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Histoire chronologique de Moncontour-de-Bretagne (partie 3).

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1406. Marguerite de Rohan assigne, en décembre, 15 livres de rente à une chapellenie qu'elle avait fondée avec son premier mari, dans la chapelle de Saint-Jean, et dotée de 30 livres de rente. Elle lègue, en outre, 300 livres aux pauvres de la ville (Dom Morice, Preuves).

1407. Marguerite de Rohan décède le 15 janvier (Archives des Côtes-d'Armor, Fonds de Penthièvre, liasse E, 624).

Par acte du 28 janvier, Clisson donne à sa fille Marguerite la chatellenie de Moncontour, qu'il avait reçue de Marguerite de Rohan en échange de la terre de Montagu, en Poitou (Suivant son affirmation contenue dans l'acte de donation - Arch. des Côtes-d'Armor).

Cette cession ne paraît pas avoir eu de sanction.

Le connétable décède en avril. Rolland de Beaumanoir, sire de Dinan, petit-fils de Marguerite de Rohan, hérite de Moncontour, qu'il cède aussitôt à son frère Robert. Marguerite de Clisson, veuve du comte de Penthièvre, qui tenait à cette terre, l'obtient de Robert, en échange d'Avaugour.

1408. Un compte, ouvert le 15 janvier 1407 et clos le 15 janvier 1408, relatant les recettes faites par le duc, en la châtellenie de Moncontour, pour cause de rachat, droit acquis par le décès de Marguerite de Rohan, nous apprend que l'église principale était déjà sous le vocable de Notre-Dame, que le duc avait fait, en 1407, une donation de 10 écus d'or à la chapelle de Notre-Dame-de-la-Porte, et qu'Armel de Châteaugiron, capitaine du château pour le duc, avait amené avec lui des gens d'armes et des arbalestiers pour la garde de la place [Note : Un acte du 15 septembre 1407, reproduit par dom Lobineau, attribue à Patri de Châteaugiron, maréchal de Bretagne, la fonction de capitaine du château à cette date. Cependant nous avons constaté qu'Armel de Châteaugiron figure seul comme capitaine de Moncontour sur tous les comptes fournis de janvier 1407 à janvier 1409].

Jean V, désireux d'enlever aux Penthièvre la propriété d'une châtellenie et d'une forteresse de cette importance, amène Rolland de Dinan à céder ce pays, qui ne lui appartenait plus, à Arthur de Bretagne, son frère, et réclame aussitôt la garde et les fruits de la terre de Moncontour.

Marguerite repousse avec énergie les prétentions du duc, et ne tient aucun compte des sommations qui lui sont faites. Elle fait maltraiter et chasser les officiers qui lui sont envoyés à Lamballe. Comme elle persiste dans sa rébellion, avec l'appui du duc de Bourgogne, Jean V lui adresse, à Moncontour, 12 sergents pour la forcer à venir comparaître devant lui.

Quelques-uns d'entre eux ayant eu l'audace de porter la main sur Marguerite, celle-ci les fait tuer sur place. En représailles, le duc proclame la confiscation des biens des Penthièvre. Marguerite, exaspérée, continue sa résistance. Elle remplit ses places de soldats étrangers, picards, flamands, bourguignons, qui font de continuelles incursions sur les terres du duc.

1410. Le traité de Paris met fin à cette situation. La comtesse abandonne à Jean V Moncontour et ses dépendances contre une rente de 2.000 livres tournois et restitution de la Roche-Derrien, Avaugour et Châteaulin, dont le duc s'était emparé pendant la lutte.

1413. A cette date, un atelier monétaire fonctionne à Moncontour.

1415. On rebâtit à neuf la demi-tour de la porte d'en haut et deux pans de mur situés l'un entre cette demi-tour et la tour carrée du château, l'autre entre la demi-tour et la grosse tour « du coin devers le moulin de la garenne ». On fait des ouvertures sur la demi-tour pour y placer « des canonnières ». On refait les voûtes de la porte d'en haut ; on exhausse la maçonnerie qui la surmonte en y ouvrant une chambre.

1417. Par traité de mariage entre sa fille Isabelle et Louis d'Anjou, encore enfants, Jean V s'engage à donner à sa fille les terres de Moncontour, au cas où il décéderait sans héritier mâle. Le mariage n'ayant pas eu lieu, ce traité resta sans effet.

1418. Saint Vincent Ferrier, venant de Lamballe, passe à Moncontour et y fait une prédication.

1420. Le duc accorde 1.200 livres de rente à Robert de Dinan, pour le dédommager de la perte de la châtellenie qui aurait dû lui revenir à la mort de son frère Rolland, si le duc n'en avait obtenu la cession.

Le comte de Penthièvre, poussé par sa mère, l'ambitieuse et indomptable Marguerite, s'empare de Jean V. La guerre recommence. Le parti du duc, soutenu par les Anglais, s'empare de Lamballe, chef-lieu de Penthièvre. Les fortifications de cette ville sont rasées avec l'aide des gens de Moncontour et de Jugon, mis à contribution pour ce travail.

Les Penthièvre extorquent au duc la cession de Moncontour, pendant sa captivité, mais celui-ci ne tarde pas à être délivré par ses partisans victorieux.

Dès la même année, le procès des Penthièvre est instruit à Vannes. Condamnés à la peine capitale et à la perte de tous leurs biens, ils réussissent à sortir de Bretagne, mais plusieurs de leurs complices sont arrêtés et enfermés, les uns à Moncontour, les autres à Lamballe. Cette maison ne se relève qu'au siècle suivant.

Ces guerres présentèrent un triste spectacle. La plupart des seigneurs se prononcèrent pour l'un ou l'autre belligérant, suivant leurs intérêts du moment. Les deux partis eurent recours à l'étranger et n'hésitèrent pas à employer les moyens les plus déloyaux. Le pays eut beaucoup à souffrir de ces luttes. La noblesse en fut la première victime, et le peuple fut écrasé par les charges de toutes sortes. Seule la bourgeoisie, bien qu'éprouvée par les impôts, tira profit des événements en grandissant aux dépens de la classe noble. Dès le règne de Jean IV, on vit des roturiers acheter les fiefs de gentilshommes ruinés. Jean V, pour affaiblir une noblesse peu disciplinée, favorisa ces tendances. Il conféra aux habitants des villes le droit d'élire, chaque année, un conseil de dix à douze notables. Il créa les milices bourgeoises et demanda à chaque paroisse un certain nombre de soldats appelés Bons corps. Les fabriques des paroisses, chargées d'équiper ces troupes, acquérirent de ce fait une autorité avec laquelle il fallut compter. Le duc fixa aussi l'équipement et l'armement des nobles, comme le nombre de soldats qu'ils devaient fournir, suivant leurs moyens. D'autre part, pour contenir les exigences des paysans et des ouvriers, il fit un règlement de police déterminant les prix des denrées et les salaires [Note : Les ouvriers reçoivent, en outre de leur dépens : le tailleur de pierres, le maître charpentier, le couvreur, 2 sols ; le maçon et le charpentier, 20 deniers ; le journalier, 15 deniers. Le faucheur reçoit 2 sols 6 deniers ; le charretier, 6 sols 8 deniers.

A Moncontour, le froment coûtait de 10 à 25 sols la perrée, le seigle de 6 à 20, l'avoine de 6 à 13, l'orge de 4 à 8, le tonneau de vin de la Rochelle, 15 livres, un cheval 15 livres, un journal de prés 7 sols, de terres labourables 2 à 4 sols]. Il chercha, en outre, à imposer l'uniformité desmesures, mais il échoua devant l'entêtement de son peuple. Moncontour conserva ses mesures [Note : Les principales mesures en usage à Moncontour étaient les suivantes :

Grains. — Le godet 1/128e, le quart 1/64e, le boisseau 1/16e, la juste 1/13e, la perrée 1/8e du tonneau.

Liquides. — La chopine 1/1920e, la pinte 1/960e, le pot 1 /480e, le quartaut 1/8e, la barrique 1/4, la pipe 1/2 du tonneau.

Longueurs. — Ligne, pouce, pied, toise, corde de 24 pieds, lieue de 2.400 toises (6 kilom. 400).

Superficies. — Pied, toise, corde, sillon, vergée, arpent, journal.

On mentionne encore la journée de faucheur et de bêcheur. Le journal était l'étendue de terrain que deux bœufs pouvaient labourer dans un jour].

1421. Jean Mauléon rend un :compte où il s'intitule receveur général des profits des monnoyes de Moncontour. Ce titre confirme l'existence d'un atelier monétaire en ville, affirmée d'ailleurs par quelques auteurs.

1426. Un statut de l'évêque Jean de Bruc interdit de danser dans les cimetières et d'y vendre autre chose que des cierges et de la cire.

1427. La ville prend part à la contribution demandée pour délivrer le duc d'Alençon, prisonnier des Anglais.

1432. Jean V marie son fils aîné François avec Iolande d'Anjou et lui donne pour apanage les terres de Fougères, de Lamballe et de Moncontour.

1433. Mariage dans l'église de Moncontour, de Guyon de la Motte, vicomte de Vauclerc, avec Louise de Montauban. Toute la noblesse du pays assiste à la cérémonie. On cite le sire de Guémadeuc, Guillaume de Cargouët, Rolland de Lorgeril, Guillaume de Robien, Etienne du Cambout, Guillaume Visdelou, Pierre Le Mintier.

1435. Naissance, à Moncontour, de François de Gavre, fils aîné de Guy, comte de Laval, et d'Isabelle de Bretagne. L'enfant est tenu sur les fonts baptismaux par François de Bretagne et par l'évêque de Nantes. Il est baptisé par l'évêque de Rennes.

1437. Une conspiration contre le duc ayant été découverte, celui-ci demande un serment de fidélité à tous les nobles et bourgeois de ses territoires. Tous ceux de la châtellenie prêtent ce serment, à l'exception des La Motte du Vauclerc qui avaient pris des engagements envers le roi de France, à la suite du connétable de Richemond.

Un certificat mentionne le four banal, situé près du champ à l'avoir, qui venait d'être utilisé pendant quatre mois par le « bacquier » de la comtesse.

1439. Suivant une charte de Boquen, il existait à Saint-Jacut- du-Mené une maladrerie joignant le pré Cadiou.

1442. Jean y meurt, laissant le duché à François Ier. Celui-ci, pour se concilier l'affection des seigneurs, leur accorde de nombreuses faveurs. Il concède à Eon de Bréhant le droit de faire tenir deux foires à Saint-Eloi, avec les franchises et droits accoutumés.

1443. Noël Le Mintier, receveur, avance aux trois fabriqueurs de l'église Notre-Dame 320 livres pour payer des réparations à cet édifice.

Des démêlés ne tardent pas à se produire entre le duc et son frère Gilles. Ce dernier, prince brillant, populaire et ami de la cour d'Angleterre, où il avait été élevé, portait ombrage à François. Il eut d'abord le tort de réclamer son apanage avec arrogance et menaces, d'enlever Françoise de Dinan et surtout de se compromettre avec les Anglais.

1445. Grâce à l'entremise de Richemond, leur oncle, les deux frères se réconcilient. Gilles fait sa soumission et remet ses commissions de gouverneur de Saint-Malo et de Moncontour.

1446. Gilles, entrepris par des intrigants et poussé par le roi d'Angleterre, rompt de nouveau. Des ennemis acharnés à sa perte, tels que l'amiral de Coetivy, Louis de Rohan et Arthur de Montauban [Note : Coetivy convoitait des terres appartenant à Gilles, et Arthur de Montauban s'était mis en tête d'épouser Françoise de Dinan], ayant excité son frère contre lui, il est arrêté dans son château du Guildo et interné à Rennes. Il est ensuite transféré à Châteaubriand, puis à Moncontour [Note : Suivant la plupart des auteurs, Moncontour avait été apporté en dot à Gilles de Bretagne par son épouse Françoise. Il faut admettre, en ce cas, que la châtellenie avait été rétrocédée à la famille de Dinan depuis 1432].

1448. Le duc donne eu gage la terre de Moncontour à Jean de Malestroit, jusqu'à entier paiement de 10.000 réaux écus d'or.

1449. Le roi Charles VII s'étant entremis en faveur de Gilles, sur les instances de seigneurs bretons, François envoie à Moncontour l'amiral de Coetivy pour faire mettre Gilles en liberté, mais, circonvenu à ce moment par les ennemis de son frère, le duc revient aussitôt sur l'ordre d'élargissement.

1450. Transféré à Touffou, puis à la Hardoinaye, Gilles est étouffé dans cette dernière prison, après avoir subi une tentative d'empoisonnement et une longue privation de nourriture. Le duc, bourrelé de remords, meurt quelques semaines après son frère.

Le comté de Penthièvre est rendu, avec Moncontour, à Jean de Blois, qui renonce à ses prétentions à la couronne ducale.

1452. Jean de Brosses, époux de Nicole de Blois, succède à Jean de Blois, décédé.

1453. La ville députe aux Etats tenus à Vannes Jehan Couillard, procureur des bourgeois.

1458. Guyon de la Motte du Vauclerc est envoyé en ambassade vers le pape pour l'assurer de la fidélité du duc François II.

1460. Le duc régularise le tir du papegault, oiseau de bois ou de fer que l'on plaçait à l'extrémité d'un mât ou sur un point élevé. La ville est autorisée à participer à ce tir. Chaque année, au mois de mai, les archers du papegault étaient convoqués pour cet exercice. Le vainqueur, proclamé roi du papegault, jouissait toute l'année de certains droits et bénéfices, mais il avait la charge des préparatifs du tir suivant. Cet exercice avait pour but de rendre les habitants des villes aptes à participer à la défense du pays.

1462. Sur les plaintes dressées par les marchands, contre les mesures arbitraires des fermiers, le duc fixe ainsi qu'il suit les sommes à payer pour les droits d'étalage à la halle de Moncontour : drapiers, 8 deniers ; boulangers, 6 ; cordonniers, 10 ; merciers, 6 ; bouchers, 6 ; poissonniers, 4 ; vendeurs de cuirs, 10.

1465. François II entre en lutte contre Louis XI, roi de France, qui cherche à étendre son influence en Bretagne. Jean de Brosses ayant refusé de se liguer contre le roi, le duc s'en venge en confisquant le comté.

1469. Le duc de Normandie, frère du roi et suzerain du duc de Bretagne, fait son entrée à Moncontour. Il gracie les prisonniers, parmi lesquels figure Jean de Lescouet, meurtrier de Bertrand Jorel, bourgeois de Lamballe.

François cède à Jehan de Malestroit la jouissance de Moncontour pour douze années.

Un compte établi à cette date mentionne les revenus suivants pour la seigneurie : 1° Droits de rachat, de douaires, de vente, de pêche des anguilles, d'étalage à la cohue au pain et aux draps, de coutume aux foires de la Magdeleine, de Saint-Michel et de Saint-Léonard ; 2° fermes « des trespas et passaiges » de divers moulins (grands moulins, moulins de Gervily, de Merrent, Delier, au comte, à fouler, à tan), du four banal, du petit foullage, des sceaux et papiers de la cour, des coutumes des cohues au pain et aux draps, du marché au blé, du menu marché et du marché aux cuirs ; 3° quelques rentes.

1471. Le duc voulant s'assurer que la noblesse s'est conformée aux ordonnances relatives aux prises d'armes, ordonne des montres générales. La revue des nobles et exempts de l'évêché de Saint-Brieuc est passée à Moncontour par du Perrier, comte de Quintin, Guyon de la Motte et Amaury de la Moussaye, commissaires du duc. Les nobles présentent un nombre d'hommes et de chevaux en rapport avec leur rang et leur fortune. On voit porter à cette revue l'armure appelée brigandine, le paletot, la salade, les manches en mailles de fer et, comme armes offensives, l'arc avec la trousse, l'épée, la dague, la javeline [Note : Les noms suivants figurent à cette revue :

MONCONTOUR. — Le Forestier, Le Métayer, Gourdel, Labbé, Gallou, Godin, Damo, Dubosc.

BRÉHAND. — Du Gouray, du Parc, de Boudan, de la Marre, de la Vigne.

GAUSSON. — Boisbouexel, de Bréhant, de la Marre.

HÉNON. — Le Mintier, du Fou, de Launav, de la Villéon, de Condeuc, Visdelou, de Bogar, Berthelot.

LANGAST. — De Carmené, du Quengo, du Cren, de Coëtlezan.

PLÉMY. — De Launay, de Budes, du Parc, du Vauclerc, Le Mintier, de Liouzen.

PLÉDRAN. — De Budes, de la Lande, de Craffault, de Rosmar de Plédran, de Cargouët, de Beaurepaire, de Collidic.

PLESSALA. — Du Quengo, de Carmené, du Penhouat, de la Touche, du Fossez, du Cren, Le Veneur.

PLOEUC. — De Ploeuc, de Bréhan, Visdelou, du Châtellier, Guehenneuc.

POMMERET. — De Breffeillac, du Boishardy.

PLOUGUENAST. — De Carmené, du Quengo, de Québriac, de la Couldre.

QUESSOY. — Madeuc, Le Voyer, de Québriac, de Bogar, Le Mintier, Berthelot, de Bréhant, du Boishardy.

SAINT-GILLES. — De Bocenit, du Breil.

SAINT-GOUÉNO. — Des Fossez.

TRÉBRY. — De la Roche, de Quedillac, de Bréhal.

TRÉDANIEL. — Du Chatellier.

TRÉGENESTRE. — De la Motte.

IFFINIAC. — De Bréhant, de Plédran, du Boisbilly, de la Villéon].

A cette époque, trente-sept hautes justices relevaient de la seigneurie de Moncontour, indépendamment de celle exercée sur le château ; Bocenit, Brefeillac, Carmené, Le Colombier, Corneau, Craffault, Le Cren, Cremeur, Crenolle, Duhault, Gomené, les Granges, La Hazaie, La Houssaye, Launay (en Bréhant), Launay-Cotio, Limoëlan, Parc-Locmaria, Penhouat, Le Plessis-Budes, Plédran, Ploeuc, Le Pontgamp, Quilemen, Quessoy (commanderie), Renou, Le Rochav, La Roche-Rousse, Saint-Michel (le prieuré), Saint-Mirel, Saint-Queneuc, La Touche-Trébry, Le Vauclerc, La Vieuville, La Ville-Chaperon, La Ville-Mau petit, Iffiniac.

LES GRANGES, qui appartenait dès le XIVème siècle aux Le Mintier, passa, au XVIIIème siècle, aux Geslin de Trémargat. Ces seigneurs possédaient dans l'église de Moncontour leur enfeu (concession perpétuelle), leur banc et leur droit d'armoiries.

LAUNAY, en Bréhant, à l'évêque de Saint-Brieuc, achetée dans la suite par les Gouray, et dédoublée par les Guémadeuc, en Launay-Gouray et Launay-Madeuc. Cette seigneurie fut érigée en bannière au milieu du XVème siècle.

LE PLESSIS-BUDES, qui avait englobé le Hirel au XIVème siècle, à la suite d'alliances. Cette maison avait des prééminences dans les églises de Saint-Carreuc et de Plédran. Parmi les redevances qui leur étaient dues, on remarque un gant pour oiseau, des sonnettes pour épervier, un morceau de lard, une écuelle de dragées.

PLÉDRAN, augmentée en 1446 de la terre de Piruit, réunie par François II. Dès 1233, la paroisse et la famille de Plédran paraissent dans une bulle de saint Guillaume. Henri se signale au service de Charles de Blois.

PLŒUC. La famille de ce nom, connue depuis le XIIème siècle, a fourni plusieurs hommes de guerre et prélats. Guillaume, conseiller du duc, avait signé le traité de Troyes, en 1427. La duchesse Anne autorisa Vincent, en 1508, à ajouter un quatrième pot à ses patibulaires. Au XVIIème siècle, le fief fut érigé en comté en faveur du sire de la Rivière.

LE ROCHAY, appartenant aux Quengo, qui revendiquaient certaines prérogatives dans l'église de Langast.

SAINT-MICHEL, le prieuré, dont la haute justice s'étendait dans les paroisses de Plémy et de Hénon. Les habitants étaient tenus de garder les criminels condamnés par la cour du prieuré et de les conduire au supplice. Le jour de la foire Saint-Michel, des gentilshommes à cheval devaient accompagner le prieur pour faire la police. Ce jour-là, le prieur donnait à dîner à ces gentilshommes et à souper au sénéchal et aux officiers de sa cour.

LA TOUCHE-TRÉBRY, importante maison forte, appartenait à la famille de la Roche. Elle passe, au XVIIIème siècle, au marquis d'Acigné, qui avait des prééminences dans la chapelle de Saint-Jean. Ce Seigneur était autorisé à tenir deux foires, pour lesquelles il devait à la Seigneurie de Moncontour une paire d'éperons dorés estimés 60 sous tournois. Cette haute justice, dotée de fourches patibulaires à 4 pots, était exercée au bourg de Trébry.

LE VAUCLERC, seigneurie tenue au XIVème siècle par les Madeuc, aux XVème et XVIème siècles par les de La Motte, et plus tard par les de Rieux, familles illustres du Penthièvre. Au XVème siècle, Robert et Amaury de la Motte devinrent tous deux évêques, et Jean fut abbé de Boquen et de Saint-Gildas. Les seigneurs du Vauclerc possédaient divers droits dans Moncontour. Il leur était dû par chaque tavernier commençant à vendre, 5 sols et une pinte de vin ; par chaque boucher vendant lard à la cohue, le lundi landier, un denier, une joue de porc frais et une poignée de sel par chaque sac exposé en vente. Ils avaient un enfeu et leur banc dans le choeur de l'église de la ville, et le droit d'armoiries.

La haute justice de Moncontour avait établi le lieu de ses exécutions sur un tertre dominant la métairie du Pré. Les condamnés extraits du château étaient conduits par un chemin escarpé appelé ecce homo, qui existe encore. Une croix, dite de la mauvaise mort, s'élevait en face des fourches patibulaires.

1480. Louis XI, qui convoite la Bretagne, achète à Nicole de Blois ses prétendus droits au trône ducal, et promet, en compensation, de lui remettre Moncontour et les autres terres du Penthièvre, quand il serait devenu maître de la Bretagne. Il porte alors la guerre dans cette province, où il possède de nombreux partisans.

1481. Un compte fait connaître que le duc accorde, sur la recette de Moncontour, une pension à Jehan de Rohan, sieur du Gué de l'Isle, son chambellan, en compensation des villes et places « qu'il a délaissées ».

On fait de nombreuses réparations à la porte neuve, au petit pont de cette porte, à la grande porte et à divers ponts-levis et ponts dormants.

1484. Sur l'ordre du duc, Pierre de La Motte du Vauclerc réunit tous les Bons-Corps de l'évêché de Saint-Brieuc pour les porter au secours de Nantes, menacée par les Anglais.

1485. Sur l'ordre du duc, Pierre de la Motte du Vauclerc réunit tous les Bons-Corps de l'évêché de Saint-Brieuc pour les porter au secours de Nantes, menacée par les Anglais.

1487. François II, soutenu par les troupes étrangères du prince d'Orange, de Maximilien d'Autriche et du comte d'Albret, entre en campagne contre les troupes royales.

Pierre de Rohan, qui commandait le parti français dans l'évêché de Saint-Brieuc, s'empare de Moncontour par surprise, en l'absence de Roland Gouicquet, son gouverneur. La forteresse devient un lieu de refuge pour Rohan, lorsqu'il est menacé dans Quintin. Le duc ne tarde pas à tenter de la recouvrer. Le 24 juin, elle est investie par 5.000 hommes, et battue quelques jours par une assez bonne artillerie. Les assaillants, malgré de vigoureux assauts, ne réussissent pas à l'emporter. Pressés d'aller renforcer la garnison de Nantes, et craignant peut-être les entreprises de Rohan, qui tenait la campagne, ils lèvent le siège dès les premiers jours de juillet. Toutefois, en août, le sire de la Hunaudaie s'empare de la ville pour le duc [Note : (Dom Morice, Preuves). Bien que la plupart des auteurs avancent que les habitants s'empressèrent de revenir au duc, il reste cependant quelques doutes à cet égard, car le sire de la Hunaudaie fut créé baron pour s'être emparé de Moncontour, ce qui laisserait supposer qu'il eut à vaincre une résistance sérieuse]. Le prince d'Orange choisit la forteresse comme place de ravitaillement et base de ses opérations ultérieures.

L'armée du duc étant allée mettre le siège devant La Chèze, l'une des places de Rohan, les Bretons, rebutés par les difficultés du siège et mécontents d'être commandés par des étrangers, désertent en grand nombre. Le duc fait alors conduire ses troupes à Moncontour pour les réorganiser. Le 27 décembre, il lance de cette ville, contre les déserteurs, une ordonnance draconienne qui eut d'ailleurs fort peu d'effet.

1488. L'armée du duc, en proie à la discorde, est vaincue à Saint-Aubin du Cormier. Moncontour est de nouveau occupé par les troupes françaises, à la suite de cette bataille. François II traite à Sablé et meurt, laissant le duché à sa fille Anne. Charles VII, engagé par ce traité à rendre Moncontour, en prescrit l'évacuation. Anne envoie Rolland de La Villéon s'assurer de l'exécution de cet ordre.

La jeune duchesse, qui avait reçu pour tuteur le maréchal de Rieux, est assiégée de prétendants. Environnée d'ennemis secrets et craignant les tentatives du roi de France sur la Bretagne, elle accepte la protection que lui offrent les étrangers.

1489. Un mandement de la duchesse prescrit à Bertrand Madeuc d'aller avec sa compagnie protéger Moncontour, à Gilles de Kermené et à Guillaume Poullain, de loger en ville partie de l'armée d'Espagne « sous peine d'encourir son indignation », Les Espagnols ne croient pas devoir accepter. Elle offre encore la même garnison aux Anglais qui, gagnés par le maréchal de Rieux, éludent aussi cette invitation.

Peu de temps après, Anne envoie des ambassadeurs au roi d'Angleterre pour le remercier de sa protection, mais elle se plaint de la conduite des Anglais dans le pays. Le roi ayant fait remarquer que ses soldats restaient à la pluie et au vent, les ambassadeurs, lui répondent que la duchesse leur avait offert Moncontour « lieu très facile à approvisionner et placé dans une situation très avantageuse, puisque de là les Anglais eussent pu empêcher les Français d'entrer en Basse-Bretagne » (Dom Morice, Preuves). La forteresse commandait en effet la route de Rennes à Saint-Brieuc et celle de Saint-Malo à Pontivy. Tous les partis vivent aux dépens du pays qui devient leur proie.

1490. La duchesse donne au sénéchal l'ordre de chercher à connaître les gens masqués qui détroussent les passants dans les bois et sur les grands chemins.

La même année, Anne épouse par procuration Maximilien d'Autriche. Une commission donnée aux sénéchaux de Moncontour et de Lamballe, à l'occasion de la tutelle de Tristan de Robien, paraît être l'un des actes de suzeraineté exercée au nom de Maximilien.

1491. L'armée française entre en campagne, à la nouvelle de ce mariage, et vient mettre le siège devant Rennes. Sous la pression des circonstances, Anne est amenée à épouser Charles VIII, après annulation du mariage précédent. La paix se trouve ainsi obtenue, mais au prix de l'indépendance de la Bretagne.

Une enquête faite à cette date établit qu'on faisait encore du vin dans les environs de Lamballe, Moncontour, Jugon et Quintin, mais que la guerre avait amené la destruction d'un grand nombre de vignobles.

1492. La forteresse ayant beaucoup souffert, Charles VIII prescrit à Gilles de Kermené, son gouverneur, de faire réparer les murailles.

1493. Anne donne la jouissance de la châtellenie, pendant dix années, au prince d'Orange, son cousin, en récompense de ses services.

Le roi ordonne à Jehan de Bréhan d'employer les deniers levés à Lamballe et à Moncontour, à la mise en état de ce dernier château.

1494. Un compte de Gilles de Kermené fait connaître de nombreuses exécutions capitales à Moncontour. La pendaison était le mode employé [Note : En 1493, il y eut cinq condamnations à mort à Moncontour. Charles Morin, accusé d'être « brigant sous bouays », Mauballet et Orgery, accusés de larcins, crimes ou maléfices, et Jean Pissault, surpris, le jour de la foire de Saint-Léonard, à couper les bourses des marchands, furent condamnés à être « trahynés puis pendus au gibet ». Le compte mentionne les sommes employées à payer le bourreau, à l'achat des cordages et à la location des animaux ayant servi à trahyner les condamnés au gibet.

Marc Lebret, accusé « d'énormes crimes et cas de maléfices, savoir : être brigant sur les chemins, robeur de marchands, avoir tué son frère, etc. » est enfermé au château. Ne pouvant avoir aucun doute sur son sort, il « rompt sa prison », emportant ses fers, saute dans la douve et va se réfugier dans l'église Notre-Dame, où il meurt des blessures qu'il s'est faites en sautant].

1496. Le compte de Jehan de Bréhan mentionnne l'achat de mitraille, plomb, poudre à canon, arbalestres, arquebuses, fers pour criminels, etc., ainsi que des réparations aux portes et ponts-levis et à la muraille de la poterne Saint-Jean.

Le roi donne à Gilles de Kermené la ferme du devoir du billot à lever sur les vendeurs de vin au détail, pour employer le produit à la restauration des fortifications.

1499. La peste fait de grands ravages en ville. Les marchés ayant été transportés au dehors pour combattre la contagion, le débit du vin se trouve arrêté dans la cité. Le fermier du devoir réclame, en conséquence, une indemnité qui lui est accordée.

Dans ce siècle, le prieuré de Saint-Michel offre un modèle de frairies, assemblées qui tendaient au rapprochement des classes d'une société malade. Hommes et femmes de tout rang y étaient admis et se réunissaient pour prier et se secourir. Certains jours il y avait, comme dans la primitive église, des agapes où l'on mangeait deux par deux dans la même écuelle. La cotisation permettait d'assister les malades et les indigents. Ces frairies disparurent vers la fin du XVIIème siècle (Geslin de B. et de Barth.). (A. Houssaye).

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