Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

L'ÉGLISE NOTRE-DAME DES FONTAINES DE MORLAIX

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Morlaix       Retour "Histoire des Carmélites de Morlaix"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Les Carmélites de Morlaix furent très heureuses de posséder dans leur enclos la vieille et vénérable église de Notre-Dame des Fontaines.

Ce monument était orienté du Sud-Ouest au Nord-Est, et surmonté d’un clocher élancé, qui, muni de 4 clochetons de forme pyramidale, se dressait à 103 pieds (34 mètres) au-dessus du sol. A la base du clocher, au moment de la construction, on mit de saintes reliques.

Au pignon Sud du transept Nord, on remarquait quatre écussons en relief de pierres de taille. Celui du milieu, le plus éminent, au-dessus de la porte de la chapelle, portait de Bretagne en alliance avec France et Navarre. A gauche de la porte, en plus basse situation, c’était un écusson au lion passant ; à droite, deux autres écussons, l’un du dit lion, l’autre en alliance, au 1 du dit lion, au 2 de deux fusées, tous les dits écussons timbrés de lambrequins.

Nous savons, d’autre part, que la maîtresse vitre portait les armoiries de haut et puissant messire Louis Lirée du Parc, chevalier de l’ordre du Roi, seigneur de Locmaria, Guerrand [Note : Louis du Parc résidait habituellement au château du Guerrand, en Plouégat-Guerrand], Le Ponthou, qui figuraient d’ailleurs en divers endroits, à l’extérieur de l’église. Un procès-verbal du 8 Mai 1649 nous les présente : « Au-dessus de la voûte de cette porte [Note : Il s’agit du portail proche du pignon Sud-Est de l’église] sont deux autres écussons : à gauche, comme on entre, un plus grand portant écartelé aux 1 et 3 d’un fascé, aux 2 et 4 de trois jumelles ; à droite, l’écusson est mi-parti : au 1er est une fasce, au 2, une croix pattée avec une tour. Plus bas, en les jambages de la dite porte sont deux petits écussons mi-parti : au 1 d’un fretté, au 2 d’un lion, lesquels sont ceux du seigneur messire de Locmaria. Le lion appartient à la seigneurie du Ponthou, ainsi que les frettés, la fasce est Guerrand, les jumelles des du Parc, et la croix pattée de Locmaria ».

Une petite chapelle intérieure existait du côté de l'Evangile, à gauche de l’entrée du choeur, c’était la chapelle de Notre Dame de Recouvrance. Au pignon Nord de cette chapelle, vers le chemin qui conduisait au bourg de la Madeleine, il y avait une vitre ronde, en forme de rose, portant deux écussons, dont l’un à un lion rampant de gueule et un canton écartelé aussi d’or et de gueule, un autre canton d’argent aux annelles de sable ; l’autre écusson mi-parti des dites armes ci-dessus et d’un casquet d’or accompagné de 3 coquilles d’argent en champ de gueule. C’étaient les armoiries de Michel de Kersulguen, seigneur de la Boissière [Note : Procès-verbal du 5 Août 1655 (Archives départementales)].

A droite du choeur, du côté de l’épître, était la chapelle de la Trinité. Une troisième chapelle existait, sous le vocable de Saint Vincent.

Un procès-verbal de 1624 signale les autels de Notre-Dame de Recouvrance, de la Trinité, de Saint Philippe et de Madame Sainte Geneviève.

Une clôture en bois, en forme de balustre percé à jour, séparait le choeur de la nef. Dans le transept Nord de l’église se trouvait une tribune avec des orgues.

Les armoiries de Bretagne en alliance avec France et Navarre, qui ornaient le pignon toujours existant de la chapelle, nous fournissent un point de repère pour en fixer la date. Jeanne de Navarre, mère du duc de Bretagne Jean V, fut la troisième femme de Jean IV, mort en 1399. Remariée en 1402 au roi d'Angleterre, elle trépassa en 1437. La chapelle de Notre-Dame des Fontaines daterait donc des dernières années du XIVème siècle ou du début du XVème.

Si nous en croyons la Chronique du Carmel, elle fut dédiée à la Sainte Vierge, en 1424.

Une feuille détachée des Archives du Finistère, dont l’écriture n’est pas antérieure au XVIIIème siècle, porte que le duc de Bretagne, comte de Montfort et Richemont, donna une cloche à Notre-Dame des Fontaines, en 1425.

La foudre renversa plusieurs fois le clocher des Fontaines. Un appel à la généreuse population de Morlaix procura des ressources suffisantes pour le revêtir de plomb, avec ses quatre clochetons.

De toutes les parties de la Bretagne, les pèlerins affluaient à Notre-Dame des Fontaines. De fort loin, dès qu’ils en apercevaient le clocher, ils se prosternaient pour le saluer et se donner à la Sainte Vierge.

La ville y faisait force dévotions publiques. C’était un ancien usage de s’y rendre en procession le jour de la Chandeleur. Les cierges bénits, la messe y était chantée, et l’on retournait processionnellement en ville, chacun tenant en main son cierge allumé. A toutes les fêtes de la Vierge, le clergé de la paroisse ne manquait point d’y aller chanter les premières et les secondes vêpres. On s’y rendait également le jour de la Fête-Dieu, et l’un des jours des Rogations. Plus tard, on s’affranchit du devoir d’y faire des stations, vu la pente abrupte du chemin et les dangers auxquels était exposé le Saint-Sacrement [Note : Les troubles de la Ligue entravèrent sans doute l’exercice du culte à N.-D. des Fontaines. « Avant que nous y fussions établies, écrivent les Carmélites, l’on faisoit rarement l’office divin et point d’enterrement »].

L’église de Notre-Dame des Fontaines s’enrichit peu à peu grâce à la piété de ses fidèles, qui se plaisaient à lui faire des dons et à lui offrir des ex-voto.

En 1494, un prêtre, Pierre Salou, fait cadeau à Notre-Dame d’une maison, pour maintenir dans la chapelle une messe dominicale. Au cours du XVIème siècle, ce sont des rentes foncières ou censives et des quartiers ou des boisseaux de froment, « mesure de Morlaix », dont bénéficie notre église.

Grâce à ces ressources, le procureur-syndic des Fontaines peut aisément fournir au sanctuaire dont il a la charge tous les objets indispensables au service du culte. Un inventaire dressé le 23 Septembre 1624 par le sieur de Kerhamon, procureur-syndic de la chapelle, est, à cet égard, fort suggestif. Il y est mention de 6 calices d’argent doré avec leurs patènes de même, de 20 aubes et 20 ceintures, de chapes et chasubles brodées de fils d’or, de 6 missels, dont 2 à l’usage de Rome, 4 à l’usage de Paris, de 2 châsses d’argent pour conserver les reliques, d’une petite châsse contenant les reliques de M. Saint-Maudetz, de 6 carreaux de cuir doré pour mettre sous les reliques, quand on les expose, de plusieurs Agnus Dei, garnis d’or ou d’argent...

Le même document donne le détail de nombreux chapelets d’ambre, de corail, de cristal, portant des croix d’argent ou d’argent doré, autant semble-t-il d'ex-voto offerts par la piété populaire à Notre-Dame des Fontaines.

(Archives de l'Evêché).

 © Copyright - Tous droits réservés.