Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LA COLLÉGIALE NOTRE-DAME-DU-MUR DE MORLAIX.

LE SERVICE DIVIN.

  Retour page d'accueil       Retour Ville de Morlaix  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

La première obligation des chanoines du Mur était d’offrir à Dieu le sacrifice de louange par la récitation du saint office.

Dès six heures du matin ils étaient à l’église pour dire les Matines. Ils célébraient ensuite leurs messes particulières, puis se trouvaient à nouveau réunis au choeur pour assister à la messe canoniale, qui était chantée à huit heures et demie. Dans l’après-midi c’étaient les vêpres, qui avaient lieu à deux heures et demie, du 15 Octobre à Pâques et à trois heures au cours de la belle saison.

En prenant l’habit au jour de son installation, le chanoine promettait par serment [Note : Certains chanoines prêtaient ce serment « par leurs saints ordres »] d’être assidu à l’office divin. Et pour encourager cette assiduité, le Droit canonique lui assignait une part dans les distributions quotidiennes. On sait que ces distributions consistent dans les fruits du bénéfice ecclésiastique attribués aux membres d’un chapitre cathédral ou d’une collégiale en raison de leur présence réelle ou juridique aux diverses parties de l’office divin. Le Droit prévoit, d’autre part, l’existence d’un ou plusieurs « piqueurs » ou « pointeurs » chargés de noter les absences.

L’office canonial et la célébration des solennités n’allaient pas sans le chant et la musique religieuse. Leur bonne exécution fut toujours l’une des principales préoccupations des fondateurs et administrateurs de l’église du Mur.

Nul n’était admis au canonicat s’il ne savait chanter de façon convenable. Nous lisons au registre des délibérations : « Jean Miorel receu pour chanoine le 8 Février 1603 à la charge qu’il apprendra son chant ». Le 3 Octobre 1649, Jan Pesivin, prêtre de Quimper, est reçu chanoine « sur le rapport qui nous a esté fait de ses bonnes vies et moeurs, et la cognoissance que nous avons eu par le bon service qu’il a rendus au choeur, depuis tamps qu’il est en cette ville, de sa bonne voix et capacité pour la musique et l’office de l’église, et aiant aussi appris qu’il a servi avec la satisfaction de tout le monde en qualité de chantre et musicien le vénérable chapitre de Vannes ; pour ces causes et autres à ce que nous mouvants, nous l’avons receu au service de cette église, au nombre d’un des chanoines d’icelle... en la place vacante par la destitution de missire Guillaume Moalic ». Le 27 Mai 1650, Yves Calloët, prévôt, accepte, comme chanoines Olivier Bouillon, prêtre, et Marc Diseul diacre, « comme ayant de bonnes voix et capacités » ; il refuse, par contre, Jean Maout et Yves Bideau « n’ayant ni voix ni capacité en musique, ni disposition aucune pour l’acquérir ».

En 1662 nous voyons intervenir l’autorité royale elle-même pour assurer la bonne exécution du chant et de la musique à Notre-Dame du Mur. Le 20 Octobre de cette année c’est Louis XIV qui commande au prévôt, Calloët, de choisir comme chanoines des sujets d’élite « bons chantres et de belle voix, habiles musiciens … lesquels outre la piété requise au culte ayent encore les bonnes qualités de voix et science nécessaire de chant et cérémonies de l’église ». Cinq jours plus tard, dans une lettre adressée aux habitants de Morlaix, le monarque tenait à peu près le même langage (Peyron).

Le 28 Juin 1663 arrivèrent à Morlaix, appelés par le prévôt Calloët, cinq prêtres étrangers : Jean Mariotton, chapelain de la collégiale de Notre-Dame de Loches, diocèse de Tours, Gaveau, chapelain de la chapelle de Saint-Laurent de la cathédrale de Tours, Etienne Arners, chapelain de la collégiale de Chinon (diocèse de Tours), Pierre Mandaret, chapelain de la collégiale Saint-Sauveur du château de Blois (diocèse de Chartres) et Guillaume Henry Lendormy, chantre musicien et joueur de serpent. Ils étaient venus pour donner plus d’éclat au service religieux de la collégiale du Mûr. Leur séjour à Morlaix fut de courte durée. Mécontents des conditions qui leur étaient faites, ils demandèrent le 18 Juillet aux juges royaux de la cité de leur permettre de rentrer dans leurs pénates.

Les chanoines du Mûr attachaient un grand prix à la bonne exécution du chant et des cérémonies liturgiques. Ils décidèrent le 24 Septembre 1671 qu’une conférence aurait lieu une fois tous les quinze jours, le jeudi, à une heure de l’après-midi, touchant les cérémonies tant du choeur que de l’autel. Et pour rendre ces conférences utiles en toutes manières il fut entendu qu’on y pourrait proposer quelques questions de théologie morale et des cas de conscience.

C’est l’orgue qui, dans l’église, accompagnait le chant et faisait entendre ses pieuses mélodies.

Les orgues du Mur furent réparées en 1491 par Everard Baudot au prix de 120 livres. Elles furent essayées le 20 Juin de cette année par Guillaume le Paluts, organiste de Saint-Pol-de-Léon et par frère Jehan Léaulté, cordelier de l'Observance du couvent de Cuburien (Voir les Comptes de Notre-Dame du Mur).

De nouvelles réparations eurent lieu en 1546 et en 1566 (Voir les Comptes de Notre-Dame du Mur), 1567. Au milieu du XVIIème siècle l’instrument se trouvait encore hors d’usage ; aussi la Communauté de ville, qui nommait les procureurs du temporel de Notre-Dame du Mur, délibérant en 1656 sur la représentation des dits procureurs pour le défaut d’orgue à Notre-Dame, demande qu’on fasse payer 35 sols pour chaque son de cloche pour les morts, vote 600 livres pour l’achat d’une paire d’orgues, et que marché soit fait avec Harisson. On placera les orgues devant la grande vitre en bas de l’église et la chambre des soufflets sera au-dessus du reliquaire qui est dans l’oeuvre de l’église (Archives du Finistère).

Les orgues de 1656 furent réparées en 1682 par les soins de Marc Dizeul, Doyen, qui fit marché à ce sujet avec Michel Madé, facteur d’orgues. La restauration coûta 500 livres.

A côté de l’organiste il y avait un maître de psalette qui s’occupait des enfants de chœur. L’organiste cumulait parfois les deux fonctions.

Le premier dont nous trouvions mention dans les comptes est maître Geffroy Rolland qui, en 1500, reçoit 40 sols « pour l’escollaige des enfants ». Le maître de psallette de 1550 reçoit 25 sols « pour l’escollage de deux grands collystes ». En 1562-1565, Guillaume Le Lay se voit attribuer 100 sols « pour apprendre les petits enfants au long de l’an en chant et musique ».

En 1575, François Pinel, maître des choristes, touche 10 livres par avance. A son arrivée on lui paie une robe de drap noir coûtant 20 livres. En 1590, Guillaume Lharidon perçoit 12 écus l’an « pour apprendre quatre enfants ».

Tanguy Guéguen, organiste et maître de psallette de 1592 à 1632, reçoit en 1621, deux cent seize livres « pour apprendre les enfants de choeur à chanter la musique ». En 1625 on lui octroie 72 livres « pour avoir sonné les orgues et avoir tenu école de musique aux 6 enfants de choeur et aussi le plain chant ». En 1635, Tanguy Marec, Tanguy Robin et François Butos reçoivent 36 livres « pour enseigner les enfants à chanter en la musique ».

Le 31 Janvier 1644, le registre des délibérations nous montre quelle importance on attachait à la bonne exécution des offices : « Est ordonné que pour l’exercice des musiciens du collège (de la collégiale) l’on fera, tous les jeudis incontient après vêpres, concert, où l’on chantera ce qui se devra dire le dimanche suivant, comme aussi la veille des grandes fêtes on fera de même, et celui qui y manquera perdra le gain de toute la journée ».

Par délibération du 1er Février 1672 le chapitre sur des lettres de recommandation des Augustins de Lannion, reçoit pour enseigner les enfants de choeur « Jean Roullet né à Saint Malo pretre maitre musicien et organiste, et dautant qu’il sest par dévotion engagé d’assister le plus ordinairement qu’il pourra à l’office cannonial, lui a été permis de porter le surplis et le petit capot, et aura 10 sols de distribution pour les enterrements ».

Citons encore comme musiciens : Pierre Périer, organiste (1561), Alain Clec’h, organiste (1632), François Butos, serpent (1632), René Courtin, organiste (1668), Guillaume Norroy, organiste (1659-1725) qui perçoivent tous deux une indemnité de 120 livres.

La fête de Sainte Cécile, patronne des musiciens, était solennellement célébrée au Mur. Le compte de 1590 porte : « aux chanoines pour aider à faire la fête et le banquet de Sainte Cécile 30 sols fournis par an, feu de joie et vin aux chanoines ».

Sur l’ordre de Louis XIII promulgué par l’évêque de Tréguier, un service solennel fut chanté à Notre-Dame du Mur le mardi, 10 Septembre 1642, pour l’âme de la Reine Mère, Marie de Médicis.

En 1673, aux fêtes qui furent célébrées à Morlaix, à l’occasion de la canonisation de saint Louis Bertrand et de béatification de Pie V, les évêques de Tréguier et de Léon présidèrent la procession solennelle qui se rendit du Mur à l’église Saint-Dominique. Le premier officia pontificalement, et dans l’après-midi, l’évêque de Léon, Pierre Neboux de la Brosse, « fist l’éloge des trois saints par un discours d’un charactère très pur et très juste prenant pour texte : Ecce quomodo computati sunt inter filios Dei et inter Sanctos sors illorum est ». Les fêtes durèrent neuf jours. Au jour de la clôture une procession générale eut encore lieu, conduite cette fois par le Doyen du chapitre, de Notre-Dame du Mur à Saint-Dominique. Un Te Deum fut chanté, puis le Doyen, devant le clergé assemblé donna le Salut du Saint-Sacrement. Le chapitre du Mur fut ensuite reconduit par les Jacobins jusqu’à la grande porte du cimetière.

Vers le 20 Juillet 1693 un Te Deum solennel fut chanté dans l’église du Mur, en actions de grâces de la prise de Charleroi. Les communautés de la ville étaient représentées à cette cérémonie.

Autre Te Deum chanté à Notre-Dame du Mur le 17 Septembre 1697 « sur ce qu’il a plu à Dieu de faire recouvrer d’une manière miraculeuse les lampes de cette église qui avaient esté volées le vendredy soir, 15 de ce mois ou samedy matin ».

Un incendie eut lieu à Morlaix le dimanche 7 Janvier 1731, qui fit plusieurs victimes. Onze personnes de la ville et Jean Le Garrec de Plourin furent écrasés sous les ruines en essayant d’arrêter le progrès du feu. Un service solennel fut chanté pour les défunts, à Notre-Dame du Mur, par le prévôt de la collégiale. Y assistaient les maire, échevins et jurats, ainsi que « les juges, nobles, principaux citoiens et notables de tous les ordres états et conditions de tous les sexes ».

An cours du XVIIème siècle, Catherine Le Borgne, veuve d’écuyer Jean Oriot, seigneur du Runiou, avait fondé une mission qui serait donnée tous les dix ans dans l’église de Notre-Dame du Mur. A chaque neuvième année, le chapitre aviserait à cet égard l’évêque de Tréguier, pour qu’il fasse fixer l’époque de l’ouverture de la Mission et le choix des ouvriers évangéliques, d’accord avec l’héritier de la dite dame du Runiou, laquelle souhaitait que les Pères Capucins fussent préférés à d’autres comme missionnaires.

La veille de l’ouverture de la mission, le bedeau l’annonça au public par le son de la grande cloche depuis sept heures du soir jusque à la demie. Elle dura cinq semaines. La première semaine fut consacrée aux jeunes filles, la seconde eux hommes, la troisième aux jeunes gens, la quatrième aux femmes, la cinquième aux enfants. La clôture des exercices fut marquée par une procession générale du Saint-Sacrement au lieu où l’on avait décidé de placer la croix de mission.

Chaque jour les missionnaires se rendaient à l’église à quatre heures du matin. Ils y disaient la prière mêlée de cantiques. Venait alors l’examen de conscience suivi d’un sermon pour les ouvriers, ouvrières et autres qui ne pouvaient profiter des exercices du jour. Les missionnaires disaient leurs messes, et les chanoines entraient au choeur à six heures pour leurs offices, pendant lesquels toute instruction était suspendue. A neuf heures et demie, le Chapitre chantait la messe canoniale, qui était suivie d’un sermon. Une messe se célébrait encore après le sermon.

A une heure de l’après-midi commençait le catéchisme pour les enfants. A deux heures conférence, à trois heures les vêpres, à quatre heures sermon suivi du salut du Saint-Sacrement, toujours donné par le chanoine de semaine.

Aux jours de communion générale, l’ordre des offices dépendait de la multitude des communions. Il était prévu que c’était au chanoine de semaine de distribuer la communion concurremment avec l’un des missionnaires.

Les registres capitulaires signalent une mission à Notre-Dame du Mur en Juin 1770. La plantation de la croix eut lieu le 15 de ce mois, à l’avenue des Capucins sur la paroisse Saint-Melaine. Le chapitre s’y rendit processionnellement, précédé des Pères Capucins missionnaires et du clergé des paroisses. M. le prévôt, se détachant alors du cortège, accompagné des deux plus anciens chanoines, invita le Père Athanase de Quimperlé, préfet de la mission, à bénir la croix. Celui-ci ayant agréé cette politesse, le prévôt, en sa qualité de vicaire général, lui donna la permission de bénir la croix ; ce qu’il fit en présence du clergé et des fidèles assemblés.

Le 22 Mai 1757, à la prière du chevalier d'Hauteville, lieutenant-colonel du régiment des grenadiers royaux de Gaillon, les drapeaux de ce régiment furent bénits dans l’église du Mur par le prévôt du chapitre muni du pouvoir de l’évêque de Tréguier et assisté du chapitre en corps.

Dans les registres capitulaires nous ne trouvons qu’un seul acte de baptême. Ce sacrement fut administré le 6 Février 1675, dans l’église du Mur par messire Philippe Huguen, sacriste, à Guillemette, fille de Joseph Coroller et demoiselle Helléonore Blanchard, sieur et dame du Nechoat. Parrain et marraine furent : Guillaume Blanchard, sieur de Trébompé et Guillemette Le Borgne, dame de Kerdanneau.

Dans ces registres sont relatés quelques cas d’inhumation en l’église collégiale du Mur.

C’est d’abord à la date du 15 Novembre 1739 celui de Jacques-René de Calloet de Lannidy, prévôt du Mur, décédé la veille au château de Lannidy. Viennent ensuite Alexis Rogon, chanoine du Mur, enterré le 23 Mai 1740, Marie-Françoise Le Borgne, veuve d'Alexandre Jean, sieur de La Villeneuve (7 Février 1741) ; puis Catherine Oriot, veuve de Guillaume d'Aché, comte de Serquigny, chef d’escadre des armées navales de Sa Majesté (8 Avril 1742) ; Marc l'Elicoq, sieur de la Porte, doyen du chapitre (25 Mai 1742) ; Jean-Michel, sieur de Guerjan, doyen (15 Juillet 1745).

Nous enregistrons à la date du 6 Septembre 1745 l’inhumation de Thérèse Coroller, veuve de messire Bernard Boudin, chevalier, sieur de Lannoy. La cérémonie funèbre eut lieu en présence d’écuyer Jérôme Boudin, sieur de Lanneuguy, fils de la défunte de Laurent Provost Douglas, sieur de Boisbilly, président de la Cour des Comptes, et d’écuyer Marie-Anselme de Kerret, sieur du dit lieu.

Le 29 Avril 1749 c’est l’inhumation de messire Joseph Lachiver de Runou, chanoine et doyen du Mur, âgé d’environ 45 ans. M. de Lansalut, doyen, présida la cérémonie.

Le 10 Novembre 1774, le prévôt, Laurent Boudin de Tromelin présidait l’inhumation dans l’église collégiale d’un membre du chapitre, Jean Le Bellec, décédé la veille à l’âge de 33 ans. Neuf ans plus tard, le 9 Mars 1783, il présidera la même cérémonie funèbre pour le chanoine Jean Le Monnier de la Jonquière, mort la veille, âgé de 67 ans.

(Archives de l'Evêché).

 © Copyright - Tous droits réservés.