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LES CARMÉLITES DE MORLAIX SOUS LA RÉVOLUTION

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Comme tous les asiles de la prière, le Carmel de Morlaix ressentit les effets de la tourmente révolutionnaire.

Le 12 Mars 1790, les religieuses reçurent des Supérieurs de l'Ordre du Carmel en France une lettre les préparant aux tristes événements qui, dans peu de temps, allaient les atteindre.

Le 26 du même mois, les Officiers municipaux se présentèrent à la Communauté, et, la loi en main, se firent ouvrir les portes pour procéder à l’inventaire des biens du monastère. Tout fut inscrit sur un registre, et signé de toutes les religieuses et des officiers municipaux.

Le 11 Décembre, les Carmélites obtinrent du Département la somme de 1.200 francs qu’elles avaient sollicitée et dont elles avaient le plus pressant besoin pour leur existence (Archives départementales du Finistère).

Le 9 Juillet 1791, deux officiers municipaux réunirent toute la Communauté au parloir, pour procéder aux élections d’une Supérieure et d’une économe. Novices et Soeurs du voile blanc durent y prendre part. « Les religieuses, note la Chronique du Carmel, se présentèrent les voiles baissés ; ces Messieurs les prièrent de les relever, ce fut en vain ; comme ils insistaient, la Mère Prieure finit par le demander à ses Filles qui, aussitôt obéirent, ce qui étonna grandement les officiers ». La Mère Prieure déclara obéir à l’autorité civile en ce qui touchait le temporel, protestant néanmoins contre tous actes contraires aux lois de l'Eglise, et ne voulant suivre d’autres règlements que ceux du Carmel. Elle remit ensuite aux officiers municipaux l’état des religieuses composant la communauté : douze Religieuses de choeur et quatre Soeurs converses.

Les moniales se retirèrent, puis revenant l’une après l’autre, elles déclarèrent toutes vouloir vivre et mourir dans l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel et remplir le voeu qu’elles avaient fait à cet égard. Rassemblées de nouveau, les Soeurs procédèrent aux élections, « persuadées d’après les déclarations de l'Assemblée nationale qu’elle n’a voulu toucher en rien au spirituel ». L’unanimité des suffrages désigna comme Supérieure Guillemette Fouquet, et comme économe Urbane de la Grandière.

M. Morvan, aumônier des Carmélites, ayant refusé le serment à la Constitution civile du clergé, ne pouvait plus officier publiquement. Les officiers municipaux demandèrent aux religieuses si elles voulaient un insermenté comme aumônier. Elles déclarèrent conserver à cet égard leur liberté, et consentirent à ce que l’entrée de leur église fût interdite aux personnes de l’extérieur et que le son des cloches n’eût plus lieu.

L’aumônier des Carmélites, qui s’était enfui lorsqu’il avait eu connaissance de l’arrêté départemental du 26 Novembre 1791, fut autorisé, peu après, à reprendre ses fonctions, qu’il continua jusqu’au 6 Janvier 1792. Ce jour-là, il parut devant le Directoire du district de Morlaix ; des représentations amicales lui furent faites parce qu’il attaquait la Constitution. Il promit de cesser toutes fonctions et rentra paisiblement chez lui (Peyron, Documents pour servir à l’histoire du clergé.. tome I, pp. 279 ss.).

C’est le 2 Novembre 1792 que furent expulsées les Carmélites. Elles avaient passé les nuits précédentes à changer les galons des ornements sacerdotaux qui devaient leur être enlevés. Leur douleur était grande quand elles voyaient de grandes charrettes emporter les pierres et les poutres d’une partie de leur église qui tombait. Elles sauvèrent ce qu’elles purent, notamment des tableaux peints et des statues.

Au moment de l’expulsion, elles se séparèrent en deux groupes : les unes se rendirent au château de Quélen, les autres restèrent dans un local proche du monastère. Les premières furent l’objet des soins les plus délicats de la part des membres de la famille de Quélen. Elles trouvèrent là leur aumônier, l’abbé Morvan qui disait la messe chaque jour, et grâce auquel elles pouvaient participer aux sacrements. Quelques-unes des religieuses restées à Morlaix furent incarcérées dans leur propre monastère, transformé en prison (Chronique du Carmel de Morlaix).

Nous savons, par deux dénonciations adressées aux Administrateurs de Morlaix, le 7 Juillet 1795 et le 20 Mai 1796, que la communauté des Carmélites s’était reformée en ville, et que les Religieuses avaient repris leur costume religieux (Peyron, Documents pour servir …., tome I, pp. 296-297).

C’est seulement en 1802 que la communauté fut définitivement reconstituée dans l’ancien monastère des Dames Calvairiennes. 

(Archives de l'Evêché).

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