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LA PAROISSE DE NAIZIN |
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Du doyenné de Porhoët et à collation libre, cette paroisse de Naizin avait pour patrons saint Cosme et saint Damien, tandis que son église se trouvait placée sous le vocable du Saint-Sauveur. Les anciens documents la mentionnent sous les noms de Neiden (Archives de l'abbage de Lanvaux, à l'année 1253), Neizin (Archives de l'abbage de Lanvaux, à l'année 1254), et Neyzin (Archives du duché de Rohan-Chabot, année 1296).
Sous son épiscopat (1182-1222), Guihenoc, évêque de Vannes, donna, avec le consentement du chapître de sa cathédrale, les dîmes de cette paroisse à l'abbaye de Lanvaux. Cette concession fut confirmée, en mars 1253 (sic), par Cadioc, un de ses successeurs sur le siège épiscopal. Deux siècles plus tard, le recteur voulait se revendiquer les novales. Cette prétention engagea, dès 1456, entre lui et l'abbé de Lanvaux, un procès terminé, en 1460, par un concordat, confirmé par le nouveau recteur, le 20 juillet 1478, et en vertu duquel l’abbaye, qui percevait la dîme à la 33ème gerbe, abandonnait, chaque année, un tonneau de froment à ce titulaire, pour ces novales et pour lui tenir lieu de portion congrue. Entre 1615 et 1619, les moines améliorèrent le sort du recteur, en lui accordant treize perrées de froment, mesure de Pontivy. Malgré cela, ce dernier se hâta, en 1759, d'opter pour la pension annuelle de 300 livres et les novales qu'il obtint. Dix ans plus tard, le 6 juin 1769, il déclara abandonner ces novales, pour s'en tenir à la pension de 500 livres à laquelle lui donnaient droit les récents édits royaux. Il avait, en outre, la jouissance de son presbytère composé d'un grand corps de logis, avec cour, jardin, verger et un petit clos sous labeur [Note : Le 7 mars 1701, un bosquet en futaie et bois d'émonde et une prairie contiguë à ce bosquet, dépendant du pourpris de ce presbytére et mis à la disposition de la nation, furent vendus au prix, de 990 livres]. Mais il devait aussi fournir, chaque année, une pension de 12 livres au Grand Chantre de la cathédrale de Vannes.
La concession de ces dîmes à l'abbaye de Lanvaux n'entraîna point le droit de patronage. Il en résulte qu'Ogée a commis une erreur, en prétendant que la paroisse a été desservie par les Cisterciens. Le catalogue des recteurs, n'offrant aucune trace de présentation, fera justice de cette assertion.
Le monastère de Saint-Gildas-des-Bois jouissait aussi, dans cette paroisse et dans celle de Pluvigner, d'une partie des dîmes et y possédait quelques biens et revenus. L'abbaye de Lanvaux lui acheta le tout, à la date du 25 avril 1254, moyennant 70 livres monnaie, une fois payées.
Le territoire de Naizin se partageait entre les frairies du Bourg, de Stimoise, de la Poste de Guénolay, du Guern, du Resto, de Luzunin, de Siviec, de Kerdec et de Penvern. Une partie de cette dernière se trouve maintenant dans la nouvelle paroisse de Kerfourn. Si des chapelles ont, aux temps reculés, correspondu à chacune de ces divisions, je ne puis le dire ; puisque, dans les derniers siècles., on ne rencontre que celles de Saint-André et de Sainte-Brigitte. Cette dernière avait un placitre planté de bois, qui, confisqué au profit de la nation, fut vendu le 22 juillet 1793, moyennant 350 francs. Je ne sais sur quels renseignements, les nouveaux éditeurs du Dictionnaire d'Ogée ont pu dire que, avant la Révolution, cette paroisse renfermait cinq chapelles desservies, à moins de tenir compte de celle de Saint-Nicolas, au château de Kerdréan, et de celles du Saint-Sauveur et de la Couronne, qui faisaient partie de l'église paroissiale.
Très ancienne et souvent réparée, l'église paroissiale reçut, en 1691, de grandes restaurations. Néanmoins, vers le milieu du XVIIIème siècle, son mauvais état détermina le général de la paroisse à y entreprendre des travaux considérables. Mais elle renfermait alors deux chapelles latérales qui appartenaient, à titre de fondateur, à M. de Langle, président à mortier au Parlement de Bretagne. Celle du côté de l’épître portait le nom de chapelle de Cléguenec ; l'autre, celui de chapelle de Kerguzangol, deux terres et châteaux nobles de Naizin, réunis sur la tête dudit président. Une partie de l'église paroissiale elle-même, depuis le côté de l'évangile jusqu'au bas du cimetière, se trouvait bâtie sur la terre et dans le fief de l'une de ces seigneuries. Or, ces conditions formaient un obstacle à l'exécution de l'entreprise projetée. Il fallut donc s'adresser à M. de Langle, auprès duquel on trouva la plus louable générosité. Ce propriétaire délégua son fils, le marquis de Langle, pour le représenter à l'assemblée du général, qui eut lieu le 10 octobre 1756. Là, ce député déclara céder, au nom de son père, tous les droits des seigneuries de Cléguenec et de Kerguzangol sur les susdites chapelles, que le général pourrait au besoin faire démolir, pour agrandir et embellir l'église, à condition toutefois, 1° de placer, dans le mur du pignon, deux pierres chargées, l'une des armes de Cléguenec, l'autre de celles de Kerguzangol, 2° de faire dresser par le présidial de Vannes procès-verbal de l'état de ces deux chapelles, avant leur démolition, et d'en remettre une copie au généreux donateur.
Rédigé sur place, le 18 octobre de l'année suivante, ce procès-verbal nous fournit une description de l'église elle-même. Le délégué du général, dit le juge du Présidial, « nous a conduit au-devant du frontispice de l'église, où il nous a fait voir et avons vu deux escussons dont un, joignant la voûte de la porte principale de ladite église, est à la croix ancrée dont le blason n'est pas visible ; et l'autre, au-dessus, est de gueules à neuf macles d'or, 3, 3 et 3 ; une bande de sable sur le tout ».
Il « nous a aussi fait voir et avons vu qu'en devant dudit frontispice à
droite et à gauche, en entrant dans l'église, il y a deux vieilles chapelles,
dont il nous a dit que celle à droite se nomme de Cléguenec, et celle à gauche,
de Kerguzangol. Nous sommes tous de compagnie entrés dans celle nommée de
Cléguenec, où il nous a fait voir et avons vu que, sur la sablière joignant le
frontispice de l'église, il y a trois escussons placés en forme de lizière, tous
trois semblables, portant écartelés au premier trois croissants, deux en chef et
un en pointe ; au second, quatre billettes ; au troisième quatre macles ; et au
quatrième, vuide ; desquels escussons de blason n'est pas visible, estant
couvert de chaux comme le reste de la sablière ; que, dans ladite chapelle, il y
a un autel adossant le mur du frontispice, au-devant du marchepied duquel est
une pierre tombale sur laquelle est une figure de femme, aux deux costés de la
tête de laquelle sont deux escussons à trois croissants, deux en chef et un en
pointe, dont le blason n'est pas non plus visible ; que, du costé de l'évangile
dudit autel il y a un banc à acoudoir, sur lequel est un escusson semblable à
ceux ci-dessus mentionnés sur la sablière ; et qu'audevant dudit banc, il y a,
dans le mur du frontispice, une grande fenêtre grillée de fer d'où l'on voit
jusqu'au maistre-autel de l'église ;
Nous sommes ensuite tous entrés dans
l'autre chapelle, nommée de Kerguzangol où nous n'avons rien vu de remarquable
qu'une petite fenêtre percée dans le mur du frontispice, par laquelle on voit
aussi jusqu'au maistre-autel de l'église » (Archives départementales du
Morbihan, Série B, n° 464).
En 1670, une de ces chapelles était sous le vocable de la Sainte Couronne, l'autre avait pour titulaire le Saint-Sauveur.
Bientôt après, les travaux furent entrepris. Commencée en 1773, sur un plan fourni par le célèbre Pierre Nourry, recteur de Bignan, la construction de la tour exigea plus de temps : elle ne s'acheva qu'en 1780.
Touchant la chapellenie de Saint-André, desservie probablement dans la susdite chapelle de ce Saint et probablement aussi l'unique bénéfice secondaire fondé ici, nous n'avons trouvé que deux immeubles qui faisaient partie de sa dotation : la prairie de la chapellenie et la tenue de la chapelle de Saint-André, vendues au profil de la nation, les 22 août et 6 septembre 1791, pour la somme totale de 961 livres.
Recteurs de Naizin.
....1453.... Yves Gludic, du diocèse de Léon et attaché au
chœur de la cathédrale de Vannes. Il fut, à Vannes, commensal de saint Vincent
Ferrier et déposa, en 1453, à l'enquête pour sa canonisation, étant alors âgé de
64 ans.
1456-1470. Gilles Le Goeff, aussi choriste de la
cathédrale, déposa, à l'âge de 34 ans, à la même enquête.
1478-1488.
Guillaume de Cléguennec, originaire de la paroisse de Naizin et du château de ce
nom ou de celui de Kerdréan, fit le voyage de Rome, l'année qui précéda son
décès
1504. R. Noël Le Roy.
1504....
Alain Le Bourbon.
...1526... Gilles du Fresne.
1545-1550. R. Alain du Bouyer, sieur de Kerdréan résigne en Cour de
Rome.
1550. Vincent de Kerveno, pourvu par le Souverain
Pontife
1578-1579. Jean Pringué
1583.
Louis Trifen,
1586. R. François Le Poitevin.
1589-1601. R. Pierre Maugain, de Noyal-Pontivy et précédemment recteur
de Séglien, résigna entre les mains du Pape en faveur du suivant.
1601-1631. Guillaume Querbic, probablement originaire de la paroissé du
Moustoir, sur laquelle il fonda la chapellenie du Saint-Esprit, reçut ses
provisions de la Cour de Rome.
1631-1638. R. Guillaume
Cabelguen, de Moréac, pourvu par l'Ordinaire, prit possession, le 11 février
1631. Il dut permuter, en 1638, avec le suivant contre Locminé.
1638-1639. R. Alain Le Tutour, de Guénin, pourvu par le Pape, résigna
entre ses mains en faveur du suivant.
1639-1641. François Le
Pré fut inhumé, le 25 décembre 1641, dans l'église de Saint-Sauveur, à Locminé,
sa paroisse natale.
...1643.... Amaury ou Maurice Allio, de
Noyai-Pontivy et sacriste de la cathédrale de Vannes.
1654-1670.
Étienne Bunel, décédé le 30 décembre 1670, fut inimmé, le 31, dans la chapelle
de la Couronne, en l'église paroissiale.
1671-1673. François
Quéro, mort le 6 août, fut enterré le 7 dans la même église.
1674-1683. François Gaultier, de Crach, pourvu par l'Ordinaire, mourut
le 18 février et fut inhumé, le 19, dans son église.
1683-1708.
Laurent Helloco, pourvu par l'évêque, refusa de fournir la pension de 12 livres
due sur son bénéfice au Chantre de la cathédrale. En juillet 1692, il fut
condamné par le Présidial à verser entre les mains de ce dignitaire 48 livres
pour quatre années d'arrérages. Le 5 janvier 1708 il donna procuration, pour
résigner entre les mains du Pape en faveur du suivant.
1708-1736.
François Pringué, de Josselin, pourvu en Cour de Rome, le 2 mars 1708, prit
possession le 24 juillet. Mort, à l'âge de 57 ans, le 8 septembre 1736, il fut
inhumé, le 10, dans le cimetière.
1737-1768.
Colomban-Hyacinthe Le Bigot, du diocèse de Cornouaille, pourvu en Cour de Rome,
le 26 février 1737, prit possession le 31 juillet. Décédé, à l'âge de 64 ans, le
5 octobre, il fut enterré, le 6, dans le cimetière.
1769-1780.
Louis Le Bihan, originaire de Remungol et curé de Naizin, pourvu par
l'Ordinaire, le 9 février 1769, prit possession le 6 mars. Mort, à l'âge de 53
ans, le 24 avril, il fut inhumé, le 25, dans le cimetière.
1780-1791.
Charles Le Franc, natif de la paroisse de Guern et curé de Monterblanc, trève de
Plaudren, pourvu par l'Ordinaire, le 8 mai 1780, prit possession le 16. Il
rétracta le serment qu'il avait prêté pour se conformer à la prescription de la
Constitution civile du clergé. On ignore ce qu'il devint ensuite.
(Abbé Luco).
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