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Les origines de Lannion

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Lannion doit son origine à la destruction de Lexobie par les Danois (836). Ceux-ci, rendus impitoyables par un siège de neuf mois, égorgèrent, en entrant dans la ville, tout ce qu’ils trouvèrent ; seule une faible partie de la population échappa.

Comprenant que ce n’était pas la dernière course des Danois sur les côtes bretonnes et voulant par conséquent mettre à l’abris du pillage le nouvel établissement qu’ils allaient fonder, les lexobiens, échappés au massacre, remontèrent la rivière du Guer. Les plus braves d’entre eux, rencontrant à deux lieues environ dans les terres, une large vallée formée par le confluent de deux ruisseaux qui se jettent dans le Guer, presque en face l’un de l’autre et entourée de collines moins escarpées, trouvèrent ce lieu à leur convenance et s’y arrêtèrent. C’est en face même de la colline où est assis Brélévenez, c’est dans l’angle formé par le Guer et le cours d’eau de Pen-ar-Stang, qu’ils construisirent leurs demeures.

Les autres fugitifs, trouvant encore trop petite la distance qui les séparait du rivage infesté par les pirates, continuèrent à remonter le Guer, et ne s’arrêtèrent qu’à cet endroit où l’on voit aujourd’hui Belle-Isle-en-Terre.

Le territoire choisi par les premiers était depuis plus de trois cents ans sous la domination d’une famille Huon, famille bretonne insulaire, qui, chassée de sa patrie par l’invasion des Saxons, était venue vers le sixième siècle s’établir à l’extrémité de la Domnonée ; tel était alors le nom du pays, qu’on appela plus tard pays trécorois. C’est à cette même époque que St-Maudez, venu d’Irlande en compagnie d’une suite nombreuse de compatriotes, s’établissait à Pleubian.

Or cette famille Huon, autour de laquelle se groupaient plusieurs autres, formait une force assez imposante.

Les Lexobiens , dans l’état de faiblesse où il se trouvaient, et ayant besoin d’une protection efficace, se soumirent au chef de la colonie qui leur céda la terre, et ce dernier devint chef de leur établissement qui s’appela de son nom Land-Huon, territoire, ville d’Huon, mot qui se métamorphosa successivement plus tard, en Lan-Huon comme prononce encore la population bretonnante de Lannion, ensuite Lannyon, enfin en Lannion, orthographe actuellement usitée.

Le fils aîné de ce chef hérita de son pouvoir et de ses prérogatives, et devint la tige de la puissante et illustre famille de Lannion, quant aux autres enfants et à leurs descendants, ils conservèrent leur nom de Huon.

Sur l’emplacement qu’ils avaient choisi, les nouveaux venus se retranchèrent tout d’abord derrière de simples remparts de terre, seule fortification qu’ils pussent songer à élever en ce moment. Cette précaution avait pour but de les mettre à l’abri des incursions des Danois, et des attaques de leurs belliqueux voisins.

Leur seigneur se retrancha derrière un donjon bâti au point de rencontre du Guer et du cours d’eau qui sort du vallon de Brélévenez, et les anciens Lexobiens, à l’abri de cette double barrière et de leur forteresse, reprirent leurs occupations de pêche et de commerce, qui selon Strabon, les conduisait, lorsqu’ils habitaient leur ville de Lexobie, jusque dans la Grande-Bretagne et l’Océan.

Voilà bien l’origine de l’état de choses du moyen-âge ; des fugitifs, des vaincus, arrivent sur une terre qu’ils trouvaient fertile et à leur gré ; ils veulent s’y établir. Le possesseur de la terre y consent, mais à la condition toutefois d’hommage et de redevance.

Avec la sécurité, la confiance et l’ardeur au travail revinrent aux nouveaux habitants ; leur activité et leur industrie rétablirent bientôt leur ancienne fortune.

Aux remparts de terre succédèrent les remparts de pierre, enfermant dans leur enceinte une plus grande étendue.

Le christianisme, grâce à la persévérance des missionnaires, avait fini par triompher des vieilles superstitions druidiques ; en adoucissant les mœurs et en rendant plus réelle l’influence des lois, il devait contribuer puissamment à améliorer l’état du pays.

Deux siècles se passèrent ainsi dans un progrès lent mais continu.

L’histoire est muette sur cette époque reculée ; le premier fait important dont elle fasse mention, c’est la fondation d’un prieuré.

Suivez les quais de Lannion en remontant la rivière, vous arriverez bientôt à un lourd et triste bâtiment qui continue de s’appeler l’Hôpital général ; en face, de l’autre côté de la rue, est un jardin muré qu’on appelle encore le prieuré ; c’est là que s’établirent les premiers moines de Lannion.

Le prieuré dont nous parlons occupait tout l’emplacement du jardin ; l’église était au fond.

Il n’y a pas très longtemps qu’on voyait encore des ruines assez importantes des édifices du prieuré. Entre autres, on remarquait une chambre à portes et croisées gothiques, chambre que les anciens du pays nommait le presbytère ; on y trouvait aussi des débris d’une vis d’escalier, sous des noyers, près d’une fontaine voisine du prieuré.

Quant à l’église, elle n’existe plus depuis longtemps. A l’époque de la Révolution, ce monument n’offrait déjà plus que des ruines. Dans le jardin sus-mentionné, on en voyait encore le chevet, il y a quelques vingt ans. Ce n’était plus qu’une masure blanchie à la chaux, au milieu de laquelle on apercevait, à travers les pousses abondantes d’un espalier, une porte maçonnée que surmontait un cordon de pierres arrondies en plein cintre. C’était, dit-on, la porte de la sacristie. Cette église était du style byzantin.

A l’époque où nous sommes arrivés, c’est-à-dire au XIe siècle, un second pouvoir s’était superposé à celui de seigneur : le pouvoir ducal.

Ce fut le duc de Bretagne, Conan IV, qui fonda le prieuré de Kermaria-an-Draou, appellation qui peut se traduire en français par Notre-Dame de la Vallée (1178). Mais il ne put l’aider qu’imparfaitement à bâtir l’église, Yves Ovinon, évêque de Tréguier, remit la moitié de la peine imposée par le confesseur, à celui qui contribuerait à l’érection de la nouvelle église qui fut mise sous le vocable de Notre-Dame de Lannyon.

Ce prieuré, sur le quel la célèbre abbaye de Saint-Jacut, qui se trouvait sur le littoral près de la ville de Saint-Malo, percevait certains droits seigneuriaux, probablement parce que c’étaient des moines de cette abbaye qui étaient venus le fonder ; ce prieuré, disons-nous, suffisait alors aux besoins spirituels de la paroisse de Lannion.

L’église de ce prieuré, qui est le premier sanctuaire chrétien de Lannion, en fut longtemps le seul ; car, au douzième siècle, il n’y avait dans l’enceinte murale de Lannion qu’un simple oratoire dédié à monsieur saint Aloy (sans doute Eloy) , encore était-il enfermé par les murs du château et ne servait-il exclusivement qu’à ses habitants.

En même temps que le duc fondait Kermaria, les Templiers, revenus des croisades, créaient à peu de distance du château de Lannion, un autre établissement religieux, protégé aussi par un établissement militaire. Nous voulons parler ici de Brélévenez, une de leurs premières fondations en Bretagne.

De l’établissement religieux, dont le style était lombard, il reste encore d’importants et curieux restes, entre autres un portail orné de trois clochetons-minarets, et un de ces bénitiers en pierre qui, sous le nom de prebendaires, servaient au moyen-âge de mesure à blé pour les fondations pieuses.

L’établissement militaire était situé derrière l’église, on voit encore une grande partie de son enceinte, dont les quatre angles, à en juger par ce qui reste, étaient flanqués chacune d’une tour à meurtrières.

Au commencement du XIIIe siècle, Lannion s’était quelque peu agrandie. Des maisons s’étaient groupées particulièrement autour du château seigneurial ; là était la ville, en outre, un faubourg s’était formé autour du prieuré de Kermaria, qui avait alors haute justice et devait un homme armé à l’ost ducal.

A la fin de ce même siècle, le comté de Lannion se trouvait en la possession de la famille ducale de Bretagne, à la suite d’alliances contractées entre la famille de Lannion et la famille de ses souverains.

A cette époque Guyomar, fils du puissant comte d’Avaugour, de la famille ducale, était comte de Lannion.

La preuve qu’il possédait bien Lannion, c’est qu’il céda à son seigneur et maître, le duc Jean Le Roux, une rente de 50 livres par an à prendre sur les hovages de Lannion.

Au commencement du XIVe siècle, Lannion avait acquis à peu près, toute l’importance qu’elle devait avoir au moyen-âge.

Le château s’élevait sur cette éminence qui est aujourd’hui le jardin de M . de la Boëssière, tout près de la rivière qui sort du vallon de Brélévenez. Il était établi , comme la plupart des forteresses de ce temps, à l’extrémité d’une langue de terre formée par la réunion de deux vallons. Ses derniers débris ont attesté que son enceinte carrée appuyait ses quatre angles sur autant de tours principales et couvrait l’espace compris entre l’église et le quai.

La description de l’enceinte murale donnera une juste idée de ce qu’était Lannion à cette époque.

La ville qui s’étendait à l’est et au sud du château était enfermée par un cordon de murs et de tours, longeant d’abord le terrain qui a formé l’Allée-Verte et le Pavé-Neuf ; ces murailles traversaient ensuite la place du Marhallac’h et la rue de Tréguier ; de là, gagnaient la rue dite plus tard rue des Capucins, passaient tout près de ce terrain où est l’ancien cimetière de Saint-Nicolas, descendaient vers la rivière, en enfermant dans la ville la fontaine publique qui était à peu près là où est la nouvelle pompe de la rue des Bouchers, et enfin côtoyaient la rivière pour venir de là flanquer l’un des angles du château. Au pied de ces murailles étaient des douves profondes dans la partie haute de la ville ; des vases mouvantes s’étendaient sur tout l’espace qu’occupent aujourd’hui nos quais, et étaient de la plus grande utilité pour la défense de la place, puisque la mer venait deux fois par jour en couvrir une vaste étendue.

Quelques portes s’ouvraient dans les murs pour donner accès dans la ville. La principale était celle appelée Pors-Meur ou Grande-Porte, qui s’ouvrait sur la rue appelée plus tard rue des Capucins. Une seconde porte donnait entrée sur la rue des Chapeliers et servait aux voyageurs venant de l’intérieur de pays.

Outre ces deux portes, il y avait une poterne ou porte dérobée tout près du château.

Lannion à cette époque, avait aussi une place publique et un Marhallac’h ou place du Marché.

Quant à l’administration, le pouvoir du châtelain était grandement tempéré par celui de la communauté de la ville, institution qui répondait assez à ce qu’est aujourd’hui un conseil municipal.

Cependant, voici venir la guerre de la succession (1341) où Charles de Blois et Jean de Montfort vont lutter si longtemps et si bravement. On sait que dans cette querelle qui désola la Bretagne, le premier rôle appartint non aux deux compétiteurs, mais à leurs héroïques épouses ; aussi cette guerre fut-elle justement appelée la guerre des deux Jeannes.

L’Angleterre s’étant déclarée pour Jean de Montfort, le comte de Northampton, chef des forces anglaises en Bretagne aborda avec celles-ci sur le territoire breton pour soutenir Montfort.

Dans cette lutte sanglante, Lannion ne devait pas rester neutre. Cette ville tenait, ainsi que les châteaux voisins, pour Charles de Blois. 

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