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MORLAIX AUX TEMPS ANCIENS.

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Le territoire de Morlaix était déjà peuplé à l'âge du bronze.

En 1871, lors des fouilles faites dans la villa de Bagatelle, à proximité de la ville, on exhuma des tumuli qui renfermaient trente-quatre urnes funéraires où se trouvaient déposés des ossements calcinés des fibules et des bracelets en bronze.

C'était l'héritage laissé par la race primitive.

Des médailles romaines du temps de Gordien à Gallien (238-268) trouvées dans les substructions du château, une petite statue en or de 33 millimètres de hauteur représentant une femme nue et portant une main à sa bouche et l'autre au bas des reins, véritable déesse du silence, qu'on suppose avoir appartenue à quelque femme d'officier ou de magistrat romain, sont précieusement conservées et attestent que les Romains y avaient établi un oppidum.

Cette station, qui s'appelait Julia, fut abandonnée ou détruite vers le déclin de l'Empire romain.

L'histoire de Morlaix ne commence guère que vers l'an 1100. Ce n'était alors qu'un petit port de commerce, constitué par ce qui forme actuellement le quartier Saint-Mathieu et le Château, appartenant aux comtes de Léon.

C'est à sa proximité de la mer (mor, mer et laëz, près de) ou à sa situation dans un ravin très prononcé (mons relaxus, mont entr'ouvert) que ce petit port doit son nom.

Les luttes meurtrières, le pillage et l'incendie marquent sans cesse les diverses étapes de son histoire.

En 1187, Henri II roi d'Angleterre, celui qui assassinait les archevêques, vint l'assiéger et s'en empara après un siège de neuf semaines.

Des hauteurs du Créou, du Portzmeur et de Traon-ar-Velin, on lança de si grosses pierres et la famine devint si cruelle que la ville fut forcée de se rendre et devint la propriété des ducs de Bretagne.

Jusqu'en 1372, la ville resta au pouvoir des ducs de Bretagne ; mais à cette époque, se trouvant lassée de mauvais traitements que lui faisait subir la garnison anglaise qui lui était imposée, elle se révolta, et avec le secours des Compagnies françaises commandées par Duguesclin, chassa les soldats anglais ; malheureusement, les Anglais firent un retour offensif, sous le commandement du duc Jean IV, et, malgré les supplications des habitants, malgré leurs cris de « miséricorde, vive Bretaigne », malgré le dévouement d'un bourgeois de Morlaix qui, nouvel Eustache de Saint-Pierre, vint pieds nus et la corde au cou, offrir sa vie pour sauver celle de ses compatriotes, 50 notables furent pendus devant le Château.

Au commencement du XVIème siècle, la Bretagne se trouvant réunie à la France par le mariage de la duchesse Anne avec Charles VIII, Pierre de Rohan vint recevoir le serment des Morlaisiens.

En 1506, la duchesse Anne visita Morlaix et reçut en présent un petit navire d'or enrichi de pierres précieuses, ainsi qu'une hermine blanche apprivoisée, portant un collier de diamants ; en retour, elle laissait un calice en vermeil et faisait construire à Morlaix même le premier vaisseau remarquable de la flotte française (la Cordelière) sur lequel, en 1513, Hervé de Portzmoguer (Primauguet), à la tête de quelques bâtiments, attaqua une forte escadre anglaise et la battit.

Dans la nuit du 30 juin 1522, la ville fut de nouveau pillée et saccagée par les Anglais, avertis par un traître qu'elle se trouvait sans défense, la noblesse se trouvant à la montre de Guingamp et les bourgeois à la foire de Noyal-Pontivy. Cette fois encore elle eût son héroïne dans la personne d'une chambrière qui voyant ses maîtres se sauver, resta dans la maison, souleva la trappe de la cave, et l'inonda en ouvrant la vanne qui communiquait avec la rivière. Plus de quatre-vingts Anglais trompés par l'obscurité s'y noyèrent, et l'héroïne, dont l'histoire ne nous a pas conservé le nom, périt victime de son dévouement au foyer de ses maîtres.

C'est à la suite de ce désastre, que les habitants, pour en éviter le retour, firent construire à l'entrée de la rade, le Château du Taureau.

En 1548, Marie Stuart, débarquée à Roscoff pour venir en France épouser le Dauphin, devenu depuis François II, fit à Morlaix une entrée triomphale. Tous voulaient voir cette future reine qui, trente-neuf ans plus tard devait porter sa tête sur le billot. C'était alors « la petite reinette écossaise dont le sourire seul faisait tourner toutes les têtes françaises » ; aussi le pont-levis trop chargé de la porte de la prison se rompit et tomba dans la rivière. Il n'y eut aucune victime, les eaux étant basses, mais les Ecossais de la reine restés de l'autre côté se mirent à crier : « Trahison, trahison », et c'est alors que le seigneur de Rohan voisin de la litière royale, leur jeta ce cri connu de tous : « Jamais Breton ne fit trahison ».

Une ère de prospérité, de négoce, de tranquillité commençait pour Morlaix, quand en 1583, la ville rendant hommage au duc de Mercoeur se vit engagée dans la Ligue. Le 25 août 1594, le maréchal d'Aumont général de l'armée royale, s'en faisait remettre les clefs et promettait protection contre les ligueurs qui s'y trouvaient. Ceux-ci au nombre do 500 se réfugièrent dans le Château et sous les ordres du gouverneur de Rosampoul se défendirent, mais en vain, pendant cinq semaines contre les trois mille hommes du général.

La Ligue laissa la ville ruinée. Au commencement du XVIème siècle, la famine se montra dans la campagne ravagée par le pillage des gens de guerre : les malheureux paysans réduits à se nourrir de graine de lin, d'oseille sauvage et d'orties, mouraient de faim ; la peste décima la ville et celle-ci fut de longues années à se relever.

Le XVIIème siécle fut à Morlaix le siècle du gaspillage. Les juges royaux alors administrateurs de l'autorité, se faisaient payer fort cher leur présence aux assemblées de la ville. Tout se faisait par procédures, par actes notariés ; les collations étaient fréquentes, les juges avaient gratis leur provision de vin.... Ce qu'en ce siècle il fut présenté de collations à l'occasion d'une installation quelconque, ce qu'il fut fait de déjeuners à l'arrivée ou au départ d'un prédicateur, ce qu'il fut envoyé aux avocats conseils de barils de confitures dépasse l'imagination ; et la caisse de la ville était l'arsenal commun où l'on puisait.

Ce fut également le siècle des folies dévotes ; la ville s'engageait à verser annuellement deux mille quatre cents livres au chanoine du Mur, deux cents livres à la fabrique, deux cent quarante livres au prédicateur du carême, quarante à celui d'octave du Saint-Sacrement, cent à celui de la Dominicale, cinq cents à celui de l'Avent, deux cent quarante-deux à l'église Saint-Martin, etc ... Bref, alors que les revenus montaient jusqu'à cent mille livres (1626), on ne construisit que l'auditoire, les halles et une partie de l'hôtel de ville.

Au XVIIIème siècle, grâce à la longue paix que le ministère du cardinal Fleury donna à la France, Morlaix vit son commerce s'élever et s'accroître, et quand, de 1733 à 1737 le maire Daumesnil vint prendre en mains ses intérêts, il remit de l'ordre dans les finances et donna de l'autonomie à la municipalité ; prévoyant l'avenir de la ville, il élargit ses rues, créa ses places, remplaça les ponts en bois qui réunissaient les faubourgs à la ville par des ponts en pierre, transforma en quais les rives du bassin, fit nettoyer le port envahi par les vases, et là où abordaient avec peine des barques de dix tonneaux, des navires de quatre cents tonnes entraient facilement, faisant de Morlaix le premier port comnerçant de la Basse-Bretagne. C'est sous son administration que fut commencé l'hôpital et que le gouvernement établit sa manufacture de tabacs dans l'entrepôt de la Compagnie des Indes.

L'heureuse situation de son port à l'entrée de la Manche facilite sur une large échelle l'exportation des graines, des légumes, des oeufs et surtout du beurre. C'est ainsi qu'en 1887, on compte 1.359 navires sortants, totalisant 16.282 tonnes. Une des principales importations par les navires étrangers est celle des bois du Nord. Les navires français arrivent chargés surtout de farines, vins et eaux-de-vie, de fer et des variétés de denrées universellement consommées.

(M. Baret).

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