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LA STATUE DE NOTRE-DAME DU MUR.

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J'extrais ce qui va suivre du savant ouvrage « Notice sur Notre-Dame du Mur patronne de Morlaix, par l'abbé Stéphan ; Morlaix, Le Goaziou, 1895 ».

Dans une brochure publiée à Morlaix, en 1857, M. l'abbé Alexandre, enfant de Morlaix, mort chanoine de la cathédrale de Quimper, parle ainsi de la statue de Notre-Dame du Mur.

La statue de N.-D. du Mur est bien remarquable sous plus d'un rapport. Il serait difficile de lui assigner une date certaine... Elle représente la Sainte Vierge assise et portant sur le bras gauche l'Enfant Dieu.

La statue est en bois de chêne et à armoire, ce qui était fort commun au Xème, au XIème et au XIIème siècle. On l'ouvrait autrefois lors des grandes solennités.

Morlaix (Bretagne) : statue de Notre-Dame du Mur. Morlaix (Bretagne) : statue de Notre-Dame du Mur.

Dans l'intérieur et au centre de la statue, se trouve le Père Eternel assis, tenant dans les mains Jésus crucifié ; au-dessus de tous les deux plane le Saint-Esprit sous la figure d'une colombe. La Trinité Sainte y est donc représentée, afin sans doute de rendre plus sensible cette parole de l'ange Gabriel à Marie : « Le Seigneur est avec vous » afin de montrer que le Très-Haut, que les trois personnes divines habitaient dans le cœur immaculé de Marie comme dans un temple de prédilection. Le Seigneur était, en effet, avec elle comme un père avec sa fille bien-aimée, comme un fils avec la meilleure des mères, comme un époux avec une épouse chérie.

Sur chacun des battants de la statue, et toujours à l'intérieur, on remarque des peintures à l'huile qui sont évidemment d'une date plus récente que celle de la statue elle-même, la peinture à l'huile n'ayant été inventée qu'en 1440. (sic).

On voit d'abord d'un côté :

La Salutation angélique. Comme dans le premier âge de la peinture à l'huile, l'Ange tient à la main un ruban sur lequel on peut lire : Ave gratiâ plena, Dominus tecum.

La Nativité de Notre-Seigneur. La Sainte Vierge est étendue sur la paille et couverte d'un tapis jusqu'à la ceinture. A ses pieds se trouve saint Joseph se chauffant les mains au-dessus d'un réchaud en terre.

La Présentation au Temple. La Sainte Vierge présente Jésus au grand-prêtre qui lève les yeux au ciel, en tendant les bras vers le divin Fils de Marie.

De l'autre côté se voient :

La Flagellation. Le Sauveur est attaché à une colonne et deux bourreaux le battent de verges.

La Résurrection. Jésus sort du tombeau, les gardes sont endormis sur leurs boucliers ornés d'armoiries bretonnes.

La descente du Fils de Dieu aux Enfers. Jésus brise avec sa croix les portes d'airain de la sombre prison d'où l'on voit sortir Adam et Eve suivis des patriarches.

Le but de l'artiste, par la représentation de la Trinité dans l'intérieur de la sainte Vierge, a été de rendre sensible la parole : Ave gratiâ plena, complétée par le texte de saint Jean (XIV, 23) : « Ad eum veniemus et mansionem apud eum faciemus (Nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure) », texte qui établit l'inhabitation des trois personnes divines dans l'âme en état de grâce, et par conséquent avant tout dans l'âme de la Sainte Vierge.

De même, les naïves peintures représentant des mystères de la vie de Notre-Seigneur se rapportent évidemment à la dévotion du Rosaire, qui a pour but de prier la Sainte Vierge en méditant la vie de Notre Seigneur, à l'imitation de la Mère de Jésus, dont saint Luc dit à propos des mystères de la Sainte Enfance (II, 19) : « Maria autem conservabat omnia verba haec, conferens in corde suo (Marie conservait toutes ces paroles, les repassant en son cœur) ».

Mais pourquoi l'auteur de la statue a-t-il choisi de préférence cette manière de représenter la Sainte Vierge ? Nous croyons que la raison se trouve dans l'existence à Morlaix de la confrérie se la Sainte-Trinité dont les membres venaient se grouper autour de l'antique image de la Mère de Dieu. ........

Morlaix (Bretagne) : statue de Notre-Dame du Mur.

Cette statue, si elle ne date pas des commencements mêmes de la confrérie au XIIème siècle, de l'aveu de tous ne peut être postérieure au XVème siècle, mais elle ne serait alors, d'après nous, que la copie d'une statue plus ancienne. En effet, la statue représente la Sainte Vierge assise ; or, dit M. de Caumont, jusqu'au XIIIème siècle on avait représenté encore assez souvent la Sainte Vierge assise, portant l'Enfant Jésus sur ses genoux ; on pensait alors que la Mère de Dieu devait recevoir assise les hommages des fidèles et qu'il n'était pas digne d'elle de se tenir debout. A partir du XIVème siècle, on la figure presque toujours debout, tenant l'Enfant Jésus sur le bras. Si donc notre statue est postérieure au XIIème ou au XIIIème siècle, elle ne représente la Sainte Vierge assise que parce qu'elle remplace la statue primitive, et elle a doublement droit à notre vénération, en raison de sa propre antiquité et des souvenirs plus anciens qu'elle rappelle.....

Lorsque l'église du Mur avait été la première fois fermée au culte (1792), on avait détruit tous les emblèmes qui rappelaient la féodalité ; mais nous n'avons trouvé aucun document qui nous permette d'affirmer que les objets sacrés aient été détruits.

Comme la plupart des objets artistiques qui se trouvent actuellement dans nos églises sont d'une date antérieure à la Révolution, nous sommes porté à croire qu'il n'y a pas eu d'ordre de destruction et que, lors de la fermeture des églises, les fidèles ont pu cacher les statues et les tableaux sans être inquiétés par l'autorité. C'est ainsi que la statue de Notre-Dame du Mur fut transportée, par une personne pieuse de la rue des Nobles, dans la mansarde d'une pauvre couturière, Jacquette Cloarec, qui la conserva précieusement jusqu'au jour où, la paix étant revenue dans l'église, il fut permis de la rendre à la paroisse.

Lorsque le Consulat eut mis un terme aux discordes religieuses et que le Concordat avec le Saint-Siège eut été conclu, l'église de Saint-Mathieu fut choisie comme paroisse... La statue de Notre-Dame du Mur fut portée à Saint-Mathieu et placée sur l'un des autels latéraux. En 1820, l'église Saint-Mathieu menaçant ruine, sa reconstruction fut décidée.

Pendant la construction, la statue de N.-D. du Mur fut envoyée à Saint-Melaine, où se fit tout le service paroissial de 1821 à 1824. Cette dernière année, elle fut rapportée à Saint-Mathieu le jour de la Première Communion et mise à l'autel du Sacré-Cœur.

Elle devait y rester jusqu'en 1834.

Ce n'est pas que dans l'intervalle on n'ait songé à élever de nouveau dans Morlaix un sanctuaire à l'antique patronne de la cité ; mais il fallait aller au plus pressé.

Morlaix (Bretagne) : chapelle de Notre-Dame du Mur.

Du moins, dès 1822, nous trouvons la preuve que le culte de Notre-Dame du Mur attirait toujours la piété morlaisienne.

Il était réservé à Mr. Keramanac'h, curé de Morlaix, d'édifier la modeste chapelle de Notre-Dame du Mur… Le nouvel édifice put être bénit un an après la fondation, le 8 septembre 1834, fête de la Nativité de la Sainte Vierge. La statue de Notre-Dame du Mur fut portée triomphalement dans les rues de la ville et déposée sur son nouvel autel, où elle continue d'être l'objet de la vénération universelle.

G. W.

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