes. En avril 1793, malgré la présence d'un prêtre assermenté, on arrêta dans cette commune le nommé Pierre Le Collinet comme suspect d'avoir distribué des catéchismes anticonstitutionnels. Il ne s'en cacha pas et déclara même qu'il en avait remis un entre les mains du maire, son parent, « fâché qu'il était de voir que cet homme, qui lui était attaché par les liens du sang, se perdît ». Il n'était pas seul, du reste, à se livrer à cet apostolat, et Pierre Le Collinet, son frère, imitait son exemple avec Louis Le Hérisson.

Aussi, quand, le 19 floréal an III (8 mai 1795), sur pétition de Jacques Botrel et de Pierre Grenier, l'église de Plélan fut rendue au culte, M. Gallais put y officier, à la grande joie de ses ouailles.

Le 4 nivôse an VI (24 décembre 1796), nous avons trouvé que « les citoyens Manfroy et Debrune, gendarmes à la résidence de Dinan, ont déposé un procès-verbal de capture et mise à la maison d'arrêt de François Gallais, prêtre, ci-devant recteur de Plélan ». Nous sommes néanmoins persuadé que ce vénérable ecclésiastique dut être assez promptement relâché, car nous n'avons point vu figurer son nom parmi ceux des prêtres insermentés incarcérés à Saint-Brieuc à cette époque, M. Gallais ne manquait cependant pas d'ennemis acharnés à le poursuivre de leurs dénonciations. « Si (le chef chouan) Justice est dangereux, écrivait le 4 thermidor an VII (22 juillet 1799) Guillaume Robinot de la Pichardais, de Plancoët, commissaire du Directoire Exécutif près le canton de Dinan, pourquoi un curé de Plélan-le-Petit ne l'est-il pas moins ? Pourquoi marche-t-il insolemment sur la terre de la Liberté ? Il est sexagénaire, me direz-vous, mais en est-il moins un ennemi du Gouvernement ? » (Arch. C.-du-N., Lm 5, 138).

Mais ces dires devaient être fort exagérés, car, le 6 ventôse an VIII (25 février 1800), J-Marie Roquelin, commissaire du Gouvernement près le canton de Saint-Méloir-sous-Bourseul, recommandait en ces termes le recteur de Plélan au commissaire du Gouvernement près l'Administration centrale des C.-du-N. (aujourd'hui Côtes-d'Armor) :

« Il existe dans la commune de Plélan-le-Petit un prêtre septuagénaire : Toussaint-François Le Gallais. Je l4ai vu tenir depuis trois ans une conduite constamment paisible. Dans plusieurs occasions, il a manifesté hautement son aversion pour la chouannerie, et je pense que le canton lui est redevable en grande partie de la tranquillité dont il a joui dans les derniers événements : pas un homme n'a pris parti pour les rebelles. Tout le monde fuyait et se cachait avec soin à leur approche …………. ».

On a toléré jusqu'ici la présence de M. Gallais à Plélan, J.-Marie Roquelin demande pour lui « l'autorisation formelle et légale d'habiter désormais la commune de Plélan-le-Petit, ou, tout au moins, d'avoir un sauf-conduit, tel qu'en ont les prêtres Minet et Richard, de Dinan ». Il pense que « la politique et la justice commandent cet acte ».

A la suite de cette requête, nous trouvons M. Gallais muni d'une carte de sûreté le 23 mars 1800. Boullé, dans son enquête vers 1802, lui donne 73 ans à cette époque, « revenu depuis sept ans à Plélan », et le note comme « agréable aux habitants ». M. Gallais mourut au milieu de ses paroissiens, à l'âge de 74 ans, le 13 avril 1803.

JEAN-MARIE GLEMÉE, vicaire, naquit à La Baussaine, le 21 juillet 1755, de noble homme Guillaume Glemée et de Anne Denoual. Son titre clérical est du 21 octobre 1780. Il reçut la prêtrise le 22 septembre 1783.

L'abbé Glemée reçut des lettres de vicaire pour Plélan le 3 mai 1787 et sa signature y apparaît pour la première fois le 9 juillet suivant. Cet ecclésiastique, à l'exemple de son recteur, refusa de s'assermenter et reçut son dernier traitement pour le premier trimestre 1792. Il s'exila à Jersey lors de la loi du 26 août de cette année et Lefebvre d'Anneville et Gofvry le signalent sur leurs listes comme ayant séjourné dans cette île. Nous ne savons ce qu'il devint dans la suite. Il ne faut pas le confondre avec un autre JEAN GLEMÉE, né lui aussi à La Baussaine, le 25 avril 1748, de Mathurin et de Joachine Leray, lequel fut ordonné prêtre à Saint-Méen, le 19 septembre 1773. Etant vicaire dans sa paroisse natale; en 1790, nous a écrit M. l'abbé Arsène Leray, « il joua auprès de son recteur Rouazin, surnommé Le Dragon, le rôle d'agitateur en 1791, et surtout en 1792, excitant ses ouailles contre le curé constitutionnel Lamotte ». Il ne s'exila pas après la loi du 26 août 1792, mais se cacha à La Baussaine et aux environs jusqu'en 1795. La paroisse d'Evran, entre autres, profita à l'occasion de son ministère.

Le 27 germinal an III (16 avril 1795), JEAN GLEMÉE, ex-vicaire à La Baussaine, était sous le coup d'un jugement à la détention, « comme ayant fanatisé et troublé l'ordre social », mais le jugement, dit-on, « n'est pas exécuté, et s'il ne se tient pas tranquille, écrit l'agent national près le district de Saint-Malo, nous allons le faire arrêter ».

M. Glemée, rétabli vicaire en 1803, fut nommé recteur de La Baussaine en 1807. Il y décéda en 1816.

Fit du ministère caché à Plélan au cours de la Révolution, M. Robichon dont nous avons parlé t. I, p. 512 de l’Histoire du Pays de Dinan.

Etaient originaires de Plélan : MM. PIERRE MENARD, dont nous parlons à l'article Bourseul, et LOUIS MENARD, qui a trouvé sa biographie à Brusvily.

A la réorganisation des paroisses, en 1803, sur le refus de M. Julien Egault, de Saint-André-des-Eaux, de devenir curé de Plélan, M. JULIEN-RENÉ LEMARCCHAND, ancien vicaire à Mégrit et confesseur de la Foi sur les pontons de Rochefort, fut nommé curé de Plélan le 21 juin 1804 (cf. sa biographie à l'art. Mégrit). A sa mort, en 1809, M. FRANÇOIS LE MAIGRE, dont nous parlerons à l'article Plorec, lui succéda. Lors du trépas de celui-ci, il fut remplacé par PIERRE MENARD. A son trépas, JACQUES-MARIE-FRANÇOIS EBALLARD, né à La Roche, en Plumaugat, le 4 mai 1761, du mariage de Pierre et de Rose Lefeubvre, lui succéda. Il avait fait ses études au collège des Laurents et reçu la prêtrise à Saint-Méen, le 23 septembre 1786.

Non seulement M. Eballard, alors vicaire de la trêve de Loscouët sur-Meu, refusa le serment en 1791, mais il fut énergiquement soutenu dans son attitude par la population du Loscouët et celle de Trémorel (cf. Lm 5, 26, Arch. C.-du-N.). Aussi, lorsqu'on exécuta la loi du 26 août 1792. M. Eballard ne put se résigner à abandonner ses paroissiens si fidèles et passa caché au milieu d'eux les mauvais jours de la Terreur.

Le commissaire du Directoire Lorand, à la date du 22 octobre 1797 (1er brumaire an VI), donnait sur le prêtre Eballard les excellents renseignements que voici : « Cet ecclésiastique n'a jamais mérité d'être dans la classe des déportés, ayant toujours resté en France. Aussi pacifique qu'éloquent, il a fait tout ce qu'on pouvait en attendre pour engager ses concitoyens à s'acquitter de leurs impôts. Il leur mettoit sous les yeux les fâcheux événements qui auraient pu résulter de leur négligence et ses expressions persuasives faisaient le peuple se gêner pour l'acquit de ses contributions. » (Arch. C.-du-N., Lm 5, 113).

Malheureusement pour le vicaire de Loscouët, le Directoire Exécutif avait d'autres sources d'informations, tant et si bien qu'il le condamna à la déportation à la Guyane par son arrêté en date du 12 novembre 1797. Mais, faute de pouvoir saisir l'intéressé, cette condamnation ne fut pas exécutée.

L'enquête de Boullé note M. Eballard comme résidant depuis seize ans au Loscouët, où il fait maintenant fonctions de curé. Nommé recteur du Loscouët le 16 janvier 1804, ce prêtre y demeura jusqu'en 1824, date à laquelle on l'envoya succéder comme curé de Plélan à M. Menard, décédé dans cette paroisse le 13 août de cette année. M. Eballard mourut curé de Plélan-le-Petit, le 17 février 1827, âgé de 73 ans.

CLERGÉ CONSTITUTIONNEL. — M. RAGEOT, vicaire à Saint. Sauveur de Rennes fut élu curé de Plélan-le-Petit le 17 septembre 1792 par 42 voix sur 43 volants, mais il refusa son élection. On trouva quelqu'un de mieux disposé dans la personne de :

MARC-HIPPOLYTE-FRANCOIS HAYE, fils d'Hippolyte et de Claudine Lesné, lequel était originaire du village de la Chapelle-Saint-Thual en La Landec aux environs duquel il possédait quelques biens-tonds. On trouve sa signature en 1785 comme curé ou vicaire de Trébedan. Il était vicaire assermenté de Brusvily (voir cet article), lorsqu'il fut élu curé de Plélan-le-Petit le 29 novembre 1792 au traitement de 1.500 l. par an. Il se fit installer dans cette paroisse le 23 du mois suivant.

Marc Haye renonça à son état et fonctions le 27 février 1794 (9 ventôse an II), ce qui ne l'empêcha pas d'être arrêté quelques jours après, par ordre du représentant Ruamps, lequel envoya le franc-maçon dinannais Hercouët pour le saisir et l'incarcérer à Dinan, le 22 ventôse an II (12 mars 1794). Le 20 de ce même mois (30 ventôse), la municipalité de Plélan, sur l'impulsion de Jean Haye, frère du prisonnier (qui se chargea des démarches à faire), fit signer et présenta une pétition pour demander la mise en liberté de son prêtre, mais cette démarche n'obtint aucun succès. (Arch. C. du N., Lm 5, 58).

Pour recouvrer sa liberté, l'ex-curé de Plélan signa à Dinan, le 9 thermidor an II (27 juin 1794), la promesse, de se conformer aux conditions mises par Le Carpentier dans son arrêté du 25 floréal précédent. Sorti de prison, Marc Haye, à l'exemple de Félix Gouinguené, de Bourseul, épousa à Corseul à l'âge de 33 ans, le 12 thermidor an II (30 juillet 1794), la citoyenne Laurence Davy, née à Pignéhel en Corseul, le 10 avril 1760, du mariage de Jacques et de Françoise Morin, et alors âgée de 34 ans.

Trop de pièces nous font défaut dans la région dinannaise, dont Odorici a dilapidé les archives, pour savoir si l'intrus Haye, comme tant d'autres de ses collègues, se montra un dénonciateur acharné tant des royalistes que des catholiques fidèles. En tout cas, la conduite des chouans à son égard nous inclinerait à le croire.

Après son mariage, Have, qui tenait à loger confortablement sa jeune femme, avait loué pour 180 l. par an le presbytère de Plélan, mais, comme tous ses collègues dans son cas, il fut obligé, au bout de quelques mois, de résilier son bail et de s'en aller résider chez sa femme au village de la Fontenelle, en Corseul, où il percevait la pension de 800 l. avec laquelle la Convention récompensait la lâcheté des curés mariés.

C'est là qu'il fut saisi par une troupe de Chouans, mis à mort et inhumé le 21 ventôse an IV (11 mars 1796), près des ruines du château féodal de Montafilant, en Corseul. Son cadavre fut relevé le lendemain par les soins de la municipalité de cette commune et enterré dans le cimetière de cette localité.

Le fils de Marc Haye, le jeune Julien, à peine âgé de 8 jours, mourut six jours après son père, au village de Pignéhel.

Pour qu'on ne nous accuse pas de « parti pris » vis-à-vis du misérable clergé constitutionnel du district de Dinan, nous allons reproduire, d'après la déposition de la pseudo-épouse du prêtre Haye, les circonstances qui entourèrent sa mort.

Nous avons extrait cette relation des Dossiers du Tribunal criminel des C.-du-N. (aujourd'hui Côtes-d'Armor) pour l'année 1798, aujourd'hui conservés aux Archives de ce département.

« L'an VI de la République Française, le 23 floréal (12 mai 1798), aux 10 heures du matin, par devant nous Etienne Goupil, juge de paix et officier de police judiciaire du canton de Corseul, se sont présentés Laurence Davy ; veuve du citoyen Marc Haye, demeurant à la Fontenelle, commune de Corseul, et Louise Daniot, veuve d'Augustin Briand, demeurant au lieu des Bosses, même commune, lesquelles nous ont requis de rédiger la plainte qu'elles viennent nous rendre des faits cy-après détaillés ; à quoi nous avons procédé d'après la déclaration des dittes Davy et Danniot.

La première, Laurence Davy nous a déclaré qu'il y a deux ans du 21 ventôse dernier (11 mars 1796), environ une heure après-midi, les nommés André Le Sechère, dit Sans Rémission ; Julien Hannon, de Villeneuve en Languenan ; Jacques Pellerin., dit Louison, de la Hamonais en Ploubalay ; Isidore Gourneuf, de la Marre-Besnier en Corseul ; Jan Navicel du Plessis-Balisson ; Joseph Le Cerf de l'Hôté d'Ahaut en Corseul ; Jean Briand de la Hautière, même commune ; le nommé Dubois, fils Sébastien, de Plancoët, avec plusieurs autres inconnus, entrèrent en sa maison audit lieu de la Fontenelle, armés de fusils, sabres et pistolets ; que Marc Haye, ex-prêtre, son mari, étant assis au-devant de son feu, causant avec Jean Lefèvre de Saint-Michel, André Le Séchère et Julien Hamon, le prirent au collet et le sortirent dehors ; après quoi, à la sollicitation de plusieurs, le conduisirent à la metayrie de la Tousche-Bouestard, commune de Saint-Michel, occupée par le nommé Bréchard, qu'environ une heure après, Jean Navicet, Julien Hamon et plusieurs autres inconnus revinrent à la maison de la déclarante, la forcèrent par menaces et coups d'enlever toutes ses armoires et coffres dans lesquelles ils prirent toutes sortes d'effets tels que linges, hardes et nippes, généralement tout ce qui leur convenait, maltraitèrent gravement la dite Davy par coups de bouts de fusils et bastons, qu'un moment après Julien Hamon, Le Séchère, Pellerin, Navicet, Jean Briand et plusieurs autres de leur ligue menèrent Marc Haye, son mari, passant par le hameau de la Hautière, où ils rencontrèrent Augustin Briand, des Bosses, qui était à faire des fagots, que celui cy parla à Marc Haye et aux dits Pellerin, Navicet, Briand et autres, qui lui dirent qu'ils menoient Marc Haye à la métayrie de la Ville-Roux, occupée par Mathurin Jan, Jeanne Gervaize, sa femme, et Pierre Gervaize ; que, rendus à ce lieu, ils garottèrent Haye et une patrouille fut commandée de retourner à la Hautière prendre et amener Augustin Briand, ce qui fut exécuté très exactement. Ces deux victimes de la fureur des Chouans furent enfermés dans un refuge à porcs, tous deux ayant les bras attachés derrière le dos. Après un espace d'environ une heure, ils furent pris par les mêmes et Hamon, Navicet, Pellerin, Le Séchère, Briand et autres, conduits au lieu du château de Montafilant, occupé par Pierre Chehu et Jeanne Robert, sa femme, et de là ils les conduisirent au pied d'un rocher où ils les assassinèrent tous les deux et les enfouirent en terre.

Tous lesquels faits, la dite Laurence Davy et Louise Daniot ont affirmé être tels qu'ils les ont déclarés, et ne savoir signer, de ce interpellées ». Signé : GOUPIL, juge de paix.

(abbé Auguste Lemasson).

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