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LA PAROISSE DE PEILLAC |
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Du territoire de Rieux et soumise à l'alternative, cette ancienne paroisse de Peillac avait son recteur pour gros décimateur à la 33ème gerbe sur le froment, le seigle, l'avoine, le sarrazin et le lin [Note : Formes anciennes de Peillac : Poliac, plebs, 849 (cart. de Redon). — Puliac, 860 (Ibid). — Poilac, 867 (Ibid). — Peilac, 1494 (Inscription de la chapelle du Bourg-d'en-Bas, en Saint-Avé). Dans ce nom, l'étymologie ne montre que la terminaison ac, que passe pour être synonyme de locus, lieu]. Mais ce titulaire n'était pas seul à percevoir la dîme : des 32 gerbes, qui restaient après son passage, les Trinitaires de la ministrerie de Rieux, dans un quartier, et des seigneurs temporels, sur leurs terrains respectifs, en prenaient encore deux, excepté sur le lin. Magré cette faible quotité, ce rectorat avait cependant une certaine valeur, puisque, tout en se réservant la jouissance de son presbytère, de ses jardins et de son pré, en 1615, le recteur affermait 450 livres tout le reste des revenus de son bénéfice, et que, par une ferme le 1609, alors qu'il ne résidait pas, il retirait de ses seules dîmes 100 boisseaux de seigle, 42 de froment rouge et 20 d'avoine.
L'église paroissiale était placée sous le vocable de saint Sabulin, abbé, nom de baptême souvent donné, dans les siècles précédents, à des enfants de cette localité ; mais ce saint n'étant pas suffisamment connu, — il ne figure pas, en effet, au martyrologe romain — certains recteurs lui ont, parfois, substitué l'apôtre saint Pierre comme titulaire de leur église. C'est ce qui a fait dire aux continuateurs d'Ogée, ou mieux à ses nouveaux éditeurs, que cette église était sous le double vocable de saint Pierre et de saint Sabulin, et que le premier en était le principal titulaire. La confrérie du Saint-Rosaire y fut érigée en 1654.
Au commencement du XVIIème siècle, le territoire de Peillac était partagé entre les cinq frairies du Bourg, du Plessix, de Maserettes, de Saint-Maudet et de Kersourlo, auxquelles il faudrait ajouter celle de Maubran, mentionnée dans un document de 1770.
Si une chapelle correspondait à chacune de ces frairies, comme c'était l'ordinaire, je ne le crois pas ; car je n'ai trouvé, sur cette paroisse, que trois de ces édifices, en dehors de l'église même : ce sont les chapelles de Saint-Maudet et de Saint-Julien, situées en des lieux isolés, et celle de Notre-Dame-de-la-Garde, qui existe encore auprès du village de Maubran.
Il est probable qu'aucun bénéfice secondaire ne s'était fondé ici ; aucun, du moins, n'a laissé, à notre connaissance, la moindre trace de son existence.
Recteurs de Peillac.
1331. R. Olivier-Jean Berchou, clerc et étudiant à l'Université d'Angers,
résigne, en 1331, pour permuter avec le suivant contre une simple chapellenie.
1331… Eudon Botbasquet, titulaire de la chapellenie de Saint-Blaise, desservie
dans l'église cathédrale de Vannes, reçut ses provisions de la Cour de Rome.
1461-1481. Gilles Audiec, pourvu en 1461, mourut au bout de 20 ans de
rectorat.
1481-1494. Yves de Thenovenel !
1521. Pierre Gelin fut
probablement successeur immédiat du précédent, le registre des annates
n'indiquant point de vacance intermédiaire.
1530. Jean Cochetel dut aussi
succéder immédiatement à Gelin.
1543. Jean de Launay, chanoine de Vannes.
1543-1549. R. Jean du Bourg résigne entre les mains du Pape en faveur de son
frère.
1549… François du Bourg, pourvu en Cour de Rome.
….1577…. Julien
Lasné.
1578-1582. Guillaume de Launay.
1591. Jean Noury. Accusé de
confidence, il vit, en 1594, un autre obtenir des provisions par dévolut sur
lui.
1591-1600. Julien Olivier, originaire de la paroisse de
Saint-Martin-sur-Oust, pourvu en Cour de Rome, le 28 mai 1591, prit possession
le 11 novembre, malgré l'opposition du confidenciaire Noury, qui dut lui céder
le bénéfice. En 1595, il voulut résigner, on ne sait pour quel motif ; mais
l'acte avant été nul, Olivier demeura titulaire de Peillac jusqu'à son décès
arrivé en l'an 1600.
1601-1621. Jean Jannin, diacre du diocèse de Saint-Malo,
profita des procès que se faisaient plusieurs compétiteurs sur la possession de
ce bénéfice, pour le demander, lui-même, en Cour de Rome. Assez heureux pour en
obtenir des provisions, à la date du 2 février 1601, il en prit
possession le 31 mai suivant. Il lui fallut du temps et du courage pour
triompher de ses nombreux concurrents. Il parvint cependant à les débouter tous.
On ne sait jusqu'à quelle date se prolongea son rectorat. D'autre part, ses
successeurs immédiats me sont inconnus. Ce défaut de renseignements provient de
la perte des anciens registres de l'état civil, dont la collection ne remonte
plus qu'à l'année 1667.
1665-1681. Jean Le Monnier mourut, le 14 janvier
1681, et fut inhumé, le 15, dans l'église paroissiale, au bout méridional du
maître-autel.
1681-1682. H. Hardouin, pourvu en Cour de Rome.
1682-1685.
Pierre Bernard mourut, je crois, au mois de février 1685.
1685-1702. R.
Joseph Boullido, docteur de la Sorbonne, pourvu, probablement, par l'Ordinaire.
Agé de 61 ans et infirme, il donna procuration le 11 juin 1702, pour résigner
entre les mains du Pape en faveur de son frère Jean-Alexandre. Resté au
presbytère, il y mourut, le 19 avril 1704, et fut inhumé, le 21, dans l'église
paroissiale, au bout méridional du maître-autel, lieu réservé pour la sépulture
des recteurs.
1702-1722. R. Jean-Alexandre Boullido, originaire, comme le
précédent, de la paroisse de Rieux, et, dès 1685, licencié és-lois de
l'Université d'Angers, pourvu en Cour de Rome le 6 juillet 1792, ne prit
possession que le 8 avril 1704, quelques jours seulement avant le décès de son
frère, qui put ainsi garder son titre de recteur jusqu'à la fin. Fort avancé en
âge, il donna, le 16 avril 1712, procuration, pour résigner, en Cour de Rome
aussi, en faveur de son neveu, avec réserve d'une pension de 300 livres. Il se
retira à Rieux, où il décéda, à 86 ans, et fut enterré, dans le cimetière, à la
Porte-mortuelle, le 19 juin 1725.
1722-1752. R. Jacques-Jean-Baptiste
Trémoreuc, originaire de Redon et curé de Peillac sous son oncle maternel,
pourvu par le Pape, le 13 mai 1722, prit possession le 5 janvier de l'année
suivante. Il résigna au mois de janvier 1752, entre les mains de l'évêque, qui,
dès le 27 décembre précédent, lui avait conféré la paroisse de Marzan, d'où il
revint encore à Peillac.
1752. R. Jacques Bertho, originaire et curé de
Questembert, pourvu par l'Ordinaire, le 8 janvier 1752, prit possession le 20.
Dès le mois de mars suivant, il permuta avec son prédécesseur ici contre la
paroisse de Marzan.
1752-1771. Jacques-Jean-Baptiste Trémoreuc,
pourvu par l'évêque, le 9 mars 1752, reprit possession le 10. Comme le chapitre
de la cathédrale voulait exercer son droit d'annates pour chacune des vacances,
et que le recteur refusait de laisser percevoir, deux fois dans la même année,
cette redevance sur les gros fruits du bénéfice, il s'engagea un procès que ce
dernier eut le désagrément de perdre au Présidial de Vannes et à la Cour du
Parlement. Il vécut encore longtemps après son retour ici, puisqu'il ne mourut
que le 14 juin 1771, à l'âge de 76 ans. Mort subitement dans son presbytère, il
fut inhumé, le 16, dans le cimetière.
1771-1774. Gilles Riaud, de la
paroisse de Bains, pourvu par l'Ordinaire, le 8 juillet 1771, prit jossession le
16. Décédé, à l'âge de 50 ans, le 13 decembre 1774, il fut enterré, le 15, dans
le cimetière.
1775-1802. Jean-Marie Vailland, originaire de Malestroit et
curé de Molac, pourvu, le 4 janvier 1775, par un des vicaires capitulaires, sur
la présentation du chapitre qui s'était réservé ce droit pour toute la durée de
la vacance du siège épiscopal, prit possession, le 11 du même mois. Ayant refusé
de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du clergé, il dut, vers
la fin du mois de septembre 1792, s'éloigner de Peillac, où il ne tarda pas à
recevoir un prétendu successeur en la personne d'un recteur constitutionnel,
élu, pour cette paroisse, le 10 octobre suivant, par l'assemblée électorale du
district réunie à Rochefort. Quant au véritable recteur, il se déporta, sans
doute, en Espagne, comme tant d'autres de ses confrères. Ce qui me permet de le
croire, c'est qu'il se trouvait dans l'île de Noirmoutier, en Vendée, dont, sur
une lettre du préfet de ce département datée du 19 mars 1801, le maire lui
délivra un passe-port pour Peillac. Il avait alors 70 ans. Arrivé au milieu de
son troupeau, dans la soirée du 28 mars, il fut accueilli avec de grands
transports de joie. Le lendemain, il se présenta à la municipalité et, le jour
même, le maire de Peillac écrivit au préfet du Morbihan, pour lui apprendre le
retour de l'ancien recteur de la paroisse, la réception qui lui a été faite, et
le prier de vouloir bien, à cause de son âge et de ses infirmités, faire
exempter ce vénérable ecclésiastique de l'obligation de rendre immédiatement
visite au premier magistrat du département. J'ignore si l'exemption fut
accordée ; mais je sais que, maintenu à la tête de son ancienne paroisse, il
prêta, comme recteur de Peillac, serment entre les mains du préfet, le 27
octobre 1802.
(Abbé Luco).
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