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Subdélégation de Vitré. — Département d'Ille-et-Vilaine, arrondissement de Vitré, canton de Vitré-Sud.
POPULATION. — En 1791, 380 habitants (Arch. Nat., D IV bis 51).
CAPITATION. — Rôle de 1788 (Arch. d'Ille-et-Vilaine, C 4064) ; 69 articles ; total, 315 l. 17 s. 9 d., dont 209 l. 10 s. pour la capitation. Environ 15 personnes hors d'état de payer la capitation. — Total en 1789, 320 l. 8 s. 3 d., se décomposant ainsi : capitation, 209 l. 10 s. ; 21 d. p. l. de la capitation, 18 l. 6 s. 8 d. ; milice, 26 l. 14 s. 6 d. ; casernement, 64 l. 17 s. 1 d. ; fraie de milice, 1 l. (Ibid., C 3981).
VINGTIÈMES. — En 1788, 269 l. 4 s. 9 d.
FOUAGES. — 9 feux 1/2 (procès-verbal). — Fouages ordinaires et garnisons, 136 l. 13 s. 4 d. ; fouages extraordinaires, 206 l. 19 s. 9 d.
OGÉE. — 9 lieues à l'E.-N.-E. de Rennes ; 2 lieues de Vitré. — 450 communiants. — Au nord de la paroisse, une lande, qui a plus de 2.000 toises en tous sens ; aussi la seule partie méridionale de la paroisse est-elle habitée et cultivée.

PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale, le 5 avril, au lieu ordinaire des délibérations, sous la présidence de Tribondel, procureur fiscal. — Comparants : Pierre Berthault (9) ; Julien Plard (5) ; René Blanchet (5,15) ; Pierre Blin (4,5) ; François Heulot ; Jean Dromagné ; Julien Royer (3 ; 1 servante, 2) ; Jean Garaud (7 ; 1 valet, 2 ; 1 servante, 2) ; René Potier (7 ; 1 servante, 2) ; Pierre Le Rétif (7,5 ; 1 servante 1,15) ; Jan Lorillard ( 4,15) ; Julien Martin (8), « délibération » ; Pierre Travers, trésorier en charge ; Francois Turcart, trésorier en charge (4) ; Julien Bourciet (4,5 ; 1 servante, 2 ) ; René Legay (3) ; J. Bellier ; Pierre Garaud (2) ; P. Morel ; Pierre
Loury (6,10). — Députés : Le Rétif; Blanchet.

[Cahier de doléances de Montautour].

Assemblés en corps politique, les soussignés habitants de la paroisse de Montautour, nous plaignons d’un grand nombre d'abus que nous prions MM. les députés en cour d'exposer aux yeux de Sa Majesté bienfaisante, la suppliant trés humblement de vouloir bien y apporter un remède prompt et efficace pour soulager la misère publique.

Réclamons :

1° — Contre l'injustice manifeste dans la répartition des impôts dont la paroisse est accablée.

2° — Gémissons de voir nos dîmes enlevées par de riches moines et passer constamment dans des mains étrangères sans qu'on puisse jamais en recevoir aucun secours ; c'est la criante usurpation du patrimoine de nos pauvres (voir la note qui suit).

Note : Les dîmes appartiennent au prieuré de Montautour, qui avait été rattaché à celui de Châteaubourg, possession de l'abbaye de Redon. Les dîmes, domaines, fiefs, rentes et autres revenus avaient été affermés par la dame Gaut de Beauvais, moyennant 250 l. par an, et 750 l. qu’elle devait donner au recteur et au vicaire pour leur portion cougrue, et à charge d’entretenir la converture du chanceau de l’église ; par bail du 7 octobre 1786, cette fermière a sous-loué ces revenus au recteur, moyennant paiement par lui de l’excédent de la portion congrue jusqu’à concurrence de 1.170 l. Le recteur était titulaire du bénéfice de la Brilleterie (paroisse du Pallet, Loire-Inférieure ; revenu, 135 l.), et du bénéfice des Trois-Maries (ville de Nantes ; revenu 72 l.). La prestimonie de la Louvelais appartenait à un prêtre appelé Divonnais (Déclarations de 1790, Arch. d’Ille-et-Vilaine, série Q).

3° — Nous souffrons prodigieusement de la bizarre construction de la paroisse dont l'église et le cimetière, situés tout à l'extrémité, sont bornés par une paroisse voisine et dont l'autre extrémité s'étend presque à deux lieues pour y borner aussi les cimetières d'autres paroisses (voir la note qui suit) ; il résulte de cette incommodité des inconvénients sans nombre. Les personnes d'un âge caduc ne peuvent plus entendre la voix de leur pasteur, ni apprendre de lui les volontés du souverain ; les enfants ne peuvent venir se faire instruire et croupissent dans l'ignorance de leurs devoirs ; il arrive encore des accidents en transportant de si loin les nouveau-nés à l'église ; il se commet des désordres que préviendraient, sans doute, la proximité et la vue du pasteur, etc., etc.

Note : L’église de Montautour était située au sommet d’un rocher ; voy GUILLOTIN DE CORSON. Pouillé, t. V, p. 262.

Nous supplions MM. les députés de faire valoir tous ces puissants motifs et, en conséquence, de solliciter vivement et d’insister sur le projet admirable de l'arrondissement des paroisses.

4° — De solliciter encore le sage établissement de bons chirurgiens dans les paroisses de campagne, également que de sages-femmes habiles dont une infinité de malheurs font journellement éprouver l'extrème besoin ; cet objet est de grande importance pour la société.

5° — Il ne faut pas omettre la tyrannie insupportable de la maîtrise.

La sujétion aux moulins est encore servitude odieuse.

Au reste nous nous conformons aux avis, doléances, plaintes et remontrances des paroisses de la ville de Rennes, comme nous avons déjà, par une délibération précédente, adhéré à leurs sentiments et décisions.

Fait dans l'assemblée générale des habitants de la paroisse de Montautour, le cinq avril mil sept cent quatre-vingt-neuf.

[Suivent 14 signatures, plus celle du président Tribondel].

DÉLIBÉRATION du 1er mars 1789.
(Arch. commun. de Rennes, Cart. des Aff. de Bretagne, F).

Le général adhère à l'arrêté des dix paroisses de Rennes et ordonne l'envoi au maire de Vitré d'une expédition de ladite délibération.

[16 signatures, dont celles du recteur Huteau, du sénéchal Fouassier, de Pierre Le Rétif et de René Blanchet].

(H. E. Sée).

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