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LES CARMÉLITES ET LEURS FONDATIONS A MORLAIX

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Première fondation.

Réunie en l’église de Notre-Dame du Mur, le 12 Septembre 1566, la Communauté de ville de Morlaix émit le voeu qu’un monastère de Clarisses fût établi « aux issues et franchises de la chapelle de Notre Dame de la Fontaine », au lieu même où se trouvait la maison du gouverneur de ce sanctuaire. Les frais d’entretien des religieuses et des servantes seraient à la charge des Clarisses. Quant au gouvernement de la chapelle, il continuerait d’appartenir aux habitants de Morlaix, qui l’ouvriraient de bon matin, percevraient les offrandes, et se chargeraient des réparations. Les religieuses auraient l’obligation de faire desservir les messes et fondations.

Ce projet demeura lettre morte, en raison, sans doute, des troubles de la Ligue.

Le 30 Avril 1596, la peste désola la ville de Morlaix, et la réduisit pour ainsi dire en solitude, si bien que l’herbe croissait dans ses rues les plus fréquentées. Effrayés du fléau, le peu d’habitants qui restaient résolurent d’appeler à leur secours quelque communauté de ferventes religieuses, dont les prières leur serviraient de sauvegarde. Mais, comme après le péril les bonnes résolutions s’oublient aisément, le projet ne fut point exécuté.

Ayant obtenu des habitants de Morlaix, en 1611, et du Seigneur de Locmaria-Guerrand, en 1618, l’autorisation d’établir un monastère de Carmélites, près de la chapelle de Notre-Dame de la Fontaine, au faubourg du même nom, en la paroisse de Saint-Melaine, Julienne de Keremar, fille du sieur de Kertenguy, d'Allideuc, au diocèse de Saint-Brieuc, fit d’abord appel aux Supérieurs des Carmélites de France, MM. Duval, Gallemant et de Bérulle. Ceux-ci n’ayant pu accepter son offre, elle s’adressa aux Carmes de Flandre, qui accueillirent sa pétition avec faveur.

Le 19 Décembre 1619, neuf Carmélites venant de ce pays débarquèrent à Morlaix, où on les accueillit « comme des anges de paradis ». Le jour même, un message de Mgr. Champion, évêque de Tréguier, interdisait de les recevoir publiquement. On les logea près de l’église de Notre-Dame des Fontaines.

Mais au courant de l’affaire, le roi Louis XIII écrivait, le 10 Janvier 1620, à la Communauté de ville de Morlaix que les Carmélites de leur cité devaient accepter les directives de MM. Duval, Gallemant et de Bérulle [Note : C'est le 16 Avril 1614 que le Pape Paul V avait confié au Père de Bérulle le gouvernement de toutes les Carmélites établies en France]. Comme elles s’y refusaient, l’évêque de Tréguier leur donna l’ordre formel de sortir du diocèse. Elles passèrent alors la rivière et s’installèrent en Septembre 1620 au faubourg de Bouret, dans la paroisse Saint-Martin, évêché de Léon. Mgr. de Rieux, évêque de Léon, ne tarda pas à approuver leur établissement.

Le 12 Septembre 1622, le Pape Grégoire XV renouvela l’injonction faite aux Carmélites de France d’être sous la direction de M. de Bérulle. Celles de Morlaix firent la sourde oreille, et, le 24 Mai 1623, le Pape demandait à Louis XIII de vouloir bien les ramener à l’obéissance.

Quelque temps après, pour éviter la contagion menaçante, elles se retirèrent au manoir de Lesquiffiou, en Pleyber-Christ, et de là, sur la fin de 1623, elles passèrent à Saint-Pol de Léon, où l'Evêque les logea dans un quartier de son palais épiscopal.

Cependant, Rome insiste, et le sieur Etienne Louytre, doyen du Chapitre de Nantes, est chargé de contraindre les Carmélites à la soumission. Un tragique conflit va le mettre aux prises avec Mgr. de Rieux.

Le 11 Mai 1624, il est à Saint-Pol de Léon, et, accompagné de 40 soldats, somme les Carmélites d’obéir au bref pontifical. Celles-ci refusent, et se retirent un peu plus tard au château de Brest, où elles trouvent la protection de M. de Sourdéac, gouverneur de Brest, père de Mgr. de Rieux. Le 12 Avril 1625, Louytre est encore à Saint-Pol. Il y prononce l’excommunication contre les religieuses rebelles, et jette l’interdit sur la cathédrale. Les Carmélites, toujours insoumises, quittent le château de Brest pour se retirer au château du Breignou, dans la paroisse du Bourg-Blanc. Mgr. de Rieux, leur continuant sa protection, proteste contre l’interdit de sa cathédrale, et menace de suspendre a divinis les chanoines qui garderont la règle de cet interdit.

En Juillet 1625, l’assemblée générale du Clergé de France prit fait et cause pour Mgr. de Rieux, contre Louytre. A l’instigation de la Faculté théologique de la Sorbonne, l’affaire fut portée au Saint-Siège, qui donna raison à Louytre, tout en le contraignant de faire amende honorable.

Quant aux Carmélites, après avoir émigré du château de Breignou en celui de Kerjean, elles reçurent l’ordre de quitter le pays, et s’embarquèrent à Saint-Malo pour la Flandre.

 

Deuxième établissement.

Entre temps, les Supérieurs des Carmélites avaient songé à dédommager les habitants de Morlaix, et choisi cinq religieuses d’une vertu consommée pour jeter les fondations du monastère : la Révérende Mère Marguerite de la Sainte-Trinité, l’une des premières professes des Carmélites de France, qui fut nommée prieure, la Mère Marie de Saint-Elie, professe de Tours, sous-prieure, Soeur Marguerite de la Sainte-Passion, aussi de Tours, Soeur Jeanne du Saint-Esprit, et Soeur Marthe de l'Incarnation, l’une et l’autre de Nantes.

Conduites par le sieur Louytre, elles arrivèrent à Morlaix, le 20 Avril 1625, munies de l’autorisation de l’évêque de Tréguier, et furent reçues avec de grandes démonstrations de joie de la part de tous les habitants. A peine étaient-elles descendues de voiture qu’on députa le procureur syndic et plusieurs notables pour en aviser Mgr. Champion.

Le 3 Mai, une délibération des habitants de Morlaix approuvait l’établissement des Carmélites dans leur cité « à la charge de ne contribuer en aucune façon aux bâtiments qu’il conviendroit faire ni à la nourriture des dites religieuses ». Deux jours plus tard,  le dimanche 5 Mai, Mgr. Champion était à Morlaix, où il venait porter aux nouvelles religieuses une marque éclatante de son affection. Sur son ordre, le clergé et toutes les communautés religieuses se groupèrent à Notre-Dame du Mur, comme pour une procession générale. Il mit une hostie consacrée dans le saint ciboire, et précédé de tout le clergé séculier et régulier, suivi des magistrats de tous les ordres, chacun en son rang et en costume de cérémonie, il se rendit, accompagné du peuple de Morlaix, qui se pressait en foule sur ses pas, au faubourg des Fontaines, à l’église de Notre-Dame, où les religieuses l’attendaient. Il y exposa le Saint-Sacrement, mit les Carmélites en possession de l’église, chanta pontificalement la messe, et entendit le sermon de M. Louytre, invité par les Supérieurs de l'Ordre, et chargé de leurs pouvoirs, pour recevoir le couvent sous leur obéissance. Le sermon achevé, l’évêque entonna le Te Deum, qui fut continué en musique. La cérémonie terminée, la maison bénite, et les religieuses mises en clôture, la procession retourna à Notre-Dame du Mur, dans le même ordre qu’elle était venue ; le prélat y reporta le Saint-Sacrement.

Note : Cette étude est faite d’après les Archives départementales du Finistère et la Chronique du Carmel de Morlaix. 

(Archives de l'Evêché).

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