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LA PAROISSE DE PARCÉ

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Ecclesia de Parraceio (XIIIème SIÈCLE).
Notes de l'Annuaire de 1792 : sol bien cultivé ; seigle, sarrasin, avoine, chanvre ; un seul bois, près du manoir de Vauhoudin.
Altitude : 135 mètres. — Superficie : 1.688 hectares.
Population : en 1792, 1.006 habitants ; en 1801, 964 ; en 1841, 965 ; en 1911, 885 ; en 1921, 764.
Impositions en 1789 : Capitation, 791 livres ; vingtièmes, 1.290 livres ; fouages ordinaires et garnisons, 170 livres ; fouages extraordinaires, 244 livres.
Corvée : en 1788, de 1.396 toises de longueur, à une lieue du clocher. L'empierrement de 786 toises était à la charge de la Province.
Origine : semble ancienne.

La Cure était à présentation du Grand Chantre et du Scolastique de la Cathédrale de Rennes, au XVIème siècle. Au siècle suivant, elle était à l'Ordinaire.

En 1790, le recteur déclara jouir d'un revenu de 2.174 livres, dont 2.100 provenaient des dîmes, en partie affermées, et en partie exploitées directement. De ce revenu, il fallait déduire les charges, et notamment la pension d'un vicaire. Une autre partie des dîmes, estimée 100 livres, allait au recteur de Châtillon-en-Vendelais ; une autre, de 300 livres, à l'hôpital de Vitré, et une dernière partie (200 livres) était inféodée au seigneur de Mué. Le produit total des dîmes atteignait donc 2.700 livres.

Il y avait, lors de la Révolution, trois prêtres à Parcé, qui, tous, refusèrent le serment.

M. Julien Le Saulnier, recteur, originaire de La Chapelle-Saint-Aubert, se retira à l'arrivée de l'intrus (22 mai 1791). Il obéit à l'arrêté d'internement du 15 avril 1792 et déclara son domicile à Rennes, le 29 mai 1792. Mais, plutôt que de se soumettre à l'appel nominal ordonné le 30 juin, il préféra disparaître. S'il émigra, ce ne fut pas Jersey. En juin 1795, il reparut à Parcé, dont l'église avait été accordée par le District à un bon paroissien (M. Julien Bûcheron). M. Le Saulnier dut bientôt (20 septembre 1795) disparaître à nouveau. Il ne semble pas être revenu, du moins ouvertement, à Parcé, avant la fin de la Révolution, où il y fut réinstallé comme recteur.

Le vicaire était M. François Gavard, martyr de la foi [Note : son cousin Jean-Louis Gavard, fut le premier maire de Parcé, et M. René Gavard était le frère de François].

Le troisième prêtre était un vieillard, M. René Duclos, enfant de la paroisse, qui s'était retiré dans sa propriété de la Racinais. Il se cacha quand cela devint nécessaire, fut cependant arrêté et enfermé le 23 janvier 1793 à la Trinité de Rennes, d'où il fut envoyé (16 octobre 1793) au Mont Saint-Michel. A sa libération (9 mars 1795), M. Duclos revint à Parcé et assista à la réconciliation de l'église, faite, le 3 mai 1795, par M. Gavard, en présence d'une foule considérable. Il dut probablement reparaître au début de 1797. On a de lui de nombreux actes de baptêmes et de mariages de 1798 à avril 1801.

M. Derbrée, originaire de Parcé, vicaire insermenté de Sougéal, vint se réfugier dans sa paroisse natale en mai 1791. Il y fut arrêté le 22 avril 1792, enfermé à Fougères, puis transféré à la Tour Le Bast de Rennes, le 29 mai 1792. Il passa à Saint-Melaine, fut exilé à Jersey et devint, en 1803, recteur concordataire de Sougéal.

Le premier curé constitutionnel de Parcé fut M. Guérin, vicaire de Mecé, élu le 9 ou 10 mai 1791, et installé, le 22 mai, dans une telle atmosphère de mépris, qu'il songea à s'en aller dès la semaine suivante. Il fallut toute l'insistance des membres du District, pour qu'il restât à Parcé, jusqu'en mai 1792 ; il retourna à Mecé comme vicaire assermenté.

L'évêque Le Coz désigna alors (8 mai 1792), comme curé d'office de Parcé, M. André Hubaudière, vicaire de Billé, originaire de Parcé, qui avait fait le serment d'allégeance, en attendant qu'il soit élu le 29 juillet 1792. Son installation ne se fit pas sans troubles qui provoquèrent l'arrestation de l'abbé Gavard. Le presbytère de Parcé fut pillé le 20 mars 1793 par les paysans révoltés ; le curé était absent, heureusement pour lui.

Hubaudière renonça à ses fonctions sacerdotales le 3 février 1794. Sa mort suivit de près (13 mai 1794). Il fut tué au bourg de Beaucé. Lui et Porée de Billé s'étaient fait craindre et détester par leurs délations.

L'église de Parcé est sous le patronage de saint Pierre. Le chevet et la façade occidentale portent tous les caractères du XVème siècle. La porte méridionale, de même style, est jolie. Un banc de pierre se voit à l'extérieur, au long de la côtière méridionale ; il existait aussi jadis des deux côtés de la grande porte. La tour est de 1879 ; les chapelles du transept sont de 1849. Le maître-autel, surmonté d'un beau rétable renaissance, pierre et marbre, est de 1668 (classé). Il porte les armoiries des de Farcy, seigneurs de Malnoë et de Mué, à qui appartenaient les prééminences. Le tombeau est plus récent. La balustrade et les stalles sont de Bastard, menuisier à Fougères. Les petits autels de Notre-Dame et de Saint-Etienne ont été faits en 1736 par Jean-Antoine Denmat, sculpteur à Rennes. La jolie table de communion fut forgée en 1788 par Charles Garnier, maître serrurier à Fougères (d'après Paris-Jallobert).

Le seigneur de Mué et de Malnoë avait son banc et son enfeu du côté de l'Evangile. Le banc et l'enfeu des seigneurs de Vauhoudin étaient en face des précédents. L'église renfermait encore l'enfeu du seigneur de la Villorée. Elle était ceinte d'une litre ; on remarque encore plusieurs pierres ayant jadis porté des armoiries. Il y avait une chapelle à Mué, dédiée à sainte Anne. C'est là, croit-on, qu'officia M. Gavard en 1795. Une chapelle, bâtie en 1834, a remplacé l'ancienne.

Parcé fut, pendant la Révolution, le chef-lieu d'un canton. Dans ce canton, presque totalement opposé aux idées révolutionnaires. Jean-Charles-Guy Duronceray, procureur de la commune de Parcé, très ardent pour les idées nouvelles, se fit remarquer par son opposition au maire de Parcé, Jean-Louis Gavard et aux prêtres fidèles ; à ce point que Duronceray s'attira, le 28 octobre 1790, les remontrances du District.

Il réussit cependant (11 août 1791) à faire révoquer Gavard, dont il prit plus tard la place. Duronceray devint le tyranneau du pays et se fit détester.

Aussi, lors de la révolte de la Saint-Joseph, le 20 mars 1793, les paysans soulevés s'emparèrent de lui, de son frère Henri-François, et d'un nommé Rondeau. Tous trois furent fusillés près de Dompierre.

C'est dans le canton de Parcé et dans les régions voisines, de la Mayenne, que parurent (décembre 1793) les premiers « chouans ». Ils n'étaient pas alors, comme je l'avais supposé, sous les ordres de Jean Chouan, puisque lui-même, comme les deux frères du Bois-Guy, suivait en ce moment l'armée vendéenne sur la route du Mans. Les chouans de cette époque ne paraissent pas avoir eu de chefs véritables. (Voir Le Bouteiller, manuscrit IV, 103 et suivantes).

(Emile Pautrel).

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