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Ici commence le domaine des appellations ampoulées et des appropriations téméraires. Depuis les années 1890 les littérateurs et érudits locaux, bientôt dépassés par les promoteurs du tourisme et - ce qui n'a sans doute rien de repréhensible - certains responsables économiques, ont baptisé d'un nom euphonique, poétique ou accrocheur le terroir cher à leur cœur et à leur portefeuille. Furent ainsi lancés avec plus ou moins de retentissement et de succès :

1. Des noms emphatiques de pays côtiers

 

La Côte d'Émeraude. La formule est due à l'avocat et écrivain malouin Eugène Herpin (1860-1942). La Côte d'Émeraude s'étend, de part et d'autre de Dinard et Saint-Malo, jusqu'à Saint-Jacut-de-la-Mer et Rothéneuf. Le nom est beau et poétique. Le Larousse écrit que le qualificatif émeraude désigne une couleur verte très vive, ce qui n'est peut-être pas toujours le cas sur cette portion de côte ou ne sévit pas encore la marée verte.

La Côte des Sables-d'Or (22) fut créée de toutes pièces et lancée à grand renfort d'articles, poèmes, spectacles par Roland Brouart dans les années 1922-1925. Hélas la station des Sables-d'Or n'a pas connu le succès espéré. Il est vrai que de nos jours le cours de l'or a beaucoup baissé.

La Côte de Granit rosé, au nom judicieux, représente le canton de Perros-Guirec (22), de Trébeurden à Louannec.

La Côte des Bruyères, autour de Saint-Michel-en-Grève (22), conserve ses charmes malgré les algues vertes, invasion si préoccupante que les édiles en oublient de vanter les bruyères.

La Côte des Légendes. Parlant du pays des Abers des promoteurs - brestois, affirme-t-on - se permirent de lui ajouter le titre de Côte des Légendes, alors qu'il est évident que les légendes ont tout autant fleuri dans le reste de la Bretagne. Si d'ailleurs l'on examine les actuelles publications touristiques de cette côte, on constate que peu de légendes originales y sont rapportées, certains auteurs se permettant toutefois de qualifier de légendaires des événements ailleurs considérés authentiques, tels que le débarquement des saints d'Outre-Manche et les miracles survenus sur la tombe de Salaün ar Fol. 

Un guide récent du Patrimoine, qui n'est pas sans erreurs ni lacunes, écrit que le projet Côte des légendes n'a jamais abouti. Or une affiche, signée de Pierre Péron, donnait ce titre à toutes les côtes finistériennes.

La Côte des Promontoires. L'expression n'a pas connu le succès car elle englobait un terroir trop vaste : toute la côte ouest du Finistère, de la pointe Saint-Mathieu à la pointe de Penmarc'h. 

La Côte des Mégalithes. L'expression d'ailleurs exacte concerne la région de Carnac-Erdeven en Morbihan. De nos jours elle est peu usitée.

La Côte d'Amour. Elle s'étendrait autour de La Baule (44). 

La Côte de Jade, pierre presque aussi verte que l'émeraude concernerait la région de Pornic (44).

Les cinq côtes sauvages. Cinq portions du littoral breton se sont attribuées ce label :

- La côte de Kersaint (29) ;

- La côte ouest de la presqu'île de Quiberon (56) ;

- La côte sud de l'île de Groix (56) ;

- La côte sud de Belle-Isle-en-mer (56) ;

- La côte sud de la presqu'île de Le Croisic - Le Pouliquen (44).

- La Côte de Nacre a disparu des mémoires.

Charitablement nous nous permettons de signaler aux présidents d'office de tourisme que quelques noms, euphoniques, demeurent disponibles pour leur pays : Côte turquoise, Côte d'Onyx, Côte de Rubis, Côte de Saphir... Côte de Lappis-Lazzuli nous paraît un peu compliqué. Il faut savoir par ailleurs que Côte fleurie, Côte d'Albâtre, Côte d'Azur, Côte d'Opale, Côte de Grâce sont déjà pris. La Côte des Pirates quant à elle se trouve dans le golfe persique.

 

 

2. Des noms emphatiques de pays terriens

On en connaît au moins trois :

Le Pays de Brocéliande

La région de Paimpont - Plélan-le-Grand (35) - Mauron (56) a cru pouvoir accaparer depuis plusieurs décennies le nom de Brocéliande, alors que les légendes arthuriennes ont été célébrées dans toute la Bretagne, en particulier en Basse-Bretagne intérieure.

Vers 1820 des auteurs briochins avaient proclamé que la forêt de Lorge au sud de Saint-Brieuc avait été le théâtre des événements décrits dans les romans de La Table Ronde. Quelques années plus tard deux auteurs, l'un Parisien (De Marchangy), l'autre de Monfort-sur-Meu (De Poignant) situèrent ces mythes en forêt de Paimpont alors nommée Bréchéliant (et non Brocéliande). Les auteurs costarmoricains de l'époque : Renan, Luzel, Sébillot, Le Braz, nationalement connus, jugèrent cette polémique subalterne et s'en désintéressèrent, ne songeant pas qu'ils nuisaient ainsi à la notoriété de l'Argoat.

A la fin de sa vie (1931) le Lannionais Charles Le Goffic (1863-932), académicien français, qui avait pourtant situé son roman Croc d'Argent à Huelgoat, crut devoir consacrer un ouvrage à la pseudo-Brocéliande de Paimpont. Il n'est pas certain qu'il ait précédemment exploré Quénécan, Porthuault, Fréau et autres forêts magiques de l'Argoat.

Plus objectif le grand historien Arthur de La Borderie avait écrit en 1880 que « le roi de Domnonée Deroch résidait au milieu des terres et des bois de la grande forêt centrale que les Bretons appelaient Brécilien ».

Dans son roman 93, Victor Hugo explique qu'il y avait en Bretagne « sept forêts noires » : Fougères, Prince, Paimpont, Rennes, Machecoul, Garnache, Brocéliande qui était aux fées. Il en oublie une vingtaine d'autres, dont Lorge, Quénécan, Coat an Noz, Porthuault, Huelgoat. Mais on observera qu'il cite Paimpont indépendamment de Brocéliande (1874).

En 1970, dans une conférence donnée à Baud, l'érudit Jean Markale établissait que Brocéliande, c'était tout l'intérieur de la Bretagne. Nous sommes parvenu à la même constatation dans notre ouvrage de 1996.

Plusieurs chercheurs contemporains et avant tout Jean-Claude Even ont établi que le berceau de la légende arthurienne de Bretagne, qui repose sur les bases historiques, est la région Paule-Carhaix.

En attendant la reconnaissance de cette importante découverte d'un intérêt mal perçu par les élus concernés, les tenants de la forêt de Paimpont font feu de tout bois, ce qui est dangereux dans une forêt, d'autant que la Bretagne ne dispose pas de Canadairs. Un public, non instruit du débat historique, mais avide de retrouver les contes de son enfance, croit sur parole aux affabulations.

Le Pays de Bretagne romantique 

Situé autour de Combourg et de la baie du mont Saint-Michel ce pays bénéficie d'une appellation sans doute plus justifiée puisque Chateaubriand en était l'enfant. Le vicomte est toutefois considéré comme un précurseur du Romantisme, non comme son porte-flambeau. Les terroirs où sont nés ou ont vécu les humbles poètes Hyppolite de la Morvonnais, Auguste Brizeux, Élisa Mercœur, les peintres tout aussi discrets Michel Bouquet, Yan d'Argent pourraient légitimement revendiquer le titre.

Le Parc d'Armorique 

Créé il y a trente ans dans le centre-ouest du Finistère, l'appellation de ce terroir semble vouloir synthétiser, sinon accaparer, tous les charmes de la péninsule. Or tous les terroirs que nous citons font partie intégrante de l’Armorique. Il faut donc éviter ce genre de dénominations.

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