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Histoire chronologique de Moncontour-de-Bretagne (partie 4).

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1507. René de Penthièvre réclame le comté dont jouissaient encore à cette date la veuve et les enfants du prince d'Orange.

1509. Naissance, à Moncontour, de Le Douaren, jurisconsulte qui a laissé des ouvrages estimés.

1510. Guy de Laval, gouverneur du duché, fait venir dans le pays des tisserands flamands qui font faire de grands progrès à l'industrie des toiles, grâce aux méthodes qu'ils importent.

1516. Une liste fait connaître que les recteurs des paroisses de la châtellenie jouissaient des bénéfices suivants : Bréhant 100 sols, Trébry 7 livres 10 sols, Saint-Jagu 50 sols, Ploeuc 11 livres, Plouguenast 7 livres, Saint-Gouëno 65 sols, Plémy 12 livres, Plessala 6 livres, Trédaniel 100 sols, Saint-Michel 35 sols, Hénon 25 livres, Quessoy 4 livres, Plédran 16 livres, Notre-Dame de Moncontour 70 sols, Langast 4 livres, le prieuré de Saint-Michel 20 livres.

1520. François Ier donne la jouissance du Penthièvre, avec Moncontour, à l'amiral de Bonnivet.

1524. A la mort de l'amiral, le Penthièvre est donné à Louis de Lorraine, comte de Vaudémont.

La reine Claude étant décédée, le procureur des bourgeois assiste aux états pour reconnaître François Ier comme usufruitier du duché.

1526. Le roi conclut avec Charles Quint le traité de Madrid, qui restitue au jeune prince d'Orange Moncontour et les autres places confisquées à son père, lors de son passage au service des impériaux. Cette restitution ne fut pas ratifiée, la Chambre des comptes ayant démontré que les d'Orange n'avaient aucun droit à la propriété de ces terres.

1531. François Ier réunit ces propriétés au domaine ducal, pour en donner les revenus à ses amis.

1534. Un état fait connaître que le duc de Guise jouit des revenus de Lamballe et de Moncontour, et, qu'à cette date, la ferme des ports, entre le Couesnon et l'Arguenon, dépend de cette dernière seigneurie.

1535. Par le traité de Crémieu, François Ier rend le Penthièvre au jeune Jean des Brosses, arrière petit-fils de Nicole de Blois.

1536. Le roi lui rend Moncontour qui n'avait pas été comprise dans ce traité, et lui donne en mariage Anne de Pisseleu, sa maîtresse. Aussi, quelques écrivains sont-ils d'avis qu'Anne ne fut pas étrangère à cette restitution.

Comme on le voit, Moncontour subit des fortunes bien diverses. Son sort varie avec les chances de la guerre ou les caprices du souverain, à tel point qu'il est difficile de suivre toutes ces mutations, les documents n'ayant pas toujours la clarté désirable et parfois même paraissant se contredire. Ces nombreux changements se traduisent, pour les populations, par des impositions renouvelées à chaque mutation. Toutefois, grâce à la cessation des hostilités, les cultivateurs s'étaient remis avec ardeur au travail. C'est à cette époque qu'on introduit dans le pays la culture du blé noir.

1538. Un curieux aveu fait connaître les droits singuliers que possédait à Moncontour Catherine de Rohan, dame de Saint-Mirel : « Plus à droict, la dite demoiselle, et lui appartient : avoir et lever de chacune fille de joie nouvellement venue au dit lieu et appartenances, cinq sols, un pot de vin et un chapeau de violettes, fors les filles de maîtresse qui né doivent que my-debvoir et mesme qu'elle a droict de oster par chacun an une fille des offices de la cour de l'official de l'archidiacre de Penthièvre exercée en la chapelle de Saint-Jean et Hôtel-Dieu de la ville, lui bailler son permittimus sans que les officiers de l'archidiacre puissent plus accuser ne reprendre pour le cas dont elle était accusée ».

Un compte donne des indications sur les genres de châtiments infligés aux malfaiteurs. On fustigeait en plein marché pour « demerites ». On coupait une oreille pour larcin. Un criminel a les deux oreilles « rompues » pour avoir robé un sergent de la cour. D'autres sont « pendus et étranglés pour voileries » ou pour fabrication de fausse monnaie. Un condamné qui s'était suicidé dans sa prison est néanmoins accroché au gibet.

1546. Un acte nous apprend que l'église actuelle portait, à cette époque, le nom d'église de Notre-Dame et de Saint-Mathurin. Il existait en outre, sous le vocable de Notre-Dame, une chapelle située en dehors de la porte d'en haut, appelée chapelle de Notre-Dame de la Porte.

1550. A cette date, le château ou « petit châtel », placé dans l'angle Sud-Ouest de l'enceinte, était encore entouré de douves, du côté de la ville comme à l'extérieur. Sur la face Sud, les fossés se prolongeaient vers l'Est, sous le nom de douve neuve, jusqu'à la poterne Saint-Jean. Ils se continuaient du côté opposé, vers l'Ouest, devant la porte avancée de la ville et le long des murs de l'ouvrage extérieur, sur l'emplacement qui porte aujourd'hui le nom de rue des Douves. Il n'existait pas de fossés autour des autres parties de l'enceinte, élevées sur des escarpements inaccessibles qui formaient des douves naturelles avec les vallons circonvoisins.

Les fossés du château étaient bordés, en ville aussi bien qu'à l'extérieur, de boulevards ou de terrains vagues dégageant les abords des murailles.

A partir de cette époque, on commence à afféager ces fossés et leur bordure, ainsi que les terres voisines des escarpements. La réunion de la Bretagne à la France étant alors assurée, il parut sans doute inutile de continuer à entretenir toutes les forteresses qui couvraient la province. A Moncontour, on avait déjà abandonné les murailles aux injures du temps, car, à l'époque de la Ligue, on signale l'aspect délabré des fortifications. On voit d'ailleurs l'administration, à partir de 1550, céder à des particuliers les douves et les terres voisines de l'enceinte. Les concessionnaires comblent les fossés et couvrent leur nouveau domaine de jardins ou de constructions. Les guerres de religion arrêtèrent ces entreprises [Note : Pendant cette période, on détruisit, aux abords des murs, tout ce qui pouvait faire obstacle à la défense], mais pour un temps seulement, car dès les premières années du siècle suivant, la rue de Bourrienne qui longeait la face Sud, se garnit de maisons du côté des murailles, le boulevard entre les portes se transforme en rue, et les habitations du côté Sud de la place Penthièvre étendent leurs dépendances jusqu'aux murs du château.

Un procès-verbal de dégradations aux bâtiments de la seigneurie et les actes concernant les affeagements jettent quelque lumière sur l'ancienne forteresse. Malheureusement ces pièces, ne donnant pas d'indications assez précises et n'étant accompagnées d'aucun plan, laissent un champ trop vaste aux probabilités.

D'après ces documents, le château renfermait, à cette époque, une chapelle, un logis appelé les lardières, une grande cour et la grand'salle [Note : La grand'salle, trait caractéristique du château français des XIIIème et XIVème siècles, était un logis où se réunissait la garnison]. Il avait son entrée principale dans la ville et une poterne qui s'ouvrait dans l'ouvrage extérieur. Il était armé de cinq tours : celle du donjon « sur la mare » postée sur la paroi extérieure ; une tour carrée accolée au donjon, vers l'intérieur du château ; la tour « du bout de la grand'-salle », la tour Billehaut et la tour « sur Clerio » [Note : Nom d'une fontaine voisine, située au-dessous de la place de la Carrière, dans la rue Bourrienne].

Les actes mentionnent, en outre, quelques tours placées sur l'enceinte de la ville : celle « au-dessus de la douve neuve », la demi-lune de la porte d'en haut [Note : La moitié Sud de cette demi-lune ou demi-tour existe encore, mais elle est masquée par une habitation qui s'y appuie], la tour Mognet, voisine de cette porte et posée sur la grosse tour du Nord-Ouest, celle appelée Moinet, située au Nord de l'église. A citer encore la tour de Crouiche « avec son pertus de canonnière » qui flanquait l'ouvrage extérieur de l'Ouest et défendait les approches par le chemin d'Arondel [Note : Il existait aussi le moulin, la fontaine et le courtil de Crouiche, voisins l'un de l'autre. Ce moulin porte aujourd'hui le nom dé moulin d'Arondel].

Les vestiges existant encore dans la rue des Douves et les données de certains actes d'affeagement confirment l'existence d'une barbacane ou défense extérieure, plus ancienne que le château actuel, lequel ne date que du XIVème siècle. Cette barbacane protégeait le château et l'entrée de la ville vers le couchant. Son enceinte semble avoir été formée par un rempart qui, partant de la tour du Nord-Ouest, se prolongeait dans la direction du Sud-Ouest, et s'infléchissait, à hauteur d'Arondel, vers l'Orient, en décrivant un angle saillant, pour aboutir à la tour Sud-Ouest du château. Cet ouvrage, déjà flanqué par la tour de Crouiche, semble avoir été doté, en outre, d'un bastion placé vers l'angle saillant, de façon à commander Arondel et à défendre l'accès de la place par le chemin du Vauclerc.

L'entrée de la ville du côté du couchant, avait par suite deux portes : la principale, dite d'en Haut, et la porte avancée de la barbacane, qui s'ouvrait sur le martrai actuel. Cette disposition plaçait les abords de cette dernière entrée sous les projectiles partant de la tour Sud-Ouest du château.

L'enceinte de la barbacane de l'Ouest renfermait la chapelle de Notre-Dame située à 30 mètres environ de la porte principale, vers l'Ouest, et l'emplacement de l'ancien martrai contigu aux fossés du château.

A l'Est de la ville et couvrant la porte dite d'en Bas, il existait en outre une défense extérieure constituée par le boulevard qui existait encore, fermé à cette époque par une porte avancée s'ouvrant sur le chemin du Point-du-Jour.

L'arbalestrie et la butte de tir étaient situées au pied de l'enceinte, près de la poterne Saint-Jean, du côté du château. Le jeu de paume était attenant au pont de cette poterne et, de l'autre côté, à la butte de tir. Un acte mentionne la place de la croix Pelet, devenue place de la Pompe, où se tenait le marché au blé. Cette vénérable croix, qui se dressait à l'entrée de la ruelle montant au champ de foire, appuie aujourd'hui ses membres mutilés à la maison du bas de cette place.

1554. Un aveu fait connaître que le prieuré de la Magdeleine possédait une métairie en Hénon, quelques rentes en Plessala et Trégenestre, et le droit de coutume sur toute marchandise mise en vente à la foire du prieuré.

1555. Jean de Penthièvre, en échange de tous ses droits sur le duché, reçoit définitivement les terres du comté avec Moncontour. Il s'empresse de faire rétablir les fortifications de Lamballe, rasées depuis 1420, mais il néglige de faire entretenir celles de Moncontour. Cependant il prescrit aux habitants de cette dernière ville de faire le guet autour du château ou de payer le droit habituel, les dispensant, en retour, du droit de rachat pour les terres situées dans la ville.

On constate qu'à cette date les intérêts de la ville et de l'église étaient débattus par une assemblée générale appelée le général de la paroisse, formée de tous les habitants et représentée par le sénéchal président, le syndic, le recteur, les deux plus anciens gentilshommes, les deux plus anciens syndics, les deux plus anciens marchands et le plus ancien procureur. Elle avait pour administrateurs les membres de la fabrique, composée de trois trésoriers. C'était à la postcommunion de la grand'messe, sur le portail de l'église, que l'assemblée se réunissait.

De cette assemblée générale on sépara bientôt la communauté qui s'occupa spécialement des intérêts de la ville. Ce corps municipal eut un greffier et comprit les fonctionnaires et notables ci-dessus, moins les trésoriers de la fabrique. Sa composition subit d'ailleurs, dans la suite, de nombreuses modifications.

1556. Un procès-verbal fait connaître que le prieuré de Saint-Michel avait un homme « confisquant, vivant et mourant » comme tous les possesseurs de biens de main-morte. Lors du décès de cet homme, il y avait lieu de payer le droit de rachat.

1558. Le calvinisme pénètre dans le pays, sous la protection de Dandelot, frère de Coligny et mari de Claudine de Rieux. Jeanne de la Motte du Vauclerc ayant épousé René de Rieux, marquis d'Acérac, devient une zélatrice protestante dans les campagnes de Moncontour. Les Gouicquet, de Trédaniel, devenus calvinistes, élèvent un temple à la Ville-Pierre.

1560. A cette date, le domaine de la seigneurie comprend :
Le château et la forteresse.
L'auditoire, situé derrière l'église.
La petite halle, au rez-de-chaussée de l'auditoire.
La grande halle, vis-à-vis la façade de l'église.
Le four banal, place Maubert, vers le champ à l'avoir.
Le moulin à vent de la ville, sur la lande de Saint-Malo.
Les moulins de Gervily, en Plédran, et du Gast, en Iffiniac.
Le moulin à tan, à la Grille.
Le moulin à fouler, entre la Caquinerie et le Bas-Bourg.
La métairie des Braizes avec son colombier et son pavillon.
Les Grands moulins et leur étang.
Les biefs, sur le chemin de Moncontour à Iffiniac.

1565. Jean de Penthièvre, mari honoraire d'Anne de Pisseleu, meurt sans enfants, laissant le comté à son neveu, Sébastien de Luxembourg, époux de Marie de Beauquère.

1566. La commanderie de Quessoy est réunie à celle de Carentoir. Elle comportait un hôpital, la demeure du chapelain, une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste et un cimetière. Elle possédait une métairie, un moulin, quelques rentes et une justice patibulaire à deux pots. Les seigneurs de la Houssaye et du Bourg-Neuf avaient des prérogatives dans la chapelle.

1569. Pour récompenser les services de Sébastien de Luxembourg, Charles IX érige le Penthièvre en duché-pairie, par lettres-patentes du 7 septembre. Ces lettres citent ce comté comme le plus ancien de Bretagne et se composant de plusieurs beaux et forts châteaux comme Lamballe, Moncontour, Guingamp, etc.

Luxembourg est tué au siège de Saint-Jean-d'Angely. Sa veuve donne tous ses soins à l'administration du duché. Elle fait venir du Poitou des vignerons qui plantent des cépages des meilleurs crus. Malheureusement, les guerres de religion ne tardent pas à arrêter cet essor. Les modifications survenues dans le climat contribuèrent d'ailleurs à la disparition totale des vignobles sur le versant Nord.

L'office de maître général des eàux et forêts ayant été créé, Jean Urvoy, sieur de Bel-Orient, est chargé de la forêt de Moncontour, aux gages de 100 livres par an. Cette forêt, qui contenait déjà plus de landes que de plantations, s'étendait à cette époque sur le Mené, de Plémy à Collinée et de Trédaniel à Plessala. Le bois de Saint-Mieux en est un des derniers vestiges. A partir de la fin de ce siècle, on cède des portions de landes à des particuliers, à condition de mettre en culture un certain nombre de journaux par an. On cite des affeagements à la Bosse, à la Fosse-aux-Loups, au village de la Forêt, au Gré, à la Coudraie, au Colombier, au Pont-Bernard, à la Corderie, à la Noë-Pelé, au Chauchix-Vert.

1570. Jeanne Visdelou, dame douairière du Vauclerc et de Sullé, fonde une messe par semaine dans l'église de Notre-Dame et Saint-Mathurin, et affecte à ce service une rente de 120 livres.

1573. Par lettres patentes, Charles IX confirme aux habitants la permission de tirer au papegault une fois par an, et autorise le vainqueur à vendre au détail 25 tonneaux de vin exempts de tous droits.

Une liste fait connaître les offices exercés dans la seigneurie, savoir : receveur, maître des eaux et forêts, sénéchal, lieutenant, alloué, procureur fiscal, enquesteur, procureur, notaire ducal, notaire baillager, notaires de Moncontour, sergent général, sergent royal ameneur, sergents de Moncontour, sergents féodés, greffier, geolier.

1575. Le duc de Mercœur devient possesseur du Penthièvre, par son mariage avec Marie, fille de Luxembourg et de Marie de Beauquère.

1579. Les archives de l'église, qui remontent seulement à cette date, nous apprennent que l'église possède une vaste tapisserie servant à orner le choeur et la nef, les jours de fête. Ces archives font connaître, en outre, que de nombreuses paroisses viennent en procession au pèlerinage de Saint Mathurin.

On fait au château diverses réparations [Note : On refait à neuf les toitures de la grand'salle, de la tour Billehaut et de la chapelle, et l'on répare le donjon et les deux grandes tours].

1581. René Eudo, sieur des Touches, donne à l'église le tableau qui représente saint Mathurin exorcisant Theodora, fille de Maximilien Hercule.

1582. La communauté passe des marchés pour la réédification partielle du clocher. Il est convenu que la pierre sera extraite des carrières de Trébry et de celles de Beaumont, en Trédaniel. La forêt de Loudéac fournira le bois pour l'étayage et celle de Quintin le bois de chêne pour la charpente.

1583. Marie de Beauquère fonde une rente de 50 livres tournois en faveur de l'église Notre-Dame, et une rente égale en faveur de l'hôpital de Saint-Jean.

Le duc reçoit les hommages des possesseurs de biens dans la châtellenie. A citer parmi eux :
Alain de Bréhant, pour le manoir du Val, en Iffiniac.
François de Coligny, sire de Rieux, et Jeanne de la Motte, son épouse, pour la seigneurie du Vauclerc (avec son parc environné de murailles).
De Beaumanoir, pour des métairies en Trébry et Iffiniac.
Olivier du Gouray, pour le lieu noble de Launay.
Jean de Bogar, pour le manoir de Bogar.
Jacques Gouicquet, pour la côte du Pissot et plusieurs maisons en ville.
Christophe de La Roche, pour La Touche-Trébry.
Jacquette de Lorgeril, pour des pièces de terre en Hénon.
Jacques Le Mintier, pour le Pontalasne et Beauchêne.
Henri de Bocenit, pour des métairies en Saint-Gilles et Plessala.
Jacques de Kermené, pour le Gué, en Plémy.
Jean de la Rivière, pour Catoëlan, en Quessoy.
Jean Le Forestier, pour les manoirs du Boueshardi, du Vaulorain, du Chêne-Jaune.

1584. Quarante-deux paroisses viennent en procession au pèlerinage de Saint-Mathurin, quelques-unes de pays éloignés, comme Broons, Pléhérel, Eréac, Saint-Méen, Le Locouet, Saint-Aubin, Mauron, Merléac.

Des gens compétents, consultés sur l'état du clocher, déclarent qu'il est nécessaire de le démolir jusqu'aux fondations. Dès le 15 octobre, on se met à l'oeuvre, et l'on charge de la reconstruction l'architecte Georges Le Bouscher.

1585. Les Lamballais viennent avec leur clergé en pèlerinage à Saint-Mathurin pour obtenir la cessation d'épidémies. La ville de Moncontour est également très éprouvée par une maladie inconnue, à tel point que la fabrique ne trouve pas de sacristain laïque. C'est un prêtre, dom Pierre Rondel, qui en prend les fonctions. On signale de grandes tempêtes qui occasionnent de nombreux dégâts.

1588. Mise en état de tous les vitraux de l'église Notre-Dame, par Claude Blaulo, verrier, qui peint sur la vitre du chevet les armoiries du duc et de la duchesse de Mercœur.

1589. En janvier, le duc fait bannir une vente de genêts, ajoncs et bruyères, dans la forêt de Moncontour. La même année, Mercœur, bien que beau-frère du roi et comblé de ses faveurs, se déclare pour la Ligue, dans l'intérêt de la religion et surtout dans l'espoir de reconstituer à son profit une Bretagne indépendante (Dareste, Histoire de France. — Dom Morice, Histoire de Bretagne). Il est soutenu par la majorité des seigneurs bretons. Parmi ceux qui restent fidèles au roi, on cite François de Rieux, seigneur du Vauclerc, et Jacques de Beaumanoir. Ce dernier exerçait son influence sur plusieurs paroisses situées au pied du Mené.

Le Parlement de Rennes proclame le duc rebelle et criminel de lèse-majesté. Le roi le dépouille de ses charges et le remplace par le jeune prince de Dombes dans le gouvernement de la province. C'est le signal de la guerre de religion qui va couvrir le pays de sang et de ruines. Moncontour va devenir l'un des principaux théâtres de la lutte, honneur qui ne fut pas sans amertume pour ses habitants [Note : Indépendamment de la destruction des habitations voisines des murailles et des charges diverses à supporter, les habitants furent forcés de combattre le parti qui avait leurs sympathies. Catholiques et, par suite, ligueurs de coeur, ils eurent pendant plusieurs années à subir les troupes protestantes, qui exigèrent leur participation à la défense de la place, en même temps que, par leurs actes, elles blessaient les sentiments religieux de la population. Les archives de la ville font connaître que ces troupes ruinèrent le presbytère, dévastèrent les églises et détruisirent la piste des pèlerins]. Le château de la Touche-Trébry sert de poste avancé à la forteresse et partage son sort.

Mercœur fait transporter à Dinan ses trésors, les archives du Penthièvre, les tapisseries et meubles des châteaux de Moncontour et de Lamballe, et répond aux mesures prises contre lui en s'emparant de quelques places et en appelant les Espagnols à son aide.

1590. Le prince de Dombes vient mettre le siège devant Moncontour. Cette place soutient vaillamment un premier assaut, mais ses défenseurs n'osant en attendre un second, se rendent à des conditions honorables. La perte de ce château est d'autant plus sensible à Mercœur, que les royaux y laissent le capitaine La Tremblaye, chef très énergique et très habile. D'autre part, Lamballe, ville restée au duc, se trouve alors enserrée par Moncontour, la Hunaudaie, La Roche-Goyon et Cesson, forteresses royalistes qui vont gêner ses communications. Mercœur fait rassembler au plus tôt toutes les forces du Penthièvre et les fait diriger sur Moncontour. Mais La Tremblaye et le gouverneur Kergomar tombent si à propos sur ces troupes, qu'ils les mettent en déroute et s'emparent du Canon, après avoir tué un grand nombre de paysans et fait prisonniers plus de soixante gentilshommes.

Pour se ménager des communications entre Ploërmel et Moncontour, Dombes fait établir un camp retranché aux portes de Collinée.

Le château de Kérouséré étant tombé entre les mains des ligueurs, les garnisons de Moncontour, Saint-Brieuc et autres places s'en vont secourir le château, sous la conduite de La Tremblaye. Arrivés trop tard, les royaux s'en dédommagent en pillant Carhaix.

Le 27 décembre, les Etats, convoqués par le roi, se réunissent à Rennes [Note : Mercœur réunissait à Nantes les Etats du parti des Ligueurs]. La majeure partie du pays soutenant la Ligue, il n'assiste à cette réunion que 5 membres du clergé, 40 de la noblesse, et les députés de Rennes, Saint-Brieuc, Vitré, Quintin, Moncontour, Tréguier et Malestroit. Les Etats envoient une députation au roi pour obtenir la diminution des charges et demander le secours des Anglais.

1591. Cette année est féconde en combats. Les belligérants reçoivent des renforts. Philippe II envoie aux ligueurs 5.000 Espagnols, sous Juan d'Aquila. Les royaux reçoivent 2.500 Anglais commandés par Norris.

Le 21 janvier, des troupes royalistes venues de Moncontour et des garnisons voisines, entrent à Lamballe par escalade, à six heures du matin, et mettent la ville au pillage, mais les défenseurs du château se jettent avec furie sur les assaillants et parviennent à les chasser de la ville.

En mars, le ligueur Saint-Laurent, mettant à profit l'absence de La Tremblaye, occupé au siège de Concarneau, s'empare de Moncontour par surprise [Note : Soubz ombre de chartiers (Journal de François Grignard)] et met aussitôt le siège devant le château. Averti que le royaliste Coëtquen, son beau-père, venait par Loudéac au secours des assiégés, il se porte à sa rencontre, ne laissant devant le château qu'un rideau d'arquebusiers pour masquer son absence. Il attaque Coëtquen dans Loudéac, mais celui-ci, prévenu à temps, le charge avec vigueur, le fait prendre en queue par des troupes de réserve et le met en déroute. A cette nouvelle, les ligueurs laissés à Moncontour se retirent avec précipitation. La forteresse demeure au roi jusqu'à la paix.

Dombes, secondé par les Anglais, met le siège devant le château de Lamballe. Le célèbre Lanoue Bras-de-Fer, qui lui avait été envoyé comme conseiller, reçoit une blessure grave à ce siège, le 18 juillet, et meurt, le 4 août, à Moncontour, où il avait été transporté. Dombes, manquant de munitions et craignant Mercœur qui s'approche avec les Espagnols, lève le siège et va séjourner quelque temps en Bréhand, sur la lande de Saint-Malo, puis se loger à Saint-Brieuc. L'armée royale parcourt ensuite le pays, cherchant à engager une action avec les ligueurs. On la voit se rendre à Collinée, revenir à Saint-Brieuc par Moncontour, repasser par cette dernière ville, se dirigeant sur Saint-Méen et traînant péniblement par des chemins affreux un lourd matériel d'artillerie [Note : Dans le cours de cette guerre, à une date qui nous est inconnue, François Budes emporte d'assaut le manoir de Quihet, en Quessoy, mais reçoit une blessure dont il meurt deux heures après. La commanderie de Quessoy est détruite. Les ligueurs pillent le manoir de Duhault, en Trébry (abbé Audo)].

Ces allées et venues des royaux sur la route de Collinée à Moncontour, et l'occupation permanente par ce parti de ces deux localités, ne permettent guère d'admettre que les ligueurs aient pu construire ou utiliser l'ouvrage militaire appelé La Cuve, situé sur cette route, à courte distance et en vue de Moncontour. Il est fort possible, au contraire, que les royaux y avaient placé un poste avancé.

1592. Le maréchal d'Aumont remplace le jeune prince de Dombes, qui négligeait les opérations militaires pour se livrer aux divertissements de la jeunesse.
Mercœur s'empare de Quintin et y laisse une garnison commandée par le capitaine Prerom. Peu de temps après, La Giffardière, époux d'une dame de Robien, s'entend avec les habitants, et s'empare, par surprise, de la ville et du château. Prerom, fait prisonnier, dut être enfermé à Moncontour, car on voit encore aujourd'hui, dans une tour du château, son nom gravé sur l'appui d'une meurtrière, avec la date de 1595.

1593. Les Etats se plaignent au roi des crimes de tout genre commis par ses troupes, étrangers et autres, et demandent que les capitaines des places deviennent responsables des méfaits de leurs soldats. Ils réclament la démolition de nombreuses forteresses inutiles et d'un entretien coûteux, n'exceptant de cette mesure que treize places, dont Moncontour.

Le jeune Jean de Rieux, marquis d'Acérac, après avoir paru très attaché au parti du roi, embrasse secrètement celui de la Ligue. Ses intrigues ayant été découvertes, il n'échappe au bourreau que grâce aux sollicitations de Sourdéac, son parent, et en s'éloignant.

Mercœur, après avoir échoué à La Guerche et devant Rennes, se dirige vers Lamballe. Saint-Luc, lieutenant-général royaliste, soupçonnant qu'il en voulait à Moncontour, envoie à toute hâte le capitaine Sarrouette dans cette place. En même temps, il ordonne à du Plessis La Roche, son enseigne, de se porter au château de La Touche-Trébry, pour harceler l'ennemi pendant le siège. Ces mesures ont un heureux effet. Quoique la place fût très libre à ce moment, Sarrouette fait une très belle résistance. Malgré les efforts de Mercœur pour avancer les travaux du siège, Sarrouette, par ses fréquentes sorties, l'empêche d'établir son artillerie et de dresser ses gabions. La Roche, de son côté, tombe sur les différents quartiers du duc, lui tue beaucoup de monde et lui enlève des prisonniers. Mercœur, apprenant l'approche du général et désespérant d'emporter la place, lève le siège (dom Morice).

Le duc obtint une trêve moyennant paiement de 40.000 écus par mois, et tire cette somme du pays. Le journal de Jean Pichart, bourgeois du temps, contient à ce sujet une réflexion piquante : « Il semble à Messieurs les grands que 10.000 écus se doivent trouver du soir au matin en chacune boutique de marchand, mais ils ne considèrent pas la peine, mal et travail que l'on peut avoir à amasser de l'argent ni la fatigue qu'a reçu le pauvre peuple depuis 5 à 6 ans ».

Pendant la trêve, les deux partis pressurent à l'envi les populations. Les garnisons des places fortes, après avoir épuisé les ressources des environs, vont porter au loin leurs exactions. Les archives de Plérin, très instructives à cet égard, nous apprennent que le capitaine Larmor était venu de Moncontour jusque dans Plérin, imposer une forte somme destinée à Dufour, gouverneur de cette forteresse. Corbel, délégué de Plérin, qui vint apporter la somme, ne put s'en retourner qu'après avoir subi un emprisonnement pendant lequel on lui extorqua de nouvelles sommes qu'il dût emprunter (Geslin de B. et Barth.). Les ligueurs n'étaient pas moins rapaces. A Moncontour, le receveur Basseville, le capitaine Le Bottey, fermier de la châtellenie pour Mercœur, et le chapelain Pierre Ninot, rivalisent d'exactions avec les agents royaux (Abbé Audo). Cependant on doit reconnaître que le maréchal d'Aumont fit son possible pour faire cesser cet état de choses de son côté. Grâce à la sévérité de ses ordres, on ne vit bientôt plus dans son armée les soldats piller et violenter les habitants. Il délivra le pays de plusieurs bandits qui le désolaient.

1594. Les archives de la ville mentionnent des réparations à la chapelle Saint-Léonard, qui avait servi de caserne, l'année précédente, et même de cimetière pour la troupe.

1595. Un état des garnisons de Bretagne, nous apprend que Moncontour a pour gouverneur La Tremblaye, assisté d'un sergent-major (officier suppléant), et pour garnison 517 hommes, dont 50 pour la garde du château, destinés pour la plus grande partie au siège de Cesson.

Le maréchal, en se rendant de Saint-Brieuc à Rennes avec ses troupes, passe à Moncontour. Il y signe, à la date du 10 juin, une sauvegarde destinée aux habitants de Saint-Brieuc et du havre du Légué.

On répare le presbytère ruiné par les gens de guerre [Note : A cette époque, le presbytère était situé sur l'emplacement de la poste actuelle].

1596. Une compagnie de Suisses, commandée par le capitaine Anglisper, tient garnison en ville. Cette troupe n'ayant reçu aucune solde depuis longtemps, emprunte 40 écus aux paroissiens de Plédran (A. du Cleuziou).

Cette année est si pluvieuse, que la récolte fait défaut. La famine, puis la peste, sévissent dans le pays. Pour diminuer la contagion, on interdit le commerce avec les localités les plus infectées. La misère n'empêche pas les receveurs de fonctionner. M. Le Chapelier, sergent de la ville, vend à vil prix les bestiaux saisis chez les paysans.

1597. La garnison se compose de 4 compagnies de 60 hommes. Trois occupent la ville, la quatrième garde le château. On signale deux grandes brèches dans l'enceinte, et le boulevard « tout tombé » (A. du Cleuziou).

Le maréchal de Brissac, successeur du maréchal d'Aumont, s'avance sur Moncontour pour réprimer les courses des ligueurs dans le pays. Attaqué en route par Saint-Laurent, il rétrograde vers Guingamp. En décembre, la ville envoie aux Etats Alain Le Roux, sieur de l'Epine, député déjà plusieurs fois pendant la Ligue. A la fin du même mois, un sergent part de Moncontour pour emprisonner des paroissiens de Plérin, cette paroisse n'ayant pu acquitter les contributions imposées. Les habitants s'étant enfuis, le sergent s'empare de tout le bétail qu'il trouve. Cette malheureuse localité semble avoir été l'une des plus éprouvées. On y signale, pendant la Ligue, 29 courses de soldats et 60 exécutions pour obtenir des sommes le plus souvent introuvables (Geslin de B. et de Barth.).

1598. Les bourgeois de Dinan se saisissent de leur ville, occupée par les ligueurs. Le dépôt des archives du Penthièvre et les meubles du château de Moncontour sont pillés dans cette circonstance.

La guerre prend fin, par la soumission de Mercoeur. Le traité de paix lui accorde Lamballe, Moncontour et Guingamp, et lui permet de conserver quelques soldats (50 seulement), pour la garde de ces places. Le gouvernement de la Bretagne est remis à César de Vendôme.

Il était grand temps de terminer la guerre. Le pays, ruiné à fond par les deux partis, était en proie à tous les maux. Les habitants de la campagne étaient réduits à se nourrir d'herbes, de plantes indigestes et des aliments les plus dégoûtants. Les loups, qui s'étaient multipliés, étaient devenus si hardis, qu'ils venaient attaquer et dévorer les gens jusque dans leurs logis. La peste bubonique survenue vers la fin de la guerre, avait mis le comble à ces calamités. Le bon Henri IV, frappé de la désolation des campagnes, dans son voyage de Nantes à Rennes, s'écriait avec un serrement de coeur : « Où ces pauvres Bretons prendront-ils tout l'argent qu'ils m'ont promis ? ».

Malgré la signature de la paix, les crimes et les brigandages continuent longtemps leur cours. Il y avait trop de vieux comptes à régler. Ce n'est qu'au bout de quelques années que, le calme commençant à renaître, le pays put travailler à recouvrer sa prospérité. Beaucoup de manoirs sont, à cette époque, transformés en métairies. La culture revient peu à peu à un état florissant, mais les vignobles ont disparu pour toujours.

1599. Les archives de l'église signalent une dépense de 150 écus pour faire réparer « selon les pourtraicts et histoires » les vitres de l'église, par Allaire, de Lanvollon, et Nicolas Trobel, de Moncontour. (A. Houssaye).

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