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CAHIER DE DOLÉANCES DE PARAMÉ EN 1789

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Subdélégation de Saint-Malo. — Dép. d'Ille-et-Vilaine, arrondissement et canton de Saint-Malo.
POPULATION. — En 1790, 2.425 hab. (Arch. d'Ille-et-Vilaine, série L, district de Saint-Malo, Etat de la commune de Paramé, p 22).
CAPITATION. — Total en 1770, 1.912 l. 19 s. 2 d., se décomposant ainsi : capitation, 1.305 l. 10 s. ; 21 d. p. l. de la capitation, 114 l. 4 s. 7 d. ; milice, 174 l. 1 s. 9 d. ; casernement, 319 l. 2 s. 10 d. (Ibid., C 3981). — En 1778, 147 articles, dont 184 inférieurs à 3 l. (Ibid., C 3982).
VINGTIÈMES. — En 1787, 5.600 l.
FOUAGES. — 18 feux 2/3. — Fouages extraordinaires, 382 l. 16 s.

OGÉE. — A deux tiers de lieue à l'E.-N.-E. de Saint-Malo et à 14 lieues de Rennes. — 1.800 communiants. — Le territoire est fertile en grains ; c'est un pays plat et très exactement cultivé.

PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale, le 31 mars, à 9 heures du matin, « dans la chambre ordinaire des délibérations », sous la présidence de Louis-Victor Sicot, procureur d'office de la juridiction du Vau Salmon [Note : Voy. l'histoire sommaire de la seigneurie du Vau-Salmon, dans l'abbé J.-M. G***, Essai sur l'histoire de Paramé (Vitré. Lécuyer, 1902, in-12, p. 89)] — Comparants : François Furet ; Jacques Macé ; Jean Hus ; Jacques Renou ; Jacques Gautier ; Jean Raffray ; François Kop ; Michel Macé ; Guillaume Beldant ; Nicolas Héry ; Pierre Hunot ; Jean Amelot ; René Lemarié ; Etienne Gaudin, tous anciens trésoriers et délibérants ; Joseph Lemarié, trésorier en charge ; Jacques Aubaux, trésorier en charge ; Alain Hus ; François Dutertre ; Laurent Raffray ; Thomas Raffray ; François Garnier ; François Jouanno ; Yves Perois ; Joseph Garnier ; Charles Meslé ; Pierre Rogue ; Jacques Gautier ; Jean Hautière ; François Vasse ; François Bochet ; Jean Dutertre, « tous habitants de ladite paroisse et de différents états, comme laboureurs, charpentiers, ouvriers, etc. ». — Députés : Michel Macé père [Note : Michel Macé, nommé maire de Paramé le 2 février 1790, renonca à ces fonctions pour celles de juge de paix, auxquelles il fut élu le 8 novembre de la même année (ID., Ibid., p. 122)] et François Garnier.

 

Cahier de doléances et plaintes des habitants du Tiers de la paroisse de Paramé.

Qui consistent :

1° — A demander la suppression de la corvée dans toute son étendue (voir note qui suit).

Note : La tâche de cette paroisse, sur la route de Saint-Malo à Dol, était, en 1788 de 1.550 toises ; elle avait son centre à une demi-lieue du clocher (Arch. d’Ille-et-Vilaine, C 4883). Les habitants de Paramé, tous marins et ouvriers du port de Saint-Malo, avaient été autorisés depuis longtemps à mettre leur tâche à marché pour la corvée de bras ; le marché qui était en cours à l’époque de la rédaction du cahier avait été passé en 1787, à raison de 4 s. 6 d. la toise courante pour la réparation annuelle. Les corvoyeurs qui refusaient de payer leur contribution à ce marché y étaient contraints par l'établissement d'une garnison à leurs frais, sur ordonnance rendue par la Commission intermédiaire (Ibid., C 2416 et 4889).

2° — Une égale répartition des touages, vingtièmes, capitation; que le tout soit supporté par les trois ordres.

3° — La suppression du tirage de la milice garde-côte et matelots, entre autres dans la paroisse de Paramé dont les deux tiers des habitants sont attachés dès leur bas-âge à la marine et au service de Sa Majesté tant par mer que par terre, lorsqu'ils sont commandés et que le besoin de l'Etat l'exige, et qu'on est obligé d'avoir recours aux étrangers pour la culture des terres et le peu de moisson qu'elle produit, la paroisse n'étant pas en état de se suffire par elle-même pendant environ six mois ou environ, la paroisse bordant la côte de plus de sept quarts de lieues, laquelle côte est plus que pierreuse et sablonneuse, et exposée de manière que la moindre sécheresse et les mauvais vents font périr toutes les levées, et le cultivateur se trouve sans espérance.

4° — Que le logement des troupes en temps de guerre et le transport des bagages est une charge plus que considérable, vu la proximité de la paroisse et sa jonction à la ville de Saint-Malo.

5° — Qu'une grande partie de la paroisse est occupée par des propriétaires ou fermiers qui payent leur capitation dans la paroisse de leur domicile, et non à la paroisse, quoiqu'ils fassent valoir leur métairie par domestiques et journaliers, ce qui surcharge infiniment les habitants, tant par la capitation que pour la corvée et autres objets (voir note qui suit).

Note : Il est intéressant de rapprocher cet article de la doléance analogue exprimée par la paroisse voisine de Saint-Ideuc.

6° — Que la paroisse se trouve surchargée de quantité de veuves et d'enfants dont les maris et pères sont morts pendant la guerre, tant au service du Roi qu'aux prisons, sans avoir pu avoir eu aucune récompense, ce qui augmente infiniment la misère de la dite paroisse.

7° — Que l'exportation des grains en a fait augmenter le prix à telles sommes et si excessif que la plupart des habitants n'a point de pain ni le moyen d'en avoir, par la suspension des travaux, faute de bon commerce.

8° — La suppression des colombiers, comme destructeurs des levées des habitants (voir note qui suit).

Note : Les indications réunies par l'auteur de l'Essai sur l'histoire de Paramé (pp. 79-90), sur les diverses seigneuries qui exerçaient des droits dans l'étendue de la paroisse, ne contiennent aucun renseignement relatif aux colombiers, non plus que la notice de M. J. HAIZE sur la seigneur de Lorgeril, dans les Annales de la société histoire et archéologique de l’arrondissement de Saint-Malo, année 1909, pp. 173-177. Les documents d’archives ne nous ont rien appris sur ce sujet.

9° — De remédier aux abus que commettent les gros décimateurs concernant leurs dîmes (voir note qui suit).

Note : Les dîmes de Paramé appartenaient en commun à l'évêché et au chapitre de Saint-Malo : en 1790 le trait du Val et du Marais Rabot produisant 72 boisseaux de froment, 36 boisseaux de paumelle et 48 boisseaux d’avoine ; les Trois-Traits produisaient 160 boisseaux de froment, 60 de paumelle et 128 d’avoine ; le trait de Rothéneuf rapportait 48 boisseaux de froment, 84 de paumelle et 48 d’avoine ; toutes ces dîmes étaient affermée. Le recteur jouissait des novales, qui valaient environ 50 l. (Arch. d’Ille-et-Vilaine, série L. district de Saint-Malo, Etat de la commune de Paramé, p. 1 ; et série Q. Déclarations des biens ecclésiastiques).

 

DÉLIBÉRATION du 2 février 1789.
(Arch. commun. de Rennes, Cart. des Aff. de Bretagne, L).

Le général et les habitants de Paramé adhèrent aux arrêtés du Tiers des 22-27 décembre 1788 et à celui des dix paroisses de Rennes, du 19 janvier 1789, et déclarent persister dans leur délibération du 18 décembre précédent.

[66 signatures, dont celles du recteur-prieur George et de Michel Macé].

(H. E. Sée).

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