Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LE FILS DU PECHEUR ET SES TROIS SOEURS

  Retour page d'accueil       Retour page Saint-Michel      Retour page Légendes  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Il y avait une fois, à Saint-Michel-en-Grève, un pauvre pêcheur, resté veuf avec trois filles et un fils et qui faisait vivre péniblement sa famille du produit de sa pêche. Il mourut, en laissant à son fils Fanch le soin de nourrir et d’entretenir ses trois sœurs. Fanch passait tout son temps en mer, avec son bateau, mais il n’était pas heureux et ne prenait presque rien. Aussi, ses sœurs, dont la gêne augmentait chaque jour, étaient-elles assez dures pour lui, excepté la plus jeune, Mona, qui l’encourageait et le consolait de son mieux.

Un jour, il prit dans ses filets un beau poisson doré comme il n’en avait jamais vu.

-         Remets-moi à l’eau, dit le poisson. 

-         Ah ! par exemple, non, pour une bonne foi que j’ai de la chance ! Et puis je serai battu par mes deux sœurs aînées, si je rentrais sans avoir rien pris.

-         Remets-moi à l’eau, reprit le poisson, et tu prendras du poisson à discrétion, et en plus, quand tu arriveras à la maison, tu y trouveras trois lettres, écrites par trois princes qui demanderont tes trois sœurs en mariage.

Séduit par de si belles promesses, Fanch remit le poisson doré dans l’eau, puis, il jeta ses filets et les retira remplis de poissons, à se rompre. A chaque fois qu’il les jetait, c’était de même. Sa barque fut bientôt chargée, à couler bas, et il s’en revint à la maison, en chantant.

 -         Ecoutez Fanch, comme il chante ! se dirent les trois sœurs, qui filaient dans leur pauvre chaumière, sur le rivage ; il faut qu’il lui soit arrivé quelque chose d’extraordinaire ; il a peut-être fait une bonne pêche. Allons voir.

Et elles coururent à sa rencontre, et jetèrent des cris de joie en voyant sa barque pleine de beaux poissons, jusqu’aux bords.

-         Quel miracle ! Comment as-tu donc fait pour prendre tant de poissons, aujourd’hui ? lui demandaient-elles, à l’envi.

-         Je vous dirai cela plus tard, répondit-il ; en attendant, allez chercher des paniers pour vider la barque, et demain, vous irez au marché de Lannion.

Ils furent occupés jusqu’à la nuit à transporter du poisson de la barque à leur habitation, et comme ils finissaient, arrivait à leur porte un messager inconnu, avec trois lettres, une à l’adresse de chacune des trois sœurs. Et dans ces lettres, on leur marquait qu’il venait d’arriver, sur un beau navire, à Trebeurden, trois jeunes étrangers, qui les attendaient pour les épouser. Dans leur impatience de voir ces beaux inconnus, elles partirent immédiatement avec le messager, bien qu’il fît déjà nuit noire, et Fanch resta seul avec son poisson.

Quatre jours après, il recevait une lettre de ses sœurs, qui lui disaient de se trouver le lendemain au Kozh-Yeoded, à l’embouchure du Leguer. Elles étaient déjà mariées, et elles voulaient faire leurs adieux à leur frère, en partant avec leurs maris pour  leur pays, au loin, bien loin, bien loin.

Fanch alla au rendez-vous, et y trouva ses sœurs avec leurs maris, de fort beaux hommes et mis comme des princes. Il lui firent chacun un cadeau. Le mari de sa sœur aînée lui donna une barrique de menue monnaie, celui de la puînée, une barrique d’argent, et celui de la plus jeune, une boîte qui devait lui procurer instantanément tout ce qu’il souhaiterait, et il lui recommanda en même temps de bien veiller sur sa boîte, de peur qu’on la lui enlevât.

Les trois inconnus montèrent alors sur leur navire, avec leurs femmes, hissèrent les voiles et partirent. Fanch, de son côté, s’en retourna chez lui, avec la boîte et son argent placé sur une charrette attelée de quatre chevaux vigoureux.

Se trouvant riche désormais, il voulut voyager et se rendit à Paris. Il s’habilla en soldat et se promena par toute la ville.

Un jour, en passant par le marché aux poteries, il remarqua une vieille femme assise près de ses pots, attendant la pratique, et qui portait le costume de son pays.

Il s’arrêta à la regarder.

-         Pourquoi me regardes-tu de la sorte, mon garçon ?

-         C’est qu’il y avait longtemps que je ne vous avais vue, ma mère, répondit-il.

-         Jésus ! mon fils, mon fils chéri, que je croyais mort à la guerre ! s’écria la vieille, en se jetant à son cou.

Fanch, qui n’avait plus ni père ni mère, et que ses sœurs avaient abandonné, comme nous l’avons vu, s’ennuyait d’être seul, et il se garda de détromper la vieille et l’accompagna jusqu’à sa maison. Elle était pauvre et vivait seule.

-         Je vais te préparer le dîner, ma mère, dit Fanch, j’ai appris la cuisine, au régiment, et vous verrez comme je m’en acquitte ! Laissez-moi, un seul instant, allez faire rentrer vos pots, puis revenez dans une demi-heure, et tout sera prêt.

Et aussitôt que la vieille fut sortie, Fanch tira sa petite boîte de sa poche et dit :

-         Par la vertu de ma petite boîte, je demande un bon dîner pour deux.

Et le dîner fut aussitôt servi sur la table, avec nappe, serviettes, couverts d’argent, bon vin et liqueurs. 

Quand la vieille revint, elle s’écria, émerveillée :

-         Jésus ! mon fils, comment as-tu pu, en si peu de temps ?…

-         C’est que j’ai appris bien des choses, depuis que je vous ai quittée, ma mère. Asseyez-vous là, vis-à-vis de moi, et mangeons.

Et ils mangèrent et burent, à discrétion, et se grisèrent même un peu.

Fanch ne faisait que se promener par la ville, tous les jours, et se divertir, et sa boîte satisfaisait à toutes ses fantaisies, de sorte qu’on parlait déjà beaucoup de lui et qu’il excitait la curiosité.

Un jour, il dit à la vieille :

-         Il faut, ma mère, que vous alliez à la cour et que vous demandiez au roi sa fille en mariage pour votre fils.

-         Jésus ! mon fils, que dis-tu là ? Je n’oserai jamais faire cela !

-         Il le faut, ma mère, et ne craignez rien, car selon ce qu’ils vous feront, ils auront affaire à moi.

La vieille se rendit au palais, dans son costume de paysanne bretonne, et demanda à parler au roi.

-         Que lui voulez-vous ? lui demanda le portier.

-         Demander sa fille en mariage pour mon fils.

Cette réponse fut accueillie par des rires et des plaisanteries, et la pauvre vieille s’en retourna chez elle, poursuivie par les huées de la valetaille.

-         Laissez faire, ma mère, dit Fanch, et rira bien qui rira le dernier.

Et trois jours après, il lui dit encore :

-         Vous allez retourner à la cour, ma mère, et cette fois, vous irez jusqu’au roi, et vous lui demanderez sa fille en mariage pour votre fils.

Et comme la vieille faisait des difficultés, en songeant à la manière dont elle avait été accueillie la première fois:

-         Ne craignez rien, ajouta-t-il, le roi vous fera bon accueil, et personne ne vous manquera de respect.

Elle mit ses beaux habits de fête et partit, et au moment où elle franchit le seuil de la porte, Fanch tira de sa poche sa petite boîte, l’ouvrit et dit :

-         Par la vertu de ma petite boîte, je demande que ma mère soit bien accueillie par le portier et le roi !

Et en effet, le portier ne fit aucune difficulté, cette fois, de la conduire jusqu’au roi, qui lui fit bon accueil et lui dit :

-         Je désire voir votre fils, ma bonne femme, avant de répondre à votre demande ; dites-lui de venir ma parler, demain.

Le lendemain, avant d’aller au palais, Fanch retira sa petite boîte de sa poche, l’ouvrit et dit :

-         Par la vertu de ma petite boîte, que je sois le plus beau garçon du royaume, que j’aie de beaux habits de prince, et que je plaise au roi et à la princesse sa fille !

Et aussitôt, il devint d’une beauté parfaite ; les habits de prince avec les ornements et les décorations de pierres précieuses, plus un beau carrosse doré et attelé de quatre chevaux superbes, arrivèrent aussi, et quand il partit, dans cet équipage, tout le monde l’admirait sur son passage, et on se demandait : “ Qui est donc ce prince étranger ? ” .

Le roi l’accueillit bien et lui demanda qui il était et de quel pays.

-         Je suis , répondit-il, de la paroisse de Saint-Michel-en-Grève, en Basse-Bretagne ; mon père qui est mort aujourd’hui, était un pauvre pêcheur, et ma mère est cette vieille femme, portant le costume breton, que vous avez dû remarquer au marché de la poterie, car elle est marchande de pots de terre et d’écuelles.

-         Ce n’est pas possible ! dit le roi.

-         Je ne vous dis que la vérité, sire.

-         Je le regrette alors, car, s’il en est ainsi, je ne puis vous donner ma fille en mariage.

-         J’espère, sire, que vous reviendrez sur votre décision.

Et il prit congé du roi et il revint à la maison.

En y arrivant, il congédia son cocher et le carrosse, qui s’en retournèrent là d’où ils étaient venus, puis, sortant de sa poche sa petite boîte, il l’ouvrit et dit :

-         Par la vertu de ma petite boîte, je désire avoir deux corbeilles de poires d’or, comme on n’en pourra trouver nulle part, à Paris !

Et les deux corbeilles de poires arrivèrent aussitôt. Il les fit porter à la cour, avec cette adresse : “ A la princesse Blondine, de la part du fils de la vieille marchande de pots de terre ”.

Tout le monde s’extasia sur la beauté du présent, et la princesse la première.

-         Décidément, ma fille, lui dit le roi, cet homme sera votre mari.

La princesse fit la grimace et dit dédaigneusement :

-         Moi devenir la femme du fils d’une marchande de pots de terre ! Y pensez-vous, mon père ?

Le jour suivant, le roi fit dire à Fanch qu’il désirait lui parler le lendemain matin.

La nuit venue, Fanch dit, en ouvrant sa petite boîte :

-         Je désire qu’un beau palais s ‘élève devant celui du roi, avec un pont d’or conduisant de ma chambre à la sienne !

Ce qui fut fait, sur-le-champ.

Le lendemain, le soleil levant donna sur le palais merveilleux tout brillant d’or et d’argent, et tous ceux qui le voyaient en étaient éblouis et criaient à la magie.

-         Quel homme ! s’écriait le vieux roi ; il faut que tu l’épouses, ma fille ; si nous le mécontentions, il est capable de détruire la ville, de fond  en comble.

A dix heures, Fanch, tout resplendissant de velours, de soie et de pierres précieuses, se rendit de son palais à celui du roi, par le pont d’or qui allait de l’un à l’autre. Il était si beau et si brillant, qu’on eût pu croire que c’était le soleil lui-même. La princesse, séduite par tant d’éclat et de beauté, ne résista plus. Le mariage fut conclu et les noces furent célébrées, dans la quinzaine, avec grande pompe et cérémonie. Jamais on n’avait vu de si belles noces.

Fanch allait souvent à la chasse, avec un jeune seigneur de la cour qui avait courtisé la princesse et avait espéré l'épouser. Quoique faisant bonne mine à son heureux rival, il nourrissait contre lui une haine sourde et ne cherchait que l’occasion de se venger. Un jour, qu’ils étaient tous les deux à la chasse, dans une forêt voisine, il l’abandonna et revint au palais en toute hâte. Il courut chez la princesse et lui dit :

-         Qu’est-ce donc que votre mari ? Ce n’est pas un homme comme les autres.

-         Je ne sais, répondit-elle, mais il est plein d’égards pour moi, et je suis heureuse avec lui.

-         Il doit y avoir de la sorcellerie dans cette affaire ; il a sans doute quelque talisman, qui lui procure tout ce qu’il désire. Cherchons-le. Ils cherchèrent, et le seigneur ayant trouvé une boîte enrichie de diamants et qu’il ne connaissait point, s’en saisit, l’ouvrit, et elle lui demanda :

-         Qu’y a-t-il pour votre service ?

-         Je le tiens,  son talisman ! s’écria-t-il, plein de joie.

Et il répondit à la boîte :

-         Que la princesse et moi soyons transportés ensemble à 500 lieues d’ici, et que ce palais s’écroule, aussitôt après notre départ !

Ce qui fut fait aussitôt.

Quand Fanch revint de la chasse, en voyant son palais disparu, il comprit tout de suite ce qui s’était passé, et il  s’écria :

-         Ah ! le traître ! Il m’a enlevé mon talisman, avec ma femme, mais je les poursuivrai et je ne cesserai de marcher que lorsque je les aurai retrouvés !

Et il se mit immédiatement en route, et marcha, et marcha….

Un jour, en passant sous les murs d’un beau château, il reconnut sa sœur aînée, à une fenêtre. Il l’appela, et elle descendit aussitôt, l’embrassa, le fit entrer et lui servit à boire et à manger, ce dont il avait grand besoin, car il était bien fatigué et bien épuisé. Au coucher du soleil, son mari, qui était absent, rentra et témoigna sa joie de revoir son beau-frère. Fanch lui conta la trahison dont il était victime, et il lui promit de l’aider de tout son pouvoir. Il passa la nuit au château, et dormi dans un bon lit de plume, ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps.

Le lendemain matin, au moment de partir, son beau-frère lui présenta une baguette blanche et lui dit :

-         Voici une baguette qui marchera devant toi ; tu n’auras qu’à la suivre, et elle te conduira jusqu’à ta seconde sœur, qui demeure dans un autre château, à cent lieues d’ici.

Il arriva sans encombre au château de sa seconde sœur, qui était aussi à sa fenêtre, y passa une nuit, et le lendemain matin, au moment de partir, son beau-frère lui dit, en lui présentant une boule d’or :

-         Voilà une boule d’or, qui roulera d’elle-même devant toi, et te conduira jusqu’au château de ta troisième sœur, à cent lieues d’ici. 

Sa plus jeune sœur était à sa fenêtre, comme les deux autres, quand il arriva sous les murs de son château. Du plus loin qu’elle le vit venir, elle le reconnut et descendit à sa rencontre. Elle le fit manger et boire des vins les plus généreux, et son mari, qui était absent, rentra aussi avant la nuit. Dès qu’il aperçut Fanch, il lui dit :

-         Tu as perdu ta boîte et ta femme, mon cher beau-frère, et tu es aujourd’hui malheureux.

-         Hélas ! oui , répondit Fanch.

-         Eh bien ! rassure-toi, je te ferai retrouver l’une et l’autre.

Et il appela un chat et un rat, qui s’empressèrent d’accourir.

Et il leur dit :

-         Vous allez vous rendre ensemble dans l’île des maquereaux, au milieu de la mer. Vous y verrez un beau château et vous pénétrerez par la cheminée dans la chambre à coucher du prince et de la princesse qui l’habitent. Ils seront couchés et dormiront, quand vous arriverez, et, près du lit, un petit enfant dormira aussi, dans son berceau. Toi, rat, tu monteras dans le berceau et étoufferas l’enfant, qui se mettra à crier. Ses cris réveilleront le père et la mère, et celle-ci dira à l’autre : “ Allez voir ce qu’a l’enfant, pour crier de la sorte ”. L’homme se lèvera et ira au foyer pour allumer la chandelle aux charbons cachés sous la cendre. Toi, chat, tu seras sur la pierre du foyer, et tu l’égratigneras et l’empêcheras d’allumer sa chandelle. Il criera, quand tu le grifferas, et la femme se lèvera, à son tour, pour voir ce qui se passe. Alors, toi, rat, tu te glisseras sous l’oreiller de leur lit et tu enlèveras une petite boîte que tu  trouveras cachée. Dès que vous tiendrez la boîte, vous partirez par la cheminée et me la rapporterez bien vite. Allez, et faites de point en point comme je vous ai dit.

Ils partent, arrivent dans l’île et pénètrent dans le château. Le rat étouffe l’enfant, dans son berceau ; le chat égratigne l’homme, qui crie ; la femme se lève, ils se heurtent et roulent l’un sur l’autre, en renversant le berceau ; le chat les égratigne aux jambes, à la figure, et ils poussent des cris affreux. Profitant de tout ce désordre, le rat enlève la boîte, cachée sous l’oreiller, et ils décampent alors, par la cheminée. Une corde leur avait été tendue au-dessus de l’eau, entre la terre ferme et l’île. A peine engagés sur la corde, ils se querellent, je ne sais à quel sujet, et le chat jette le rat à la mer, avec la boîte, et se sauve.

En le voyant arriver seul, son maître lui demande :

-         Où est le rat avec la boîte ?

-         Je ne sais pas, répond-il.

-         Tu l’auras jeté à la mer, maudit animal, mais, tu me le payeras !

Et il va prendre un balai. Mais, le chat saute par la fenêtre, grimpe par-dessus le mur de la cour et se sauve dans les bois.

Le rat arrive aussi, quelque temps après, tout trempé et tout meurtri.

-         Où est la boîte ? lui demanda son maître.

-         Au fond de la mer ; le chat m’a jeté à l’eau avec elle.

Le prince, qui avait pouvoir sur tous les poissons de la mer, se rend alors sur le rivage et appelle le roi des poissons. Il arrive et lui dit :

-         Il faut que vous me trouviez une petite boîte, garnie de diamants, qui est tombée à la mer, entre la terre et l’île.

Le roi des poissons appelle tous ses sujets et leur demande si aucun d’eux n’a trouvé la boîte. Nul ne l’avait vue. La vieille arrive après tous les autres poissons.

-         Allons ! la vieille, lui dit le roi, toujours en retard !

-         Oui, mais je vous apporte un beau bijou, sire, répondit-elle.

C’était la boîte. Le roi la lui prit dans la bouche et la remit au prince. Celui-ci se hâta de la porter à son beau-frère, et Fanch, aussitôt qu’il la tint, dit :

-         Par la vertu de ma petite boîte, que je me trouve comme devant, dans mon beau château, à Paris, et que le traître reste à crever de faim, dans son île, avec la traîtresse qui l’a suivi !

Ce qui fut fait à l’instant.

Depuis, je n’ai pas eu de leurs nouvelles.

Conté par Bizi, ménétrier, de Benac’h, 1869

(La Revue de Bretagne et d’Aujou, 1er juillet 1886)

 © Copyright - Tous droits réservés.