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LA COLLÉGIALE NOTRE-DAME-DU-MUR DE MORLAIX.

RECRUTEMENT DES CHANOINES ET DU PERSONNEL.

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Notre-Dame du Mur n’était originairement qu’une simple chapelle, desservie par huit chapelains. C’est en 1431, sur les instances de Jean V, duc de Bretagne, que ces chapelains furent réunis sous la présidence d’un prévôt pour former un véritable collège, « si bien que cette église qui n’était qu’une simple chapelle fut érigée dès lors en sainte chapelle et église collégiale ». Cette érection en collégiale fut faite par l'Abbé de Daoulas, qui reçut à cet effet une délégation spéciale du pape Eugène IV.

Le chapitre, à l’origine, était composé d’un prévôt, seul dignitaire, de huit chanoines, d’un diacre et d’un sous-diacre d’office, d’un sacriste, de deux suppôts ou chantres, d’un maître de psallette, d’un organiste, de deux enfants de choeur, d’un bedeau et d’autres officiers pour aider au service divin.

Nommé d’abord par le duc de Bretagne, le prévôt le fut ensuite par le roi de France. C’est à lui qu’incombait l’office de défendre les droits du chapitre, et, à cet effet, il devait assez souvent s’absenter. Le 13 Mars 1688 les chanoines déclaraient qu’on ne l’avait pas vu à l’église depuis vingt ans. En son absence, la présidence du corps capitulaire appartenait au Doyen.

Les nouveaux chanoines étaient à la nomination du chapitre, et c’est à lui que les candidats présentaient leur demande, soit directement, soit par l’entremise du procureur [Note : Le 8 Février 1699, messire Jean-Gilles Jégou, originaire de Paulé (Cornouaille), résidant à Paris, demande une prébende par l’entremise du procureur Guillaume Audren], ou des juges royaux. La requête se trouvait parfois soutenue par des provisions de l’évêque de Tréguier. Le Roi, de loin en loin, présentait un candidat.

Les chanoines se recrutaient particulièrement dans l’évêché de Tréguier. Ils venaient aussi du Léon et de la Cornouaille, rarement d’ailleurs [Note : Le 16 Mal 1647 fut reçu chanoine 0llivier Bouillon, originaire de Normandie]. On les prenait dans les rangs du clergé séculier. Une exception est signalée à cette règle, la nomination, en 1752, de Bernard Provost de la Boissière Douglas, prêtre du diocèse de Léon, religieux profès bénédictin de la Congrégation de France, de l’abbaye de Vigeois, diocèse de Limoges. Cette nomination fut faite pour dix ans sur dispense de Rome.

Pour devenir chanoine, point n’était requis d’être constitué dans l’ordre de prêtrise. On voit même de simples clercs tonsurés admis à cette dignité. Tel est le cas, par exemple, de noble maître Richard Guillousou sieur du Plessix, clerc tonsuré, natif de Morlaix, paroisse de Saint-Matthieu, pourvu par l’évêque de Tréguier d’un canonicat au Mur, et, installé le 26 Avril 1672. N’étant pas prêtre, il devra présenter un suppôt ou remplaçant au gré et choix du chapitre, lequel sera payé sur les fruits de la prébende dont il fera le service. Trois mois plus tard, ce suppôt se présenta en la personne de Jean Séité, prêtre, originaire de Plouescat. Le chapitre l’examina, le fit chanter, admit sa requête, lui permit de porter le surplis, et, en hiver, le petit camail rond, bordé de rouge, pour le distinguer des prêtres des paroisses. Quant à Guillousou, il n’aura droit, jusqu’à sa prêtrise, qu’à une demi distribution dans les fondations et casuels de l’église.

Les nominations des chanoines faites au chapitre devaient toujours être homologuées par le prévôt. Cette ratification n’avait pas toujours lieu. C’est ainsi, par exemple, que, le 27 Mai 1650, le prévôt, Yves Calloet, refuse d’admettre deux candidats nommés par le chapitre en son absence. Voici le rapport qu’il dresse à cet égard, en séance capitulaire : « Nous, ayant enfin après un examen soigneux recogneu que missire Olivier Bouillon prêtre et missire Marc Diseul diacre sont très propres au service de l’église pour estre de très bonnes vies et moeurs, intelligents, avoir bonne voix et capacité pour le chant tant plain que musique, ainsi jugeant leur réception faite par le chapitre en nostre absance advantageuse au bien de l'Eglise, nous l’avons approuvé, ratifié et déclaré l’avis très agréable... Et pour le regard de M. Jean le Maoust et M. Yves Bideau prestres aussy receus en notre absance, ayant recogneu qu’ils n’ont ny la voix, ny la capacité requise en plain chant ny en musique, ny disposition aucune pour l’acquérir, nous ne voulons ny ne debvons approuver leurs dittes receptions...». A la suite de cette décision, le chapitre promit de procéder à un long examen, avant d’admettre désormais au canonicat.

Devenu plus circonspect, le chapitre refusera, le 11 Octobre 1674, d’admettre parmi ses membres Maurice Paul, originaire de Santec, prêtre du diocèse de Léon, malgré ses provisions obtenues de l’évêque de Tréguier. Et voici pour quels motifs. Requis de fournir ses lettres d’ordination, ainsi qu’un certificat de bonne vie et mœurs, Paul a répondu qu’il ne les avait pas à sa disposition. On le fit chanter et il fut trouvé « sans voyx ni expérience au chant ». De surcroît, le chapitre venait d’être informé que le candidat était décrété de prise de corps par les Juges officiaux du Léon.

Outre ses chanoines titulaires, la collégiale du Mur possédait un certain nombre de chanoines honoraires qui, chaque année, étaient invités à prendre part à la fête de l’anniversaire de la dédicace de l’église, au jour de la Saint Marc. Furent entre autres investis de cette dignité, messire Noblet prieur de Saint-Martin, recteur de Taulé, installé le 11 Avril 1603, messire Allain Beizeel, recteur de Plougasnou, promoteur de Plougastel, François Le Louz, recteur de Plouézoc'h, et Henry Rungoat, recteur de Garlan, reçu le 20 Novembre de la même année « en habit entier tant en esté quen hyver » [Note : Les chanoines avaient deux habits de choeur, l’un plus léger pour la belle saison].

Une fois le candidat admis au canonicat, on fixait le jour de son installation, et le prévôt ou, à son défaut, le Doyen, lui « donnait les draps », c’est-à-dire, présidait son intronisation à l’église. Le nouvel élu promettait et jurait de se bien comporter, d’observer les statuts et décrets du chapitre, de respecter ses  supérieurs, de vivre en amitié avec tous ses confrères, moyennant quoi, revêtu de l’habit canonial, on le faisait entrer au choeur, baiser l’autel, et s’asseoir dans une stalle de chanoine [Note : Dans certains cas, nous voyons le nouveau chanoine sonner la cloche capitulaire].

L’installation se faisait quelquefois par procureur. C’est ainsi, par exemple, que le 15 Janvier 1686, Jean Corbet, prêtre du diocèse de Rennes, prend possession de sa stalle par l’entremise d’un prêtre, du nom de Pennec. Le 8 Janvier 1699, maître Jean-François Eon de la Villeaurou, acolyte du diocèse de Tréguier, résidant à Paris et nommé chanoine par provision de l’évêque de ce diocèse use, pour son installation, de l’intermédiaire d'Yves Milon, chapelain de Saint-Melaine.

Les chanoines titulaires du Mur se réunissaient de temps à autre en chapitre pour traiter leurs affaires canoniales.

Ces séances avaient lieu de trois mois en trois mois jusque vers le milieu du XVIIème siècle. Le 8 Octobre 1649, en chapitre extraordinaire, les chanoines décidèrent de les tenir désormais tous les quinze jours : « Voyants que la pratique cy-devant observée de tenir seulement chapitre de trois mois en trois mois a fomenté jusques à présant beaucoup de désordres dans la compagnie en ce que les petits différents et fautes des particuliers ne pouvaient estre assés souvent corrigés, pour y remédier et maintenir à l’advenir l’ordre, la règle et bonne discipline, nous avons ordonné qu’il y aura dorénavant chapitre de quinze en quinze jours, pour délibérer et régler toutes les affaires de la compagnie ».

En dehors des séances capitulaires régulières, il y en avait d’autres extraordinaires, motivées par des circonstances spéciales.

Le chapitre se tenait à la fin du XVIème siècle, dans la grande sacristie et était annoncé par les trente coups de la cloche capitulaire.

Outre les nouveaux chanoines qui venaient combler les vides laissés par la mort ou la résignation des fonctions, le chapitre, en séance capitulaire, recevait encore officiellement les suppôts affectés au service de l’église, ainsi que les enfants de choeur.

En ce qui touche la réception des suppôts, voici quelques cas. Le 30 Octobre 1649, messire Hervé Keroullé, prêtre de la paroisse de Taulé, demande au chapitre de lui permettre « de porter le surplis en leurs choeurs, pour y servant se rendre capable des cérémonies de l’église ; la demande lui a esté accordée, et eniouint à celuy qui tient le cahier des messes de luy délivrer six sols par messe et le considérer avant tous les autres prestres forains ».

Le 15 Septembre 1678, « sert présenté au Chapitre messire lespagnol prestre originaire de Taulé lequel attendu la récession du sieur Cozic du service et soin de la sacristie, a recquis d’y estre admis... Après avoir veu ses lettres d’ordre d’exeat, le chapitre informé de ses bonne vie et moeurs et qualitez lui a ordonné de se présenter à M. le syndic et MM. les procureurs de cette esglise pour sur l’avis de la communauté estre d’un consentement admis et chargé du thrésor de l’église ».

Le 13 Octobre 1678, c’est Julien Tébaut, originaire d'Avranches, qui demande à la compagnie de lui permettre de revêtir le surplis et de le prendre comme porte-croix. On l’accepte en lui accordant un écu par mois à prendre sur les absences lors des distributions.

Voici maintenant quelques exemples de choristes admis par le chapitre. Le 30 Juillet 1602, Christophe Guéguen est reçu pour enfant de choeur. Le 27 Mars 1607, on lui permettra de porter la robe noire. Plus tard, il sera chanoine et il mourra Doyen le 15 Juillet 1658. Accepté comme choriste, le 26 Août 1628, Guillaume Moalic deviendra chanoine de la collégiale le 26 Mai 1639. Le 15 Septembre 1642, se sont présentés au chapitre « Gilles Rondel et Janne Audron, sa compaigne, lesquels ont prié la compagnie d’avoir la bonté de recevoir pour enfant de choeur philippe Rondel leur fils, ce qu’elle a accepté et luy ont donné l’habit [Note : A l’imitation des chanoines, les choristes avaient deux costumes, l’un pour l’été, l’autre pour l’hiver], l’exhortant de bien faire son debvoir ». — Le 14 Novembre 1643, Jacques Toulhoet remonte humblement au chapitre qu’ayant eu l’honneur de servir au choeur en qualité d’enfant de choeur l’espace de quatre ans, qu’à présent étant un peu trop grand pour porter la robe rouge comme les autres petits enfants, il lui soit permis de porter la robe et soutane noire.

(Archives de l'Evêché).

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